Conférence de presse conjointe de M. Gabriel ATTAL et de M. Mark RUTTE

Publié 06/03/2024|Modifié 06/03/2024

Monsieur le Premier ministre, cher Mark,
Mesdames et Messieurs,
Cher Mark, je suis très heureux d’être présent aujourd’hui, à La Haye, et je tenais à te remercier, cher Mark, pour ton invitation.
La France et les Pays-Bas sont des Nations amies, alliées.
Nous partageons une histoire ancienne, avec l’héritage des Lumières en commun, alors que c’est ici, aux Pays-Bas, que nos auteurs trouvaient la liberté nécessaire pour être publiés.
Une histoire de paix et d’union, en tant que pays fondateurs de la construction européenne.
France et Pays-Bas : nous partageons une communauté de valeurs et faisons face à de grand défis en commun.
Je pense, bien sûr, aux préoccupations qui ont été évoquées s’agissant de la transition écologique, absolument majeure, s’agissant du renforcement et du soutien à nos industries, s’agissant aussi de notre agriculture, alors que les agriculteurs de nos deux Nations sont extrêmement présents, extrêmement importants dans nos pays, à la fois pour leur économie, leur souveraineté alimentaire, mais aussi pour leur identité.
Je pense aussi à la sécurité, au respect de nos frontières, à la transition écologique ou encore au logement.

Tous ces défis, nous les avons en commun.
Et c’est aussi l’objet de mon déplacement ici : les réponses fortes sont collectives, les réponses efficaces sont coordonnées.
Cette rencontre, c’est d’abord une démonstration supplémentaire de la force et de la vitalité notre relation bilatérale et de notre coopération.
Une vitalité qui s’incarne dans les échanges entre nos deux peuples et ce sont pratiquement 1 million de Françaises et de Français qui se rendent chaque année au Pays-Bas.
Une relation forte, comme l’a encore illustré la visite d’Etat du Président de la République aux Pays-Bas, au mois d’avril dernier, qui était un moment extrêmement fort pour l’amitié entre nos deux Nations.
Une relation solide, qui s’incarne, dans un travail quotidien au service de notre coopération culturelle ou pour renforcer la sécurité de nos peuples.
Mais notre relation ne se limite pas à des échanges bilatéraux aussi nombreux et denses soient-ils. Elle s’inscrit dans un cadre de valeurs communes. Elle s’inscrit dans une ambition commune : la réussite de l’Europe et de l’Union européenne.
On appartient, Mark RUTTE, le Président de la République et moi, à la même famille politique européenne et, on le sait bien, seule l’Europe peut nous donner la force et la puissance suffisantes pour répondre aux défis qui s’imposent à nous et qui sont nombreux, je viens d’en aborder quelques-uns.
A la veille d’une échéance particulièrement importante pour l’Europe, la question qui se pose est très claire et très simple : quelle Europe voulons-nous ?
Voulons-nous une Europe repliée sur elle-même et donc démantelée, impuissante face aux défis du monde ? Une Europe qui se décompose ?
Ou alors voulons-nous que la puissance, ce soit l’Europe ?
Une Europe ambitieuse, qui assume sa volonté d’indépendance, qui apporte des réponses politiques aux problèmes de nos concitoyens.
Cette Europe puissance, cette Europe souveraine, un terme qu’on emploie beaucoup et qui est le cap de notre action au niveau européen, c’est elle qui rend les Nations fortes et les peuples libres. C’est elle que nous défendons tous les deux. Et je sais, cher Mark, que nous aurons l’occasion d’en reparler dans un instant.

Monsieur le Premier Ministre, nous avons eu l’occasion de commencer nos échanges et nous allons les poursuivre ce soir, autour des grands enjeux d’actualité internationale et européenne, qui préoccupent nos deux pays.
Je les évoquais, les enjeux européens sont évidemment majeurs et au coeur de nos discussions, notamment sur les questions de migration, de transition écologique et de respect de l’Etat de droit. Je sais que c’est une cause et un enjeu qui te préoccupe beaucoup.
Dans chacun de ces domaines, nous partageons beaucoup et nous regardons dans le même sens.
Avec le Premier ministre, nous sommes mobilisés, bien sûr, aussi concernant la situation en Ukraine, à la suite de la conférence qui s’est tenue autour du Président de la République la semaine dernière à Paris.
Nos deux Nations sont pleinement engagées pour soutenir l’Ukraine face à l’agression russe. Pleinement engagées pour soutenir la démocratie et nos valeurs face à tous ceux qui les menacent. Alors nous continuerons à aider l’Ukraine, que ce soit sur le plan militaire, économique ou humanitaire, aussi longtemps qu’il le faudra.
Enfin, notre rencontre est aussi l’occasion d’aborder le contexte à Gaza, où la situation humanitaire est absolument catastrophique.
Le Président de la République l’a rappelé, nous sommes mobilisés sur ce sujet. Après la guerre menée par le Hamas à Israël avec l’attaque terroriste insupportable du 7 octobre dernier, et à la suite de la contre-offensive et de la réponse d’Israël, notre préoccupation est de protéger les populations civiles de la bande de Gaza.
Obtenir un cessez-le-feu pour permettre la libération des otages ; je rappelle qu’il reste des otages, y compris des otages Français dans la bande de Gaza. Voilà quelle est la priorité de la France. Des priorités pour lesquelles la mobilisation de la communauté internationale est déterminante.
Monsieur le Premier ministre, cher Mark, le travail commun ne manque pas.
La coopération entre nos deux pays doit rester forte et ferme sur ces valeurs – il en va de notre réussite collective.
Je tiens à nouveau remercier pour votre invitation à La Haye et pour l’accueil que vous me réservez.
Je vous remercie.

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