Publié 13/09/2023|Modifié 18/08/2023

La galerie

Cette pièce accueille actuellement le bureau du ministre, comme au temps du ministre Gaston Defferre, alors en charge du Plan et de l’aménagement du territoire. Au cours des dernières années, elle fut davantage utilisée comme salle de réunion et de réception.
Vue générale de la galerie, actuel bureau du ministre
Vue générale de la galerie, actuel bureau du ministre / Vue générale de la galerie, actuel bureau du ministre. Source : Service photographique de Matignon
Cette galerie créée par Le Blond au XVIIIe siècle, élément rare pour l’époque, permet d’établir une liaison entre les deux parties du bâtiment. Plus grande à l’origine, elle comprenait également la pièce correspondant aujourd’hui à la petite salle à manger-boudoir.
Assis à son bureau, le ministre Gaston Defferre dans les années
1980.
Assis à son bureau, le ministre Gaston Defferre dans les années 1980. / Assis à son bureau, le ministre Gaston Defferre dans les années 1980. Source : Jean MAINBOURG/Gamma-Rapho (Getty Images)

La collection du comte d’Orsay au XVIIIème siècle

La pièce abrita la collection d’art et d’antiques du comte d’Orsay, une des plus belles de France, dont l’essentiel (près de 10 000 pièces) fut déposé au Louvre à la Révolution.
François-Nicolas
Delaistre, Amour et Psyché, marbre, 1780-1794. Ancienne collection du comte d'Orsay. Paris,
musée du Louvre.
François-Nicolas Delaistre, Amour et Psyché, marbre, 1780-1794. Ancienne collection du comte d'Orsay. Paris, musée du Louvre. / François-Nicolas Delaistre, Amour et Psyché, marbre, 1780-1794. Ancienne collection du comte d'Orsay. Paris, musée du Louvre. Source : Thierry Ollivier
De ses voyages en Italie, le comte avait rapporté une quantité d’œuvres d’art, parmi lesquelles de nombreux antiques, marbres et bronzes. Il avait fait affréter un navire spécial pour expédier en France 222 caisses d'objets d'arts via le port de Civitavecchia.
Des tableaux de grands maîtres du XVIIème siècle comme Rembrandt ou Van Dyck venaient compléter cet ensemble ainsi que de nombreuses pièces de porcelaine.

L’Hôtel d’Orsay est remarquable par l’étendue de ses appartements qui, outre la richesse des ameublements, sont ornés d’un nombre très considérable de tableaux des meilleurs maîtres de toutes les écoles, de quantité de statues et de vases précieux. M. le comte d’Orsay, n’ayant fait cette collection que pour sa satisfaction personnelle, en réserve la jouissance pour lui et ses amis seulement.

L. V. Thierry

  • Guide des amateurs-voyageurs à Paris – Almanach de Paris, 1772

Le décor actuel de la galerie

Les boiseries s’inspirent de modèles Louis XVI. Sur le mur principal, trois tableaux encastrés, copies anonymes représentant des scènes mythologiques : de gauche à droite, une bacchante, puis Vénus aveuglant Cupidon, et Actéon endormi par Diane.
La cheminée en marbre est une copie du XIXème siècle d’un original de 1771 réalisé par le grand bronzier Jules Gouthière pour l’appartement de la comtesse du Barry à Fontainebleau. L’original se trouve aujourd’hui à Versailles. Les figures d’enfants, allégories des saisons, sont dues à Louis-Simon Boizot.
Des allégories des arts, au-dessus des portes, figurent l’Architecture et la Musique d'une part et l’Architecture et l’Astrologie d'autre part.
L’aigle sculpté au centre des glaces copie un modèle de François-Joseph Duret réalisé pour l’hôtel de Saint-Florentin, propriété du gouvernement américain.
Comme dans le salon doré, le plafond est une copie d’un original d’Hugues Taraval aujourd’hui conservé à Washington.
Au XIXème siècle, les miroirs des volets intérieurs permettent de transformer ce lieu en véritable galerie des glaces.
Le parquet marqueté présente une exceptionnelle composition associant érable moucheté, amarante, bois de violette, citronnier, ébène, chêne de Macassar, acajou…
Détail du parquet ouvragé de la galerie
Détail du parquet ouvragé de la galerie / Détail du parquet ouvragé de la galerie. Source : Service photographique de Matignon

L’ameublement du bureau du ministre

L’ameublement choisi se partage entre œuvres anciennes et pièces de design contemporain pour un bureau à l’esprit moderne respectant son décor ancien.
On notera la présence de deux meubles de provenance impériale dans la pièce : une console de style Louis XVI ayant figuré dans les appartements de l’impératrice Eugénie au château de Saint-Cloud ainsi qu’une paire de chenets de style gothique portant le fer du château des Tuileries.
Parmi les œuvres contemporaines dont la palette est en écho aux riches décors peints de la pièce, notons quelques œuvres de grands noms du design comme la table de réunion en marbre de Florence Knoll (1917-2019), le bureau en bois laqué bleu d’après un modèle de Pierre Paulin (1927-2009) ou encore le tapis d’après Geneviève Asse (1923-2021).
Table
basse New wave de Lukas Cober, années 2010, résine et plastique. Collections du
Mobilier national
Table basse New wave de Lukas Cober, années 2010, résine et plastique. Collections du Mobilier national / Table basse New wave de Lukas Cober, années 2010, résine et plastique. Collections du Mobilier national. Source : Isabelle Bideau
D’autres pièces au contraire ont été réalisées d’après les modèles de jeunes designers comme la table basse en résine verte de l’allemand Lukas Cober (1989-). Ces dernières pièces sont entrées dans les collections du Mobilier national dans le cadre du plan de soutien aux designers.