Rencontre entre Sylvain Mathieu et Leilani Fahra, rapporteure spéciale de l’ONU sur le logement convenable

Ce contenu a été publié sous le gouvernement du Premier ministre, Édouard Philippe.

Publié 03/04/2019|Modifié 03/04/2019

Dans le cadre de sa visite officielle en France, Madame Leilani Fahra, rapporteure spéciale sur le logement convenable auprès de l’ONU s’est entretenue avec Sylvain Mathieu, délégué interministériel pour l’hébergement et l’accès au logement, mercredi 3 avril. Cette rencontre a permis de présenter à Madame Fahra les politiques publiques menées en France et de valoriser les résultats de l’action de la Dihal en matière d’accès au logement des personnes sans-abri et mal logées.

« La France est l’un des rares pays à avoir adopté une loi permettant aux personnes sans-abris ou mal logées de demander l'accès à un logement social. La loi est en vigueur depuis 10 ans déjà, je suis donc intéressée à comprendre dans quelle mesure cela fonctionne » a indiqué Leilani Fahra avant sa visite en France. Entrée en fonction auprès de l’ONU en juin 2014, Mme Fahra a pour objectif d’évaluer le niveau de réalisation du droit au logement et d’examiner les politiques et programmes visant à garantir la jouissance du droit à un logement convenable pour tous, sur la base des principes de non-discrimination et de la réalisation progressive. C’est à ce titre qu’elle a souhaité rencontrer Sylvain Mathieu, délégué interministériel pour l’hébergement et l’accès au logement, pour un éclairage sur l’ensemble des actions menées par le Gouvernement français pour permettre à tous un accès au logement digne, pérenne et adapté aux besoins des personnes.
Après une présentation de la Dihal et de son rôle dans la coordination des politiques publiques relatives aux personnes en situation de mal-logement, Sylvain Mathieu a mis en avant l’engagement de la France dans le déploiement du plan Logement d’abord pour permettre l’accès au logement avec un accompagnement adapté à des personnes sortant de la rue ou de dispositifs d’hébergement. L’accent a été mis sur les fondements de la politique menée par le Gouvernement français en rappelant notamment les enseignements du programme « Un Chez-soi d’abord » piloté par la Dihal depuis 2011. Le délégué interministériel a pu détailler les différents volets du logement d’abord qui propose une réponse globale à la problématique du sans-abrisme faisant du logement le point de départ d’une action plus large avec des dimensions d’accompagnement social et vers l’emploi. Sylvain Mathieu a par ailleurs rappelé que la mise en œuvre du Logement d’abord s’accompagne de changements systémiques dans la recomposition de l’offre de logements sociaux, d’accompagnement social mais également de coordination et de synergies entre les acteurs de l’hébergement et de l’accès au logement et les dispositifs déjà existants. Les questions de la rapporteuse spéciale ont principalement porté sur le périmètre du plan en terme de publics et de territoires concernés ainsi que sur l’implication des différents acteurs associatifs. Les premiers résultats encourageants ont été rappelés, notamment en terme d’accès au logement avec l’accès au logement grâce notamment à l’action de l’Etat de plus de 70 000 personnes issues de la rue ou de l’hébergement en 2018. Sylvain Mathieu a par ailleurs souligné le rôle prépondérant de l’État dans le cadre du financement des acteurs associatifs, financements par ailleurs en augmentation depuis ces dernières années, et dès lors l’importance de les associer activement au changement de paradigme induit par la logique du Logement d’abord.
La rapporteure a manifesté un intérêt particulier pour la stratégie nationale de résorption des bidonvilles. La présentation du délégué interministériel fut l’occasion de rappeler l’approche universaliste, non-ethnique, défendue par la France, sur laquelle s’est construite une démarche d’inclusion sociale fondée sur les besoins des populations précaires. La rapporteure a interrogé la Dihal sur les modalités d’association des différents publics aux actions de résorptions, ce qui a permis de mettre en avant le travail partenarial effectué au sein de la Commission nationale de résorption des bidonvilles.

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