Élisabeth
BORNE
C’est important d’apporter des
réponses générales. Et vous savez qu’à ce titre, on s’engage à ce qu’à partir
de la rentrée, il puisse y avoir systématiquement des remplacements, y compris
pour les absences de courte durée. Et puis c’est important aussi d’apporter des
réponses qui tiennent compte de la spécificité de nos territoires. Et c'est
pour cela qu'on a souhaité, avec le ministre de l'Éducation nationale, Pap
NDIAYE et avec la ministre chargée des Collectivités territoriales et de la Ruralité, venir ce matin dans la Nièvre pour voir une expérience très
intéressante d'un territoire éducatif rural. C'est une réponse adaptée
précisément à nos territoires ruraux, dans lesquels on voit que l'ensemble des
acteurs se mobilise pour la réussite éducative de nos jeunes. Et ce dispositif
qui fait ses preuves, on souhaite le généraliser et permettre à tous les
territoires qui souhaitent s'engager dans ce type d'action de pouvoir le
faire progressivement, en doublant à partir de la rentrée et puis en répondant
à toutes les demandes. Peut-être aussi un autre point sensible dans les
territoires ruraux, c'est la question des fermetures de classes, qui est
toujours un moment très difficile pour les élus, pour les parents d'élèves. On
souhaite changer de démarche sur ces fermetures de classes qui aujourd'hui sont
annoncées quelques mois à l'avance. On veut avoir une approche sur plusieurs
années, pouvoir anticiper, pouvoir partager en transparence avec les élus et
avec les parents, les évolutions démographiques qui sont prévues et pouvoir
prendre le temps de s'organiser et de trouver des réponses adaptées, en se
donnant le temps de construire les bonnes réponses. Un autre point enfin, on a
parlé de l'importance que les jeunes, où qu'ils vivent, puissent accéder au
meilleur parcours scolaire, voilà pour chacun. Et dans cette logique-là, on va
aussi développer les places d’internat dans les lycées ruraux pour que les
jeunes ne soient pas contraints dans le choix de leur lycée par l’éloignement
géographique, et donc qu’ils puissent accéder aux filières qu’ils souhaitent. Évidemment, au-delà, on a beaucoup de sujets. On mène actuellement beaucoup d'actions de concertation dans les CNR territoriaux qui permettent de
donner des marges de manœuvre aux équipes pédagogiques, qui permettent
d’apporter des réponses mieux adaptées à la situation de chaque jeune. Et puis
le ministre présentera prochainement la revalorisation des enseignants, c’est
aussi très important… D’abord pour reconnaître l’engagement de nos
enseignants et puis pour attirer des enseignants vers ces métiers formidables
dont on a vu ce matin à quel point ils peuvent être enthousiasmants et qui sont
essentiels pour notre jeunesse.
Maxence
LAMBRECQ
Bonjour Madame la Première ministre, Maxence
LAMBRECQ, France Inter. Quel est votre engagement précis par rapport aux
fermetures de classe ? Il n’y en aura plus annoncées en mars-avril pour la
rentrée de septembre, vous vous engagez sur trois années de visibilité pour la
carte scolaire ?
Elisabeth
BORNE
Donc c’est bien ça. En fait, on veut changer
la méthode qui aujourd’hui s’applique année par année, alors qu’a priori, on en
parlait hier avec le ministre, finalement les enfants qui vont rentrer en
maternelle on peut l’anticiper 3 ans à l’avance. Et donc on veut se placer dans
cette logique sur plusieurs années, ce qui permet quand on a une baisse du
nombre d’enfants scolarisés d’anticiper des bonnes réponses, d’avoir des
regroupements entre écoles, de construire les réponses avec les territoires
plutôt que d’avoir ces fermetures de classe qui sont voilà toujours des moments
de tension et de difficultés pour les élus, pour les parents d’élèves.
Maxence
LAMBRECQ
Donc vous n’avez pas besoin de loi pour faire
ça, à l’image un peu de…
Elisabeth
BORNE
Non, je vous confirme qu’on peut le faire très
concrètement. Changeons un peu nos processus en changeant nos habitudes et en
travaillant mieux avec tous les acteurs des territoires.