Gabriel Attal construit avec les Français la feuille de route du Gouvernement

Publié 23/01/2024|Modifié 22/01/2024

En déplacement à Orliénas, le Premier ministre a exposé les principaux axes de sa déclaration de politique générale attendue à la fin du mois.

Le Premier ministre a exposé les principaux axes de sa déclaration de politique générale.
Le Premier ministre Gabriel Attal est allé samedi 20 janvier 2024 à Orliénas dans le Rhône pour échanger avec quelque 150 Français afin de « nourrir »  sa prochaine déclaration de politique générale. 

Pendant près de deux heures, il a évoqué avec eux les grands thèmes de son discours attendu le 30 janvier devant le Parlement : soutien à « la France qui travaille », consolidation des services publics, transition écologique... 

Notre responsabilité, si on veut faire en sorte de faire progresser la vie des Français, de continuer à transformer notre pays pour que les Français puissent vivre au mieux et qu'on puisse garder ce qui fait notre singularité, notre identité et nos valeurs, c'est d'entendre ça pour construire cette feuille de route avec vous.

Gabriel Attal

  • Premier ministre
Gabriel Attal à Orliénas, dans le Rhône

Le Premier ministre Gabriel Attal construit avec les Français la feuille de route du Gouvernement.

Intervenant non identifié

Mesdames et messieurs les élus, mesdames et messieurs, chers tous. C’est avec un immense plaisir que je vous accueille aujourd’hui dans notre commune de Saint-Laurent-d'Agny. Vous nous faites l’honneur d’organiser votre premier débat avec les français sur notre territoire, quelques jours seulement après votre nomination et je vous en remercie. Jamais je n’aurais imaginé un jour accueillir sur notre commune le Premier ministre. Je tiens tout d’abord à vous féliciter pour cette nomination au poste de Premier ministre, le plus jeune que notre pays n’ait jamais connu. Nous avons fait votre connaissance en tant que porte-parole, notamment lors des points réguliers de la crise du Covid. Et vous voici maintenant au poste le plus élevé du Gouvernement. Quelle fulugurante ascension. Un grand merci à notre député, Jean-Luc FUGIT, à l’origine de l’organisation de cette visite ministérielle. Il a fallu être réactif, ça s’est organisé un peu vite, mais à Saint-Laurent on aime bien les défis, donc on a relevé le défi. Saint-Laurent est un village de 2200 habitants, très recherché, très dynamique, avec de nombreuses associations, de multiples commerçants et artisans. Le territoire bénéficie d’un environnement de qualité, possède une forte identité rurale et offre de magnifiques paysages. Je vous laisse admirer la vue que nous avons depuis cette salle, un étang de pêche magnifique, très prisé, dominé par l’édifice emblématique de notre commune, la chapelle Saint–Vincent, la plus ancienne chapelle romane du département, située sur la hameau de Saint-Vincent, patron des vignerons, que nous célébrons justement aujourd’hui dans la commune. Notre communauté de communes du pays mornantais, la COPAMO, regroupe 11 communes, de 300 à 6000 habitants pour un total de 30.000 habitants, une communauté à taille humaine. La force de notre communauté de communes repose sur les nombreux services offerts à la population. Une grande solidarité de notre territoire et une très bonne entente entre les 11 maires grâce à l'action fédératrice de notre président. Nous les maires, nous sommes au contact direct des administrés, à portée d'engueulade comme on dit. Et je suis très heureux que le Gouvernement vienne voir ce qui se passe sur le terrain. Bravo pour cette démarche. Il est très important d'être à l'écoute du terrain. J'espère de tout cœur que votre Gouvernement sera attentif aux remontées des élus de proximité. Je vous souhaite donc une bonne après-midi de débat en espérant qu'il soit fructueux et que vous pourrez vous en inspirer pour fixer votre ligne de conduite des prochaines années. Merci.

