Élisabeth
BORNE
Merci beaucoup
Madame la présidente. Chère Ursula VON DER
LEYEN, Mesdames et Messieurs, je suis très heureuse d'être ici à
Bruxelles pour la première fois dans le cadre de mes fonctions de Première
ministre, pour rencontrer la présidente de la Commission européenne, Madame VON
DER LEYEN, que je remercie pour son invitation.
Cette rencontre est extrêmement
importante pour moi dans un contexte où les défis que l'Europe doit relever ne
manquent pas.
Bien sûr, le premier sujet qui continue à structurer fondamentalement
l'agenda européen, c'est l'Ukraine. Dans 8 jours, cela fera exactement un an
que la guerre d'agression russe contre l'Ukraine aura été déclenchée. Face à
cette tragédie qui nous concerne tous, l'Europea montré son unité et se tient aux côtés de l'Ukraine. L’aide de
l’Europe a été et continuera à être massive au plan humanitaire, militaire,
financier ou encore économique.
Notre détermination à agir s’est aussi traduite
par l’adoption de 9 paquets de sanctions contre la Russie et nous travaillons en
ce moment même à l’adoption d’un 10ème paquet. L’objectif est simple :
asphyxier l’économie russe et l’empêcher de financer cette guerre non-provoquée
et injustifiée.
Je connais, Madame la présidente, votre engagement pour que la
réponse européenne soit à la hauteur. Je voulais vous dire la reconnaissance de
la France et vous assurer, comme le président de la République a eu l’occasion
de le dire, de notre pleine détermination à continuer à soutenir l’Ukraine.
L’autre grande question qui nous occupe porte sur les défis que doit relever
l’Union européenne en matière énergétique. Ces questions ont considérablement
structuré l’agenda européen ces derniers mois. Si nous avons répondu à
l’urgence, et bien que les prix du gaz aient reculé, il reste essentiel de réformer
le marché européen de l’électricité afin de garantir demain que la volatilité
des prix soit davantage maîtrisée. La Commission européenne fera une
proposition législative en ce sens au mois de mars. La France soutient
pleinement cette initiative avec un objectif très simple : faire en sorte que
les prix correspondent à la réalité des coûts de production. Soyons clairs, nos
consommateurs ne pourraient pas comprendre qu’il en aille autrement.
Plus
largement, vous l’avez dit, Madame la présidente, nous évoquerons la transition
écologique et énergétique que l’Europe doit impérativement mener et réussir.
Nous, les Européens, nous avons pris des engagements très ambitieux sur
l’objectif de neutralité carbone en 2050. Nous avons tous notre rôle à jouer. Nous
devons agir dans tous les domaines et, dans le sillage du Green Deal, la France
a lancé la planification écologique pour atteindre ce but.
Nous le savons, l’un
des leviers principaux pour réussir est l’industrie. Nous devons travailler
ensemble à une politique industrielle européenne pleinement adaptée à nos
ambitions écologiques. Permettez moi, là encore, de rendre hommage à l'action
de la Commission européenne qui a mis sur la table, le 1ᵉʳ février, des
propositions très ambitieuses et concrètes au service de cette politique
industrielle renouvelée. Elles ont permis au Conseil européen de la semaine
dernière de poser des jalons essentiels sur la marche à suivre, la France est
en soutien de la feuille de route adoptée. Agir est d'autant plus important que
certaines législations soulèvent des interrogations légitimes de la part de nos
entreprises, je pense notamment à l'Inflation Reduction Act. Si nous nous
réjouissons bien sûr de l'ambition affichée par les États-Unis en matière
climatique, cette législation peut aussi avoir des conséquences industrielles
négatives sur l'Europe.
J'ajoute que l'Europe doit savoir affirmer ses intérêts
et promouvoir ses valeurs sur la scène internationale. Cela vaut en particulier
en matière commerciale, où nous devons tout à la fois être fermes face aux
pratiques distorsives et intransigeantes sur le respect des droits humains,
environnementaux et sociaux.
Mesdames et Messieurs, cette liste n'est pas
exhaustive, bien entendu, il s'agit de quelques-uns des défis qui vont le plus
nous occuper dans les mois à venir.
Vous le savez, Madame la Présidente,
combien la France, par la voix du président de la République, est profondément
engagée au service d'une Europe souveraine et unie. Et vous pouvez donc compter
sur notre entier soutien pour mener à bien ces nombreux chantiers avant la fin
de la mandature actuelle.
Je vous remercie.