Publié 10/08/2023|Modifié 01/08/2023

Épizootie

Le mot « épizootie » décrit une maladie qui frappe simultanément un grand nombre d’animaux de même espèce ou d’espèces différentes en un court laps de temps, dans une région donnée.

À l’heure actuelle, selon l’Organisation mondiale de la Santé animale (OMSA), 75% des maladies humaines émergentes sont associées aux animaux ou ont une origine animale.

Qu'est-ce que l'épizootie ?

L’épizootie est l’équivalent d’une épidémie chez l’être humain. La plupart de épizooties sont des maladies très contagieuses qui se transmettent directement d’un animal à un autre ou via un vecteur (généralement un insecte qui se nourrit de sang).
Elles se caractérisent par une propagation rapide, ce qui explique leur caractère épizootique. Cette propagation peut se faire à l’occasion de mouvements, commerciaux ou non, d’animaux ou de leurs produits, de flux migratoires d’oiseaux sauvages, de déplacements de personnes, etc.
Ces maladies ont plusieurs impacts dans les différents domaines suivants : monde agricole, ordre public, de protection des personnes et de l’environnement.
À ce titre, la gestion des épizooties est planifiée dans un dispositif dit plan d’Intervention Sanitaire d’Urgence (PISU), qui s’intègrent dans celui gouvernemental ORSEC (Organisation de la Réponse de Sécurité Civile).
Dans un contexte « favorable », toute maladie animale peut prendre une ampleur épizootique, notamment la peste porcine africaine, la fièvre aphteuse ou encore l’influenza aviaire.
Par ailleurs, parmi les maladies animales, certaines se transmettent à l’être humain (et inversement). On parlera alors de zoonose (la brucellose, la tuberculose ou la rage). Selon leur ampleur et leur gravité, elles peuvent représenter un risque pour la santé publique.

L’influenza aviaire

Plusieurs crises sanitaires ont affecté la filière volailles en Europe et en particulier en France, ces dernières années.
L’influenza aviaire est à la fois une maladie à caractère épizootique et peut également être transmissible à l’être humain (zoonose) selon les souches circulantes.
Appelée communément « grippe aviaire », l’influenza aviaire désigne les différentes formes du virus de la grippe qui affecte les oiseaux sauvages et domestiques. C’est une maladie très contagieuse, transmissible entre oiseaux, plus rarement à des mammifères. Elle provoque de fortes mortalités dans les élevages, jusqu’à 100% d’un troupeau.

La consommation de viande de volailles, de foie gras ou d’œufs, et de tout produit issu de volailles ne présente aucun risque pour l’être humain.

Agir en cas d'influenza aviaire

Même si le risque de contamination humaine est jugé faible par les agences d’évaluation des risques sanitaires (ANSES et Santé publique France), il est conseillé aux personnes exposées régulièrement à des animaux infectés (travailleurs agricoles, éleveurs, etc.) de suivre certaines recommandations et bonnes pratiques à retrouver sur l’infographie « Influenza aviaire : les informations essentielles » ci-dessous.
Infographie « Influenza aviaire : les informations essentielles »
Infographie « Influenza aviaire : les informations essentielles » / DGAL, janvier 2023.

L’influenza aviaire communément appelée grippe aviaire, désigne les différentes formes du virus de la grippe qui infecte les oiseaux sauvages et les oiseaux domestiques. C’est une maladie infectieuse virale très contagieuse, transmissible entre oiseaux et volailles, plus rarement à des mammifères, et habituellement difficilement transmissible à l'homme. La consommation de produit alimentaire à base de volaille ne présente aucun risque.

Comment se transmet le virus ?

  • Par des équipements contaminés et mal nettoyés ;
  • Par contact direct entre animaux ;
  • Par contact indirect via des personnes ou par l’environnement.

Quelles mesures de prévention ?

  • Les oiseaux d’élevage sont mis à l’abri pour éviter tout contact avec des oiseaux sauvages malades ;
  • Les éleveurs et les professionnels appliquent des mesures sanitaires strictes ; ils réalisent des autocontrôles pour détecter rapidement la présence du virus ;
  • La vaccination n’est pas encore possible mais des expérimentations sont en cours.

Que fait l’État en cas de foyer ?

  • Abattage des oiseaux concernés pour éviter la transmission du virus à d’autres élevages ;
  • Autour du foyer, des mesures sont prises pour protéger les oiseaux d'élevage et captifs ;
  • Versement d’une compensation financière à l'éleveur en dédommagement des oiseaux abattus ;
  • Les oiseaux abattus n’entrent pas dans la chaîne alimentaire.

Que faire si vous trouvez un oiseau mort ?

  • Ne touchez pas l'oiseau, mais notez le lieu de découverte (le géolocaliser si possible) ;
  • Signalez-le à l'Office départemental de la biodiversité, ou à la Fédération des chasseurs et informez la mairie ;
  • Si vous allez ensuite dans un élevage de volailles ou une basse-cour, changez de vêtements et de chaussures.

Vaccination et influenza aviaire

Cette vaccination ne constitue pas une mesure de protection individuelle contre les virus porcins ou aviaires mais prévient la transmission aux animaux (porcs notamment) des virus de la grippe saisonnière et limite le risque de réassortiment entre des virus animaux (aviaires ou porcins) et des virus humains.