Jean-Luc FUGIT

Chers concitoyens, Mesdames et Messieurs les élus, Madame la Préfète, Monsieur le Premier ministre, cher Gabriel, cher Gabriel ATTAL. Alors moi, tout d'abord, pour toutes celles et tous ceux que j'ai eu le plaisir de voir depuis le début de l'année, je voudrais déjà vous souhaiter tout simplement une bonne année, une bonne année 2024, une bonne année olympique avec de nombreux défis à relever et notamment, entre autres pour Monsieur le Premier ministre mais aussi pour nous tous. Alors tout d'abord remercier Monsieur le Maire pour son mot d'accueil, mais aussi remercier Monsieur le maire pour avoir été particulièrement réactif. Parce que je sais en effet que quand nous avons confirmé avec Monsieur le Premier ministre et de son équipe donc l'organisation des deux évènements aujourd'hui dans cette circonscription, eh bien, il a fallu aller très, très vite. Et donc je voulais vraiment qu’on remercie monsieur le Maire, vous pourriez même l'applaudir. Alors, Monsieur le Premier ministre, c'est naturellement pour nous tous, pour moi en particulier aussi, un grand grand honneur que de vous recevoir. Je vous avais lancé l'invitation il y a quelques mois. Je crois que c'était au mois de mars dernier. Vous étiez à l'époque ministre des Comptes publics et du Budget. Et puis, entre-temps, vous êtes devenu ministre l'Education nationale et vous voilà maintenant Premier ministre et parmi nous, ce qui compte encore plus. Alors, nous sommes le 20 janvier 11 jours après votre nomination et à 10 jours de la présentation de votre discours de politique générale. On est finalement dans une sorte d'entre deux où je sais que vous voulez beaucoup consulter les Français et je suis ravi que vous ayez choisi et honoré que vous ayez choisi de venir ce matin à Orléana [Phon]. Je salue le maire donc pour les vœux et que vous ayez déjà échangé avec pas mal de nos concitoyens. Et puis vous avez choisi de continuer cet après-midi, finalement, au fond, et je me suis dit : notre Premier ministre, il est venu, il est venu respirer le bon air frais, le bon air frais de notre campagne et en même temps le bon air frais des rencontres citoyennes. Et on sait faire ici la rencontre citoyenne. Parce qu'en 2018, le 17 décembre 2018, nous avons organisé à Chausson dans une petite commune dont le maire est ici. On a organisé la première séquence du Grand Débat de France, le grand débat national voulu par le Président de la République et on en organisait d'autres depuis. Et chaque année, on organise des débats. Même pendant la Covid, on organisait pas mal de visioconférences citoyennes. On a madame Pécontal [Phon], ici par exemple, qui étaient présentes à toutes ces visioconférences. C'est parce qu'on avait besoin de se parler. Et je pense que madame Pécontal [Phon] aura besoin de vous parler aussi. Et en 2023, on a poursuivi. L'année dernière, au mois de janvier, nous avons fait trois assemblées citoyennes autour du projet de réforme des retraites. Parce que ce n'est pas parce que le sujet est difficile, il ne faut pas en parler. Il faut comprendre la complexité des sujets, il faut faire face aux impatiences. On a aussi… On s'y fait un débat autour de l'avenir de l'agriculture, on en a fait un récemment autour de la viticulture. Et puis on a fait aussi des débats sur la fin de vie. Donc, vous voyez, on prépare les projets de loi dont peut être vous nous ferez part dans votre discours de politique générale. Alors, face à vous, aujourd'hui, vous allez avoir pas mal de citoyens citoyens d'une circonscription de 38 communes. Moi, j'ai l'honneur d'être le citoyenne député de cette circonscription et j'insiste beaucoup sur le terme de citoyenne député. Un élu est d'abord un citoyen. Donc moi je suis le citoyen député et vous avez une circonscription qui est à la fois rurales et urbaines. Elle est tellement dense quelque part qu'il y a 4 grands secteurs géographiques. Il faudra revenir. Et puis on a déjà parlé, on a quelques petites idées tous les deux. On en reparlera. Aujourd'hui, vous allez avoir cette année 2024, je me suis dit en année 2024, c'est les Jeux Olympiques, donc c'est l'année des champions olympiques. En fait, vous allez avoir aussi en face de vous les champions du quotidien. C'est ce que j'appelle, moi, les champions du quotidien : des agriculteurs. Vous savez que je suis très attaché au monde agricole de par mes origines et aussi parce que pour ce territoire, c'est très important. Des soignants. Vous avez des enseignants, vous avez des étudiants, des artisans, des commerçants, des retraités, bref les champions du quotidien qui font de ce pays. Alors ils vont vous faire part sûrement de leurs doutes, de leurs craintes, de leurs attentes, peut-être parfois de leur colère, mais aussi de leur espérance. Et quelque part, je pense que vous êtes capables de les porter. Alors pour finir, je formule un vœu, un vœu que les échanges qui auront lieu cet après-midi, les échanges qui ont eu lieu ce matin puissent vous permettre de nourrir votre réflexion. Je sais que vous êtes là pour écouter et nourrir votre réflexion et que quelque part, on aura contribué aux choix que vous ferez pour votre discours de politique générale qui traceront les grands axes de votre projet politique pour cette année et pour les années qui viennent. Je crois que la France en a besoin. On compte beaucoup sur vous, Monsieur le Premier ministre, cher Gabriel, maintenant je vous donne la parole.

Gabriel ATTAL

Merci cher Jean-Luc et merci Monsieur le maire de nous accueillir. Je salue la présence de la préfète, de nombreux élus, présidents de communautés, de communes, parlementaires du Rhône et évidemment de Jean-Luc qui m'a effectivement invité à venir quand j'étais ministre des Comptes publics et puis ça n'avait pas pu se faire. Après, je suis devenu ministre de l'Éducation nationale et là, il m'a dit : ton agenda, ça va être encore plus compliqué pour venir maintenant à l'Éducation nationale. Et en fait, il aura fallu que je devienne Premier ministre pour que l'agenda permette de venir chez toi. Et vraiment merci pour l'organisation de cette réunion. Je crois que tu as très bien résumé les choses. J'ai été nommé il y a une dizaine de jours et dans une dizaine de jours, je m'adresserai à la représentation nationale, au Parlement pour ce qu'on appelle le discours de politique générale, c'est-à-dire quelle va être à la fois la ligne, le cap et l'agenda de mon Gouvernement et de la majorité dans les mois et les années à venir pour la France.

Et dès que j'ai été nommé à Matignon, la première chose que je me suis dit, c'est je ne peux pas construire cette feuille de route tout seul et même je ne peux pas la construire juste avec mes conseillers ou avec mon Gouvernement. Il faut que j'aille à la rencontre de ce qu'on appelle les forces vives du pays. Et donc je reçois à Matignon en ce moment toutes les organisations syndicales, toutes les organisations patronales, les associations d'élus locaux, les groupes politiques représentés au Parlement, les présidentes et présidente du groupe majorité opposition à tout le monde. Mais y compris avec tout ça, ce n'était pas suffisant pour moi. Il fallait aussi que je puisse aller sur le terrain pour avoir des échanges directs avec les forces vives de la nation. Puisque vous l'êtes, Jean-Luc l'a dit vous êtes que vous soyez fonctionnaires, salariés, artisans, commerçants, agriculteurs, que vous soyez retraités ou actifs, que vous soyez bénévoles, vous avez tous entre vos mains une part du destin de notre pays. Et nous, notre responsabilité, si on veut faire en sorte de faire progresser la vie des Français, de continuer à transformer notre pays pour que les Français puissent vivre au mieux et qu'on puisse garder ce qui fait notre singularité, notre identité et nos valeurs, c'est d'entendre ça pour construire cette feuille de route avec vous. Donc, 1) je ne veux pas être très long dans cette intervention liminaire puisque l'objectif, c'est qu'on ait un échange très direct. 2) Sentez vous très libre dans vos interventions. Le maire disait, nous, en tant qu'élus locaux, on est à portée d'engueulades. Je crois que c'est ça que vous disiez. Je crois que c’est ça que vous disiez. Bon, il se trouve que je suis aussi élu local. Ça fait 10 ans que je suis conseiller municipal dans ma commune. J'ai une très grande admiration pour les élus locaux. Je sais qu'il y a des maires ici qui sont présents et mon objectif, c'est aussi d'être à portée de tout ce que vous avez à me dire. Et 3) ne vous obligez pas à poser nécessairement une question. Vous pouvez poser des questions. Je répondrai du mieux que je peux, mais si vous avez simplement une proposition, une remarque, un coup de gueule que vous voulez passer au chef du Gouvernement en vue de sa déclaration de politique générale, tout ce que vous direz sera très utile parce que vous ressemblez au pays, vous êtes à l'image du pays et derrière l'intervention de chacune et chacun d'entre vous, il y a en réalité probablement des centaines de milliers ou des millions de Français qui se disent la même chose. Donc merci à tous de prendre du temps dans votre samedi après-midi parce qu'on a tous, vous avez tous des choses à faire, j'en suis sûr. Merci de prendre du temps et surtout ayant en tête que ce temps pour moi est extrêmement utile et que je me réjouis par avance de nos échanges. Merci beaucoup.

