France 2030 accélère le nucléaire de demain en misant sur la formation et l’innovation

Ce contenu a été publié sous le gouvernement de la Première ministre, Élisabeth Borne.

Publié 09/06/2023|Modifié 15/06/2023

A l'occasion d'un déplacement à Caen le vendredi 9 juin 2023, Sylvie Retailleau, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Agnès Pannier-Runacher, ministre chargée de la Transition énergétique, Roland Lescure, ministre délégué chargé de l’Industrie et Carole Grandjean, Ministre chargée de l’Enseignement et de la Formation professionnel, ont présenté les actions de France 2030 pour élargir le champ des technologies explorées aujourd’hui en France par les acteurs actuels de la filière nucléaire, afin de faire émerger de nouveaux concepts de réacteurs et de permettre à davantage d’acteurs de développer une offre. A cette occasion, ils ont annoncé les deux premiers projets lauréats de l'appel à projets « Réacteurs nucléaires innovants », et le projet 3NC (Nouveau Nucléaire, Nouvelles Compétences), lauréat de l’appel à manifestation d’intérêt (AMI) « Compétences et métiers d’avenir ».

Pour atteindre la neutralité carbone en 2050 et réduire les émissions de CO2 de nos transports, de notre industrie, de notre secteur agricole et de nos logements, nous devons accélérer les actions en faveur de la maîtrise des consommations d’énergie et substituer les usages de combustibles fossiles par des énergies décarbonées.
Malgré une baisse importante de notre consommation d’énergie totale, la production massive d’électricité décarbonée, renouvelable et nucléaire, est un volet clef de la transition énergétique. Sa sûreté et sa sécurité sont indispensables à la protection de la population et de notre environnement. Sa maîtrise technologique est également gage d’indépendance nationale. Son coût représente un enjeu de compétitivité des entreprises et de préservation du pouvoir d'achat des ménages.
Dans ce contexte, le Gouvernement relance sa filière nucléaire française. Pour que cette relance se fasse aux meilleurs standards de sûreté, à prix compétitif, de manière souveraine, acceptable socialement et répondant au contexte de la triple transition écologique/énergétique/numérique, l’innovation dans le secteur du nucléaire est indispensable.
La France peut aujourd’hui s’appuyer sur plus de 2 600 entreprises, réparties sur l’ensemble du territoire et qui forment une filière industrielle présente sur tous les maillons de la chaîne de valeur dédiée à la production d’énergie nucléaire : de l’extraction de l’uranium à la gestion des déchets.
France 2030 consacre ainsi 1 milliard d’euros pour élargir le champ des technologies explorées aujourd’hui en France par les acteurs actuels de la filière nucléaire, afin de faire émerger de nouveaux concepts de réacteurs et de permettre à davantage d’acteurs de développer une offre.

Premiers lauréats de l’appel à projets « Réacteurs nucléaires innovants »

