Plan Vigipirate : des « moyens exceptionnels partout sur le territoire »

Publié 25/03/2024|Modifié 25/03/2024

En visite auprès des forces de l'ordre à la gare Saint-Lazare, à Paris, le Premier ministre a fait le point lundi 25 mars 2024 sur le relèvement du niveau d'alerte du plan Vigipirate, décidé dimanche 24 mars après l'attentat de Moscou.

Gabriel Attal à la gare Saint Lazare
« 4 000 militaires supplémentaires » sont placés « en alerte », en plus des 3 000 déjà déployés dans le cadre de l'opération Sentinelle, a indiqué Gabriel Attal lundi 25 mars 2024 à l'occasion d’un déplacement à la gare Saint-Lazare, à Paris. 
Le Premier ministre est allé sur place pour saluer les forces de police après avoir relevé le plan Vigipirate à son niveau maximum dimanche 24 mars, à la suite de l’attaque de Moscou revendiquée par le groupe jihadiste État islamique.

Il n'y aura jamais une seconde de pause dans la lutte contre le terrorisme. Nous ne laisserons jamais une minute de répit à ceux qui veulent s'en prendre à la France et s'en prendre aux Français. Nous nous préparons en permanence à tous les scénarios et nous n'en écartons aucun.

Gabriel Attal

  • Premier ministre
Gabriel Attal a précisé que des « moyens exceptionnels » sont en cours de déploiement « partout sur le territoire », et que deux projets d’attentats ont été « déjoués » en France depuis le début de l’année. 
Le plan Vigipirate était au niveau deux « sécurité renforcée - risque attentat » en France depuis janvier 2024.
Déclaration du Premier ministre sur les menaces d'attentats

Gabriel Attal s'exprimait lundi 25 mars 2024 sur le plan Vigipirate depuis la gare Saint-Lazare à Paris. 

Gabriel ATTAL

Bonjour à toutes et à tous. Je suis ici, Gare Saint-Lazare, après le terrible attentat qui a frappé Moscou en fin de semaine dernière et qui a fait, je le rappelle, 140 victimes, de nombreux blessés. Nous le savons et le président de la République l'a redit ce matin, la branche de l'État islamique qui a revendiqué cet attentat a déjà tenté de s'en prendre à la France encore ces derniers mois ainsi qu'à d'autres pays européens. 

Ça nous rappelle un point qui est absolument clair et majeur : la menace terroriste islamiste est réelle, elle est forte, je le dis, elle n'a jamais faibli. Et autour du président de la République, avec l'ensemble de mon Gouvernement, notre mobilisation est évidemment totale pour y faire face. 

L'ennemi il a un nom, je le redis ici, c'est le terrorisme islamiste. Ils s'immiscent partout, l'islamisme, où nous baissons le regard, où nous acceptons le pas de vague, où nous laissons l'angélisme triompher. Alors partout, nous ne devons pas laisser le moindre millimètre au terrorisme islamiste et nous agissons partout pour l'asphyxier, pour l'asphyxier à l'extérieur de nos frontières mais aussi à l'intérieur de nos frontières, nous ne lui laissons aucune chance. 

Je le redis ici, l'islamisme n'est pas une religion, ce n'est même pas une simple idéologie, c'est une spirale, un engrenage de la haine qui se nourrit de notre naïveté et qui veut tuer la République. Le terrorisme peut frapper partout, peut s'en prendre à n'importe qui et malheureusement nous avons des exemples dramatiques encore ces derniers mois dans notre pays d'attaques terroristes qui s'en sont pris à nos concitoyens. 

Alors, le message que je veux passer aujourd'hui évidemment c'est que nous sommes sur le pont, partout, tout le temps avec nos forces de l'ordre, avec les militaires de l'opération SENTINELLE, avec les agents ici de la SNCF qui assure la sécurité, avec nos services de renseignement, nous sommes sur tous les fronts. 

Il n'y aura jamais une seconde de pause dans la lutte contre le terrorisme. Nous ne laisserons jamais une minute de répit à ceux qui veulent s'en prendre à la France et s'en prendre aux Français. Nous nous préparons en permanence à tous les scénarios et nous n'en écartons aucun. 

Hier, compte tenu de l'attentat de Moscou, le président de la République a convoqué un conseil de défense et de sécurité nationale qui s'est tenu à l'Élysée en ma présence ainsi que de plusieurs membres de mon Gouvernement. La menace est sérieuse, la sécurité des Français évidemment passe avant tout. Aussi, nous avons décidé de rehausser la posture Vigipirate à son niveau le plus élevé, c'est-à-dire « urgence attentat ». 

Concrètement, cela veut dire que nous allons nous démultiplier encore davantage. Ça veut dire que nous prenons toutes les précautions. Depuis ce matin et dans les heures qui viennent, nous allons déployer des moyens exceptionnels partout sur le territoire. La présence policière sera renforcée sur les lieux sensibles, devant tous les lieux sensibles, notamment évidemment les écoles. 