Jean-Luc FUGIT

Alors on va faire comme vient de le dire Monsieur le Premier Ministre, les choses de manière assez simple et efficace. Donc je vais vous proposer de distribuer évidemment la parole, vous la donnée. Des interventions relativement courtes malgré tout, pour qu'un maximum [inaudible] puissent s'exprimer. Et si vous avez des questions, des questions assez directes, ne vous gênez pas, c'est ce qui est prévu. Alors, on va prendre quatre interventions pour commencer. La première intervention est toujours la plus difficile à faire, donc je propose de passer à la deuxième. Qui est d'accord de faire la deuxième ? On a… Alors on va prendre. D’abord, un agriculteur ici au premier rang. On donnera la parole, ne vous inquiétez pas, Messieurs les élus. Messieurs les élus, on vous donnera la parole, ne vous inquiétez pas. On va aussi écouter beaucoup nos concitoyens. Voilà, alors chacun peut se présenter. Donc, Monsieur… se présenter.

Bruno FERRER

Bruno FERRER. Donc, je suis le premier adjoint de la commune de Chabanière.

Et agriculteur. Arboriculteur, maraîcher, exactement. Monsieur le Premier ministre, déjà, je voulais vous remercier d'être venu à notre rencontre aujourd'hui. Je voudrais partager les inquiétudes du monde agricole. Je pense qu'on commence à en parler un petit peu. Nous avons de nombreuses exploitations qui s'arrêtent sur notre commune et sur les communes de la Copamo, la communauté de communes. Pour cause de retraite, mais aussi pour des... C'est aussi des personnes de 30-40 ans qu'on va arrêter, qui abandonnent. En face, nous n'avons que très peu d'installations. Les raisons sont multiples : un travail dur, exigeant. 70-80 heures par semaine pour arriver à avoir un salaire. Des aléas climatiques de plus en plus nombreux. Il y a aussi le problème des cotisations MSA très élevées qui ne garantissent pas nos agriculteurs, qui sont obligés de prendre des assurances complémentaires pour se couvrir en cas d'accident. Comme je vous le disais, des fortes cotisations jusqu'à 15 000 euros par an pour une retraite indécente d'à peine plus de 1 000 euros à la fin. Est-ce que c'est normal ? Je ne pense pas. Il y a aussi des réglementations illisibles et inapplicables sur le terrain. Exemple de l'arrêté du 20 novembre 2021 relatif à la protection des abeilles qui mènent la totalité des arbres agriculteurs et maraîchers de France hors la loi par rapport aux contraintes horaires imposées. Il y a d'ailleurs eu des contrôles dans notre secteur par la police environnementale qui débarquaient armés dans nos vergers. Les agriculteurs ne sont pas des bandits, Monsieur ATTAL, ce sont des gros travailleurs. Et entre nous, je pense qu'il en faut en France. Il y a énormément de choses à rectifier. Nos députés, M. FUGIT, qui est très à l'écoute du monde agricole, pourra vous en parler plus. Je pense que je n'aurai pas le temps aujourd'hui, mais il y a une chose cruciale qui nous manque, c'est la visibilité à long terme. Où veut-on emmener le monde agricole aujourd'hui ? En veut-on encore ? Je vais prendre un exemple. J'aurais pu vous prendre celui de la drosophile et du retrait des matières actives qui ont condamné la filière cerise française alors que nos voisins européens ont toutes les solutions qu'ils souhaitent. Mais je vais plutôt vous parler du dernier en date. Le retrait fin 2024 du Mont Ventoux, ce traitement phytosanitaire qui est le dernier rempart pour le traitement des pucerons et aleurodes en France. Nous n'avons donc plus de solution fiable pour les cultures de pommiers, de pêchers, de choux, et j'en passe. C'est donc probablement la fin de ces cultures en France, à moyen et court terme, car je précise que nos voisins européens sont très loin de ces problèmes ; 100 % français. Ils en sont même heureux puisqu'ils vont pouvoir importer encore plus dans notre pays. Je vous demande donc de nous aider rapidement sur ce sujet et de trouver un accord avec la firme. Monsieur le Premier ministre, il faut absolument nous laisser des solutions, créer un socle phytosanitaire dans lequel nous aurions des moyens de production pour chaque fruits et légumes. Face à cela, parce qu'on sait qu'aujourd'hui

on ne peut pas s'arrêter là. Il faut également un socle de recherche, il faut investir massivement dans la recherche pour trouver des alternatives de lutte. Mais il ne faut pas interdire sans solution car sinon c'est la mort de notre filière. Et qu'aurons-nous de mieux ? Une France incapable de nourrir sa population et qui importera des fruits et légumes, des céréales, de la viande, du lait et j'en passe, qui ont fait des milliers de kilomètres et qui surtout seront très loin des normes françaises. Peut-être ne le savez-vous pas, mais en ce 20 janvier 2024, 100 % des importations qui arrivent en France, donc des importations, enfin les fruits et légumes importés en France, excusez-moi, ne sont pas aux normes françaises et sont donc de la concurrence des loyales. Je finirai en vous disant qu'à force de laver plus loin que blanc, ça devient transparent. La fin du monde agricole est proche si vous ne réagissez pas.

Jean-Luc FUGIT

Merci. Alors on va prendre une deuxième intervention. Je vous laisse revenir à votre place.

Gabriel ATTAL

Je vais répondre à celle-là dans un premier temps et…

Jean-Luc FUGIT

Monsieur le Premier ministre va vous répondre maintenant et après on prendra d'autres interventions.

