Élisabeth BORNE
Bien. Donc, je
viens d'inaugurer le commissariat, le nouveau commissariat de Paris Centre,
avec le ministre de l'Intérieur Gérald DARMANIN et le préfet de police,
Monsieur Laurent NUNEZ. Cette inauguration, elle intervient à la veille d'une
journée importante pour le Ministère de l'Intérieur avec la présentation en
Conseil des ministres de la loi de programmation du Ministère de l'Intérieur
qui va définir les moyens à la fois budgétaires, humains, matériels, et puis
aussi des nouveaux outils juridiques pour le Ministère de l'Intérieur sur les 5
ans qui viennent. Vous savez que dans le quinquennat précédent, on a réalisé un
effort inédit pour renforcer la sécurité et lutter contre la délinquance, avec
le recrutement de 10 000 policiers et gendarmes, avec un renforcement de la
lutte contre les trafics de stupéfiants qui a permis une baisse de 10 % des
points de deal en 2021, avec aussi un effort inédit sur la lutte contre les
violences conjugales, on en parlait la semaine dernière, la formation de
150 000 policiers et gendarmes pour mieux accueillir les victimes. Et là, avec
cette loi d'orientation et de programmation du Ministère de l'Intérieur, on
poursuit cet effort, et même, on accélère puisque ce sont 15 milliards d'euros
supplémentaires dont le Ministère de l'Intérieur va bénéficier dans les 5
prochaines années. Et je vous annonce qu'on va recruter 8 500 policiers et
gendarmes supplémentaires, dont 3 000 dès l'année prochaine, là encore, pour
mieux assurer la sécurité des Français, mieux lutter contre la délinquance. Et
puis mettre en œuvre les priorités du président de la République, avec le
doublement de la présence des forces de l'ordre dans l'espace public, avec la
création de 200 nouvelles brigades de gendarmerie et de 11 unités de forces
mobiles, avec un renforcement de la lutte contre la cybercriminalité, et avec
une action aussi importante pour assurer la sécurité des grands événements,
notamment les unités de forces mobiles supplémentaires pour nous permettre que
ces grands événements sportifs se passent au mieux, en toute sécurité. Donc,
voilà, je le redis, la sécurité, c'est une priorité du président de la
République, de mon Gouvernement, et comme vous le voyez, on y consacre les
moyens nécessaires.
Journaliste
Madame la Première
ministre, ce projet de loi avait été présenté en mars dernier. Il comportait 32
articles et 4 titres, il me semble. Pourquoi maintenant passer à une quinzaine
d'articles, à quoi vous avez renoncé entre les deux textes, et est-ce que c'est
parce que vous craignez de ne pas avoir de majorité sur les articles qui ont
été reportés disons ?
Élisabeth BORNE
Alors, nous ne
renonçons pas. On a en effet gardé la partie programmatique, et donc les moyens
que je viens de mentionner. Je pense que c'est important pour le Ministère de l'Intérieur
d'avoir cette visibilité sur ces moyens, et on s'est concentré sur des
dispositions qui vraiment renforcent les capacités pour lutter contre la
délinquance, notamment renforcer les capacités d'enquête. Et puis diverses
dispositions aussi pour faciliter les sanctions. Je pense par exemple à
l'élargissement de l'amende forfaitaire qui, aujourd'hui, s'applique pour les
stupéfiants et qui pourra être élargie à d'autres délits. On a en effet tiré
les conséquences de la situation à l'Assemblée nationale, qui nous amène à
considérer qu'il faut présenter des textes courts. Mais pour autant, les autres
volets de la loi ont vocation à être débattus ultérieurement. On ne renonce pas
à ces différents volets, et ils seront présentés soit sous forme de projet de
loi, soit sous forme de proposition de loi. Mais je pense que c'est important - vous avez vu, comme moi, le temps que l'examen des textes prend avec l'Assemblée -
d'avoir des textes courts et centrés sur un objet.
Journaliste
Vous avez promis de
lever les inquiétudes de la police judiciaire. Comment allez-vous faire, sur
quels points concrets ?
Gérald DARMANIN
J'ai, avec la
Première ministre, j'ai réuni les responsables de la police judiciaire, avec le
directeur général de la police nationale qui porte une réforme courageuse que
nous soutenons complètement. Il s'agit de lutter pour que la police judiciaire
soit plus forte - elle passera de 5 000 à 20 000 agents - et de mieux avoir des
taux d'élucidation plus efficaces, plus nombreux qui ont tendance à baisser.
Évidemment, nous le devons à nos concitoyens. Je referai cette réunion le mois
prochain. Avec le directeur général, je me rendrai dans les services et, à la
demande de la Première ministre et du président de la République en faveur de
la LOPMI, j'écrirai demain à tous les policiers et les gendarmes, l'occasion
d'expliquer les moyens supplémentaires accordés par la Première ministre, qui
sont très importants, et de revenir sur la réforme.