Et je vous annonce que nous avons décidé de mobiliser des militaires supplémentaires pour l'opération SENTINELLE. Très concrètement, vous le savez, l'opération SENTINELLE, ce sont des militaires, et je les remercie, nous étions au contact d’eux (ph) il y a encore quelques instants ici, Gare Saint-Lazare, ce sont des militaires qui patrouillent devant nos gares, devant nos écoles, devant nos lieux de culte, nos salles de spectacle, au cœur de tous nos lieux de vie pour protéger les Français face à la menace.

 Il y a aujourd'hui 3 000 militaires de SENTINELLE qui sont déployés partout sur le territoire. Je vous annonce que 4 000 militaires supplémentaires sont désormais en alerte et mobilisables partout sur le terrain, mobilisables en cas de besoin et en fonction des besoins sur chaque territoire. 

Je connais l'importance de cette mission, je connais l'engagement et la responsabilité hors du commun des forces de l'ordre et des militaires de SENTINELLE. C'est pourquoi j'ai tenu à me rendre aujourd'hui ici, gare Saint-Lazare, d'abord pour les remercier pour leur mobilisation, leur dire combien les Français ont de la chance de pouvoir bénéficier de leur engagement et combien évidemment nous allons continuer à agir ensemble pour assurer la sécurité des Français. Je veux vraiment leur dire, au nom de mon Gouvernement, au nom de la nation tout entière, notre reconnaissance et notre confiance. Ils sont les visages de la République face au terrorisme, face à l'islamisme. Ils sont les visages de la protection pour les Français et je veux vraiment les remercier et les saluer. Le plan Vigipirate et l'opération SENTINELLE, nos forces de l'ordre et nos militaires, tous sont notre bouclier contre le terrorisme islamiste. Et plus notre vigilance collective sera élevée, plus notre bouclier sera puissant. 

Depuis la première seconde et jusqu'à la dernière seconde, autour du président de la République, la protection des Français sera notre première mission. Nous sommes intraitables et nous ne lâcherons rien. 

Et je veux rappeler ici l'engagement qui a été pris dès les premières heures du premier quinquennat du président de la République en 2017, nous sommes en permanence montés dans notre arsenal pour lutter contre le terrorisme islamiste et contre l'islamisme. Nous avons voté un texte en 2017, la loi SILT, Sécurité Intérieure et Lutte contre le Terrorisme, qui permet de fermer des mosquées radicalisées, de renforcer les mesures de surveillance sur notre sol. Nous avons augmenté les moyens de nos services de renseignement comme jamais auparavant, ils ont doublé par rapport à 2015 et 1 900 agents supplémentaires ont été recrutés. 

Nous avons décidé d'attaquer le mal à la racine et de nous doter pour la première fois d'une stratégie de lutte contre le séparatisme islamiste dans les lieux de culte, dans les écoles, dans les associations, dans les clubs de sport. Nous avons renforcé le contrôle des lieux de culte et avec la loi immigration, nous avons encore renforcé la garde en simplifiant les expulsions de ceux que nous soupçonnons d'être radicalisés. C'est bien simple et je le redis ici de manière extrêmement ferme : « nous ne laisserons jamais tranquille ceux qui contestent nos valeurs et ceux qui veulent s'en prendre aux Français. » 

Nous avons des résultats, 45 attentats ont été déjoués depuis 2017 et depuis le début de cette année, il y a quelques mois seulement, déjà deux projets d'attentats ont été déjoués dans notre pays. 760 étrangers radicalisés ont été reconduits à la frontière depuis 2017, plusieurs imams ont été expulsés, des mosquées ont été fermées, des associations ont été dissoutes en conseil des ministres. Nous agissons en amont, nous agissons sur tous les fronts, notre lutte contre le terrorisme, je le dis ici ne se paye pas de mot, elle est très concrète et notre main ne tremblera jamais face au terrorisme, jamais face à l'islamisme. 

Tout est mis en œuvre pour protéger les français, pour protéger leur vie de tous les jours et nous allons continuer. Journaliste 130 établissements ont été visés par des menaces d’attentats. 230 collèges et lycées. Est-ce que Sentinelle va être particulièrement déployée sur ces établissements ? Gabriel ATTAL Évidemment, nous avons une vigilance qui est d'ores et déjà très forte autour de nos établissements scolaires. Ça fait maintenant plusieurs mois, plusieurs années, que les moyens ont été renforcés. Ils l'ont été encore davantage après l'assassinat de Dominique BERNARD à Arras. Mais précisément en passant, en rehaussant notre posture Vigipirate au niveau urgence attentat, ça permet le déploiement de moyens supplémentaires, notamment de militaires. Et évidemment, les établissements scolaires sont toujours notre priorité absolue dans la protection que nous apportons à nos concitoyens, bien sûr. 