Gabriel ATTAL

On prendra après par série d'interventions, mais je tenais évidemment à vous répondre tout de suite puisque c'est un sujet absolument majeur, et je le dis, que je prends très au sérieux. Parce qu'on a une grande chance en France, c'est notre agriculture. C'est une chance parce que, et on le voit quand il y a des crises, on l'a vu au moment du Covid, ça nous permet d'avoir une certaine indépendance et une certaine autonomie. Pendant le Covid, quand les frontières ont été fermées, il y a des pays qui ont été très en difficulté sur leur alimentation. Nous, on a la chance d'avoir une agriculture extrêmement solide qui nous met à l'abri de ces difficultés et c'est une fierté. Et on a une chance parce qu’on a, et ça vous l'avez dit, une agriculture qui est l'une des plus qualitatives, si ce n'est la plus qualitative au monde, en matière de, encore une fois, d'exigences qu'on met sur la qualité des produits, en matière de protection du consommateur. Et moi, je le dis de manière très claire, pour le président de la République, pour mon Gouvernement, il est hors de question de le perdre dans un contexte où la démographie fait son œuvre et donc vous avez effectivement beaucoup d'agriculteurs qui partent à la retraite et qui ne trouvent pas de jeunes pour les remplacer, pour reprendre l'exploitation, parce qu'il y a des difficultés, vous l'avez très bien expliqué, des contraintes dans la vie quotidienne, des insécurités sur le revenu. Et je le dis aussi, et c'est toujours important de le rappeler, des discours qui sont parfois tenus stigmatisant sur les agriculteurs, les éleveurs, les maraîchers, qui sont insupportables. Et ça paraît une évidence de le dire, je pense qu'ici, tout le monde est d'accord, mais c'est toujours important de le rappeler, en tout cas, moi, en tant que chef du Gouvernement, c'est important de le rappeler, parce qu'on a malheureusement tendance dans certains discours politiques à entendre des choses qui sont absolument inacceptables. Non, les agriculteurs ne sont pas des bandits. Non, les agriculteurs ne sont pas des pollueurs. Non, les agriculteurs ne sont pas des personnes qui torturent les animaux, comme on peut l'entendre parfois. Les agriculteurs, ils aiment les bêtes, ils aiment leurs bêtes, ils aiment notre terre, c'est leur outil de travail, et ils aiment leur pays. Et ça, c'est très important de le rappeler, et je ne laisserai jamais ce type de discours prospérer. Une fois qu'on a dit ça, ça doit être quoi notre travail ? 1) garantir aux agriculteurs qui peuvent vivre de leur travail financièrement.

Bruno FERRER

Et investir pour avoir un retour.

Gabriel ATTAL

Je vais y venir. 1) Il faut que vous puissiez vivre de votre travail. Ce que vous avez dit. S'il y en a qui connaissent le sens du mot travail, c'est quand même nos agriculteurs et nos éleveurs. Parce que que là, on n'est pas sur on compte les 35 heures ou autres. C'est du temps permanent pour son exploitation et pour les Français. Et garantir la rémunération, c'est quoi ? Ça veut dire faire en sorte que dans toute la chaîne, avec la grande distribution, le consommateur etc, il puisse y avoir une juste part pour les agriculteurs. Il y a des lois qui ont été votées dans le précédent mandat ,Egalim 1 Egalim 2, d'autres textes de loi qui ont permis, je pense, un certain nombre de progrès. Mais je sais qu'il y a des difficultés d'application sur certaines mesures que quand on rouvre les négociations commerciales en fait, il faut garantir qu'on ne renégocie pas le coût des matières premières qui est versé aux agriculteurs. Et je sais que sur ce sujet-là, il va falloir qu'on fasse davantage de contrôles. J'en ai parlé avec le ministre de l'Agriculture parce que tout le monde ne joue pas le jeu et ce n'est pas toujours respecté et c'est inacceptable. Garantir qu'on puisse vivre de son travail quand on est agriculteur, c'est aussi être soutenu pendant les crises. Et là, je pense que vous ne me démentirez pas, les Gouvernements qui se sont succédés depuis 2017 ont toujours été au rendez-vous, des graves crises qu'a connues le monde agricole. Il y a eu le gel, la sécheresse, le cyclone en Bretagne, j'étais bon, pon premier déplacement dans le Pas-de-Calais auprès des habitants qui ont connu les inondations, et notamment des agriculteurs, des maraîchers, des éleveurs, on est au rendez-vous financièrement pour les aider et on a mis en place un nouveau dispositif qui vient de rentrer en vigueur avec l'assurance récolte, c'est quasiment 700 millions d'euros qui sont investis pour garantir que tous nos agriculteurs sont assurés, y compris avec la puissance publique pour quand il y a des difficultés, une perte de récoltes qui puisse être accompagnée financièrement. Probablement qu'on peut aussi améliorer le dispositif, mais bien rentrer en vigueur. Je pense que c'est important de voir comment ça marche. 

1) Continuer à agir sur la rémunération, 2) Vous facilitez la vie parce que là, vous l'avez dit, on enchaîne des paperasseries, des formulaires à remplir. Un agriculteur me disait : sur une semaine le nombre d'heures que c'est à remplir des papiers. Voilà, c'est une dizaine d'heures, voire plus. Voilà un jour entier vous dites à remplir des papiers, des formulaires. Et ça, ça pourrit aussi la vie. Et donc il faut qu'on arrive toujours à simplifier davantage. Et ça, il faut que vous, vous puissiez nous porter les propositions et que vous puissiez nous dire. Voilà, là typiquement, ça sert à rien de remplir 15 fois le même formulaire dans l'année que j'ai déjà rempli. Là, c'est plutôt à l'administration de faire le boulot et à nous de lui redire une nouvelle fois ce dont elle a besoin. Je verrai lundi le président de la FNSEA avec le président des Jeunes agriculteurs. On avance aussi sur ce travail-là. Ils viennent dans mon bureau lundi à Matignon. Donc simplifier la vie. Et 3 ) c'est la question de la transmission et du renouvellement des générations. Parce que si on n'arrive pas à renouveler les générations en agriculture, si on n'arrive pas à permettre à des jeunes qui veulent reprendre une exploitation, et moi, je suis sûr, je vous le dis, qu'il n'y a pas de crise des vocations. Je pense qu'on a beaucoup de jeunes qui ont envie de s'engager dans l'agriculture, qui ont envie de devenir agriculteurs, éleveurs. D'ailleurs, on le voit, nos lycées agricoles fonctionnent bien. Il y a beaucoup de jeunes qui s’y engagent, de familles qui inscrivent leurs enfants. Ce qu’il faut, c’est qu’on lève tous les freins qui les empêchent aujourd’hui de s'installer et qu'on facilite la transmission. Et là, je l'ai déjà dit, un des premiers projets de loi que présentera mon Gouvernement, c'est un projet de loi sur la transmission et le renouvellement des générations en agriculture où là aussi, on aura besoin déjà un texte qui a commencé à être préparé, mais de vos idées et de vos propositions pour l'enrichir. Donc, sur ces 3 sujets sur la rémunération, la simplification au quotidien et le renouvellement et la transmission, je le dis, on sera au rendez-vous avec vous pour y travailler. Après, vous avez abordé des enjeux spécifiques, mais je suis conscient que ce qui...