Les autres épizooties les plus fréquentes

La peste porcine africaine

La peste porcine africaine touche plusieurs pays d’Europe centrale. Pour s’en prémunir les voyageurs sont invités à respecter strictement les mesures de prévention rappelées dans l’infographie ci-dessous.
Infographie sur la peste porcine africaine à destination des voyageurs
Infographie sur la peste porcine africaine à destination des voyageurs / MASA
Voyageurs ne propagez pas la maladie. La peste porcine africaine tue les porcs. 
Vous revenez d’un voyage à l’étranger ? en voiture, car, avion, bateau ? 
  • Ne propagez pas la peste porcine africaine
  • Ne transportez pas de porcs ou de produits d’origine porcine. Sinon déclarez-le aux autorités de transport.
  • Assurez-vous de bien jeter vos restes de repas dans des poubelles adaptées et fermées.
Campagne de communication du ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire cofinancée par l'Union européenne.

Le virus Ebola

Les autorités sanitaires des pays d’Afrique centrale, en lien avec l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), sont mobilisées pour prévenir l’expansion du virus Ebola à d’autres contrée. Le risque de transmission du virus, suite à la manipulation ou la consommation de carcasses ou de viandes fraîches contaminées, est possible. Il est donc recommandé de ne pas consommer ni manipuler de viande de brousse en provenance des pays où circule le virus Ebola.

Comment se protéger...

Face aux risques d'épizootie

Voici les bonnes pratiques à adopter :
  • J’évite de manipuler des animaux malades ou morts.
  • Je me lave systématiquement les mains (eau et savon) après contact avec les animaux, les déchets ou les déjections animales.
  • Il n’est pas rare de trouver dans la nature des dépouilles d’animaux. Cela ne signifie pas pour autant que je me trouve en présence d’une épizootie. Toutefois, si je constate des mortalités en nombre important, je les signale aux autorités compétentes (directions départementales en charge de la protection des populations, municipalités, Office français de la biodiversité, Fédération départementale de chasse, etc.). Je ne ramène pas de la viande ou des animaux de mes voyages hors France métropolitaine.
Par mesure de précaution, il convient de se renseigner sur les conditions et modalités sanitaires d’introduction ou d’importation d’animaux de compagnie en France auprès des autorités sanitaires françaises (ambassade de France, services vétérinaires départementaux, ministère de l’Agriculture).
De même, il est rappelé aux voyageurs qu'il est interdit de ramener depuis des pays tiers dans l'Union européenne des produits d'origine animale (viande, charcuterie, fromages, miel, etc.) transportés dans leurs bagages.

Tous les produits d’origine animale en provenance des pays tiers sont soumis à un contrôle sanitaire aux frontières en poste d’inspection frontalier.

En cas de maladie animale avérée

Voici les bonnes pratiques à adopter :
  • J’écoute et je respecte les consignes des pouvoirs publics : elles peuvent évoluer selon la situation.
  • Je respecte les règles particulières de circulation des personnes et des animaux mises en place autour des zones touchées par l’épizootie même si je ne suis pas directement concerné par l’épizootie.

  • Porter un vêtement de protection à usage unique avec capuche intégrée ou charlotte.
  • Porter des bottes.
  • Porter un appareil de protection respiratoire de type FFP2.
  • Porter des lunettes ou une visière de protection.
  • Porter des gants étanches à usage unique et résistants aux agressions mécaniques.
  • Retirer les équipements de protection individuelle et les désinfecter (bottes) à l’issue de l’intervention ou éliminer (équipements jetables à placer en sac poubelle) dans le respect du sas sanitaire et des procédures de biosécurité.
  • Se laver et désinfecter les mains avec une solution hydro-alcoolique.
  • Se changer avant de quitter le travail et de revenir à son domicile. Ranger les vêtements de travail séparément des vêtements de ville.
Le respect de ces gestes permet de se protéger et d’éviter la diffusion de la maladie.

L’action de l’État

La prévention

Par ses missions de prévention des risques, l’État élaboredes plans d’intervention sanitaire d'urgence (PISU) dont les lignes stratégiques sont définies à l’échelle nationale. C’est le cas pour des maladies telles que l’influenza aviaire, la fièvre aphteuse, les pestes porcines…
Ces plans décrivent chaque étape de l’organisation de la gestion d’une épizootie, depuis l’apparition d’une suspicion et sa confirmation jusqu’au retour à une situation sanitaire normale.
Au niveau départemental, les directions départementales en charge de la protection des populations (DDecPP) sont en première ligne pour faire face à ces dangers.

En cas d'épizootie confirmée

Lors d’épizootie confirmée, des investigations sont menées pour connaître l’étendue de la contamination et mettre en place une stratégie de lutte.
Celle-ci varie en fonction des maladies, mais comprend généralement la mise à mort des animaux des foyers détectés et des mesures strictes d’assainissement ou de destruction des organismes qui véhiculent la maladie (moustiques, tiques…).
  • Dans certains cas, l’État (ministère en charge de l’agriculture) peut recourir à la vaccination qui protège les animaux contre une infection et ainsi en atténuer les conséquences. Des mesures de prévention sont aussi mises en place afin d’empêcher ou limiter la contamination des zones non touchées par l’épizootie (ex : mise à l’abri des animaux…). Ces mesures portent principalement sur la sécurisation des élevages (biosécurité).
  • Des messages de prévention et de sensibilisation sont diffusés aux éleveurs pour promouvoir les bonnes pratiques d’hygiène afin d’éviter d’introduire des maladies sur le territoire via des animaux malades ou des produits contaminés.
  • Des formations sont disponibles pour accompagner les éleveurs des différentes filières.
  • Des messages de prévention peuvent également être diffusés à l’attention de la population générale, en cas de risque de transmission à l’être humain.