Pour ce qui est des menaces cyber, je le redis ici, à chaque fois, des enquêtes sont menées. Nous identifions régulièrement les auteurs et nous les sanctionneront. Je rappelle que pour les menaces, les alertes à la bombe qui sont envoyées à des établissements scolaires notamment, ça va jusqu'à trois ans d'emprisonnement et 45 000 euros d'amende. Nous avons déjà plusieurs dizaines d'auteurs de ces menaces qui sont parfois, excusez-moi de le dire, des gamins qui veulent faire une blague. Nous en avons identifié plusieurs dizaines. Ils sont judiciarisés, ils sont poursuivis en ce moment par la justice et évidemment, ils seront sanctionnés et condamnés très fermement. 

Journaliste 
Le président de la République, ce matin depuis la Guyane, a affirmé que l'Etat islamique avait fait plusieurs tentatives d'attentats sur notre territoire. Est-ce que vous êtes en mesure de nous donner des précisions sur les endroits qui voulaient être visés ? 

 Gabriel ATTAL 
Alors, je le disais il y a un instant, 45 projets d'attentats déjoués depuis 2017 et rien que depuis janvier de cette année déjà deux attentats, deux projets d'attentats qui ont été déjoués. Ça me permet à nouveau de saluer le travail de nos services de renseignement. Nous avons doublé les effectifs de nos services de renseignement, 2 000 recrutements. Ils font un travail absolument exceptionnel dans l'ombre. Et bien souvent évidemment pour des raisons liées au secret défense et à la sécurité des Français, on ne peut pas en dire beaucoup sur leurs actions et sur les projets qui sont déjoués. 

Pour autant, ce que je peux vous dire, et nous avons fait le point hier autour du président de la République en Conseil de défense, c'est que tous les premiers éléments qui sont à notre disposition attestent du fait que la branche de l'État islamique qui a revendiqué l'attentat de Moscou est une branche de l'État islamique qui a développé plusieurs projets d'attentats visant des pays européens, notamment la France et l'Allemagne ces derniers mois et qu’un projet visant la ville de Strasbourg avait notamment été identifié et heureusement nos services ont pu interpeller les personnes qui visaient de s'en prendre à la ville de Strasbourg et à ses habitants. 

Donc au quotidien, il y a une surveillance. Au quotidien, il y a une traque de tous ceux qui pourraient vouloir s'en prendre à la République et aux Français. On a des services qui, je le dis encore une fois, font un travail absolument remarquable et admirable.  Mais la revendication de l'attentat de Moscou par une branche de l'État islamique qui avait elle-même menacé et développé des projets sur des pays européens dont la France nous a amenés à prendre cette décision de rehausser la posture vigipirate à son plus haut niveau. 

 Journaliste 
Le président de la République a annoncé ce matin avoir proposé une coopération accrue à la Russie après cet attentat. Est-ce que Moscou a accepté cette coopération dans l’état actuel de vos connaissances ? 

 Gabriel ATTAL 
Alors, je n’ai pas davantage d’informations à vous donner. Effectivement, hier, nous avons fait le point avec nos services de renseignement, vous comprendrez bien que je ne rentrerai pas dans les détails. Ce sont évidemment des informations totalement classifiées. Mais sur les informations dont nous disposons sur cette branche de l’Etat islamique et d’éventuelles personnes qui auraient gravité autour de cet attentat, et comme l’a indiqué le Président de la République ce matin, je n’ai pas d’éléments supplémentaires à vous donner. Nous avons proposé au niveau technique et au niveau ministériel à la Russie de partager nos informations, évidemment, dans la lutte contre le terrorisme qui doit tous nos rassembler. 

 Journaliste 
Les derniers attentats en France, c’était plutôt des personnes qui vivaient sur le sol français. On pense à Arras ou au pont de Bir-Hakeim. Est-ce qu’aujourd’hui on voit de nouveau une menace qui peut se développer venant de l’extérieur ? On voit par exemple ceux qui ont commis cet attentat en Russie, ils venaient de l’extérieur de la Russie. Est-ce qu’à nouveau des commandos type Bataclan, Charlie Hebdo, c’est de nouveau quelque chose de possible quand on voit cette résurgence de l’Etat islamique ? 

 Gabriel ATTAL 
Sur ce point, je dirais que la menace est multiple. Elle peut avoir diverses sources, diverses origines, et que l’essentiel pour nous, c’est d’être prêt face à tous types de menaces. Il y a la menace endogène avec des personnes effectivement qui ont grandi en France, parfois sont nées en France, et c’est là où tout le travail que nous faisons contre l’islamisme, contre le séparatisme en fermant des lieux de culte radicalisés, des associations radicalisées, des clubs de sport radicalisés, des écoles radicalisées ou clandestines, nous agissons à la racine. Et ensuite, il y a la menace extérieure, et évidemment tous nos services sont totalement mobilisés pour la prévenir. Merci beaucoup.

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