Bruno FERRER

L’arboriculture… (inaudible).

Gabriel ATTAL

Je suis conscient qu'il y a un truc insupportable pour nos agriculteurs et je pense qu'il l'est déjà pour tous les Français, c'est de se dire : on interdit certaines pratiques ou certains produits en France, donc on complique la vie de nos agriculteurs et en même temps, on permet l'importation de produits de l'étranger qui, eux, utilisent ces mêmes produits. Ça, c'est incompréhensible. C'est pour ça qu'on s'est beaucoup battu ces dernières années pour ce qu'on appelle les « clauses miroirs », pour que quand il y a des accords internationaux, on demande que ce qui peut être importé en France bénéficie du même standard que ce que nous on s'applique. Vous avez parlé des crises, notamment sur la cerise dont on m'a parlé. Sur la cerise, pour le coup, il y a un produit, je crois que c'est phosmet, c'est ça, qui était utilisé parce qu'il y a la mouche Suzukii, voilà, qui abîme les cerises. Et ce produit a été interdit parce que des études — moi je fais confiance aux scientifiques — on dit qu'il y avait des malformations congénitales liées à l'utilisation de ce produit. Et je vais vous dire, je pense que vous n'êtes pas contre, mais parce que vous savez très bien que si on n'est pas réglo sur ces sujets-là, dès lors qu'on a des preuves scientifiques, et j'insiste là-dessus, et qu'on ne prend pas les bonnes décisions, à la fin le risque, c'est la confiance des Français dans nos produits aussi s'ils entendent que ça peut poser un risque sur leur santé. Mais la décision qui a été prise, c'est évidemment de l'interdire en France, mais c'est d'interdire l'importation de cerises venant de pays qui utilisent le même produit. Et pour moi, c'est ça la bonne ligne. Quand on prend une décision chez nous pour protéger les Français, qu'on l'impose à nos agriculteurs. Il est impensable qu'on autorise l'importation de produits de l'extérieur qui ne protège pas la santé des Français. Et donc ça, ça sera pour moi une ligne très claire et on sera très vigilants sur le sujet.

Bruno FERRER

Si je peux juste vous dire quelque chose par rapport au drosophile. On fait 200 km en Italie, on y était avec des représentants au niveau agricole il y a 3 semaines, ils ont des moyens de lutte qu'on a supprimés en France. Et ce que je veux dire, c'est qu'aujourd'hui, ils sont en train de planter…

Gabriel ATTAL

C’est quoi par exemple les…

Bruno FERRER

Les néonicotinoïdes, le suprême, enfin voilà, je ne veux pas rentrer dans les termes techniques, mais ils ont des solutions. Aujourd'hui, nous, on est en train de couvrir nos vergers pour essayer d'en sauver quelques-uns. (inaudible) C'est l'espèce de grand collant qu'on déroule sur nos vergers, mais ça coûte très, très cher. Nous, on ne peut pas le faire immédiatement, les coûts sont trop élevés. Et quand on va en Italie justement, ils nous rigolent au nez parce qu'en fait, ils nous disent « mais nous, on n'a pas besoin de tout ça ». Et ils importent leurs cerises en France et pourtant, c'est l'Europe.

Gabriel ATTAL

Non mais là-dessus, enfin encore une fois, je vais regarder sur cette différence avec l'Italie parce qu’il faut qu'on impose les mêmes standards à ce qu'on emporte que ce qu'on impose en France. Après, on va parler pendant toute la réunion d'agriculture, même si c'est très important. Mais je veux quand même ajouter un point, c'est qu'on doit aussi garder des moyens pour investir, pour trouver des solutions. Et typiquement, sur ce que vous évoquiez sur les cerises et sur la mouche, sur les insectes stériles, etc., il y a des recherches qui sont en train d'être faites. On sait que ça peut avancer dans les toutes prochaines années. Après, il y a des dispositifs d'équipement pour les maraîchers, les agriculteurs, type filet, mais ça coûte de l'argent. Donc là, on doit aussi vous soutenir financièrement et on soutient dans le cadre du Plan de relance de France 2030, on soutient financièrement l'utilisation… enfin l'équipement pour se protéger de la grêle, des mouches et autres. Donc je suis conscient aussi qu’en fait, dire on interdit tel produit, mais l'alternative n'arrivera que dans quelques années et entre-temps, il faut vous équiper, mais ça coûte cher sans apporter plus de solutions, je suis conscient que ce n'est pas satisfaisant et c'est sur ça que je veux travailler avec mon Gouvernement et le ministre de l'Agriculture, Marc FESNEAU. (inaudible) des solutions pour chaque culture.

Jean-Luc FUGIT

Et en plus, Monsieur le Premier ministre… on va remercier Monsieur FERRER parce qu'on va peut-être prendre une autre personne, mais sur cette commune, on a un verger exploratoire, on n'a pas le temps d'aller le voir aujourd'hui, il faudra revenir, on ira voir les vergers exploratoires. Je crois que vous vouliez intervenir, Madame. Allez-y ! Restez à votre place, comme vous voulez, on fait simple et efficace.