Au regard de l’objectif du volet nucléaire de France 2030 de faire émerger en France des réacteurs nucléaires innovants, de petite taille et avec une meilleure gestion des déchets, le Gouvernement a lancé un programme d’appels à projets (AAP), doté d’environ 500 M€, qui permettra de soutenir de nouveaux concepts complets de réacteurs nucléaires innovants, dans les domaines de la fission et de la fusion nucléaire, et de créer un nouvel écosystème de start-ups nucléaires. Trois AAPs seront ainsi organisés pour accompagner les projets à différents stades de maturité.
Ces nouveaux concepts de réacteurs doivent ainsi permettre d’introduire des innovations de rupture dans la R&D de la filière nucléaire française, qu’il s’agisse de développer la production combinée d’électricité, de chaleur ou d’hydrogène, de favoriser la fermeture du cycle du combustible nucléaire et d’améliorer la gestion des déchets radioactifs, en permettant la réduction de leurs volumes ou activités, ou d’améliorer la compétitivité de l’énergie produite, la sûreté ou la sécurité nucléaires.
Le premier AAP « Réacteurs nucléaires innovants », opéré par Bpifrance, a été lancé le 2 mars 2022 et est ouvert jusqu’au 28 juin 2023 (fin de dépôt de dossier de candidature). Les modalités de candidature à cet AAP, qui cible préférentiellement des projets en phase de maturation initiale sont disponibles à l’adresse suivante : https://www.bpifrance.fr/nos-appels-a-projets-concours/appel-a-projets-reacteurs-nucleaires-innovants.
Pour accompagner ces nouveaux acteurs dans l’élaboration et la réalisation de leurs projets, l’Etat a confié au Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA), sous la tutelle des ministères chargés de l’énergie, de la recherche, de l’industrie et de la défense, un rôle clef d’accompagnement et d’expertise scientifique et technique de leurs projets, pour faire bénéficier à ces nouveaux acteurs du patrimoine scientifique riche de la filière nucléaire française.
Dans le cadre de cet AAP « Réacteurs nucléaires innovants », deux premiers projets sont désignés lauréats : le projet « XAMR (eXtrasmall Advanced Modular Reactor) », porté par la start-up Naarea SA, et le projet « Newcleo - LFR-30 (Lead Fast Reactor 30 MWe) », porté par la start-up Newcleo SA, soutenus à hauteur de 24,9 millions d’euros par l’Etat.
Au-delà de ces deux premiers lauréats, l’instruction au fil de l’eau des nombreux dossiers déposés à l’AAP se poursuit.

La formation au cœur de la stratégie nucléaire

Premier levier des transitions numériques et écologiques, la formation des jeunes et des salariés permet d’apporter les compétences indispensables au fonctionnement de nos entreprises et au-delà de toute la société. C’est aussi le meilleur moyen de proposer des emplois durables et de qualité à tous niveaux de qualification sur l’ensemble du territoire. C’est également une des conditions majeures pour la réussite du plan France 2030 : soutenir l’émergence de talents et accélérer l’adaptation des formations aux besoins de compétences des nouvelles filières et des métiers d’avenir.
2,5 milliards d’euros de France 2030 seront mobilisés pour former de nouveaux talents pour atteindre cette ambition. L’appel à manifestation d’intérêt (AMI) « Compétences et métiers d’avenir » (CMA) permet donc de répondre aux enjeux de réindustrialisation et de souveraineté qui engendrent des besoins nouveaux en matière de métiers et de créer l’offre de formation adaptée. Il investit pour cela dans le développement de nouvelles formations initiales et continues. L’AMI est également un levier pour mettre en place des actions en ingénierie de formation et ainsi que des actions en faveur de l’attractivité des filières.
Dans la filière nucléaire, l’enjeu en matière de compétences et de formations est particulièrement important puisque la relance du nucléaire français nécessitera plus de 100 000 recrutements dans les dix prochaines années, à tous niveaux de compétences et de qualifications, et dans des segments très divers.

3NC | CMQe CEINE  : projet phare pour le développement des compétences dans le nucléaire

OBJECTIFS D’ICI 2030 DU PROJET
  1. Plus de 40 000 jeunes formés de l’infra bac au bac +5 dont 29 000 avant le bac et 11 000 dans le supérieur
  2. 14 000 jeunes sensibilisés
  3. 5 000 techniciens et techniciens supérieurs en formation continue

Soutenu l’Etat à hauteur de 42 millions d’euros de France 2030 et par la Région Normandie qui investit à hauteur de 7 millions d’euros, le projet 3NC (Nouveau Nucléaire, Nouvelles Compétences) a été coconstruit par 15 porteurs d’actions 14 partenaires de formation, 4 lycées et 7 entreprises du territoire, dont le Campus des métiers et des qualifications excellence CEINE, le Rectorat et EDF réunis pour relever un enjeu majeur : faire de la Normandie le cœur d’une France souveraine et décarbonée.

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