Le Premier ministre s’est rendu, le 11 août 2016, avec Bernard Cazeneuve, à l’école de gendarmerie de Montluçon où sont formés les réservistes de la gendarmerie nationale. Il a salué l’engagement citoyen des femmes et des hommes qui ont choisi de servir dans la réserve opérationnelle et de porter haut leurs valeurs de loyauté, de respect de la hiérarchie, de rigueur et de bravoure.
De nombreux Françaises et Français ont exprimé leur envie d’aider et de s’engager pour faire face à la menace terroriste sur le sol français. "Chaque contribution est utile. Il peut s’agir d’apprendre des gestes qui sauvent, de devenir volontaire chez les sapeurs-pompiers, de s’investir dans les associations de sécurité civile, de faire un service civique: autant de manières de se consacrer à l’intérêt général. Il peut s’agir, enfin, bien sûr, de rejoindre la réserve opérationnelle" , a rappelé Premier ministre.
Après l’attentat commis à Nice, le chef de l’État et le Gouvernement avaient lancé un appel aux Français-es pour rejoindre les rangs de la réserve opérationnelle. "Depuis le 16 juillet, 2500 concitoyens ont fait savoir leur volonté de servir dans la réserve de la gendarmerie; près de 1 000 seront entrés en formation PMG (préparation militaire gendarmerie) d’ici au 31 août" , s’est félicité le Premier ministre.
Mobiliser les forces vives de la Nation
L’augmentation annoncée par le Gouvernement du nombre de réservistes, directement issus de la société civile, participe directement à la stratégie de lutte contre le terrorisme pour venir en soutien aux "forces de sécurité, déjà durement mises à l’épreuve, [et qui] ne peuvent pas être partout à la fois." "Notre vigilance à tous doit être constante, ne jamais se relâcher" , a déclaré Manuel Valls.
Dès le lendemain de l’attentat du 14 juillet, la gendarmerie a renforcé son déploiement en mobilisant quelque 9 000 réservistes. En tout, 12500 réservistes de la gendarmerie sont déployés sur tout le territoire national, avec l’objectif d’atteindre progressivement 4000 personnes quotidiennement sur le terrain. Depuis le 20 juillet 2016, 144 gendarmes de la réserve opérationnelle ont déjà été déployés en zone de police nationale, permettant un maillage complet du territoire.
La police nationale a enregistré, quant à elle, plus de 4570 contrats signés par d'anciens policiers réservistes volontaires. Plus de 1000 d’entre eux sont déjà déployés dans des missions d’expertise et de soutien, utiles aux forces de l’ordre.
Comme l’indique le ministère de l’Intérieur, la réserve opérationnelle est composée de volontaires français issus de la société civile avec ou sans expérience militaire et d’anciens militaires d'active. Ces hommes et ces femmes, âgés d'au moins 17 ans, souscrivent un contrat d'une durée de 1 à 5 ans. Ils reçoivent une formation et un entraînement spécifiques afin d'apporter un renfort temporaire de quelques dizaines de jours par an aux forces armées et formations rattachées.
Les stagiaires réservistes rencontrés par Manuel Valls et Bernard Cazeneuve à Montluçon seront immédiatement déployés sur le terrain à l’issue d’une préparation dense et rigoureuse de quatre semaines. Ils évolueront dans leurs départements de résidence, et pourront être mobilisés sur des missions dynamiques, notamment en zone d’affluence touristique. " Votre quotidien sera dans ce cas la surveillance des grands rassemblements, des événements festifs ."
Création d’une garde nationale
"Cette faculté de déployer la réserve opérationnelle sur tout le territoire ouvre la voie à la création d’une Garde nationale, annoncée par le président de la République" , a rappelé le Premier ministre, précisant que cette Garde nationale " sera une force territoriale bâtie à partir des réserves militaires et de sécurité des ministères de la Défense et de l’Intérieur."
Actuellement, la Défense compte une réserve opérationnelle de 28 000 femmes et hommes. Elle sera portée à 40000 d’ici 2019. La gendarmerie dispose quant à elle d’une ressource de 25000 réservistes, qui sera également portée à 40000. Les critères de limite d’âge seront assouplis; celle-ci passera de 30 à 40 ans pour la réserve opérationnelle de la gendarmerie. "En intégrant les réserves de la police nationale, le ministère de l’Intérieur s’est fixé l’objectif d’atteindre 44000 réservistes dès 2017" , a détaillé le Premier ministre.
Une force immédiatement opérationnelle
La Garde nationale devra être immédiatement opérationnelle, réactive et souple d'emploi. Elle constituera une capacité supplémentaire pour renforcer le dispositif de sécurité et de défense assuré par les unités d'active. Elle remplira des missions quasi-identiques à celles assurées par ces unités, à l’exception – comme aujourd’hui pour les réserves – du maintien de l'ordre et de la police judiciaire.