Élisabeth RANGUIN

Bonjour Monsieur le Premier ministre. Je m'appelle Élisabeth RANGUIN. Je représente les parents d'élèves du collège Paul Vallon à Givors. C'est une ville de 20 000 habitants avec trois quartiers politiques de la ville, à une quinzaine de kilomètres d'ici. Aujourd'hui, je suis venue vous parler de l'éducation prioritaire. Je ne voulais pas assommer la salle de chiffres concernant les élèves du collège Paul Vallon, même s'ils sont très alarmants, en particulier depuis 2020. D'autant plus que je crois savoir que vous allez avoir connaissance du dossier par Monsieur FUGIT, notre député, que je remercie pour son soutien, son implication sur ce problème. Je remercie aussi notre maire, Monsieur BOUDJELLABA, qui est présent ici dans la salle. Voilà. Je sais que Monsieur FUGIT est sensible à ce sujet. Aujourd'hui, Paul Vallon est en attente d'un classement en réseau d'éducation prioritaire. Le deuxième collège public de Givors attend, lui, un passage de REP à REP+ et nous soutenons aussi la demande du collège Lucie Aubrac. Je ne vous cache pas que la situation est urgente à Givors. Lorsqu'on demande le classement en REP, on nous répond souvent de manière assez culpabilisante que si on passerait, on provoque la sortie du dispositif d'un autre établissement. Du coup, d'où ma question : est-ce que le classement en REP ne devrait pas dépendre de critères objectifs sans dépendre d'un nombre d'établissements préétablis ? Une autre source d'inquiétude pour nous, parents d'élèves, concerne la future mise en place des groupes de niveau. Alors, on a encore peu d'informations, mais on entend parfois dire que sans moyens supplémentaires très forts, des moyens supplémentaires très forts sur là-dessus, ce sont les moyens actuellement dédiés à l'éducation prioritaire qui pourraient être déployés sur ces groupes de niveau et donc forcément au détriment des élèves défavorisés. Est-ce que vous pourriez aussi nous rassurer sur ce point ? Enfin, si vous me le permettez, une revendication qui porte sur la santé mentale des adolescents qui ont été fortement éprouvés par les confinements successifs, a fortiori dans les quartiers politiques de la ville. Dans des logements exigus. On voit trop peu souvent les psychologues scolaires dans nos établissements et un renfort de ces personnels pour la santé mentale de nos ados serait très apprécié. Merci pour votre attention pour le soutien que vous pourrez apporter aux deux collèges publics de Givors en général et à l'éducation prioritaire en particulier. Merci pour votre attention.

Jean-Luc FUGIT

On va donner le micro aux médecins qui sont derrière. Je vois qu'il y a plusieurs soignants ici. Ensuite, monsieur le maire, monsieur [inaudible] prendra la parole aussi je crois. On essaie d'alterner, on va essayer d'avoir le maximum de personnes. Ne vous inquiétez pas.

Dr Guylaine FERRER

Bonjour monsieur le Premier ministre. Je suis le docteur Guilaine FERRER, installée à Givors depuis 17 ans. Commune de 20 000 habitants où nous ne sommes plus que 5 médecins traitants actuellement. Je suis aussi la porteuse de projets d'une maison de santé pluri-professionnelle qui ouvrira dans quelques semaines. Monsieur le Premier ministre, quelles mesures vont être mises en œuvre dans les mois qui viennent afin de revaloriser massivement la médecine générale, traitant. En effet, les jeunes médecins se détournent massivement de cet exercice dans le métier devenu lourd. Et nos prises en charge complexes non valoriser. Les jeunes médecins se tournent vers un mode d'exercice moins contraignant et plus rémunérateur. Par exemple en centres de soins non programmés et via les plateformes de téléconsultation, qui appartiennent pour la plupart à des groupes financiers. Les ressources humaines et financières étant limitées, il faut se recentrer sur l'essentiel. Et comment dirai-je, ces structures le développement de ces structures ne bénéficie qu'aux moins malades et aux plus connectés. En revalorisation de la médecine générale traitante, on peut assurer, permettre en tout cas d'assurer un accès aux soins de qualité pour tous. J'aimerais aussi vous passer ma collègue qui va continuer sur…

Jean-Luc FUGIT

En 30 secondes votre collège alors.

Dr Guylaine FERRER

Voilà, 30 secondes

Jean-Luc FUGIT

Je chronomètre.

Dr Guylaine FERRER

Et insister sur comment gagner du temps médical, ce qu'on me demande de faire actuellement.

Laurence DANIEL

Bonjour, je suis Laurence DANIEL. J'ai créé une maison de santé pluridisciplinaire dans le village à côté de Beauvallon et je suis aussi la cofondatrice de l’ISS à Grigny. On vous invite chaleureusement à venir découvrir notre nouvelle structure un peu innovante que le CNR a eu la… Donc on a eu la joie de bénéficier des aides du CNR, Comité national de refondation en santé pour ceux qui ne connaissent pas. Donc en fait l'idée en fait, on a entendu Monsieur MACRON nous informer qu'il allait redonner du temps médical au médecin et on est un peu comme les agriculteurs qui se sont exprimés juste avant. Nous aussi on veut faire de la médecine, eux ils veulent faire de l'agriculture et nous de la médecine. L'administration, c'est trop pour nous, on ne peut plus l'assumer. Il y a aussi les problèmes financiers pour que nos locaux soient plus grands, pour arriver à une médecine actuelle, une médecine d'avenir. Celle que vous prônez avec les MSP, maison de santé pluridisciplinaire, et les CPTS pour réguler les parcours patients. Donc comment allez-vous aider en fait, les médecins à trouver des locaux plus grands et à diminuer la charge administrative pour accueillir dans leurs locaux les assistants mais aussi les docteurs juniors qu'on ne sait pas où placer ? Merci de votre attention.

Jean-Luc FUGIT

Première intervention d’un élu local…Monsieur le maire de Saint-Symphorien-d'Ozon et ensuite je vous donnerai la parole à Monsieur le Premier ministre.

