Systèmes agricoles durables et équipements agricoles contribuant à la transition écologique

Ce contenu a été publié sous le gouvernement du Premier ministre, Jean Castex.

Publié 01/07/2021|Modifié 11/01/2022

A l'occasion d'un déplacement à Valence (Drôme) le 5 novembre 2021, Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, Julien Denormandie, ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée chargée de l’Industrie, en présence de Guillaume Boudy, secrétaire général pour l’investissement, ont présenté les stratégies d’accélération agricoles et alimentaires du 4e Programme d’investissements d’avenir (PIA4), et ont notamment détaillé la stratégie nationale "Systèmes agricoles durables et équipements agricoles contribuant à la transition écologique".

Innover pour la 3e révolution agricole

La 3e révolution agricole, c’est la révolution du vivant et de la connaissance. C’est un nouveau chapitre de notre histoire agricole qui est en train de s’ouvrir pour faire face au défi du changement climatique et de la nutrition.
Jusqu’à présent, le monde agricole moderne a connu deux révolutions majeures : la première à l’issue de la Seconde Guerre mondiale avec la généralisation du machinisme ; puis dans la seconde partie du XXe siècle, avec la généralisation de l’agrochimie. Il nous faut désormais entrer dans cette 3e révolution agricole, qui se fonde sur un triptyque : numérique, robotique et génétique.
Cette 3e révolution agricole est à même de sortir des impasses (notamment techniques qui ont conduit, au nom des transitions, à réduire nos productions et à favoriser les importations) tout en nous assurant de maintenir la finalité première de notre agriculture, celle de nourrir. Ce rôle nourricier qui nécessite de produire en quantités suffisantes et en qualité, aussi bien d’un point de vue nutritionnel qu’environnemental.
Le PIA4 soutiendra la recherche dans ces domaines via deux Programmes et équipements prioritaires de recherche (PEPR) dotés de 95 millions d’euros et pilotés par l’INRAe et l’INRIA, avec pour objectif de soutenir la recherche amont, notamment sur la disponibilité des données et des technologies, l’agro-robotique ou encore le déploiement et la généralisation de ces innovations tout au long de la chaîne alimentaire.
Le développement des technologies numériques, y compris l’intelligence artificielle, par les startups de l’AgriTech française doit permettre le bon développement d’outils d’aide à la décision et l’optimisation de l’efficacité des équipements, afin de mieux piloter la conduite des exploitations et de réaliser des gains de rentabilité et de performance agro-environnementale (conditions de travail, bien-être animal, gestion de nouvelles cultures, surveillance des sols, ressources utiles en eau,  météo, etc.).
Dans le cadre de cette stratégie, des projets technologiques innovants pourront être accompagnés, notamment autour du développement du recueil et du partage en confiance des données recueillies par les capteurs ou l’imagerie ainsi que l’interopérabilité des solutions numériques développée.
Les mesures de la stratégie pour innover pour la 3e révolution agricole :
  • Un PEPR « numérique et agro écologie »
  • Un PEPR « Génétique et sélection variétale »
  • Un Grand Défi « Robotique agricole » pour développer de nouveaux équipements
  • Un Grand Défi « Biocontrôle et biostimulants » pour soutenir et développer ces filières
  • Des challenges technologiques et hackathons pour lever les verrous opérationnels
  • Des dispositifs adaptés de soutien à l’innovation pour accompagner le développement de nouvelles solutions technologiques par les PME et ETI
  • Un financement de pré-séries d’agroéquipements automatisés ou intelligents         
  • Un réseau de démonstrateurs territoriaux en conditions réelles
  • Un accélérateur pour les PME et les ETI, associant agroéquipements et biocontrôle

Renforcer la résilience et accélérer l’adaptation de l’agriculture au changement climatique

Face à des aléas climatiques de plus en plus fréquents et violents, renforcer la résilience de notre agriculture et accélérer son adaptation est un impératif. Pour y arriver, disposer de nouveaux génotypes, prendre en compte de nouveaux traits de sélection ou encore envisager d’autres modes de culture  avec des graines de différentes variétés semées ensemble, plus résilientes et robustes vis-à-vis des bioagresseurs, pourront permettre de rendre nos cultures plus adaptées au changement climatique.
Au-delà, la stratégie accompagnera le développement de matériels de protection face aux aléas en soutenant des groupes et entreprises industriels français en position de pouvoir prétendre à une place sur ces marchés, pour le développement de nouvelles solutions, la massification de leur déploiement et l’optimisation des matériels d’application.
Les mesures de la stratégie pour renforcer la résilience et accélérer l’adaptation de l’agriculture au changement climatique :
  • Une amélioration de la lisibilité de la performance agroenvironnementale des équipements et systèmes agricoles   
  • Un soutien à la formation et au développement des compétences liées à ces nouvelles technologies

Créer de la valeur dans les territoires grâce à une approche filière

C’est par une approche multi-acteurs (par exemple Territoires d’innovation, living labs, Structuration des filières, etc.) que les innovations, tant technologiques qu’organisationnelles, pourront se faire. C’est par cette approche que les processus de recherche et d’innovation pourront être accélérés, et que ces innovations pourront in fine être déployées. Cela passe par :
Un soutien aux expérimentations, aux démonstrateurs et aux tests à grande échelle en conditions réelles pour finaliser la conception, lever les derniers verrous, valider le respect des conditions de sécurité ou de performance environnementale des nouvelles technologies et prouver l’efficacité technique, économique et environnementale de produits et services innovants en vue de leur mise sur le marché ;
  • Un soutien à l’industrialisation et à la compétitivité d’équipements plus performants ;
  • Un soutien à l’accès au marché, à travers un accompagnement qui permette aux offreurs de nouvelles solutions de mieux se structurer et se coordonner (équipements agricoles, biocontrôle), d’exporter plus facilement.
Ces innovations sont un facteur d’attractivité supplémentaire pour les métiers de l’agriculture et impliquent, dans le même temps, un développement des compétences adaptées (data, numérique, robotique, etc.). Le développement du capital humain est au cœur des stratégies d’accélération du PIA4 et un appel à manifestation d’intérêt dédiée sera ouvert au second semestre 2022.
Les mesures de la stratégie pour créer de la valeur dans les territoires grâce à une approche filière:
  • Un renforcement de l’attractivité de la filière et de sa capacité de projection à l’export
  • Un soutien à la formation et au développement des compétences liées à ces nouvelles technologie

Coordinateur de la stratégie :

Philippe Vissac (MAA) - philippe.vissac@agriculture.gouv.fr

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