Intervenant non identifié

Bonjour Monsieur le Premier ministre. Moi je voudrais vous parler d'une requête à faire pour la loi SRU. Je suis le maire de Saint-Symphorien-d'Ozon, donc une commune de… J’ai fait le canton de 6 000 habitants. Et je suis également président de la communauté de communes du Pays-de-l’Ozon dont 27 000 habitants, 7 communes. Donc en fait, j'ai été convoqué par la préfète, donc au mois de décembre pour me dire que je n'avais pas atteint mon objectif et j'ai reçu l'arrêté. J'ai reçu l'arrêté donc fin décembre début janvier. Où je suis carencé. Donc carencé, ça veut dire que je n'ai pas atteint les objectifs qui m'étaient fixés. Mais donc, en fait, j'ai une amende à payer, donc de 230 000 euros environ par an, 700 000 euros sur 3 ans. Également, ce qui me fait le plus de mal, c'est qu'en fait on me prend les permis de construire. Donc en fait, un maire qui n'a plus les permis de construire puisque c'est la madame la préfète qui prendra les permis de construire à ma place, et donc ça, je pense que ça m'a blessé. Je suis blessé aujourd'hui, je le dis comme je le pense. Donc en fait, parce que là, on a une prérogative quand même qui est importante. Je passe mon temps. Je pense que je suis natif de ma ville, moi et donc je pense que je connais ma ville. Et ce que je vous demanderai plus c’est que les services de l'État et que les maires on puisse avoir des relations un peu plus… pas sereine mais plus fréquentes de manière à ce que ça, on puisse le faire ensemble. Et quand souvent les préfets changent, avant, je devais signer un contrat de mixité sociale. On m'avait dit, ce n'est pas la peine, maintenant, on me dit : il faut le signer. Je suis prêt à faire tous les travaux. Je le dis, je ne suis pas un des maires qui ne veut pas faire de logement social. Moi, je veux en faire parce que je pense qu'on en a besoin, mais pas contre, je ne veux pas faire n'importe où, n'importe comment. Je veux qu'on intègre les gens. Donc aujourd'hui, j’ai une commune où j'ai 347 logements sociaux. Il me manque, j'ai 14 %. Bon, j'ai été élu pour la première fois quand même je le dis en 1983. Je pense que vous n'étiez pas né à l'époque. J'étais maire adjoint déjà en 1983, j'avais 37 ans, donc à peu près votre âge, puisque voilà. Donc maintenant j'en ai... Alors je vais le dire 79. Donc je prétends connaître ma commune et je veux faire du logement social. Mais encore une fois, je le répète, pas n'importe où, pas n’importe comment. Et l'histoire dès que je n’ai plus les permis de construire, je pense que tous les maires qui sont autour dans la salle, si on leur enlève les permis de construire, je lui… Ils vont servir à quoi ? Donc voilà, je pense que je veux qu'on travaille en partenariat. Je veux faire avancer les choses. Mais encore une fois, il y a la carence, donc 700 000 euros en 3 ans, j'ai peur qu’on me dise, si on arrive à faire les logements sociaux, qu'on me dise : mais vous n'avez pas construit d’écoles, vous n'avez pas fait-ci, vous n'avez pas fait-ça. Mais oui, mais les 700 000 euros, je les aurais donné. Donc au bout d'un moment, je pense qu'il faut qu'on vraiment qu'on travaille ensemble. Parce que je vous l'ai dit, je vous l'ai dit, madame la préfète, donc je ne reviens pas sur ce que j'ai dit, mais vraiment, si je ferai un recours gracieux, je vous le dis. Je vous ferai un recours gracieux parce que je crois qu'on a deux mois pour le faire. Donc je vais le faire. Donc vraiment, je veux qu'on travaille ensemble et je veux en faire. Donc j'ai jamais dit je vous l'ai dit, je vous regarde en face. Je suis content que vous soyez là parce que je n'aime pas dire quand les gens ne sont pas, pas parler quand ils sont pas là. Donc voilà, c'est bien. Donc voilà, donc moi je suis franc et je dis les choses comme je le pense. Pour moi j’aime ma commune, j'aime l'humain et je pense que les maires qui sont ici aiment les gens parce que sinon on ne serait pas là. Donc voilà, donc j'ai fait quand même pas mal de temps. 30 ans, je passais quand même pour les autres. Donc comme tout le monde ici. Je ne fais pas un exploit, je fais comme pareil. Mais voilà, donc il y a quand même des lois dans la SRU et puis les 25 %, ils sont difficiles à atteindre. Moi, j'ai été élu maire en

2014 à 7 %, il y avait 7 % de logements sociaux. En 2020, j’en avais 14 %. Donc j’ai fait des efforts. Après, maintenant avec ce qu'on voit, les constructeurs, les promoteurs, la métropole, je ne vais pas rentrer dans le détail, mais vraiment, on est harcelés par les promoteurs. Et par contre, c'est compliqué et je voudrais gérer, encore une fois, il faut qu'on intègre les gens. Voilà. Merci Monsieur le Premier ministre.

Gabriel ATTAL

Merci à tous les 3, 4 pour vos interventions. Je vais les prendre une par une. Sur l'éducation et l'éducation prioritaire. Tout le monde voit ici ce que c’est REP, REP+, éducation prioritaire, des établissements qui sont dans des quartiers socialement plus défavorisés que les autres et donc ils ont davantage de moyens à ce titre, puisqu'on sait que c'est pour ces familles, ces enfants, qui a le plus besoin d'éducation à l'école et de moyens pour leur permettre de réussir et surtout de sortir de la pauvreté et de s'émanciper. Depuis 2017, on a doublé le budget de l'éducation prioritaire, doublé. On aura atteint, je pense, d'ici un an ou deux ans le doublement. Parce qu'on a dédoublé les classes en REP et en REP+, grande section de maternelle, CP, CE1, et on commence à avoir les résultats. Les gamins qui arrivent en sixième qui sont passés par les classes dédoublées : moins de difficultés de lecture, moins de difficultés d'écriture, moins de difficultés de calcul. Donc c'est très positif. Et donc on va continuer à investir, évidemment pour l'éducation prioritaire. Vous, ce que vous me dites, c'est on a un collège sur Givors qui est en REP qui devrait passer en REP+ et un collège qui n'est pas en REP, qui devrait passer en REP au vu des critères, etc. C'est ce qu'on appelle des établissements orphelins... enfin, il y a plusieurs termes qui sont employés, c’est-à-dire qu’ils cochent les critères, mais ils ne sont pas dans la cartographie. J'avais évidemment regardé ce sujet puisque dans mes précédentes fonctions, vous le savez tous, j'étais ministre de l'Education nationale et votre député, pour le coup, a été très actif, très tôt sur le sujet. Il m'a saisi quasiment dès ma nomination sur le sujet.

Jean-Luc FUGIT

Je confirme, oui.

Gabriel ATTAL

Puis, en plus, Jean-Luc, pour ceux qui le connaissent, quand il saisit, il saisit quoi. Donc on en a beaucoup parlé. Qu'est-ce que j'ai décidé à l'époque et qui va être appliqué ? C'est d'abord qu'on le met dans les priorités pour la nouvelle carte de l'éducation prioritaire puisqu'on va revoir la carte de l'éducation prioritaire de toute la France. Ça, ce sera cette année que ça va être fait pour la rentrée de septembre 2025. Parce que c'est un gros travail, parce qu’aujourd'hui, si on applique les critères qui existent à l'évolution sociale des populations, ça veut dire qu'on a 200 réseaux qui sortent de l'éducation prioritaire et 200 qui rentrent. Plus facile d'en faire rentrer que d'en faire sortir, évidemment. Et donc il faut peut-être qu'on revoit aussi nos critères. Donc c'est un très gros travail, mais je ne vois pas comment vos établissements ne passent pas dans la catégorie, on va dire, supérieure au moment de la nouvelle carte. On attendait aussi que les nouveaux quartiers politiques de la ville soient faits pour lancer cette carte. Deuxième chose, prendre des mesures sans attendre. Et c'est là où on a lancé, en lien avec le recteur qui est parfaitement au courant du sujet, des réunions, pour construire ce qu'on appelle un contrat local d'accompagnement. C'est-à-dire que pour les collèges en question, on signe un contrat spécifique avec le rectorat pour qu'ils aient plus de moyens, des moyens supplémentaires. En gros, pour que, sur le collège... J'ai mal noté. Paul VALLON à Givors. Pour que, en gros, s'il est en REP et qu'il mérite d'être plus.

Jean-Luc FUGIT

(inaudible)

Gabriel ATTAL

Ça c'est Aubrac. Pour Aubrac qui est en REP qui mérite d'être REP+, le collège ne peut pas être formellement REP+ aujourd'hui parce qu'on attend la nouvelle carte. Mais en attendant, on lui donne des moyens qui sont quasiment ceux qu'on donne au REP+. C'est ça l'idée de ce qu'on va faire. Donc ça, vraiment, ça va être fait. Ensuite sur les groupes de niveau qui est une décision que j'ai prise, qui a beaucoup fait parler mais que j'assume totalement.

Moi, j'échange d'abord, je constate que le niveau a baissé ces dernières décennies beaucoup en France, on ne peut pas l'accepter qu'un élève en 2018, un élève de

4ème avait le niveau d'un élève de cinquième de 1995 et on a perdu un an de niveau sur un peu plus de deux décennies. C'est juste inacceptable pour un pays comme la France, pays des Lumières, qui est le pays de grands mathématiciens, de grands chercheurs de la littérature, qui consacre quand même une partie de son budget massive pour l'éducation. On ne peut pas accepter cette baisse du niveau, c'est inacceptable. Et donc ce que j'ai dit, c'est que je voulais remettre de l'exigence à tous les étages et de l'accompagnement aussi pour les élèves, pour leur permettre de progresser. Et pour moi, les groupes de niveaux, c'est une solution parce que je discute avec les enseignants. Je me souviens d'un prof de maths qui m'a dit : Moi, dans ma classe, il y a un niveau tellement hétérogène que je me retrouve dans une situation où j'ai l'impression de ne faire progresser personne. Il y a les élèves au fond de la classe qui comprennent à peine ce qu'on est en train de faire. Ils n’écoutent pas, parce qu'ils comprennent pas. Il y a les élèves qui sont au premier rang, qui comprennent tout, qui pourraient aller beaucoup plus loin, mais qui s'ennuient. Et puis on va dire un peu le ventre mou et je fais un cours moyen qui fait progresser personne, même pour eux, les enseignants, en tout cas ceux que j'ai croisé et avec qui j'en ai parlé. Tout le monde n'est pas d'accord sur tous les sujets évidemment, notamment chez les enseignants. Il y a toujours beaucoup de débats sur les décisions du ministre. Mais en tout cas, je peux vous dire que ça correspond à une attente du terrain de beaucoup d'enseignants. Quand on a fait une consultation en ligne, c'est 70 % des enseignants qui ont répondu qu'ils étaient favorables à des groupes de niveau. Donc j'assume de dire qu'à partir de la rentrée prochaine, les 6ème et 5ème seront organisés, répartis en groupes de niveaux en français et en mathématiques. Et l'année suivante, ce sera les 4ème et 3ème pour que ça marche et que ça soit efficace, il faut que dans le groupe des élèves les plus en difficulté, il y ait moins d'élèves dans la classe. Parce que ça va être plus difficile pour l'enseignant parce que c'est les élèves qui sont les plus en difficulté. Donc c'est là où vous dites mon inquiétude, c'est que comme ça va nécessiter des moyens supplémentaires, on va les prendre à l'éducation prioritaire. Eh bien non, puisque quand j'étais à l'Éducation, j'ai obtenu de la Première ministre de l'époque, Elisabeth BORNE, à qui je rends hommage, je lui ai obtenu des postes supplémentaires et donc il y a un millier de postes supplémentaires qui ont été créés justement pour qu'on puisse faire les groupes réduit sans avoir à dégrader ce qu'on fait par ailleurs. Donc là, je veux vraiment vous rassurer, mais ça va être bon pour les élèves, y compris dans l'éducation prioritaire. On sait que c'est là qu'il y a le plus, la plus forte concentration d'élèves en difficulté. Donc ça va les faire progresser. Sur la santé mentale des ados, oui, c'est une vraie préoccupation. Il y a eu le Covid. Il y a le retour de la guerre en Europe, le dérèglement climatique qui angoisse beaucoup à raison nos jeunes. Moi, j'essaie aussi de montrer qu'il y a un chemin et que tout n'est pas foutu, parce que sinon, ça ne sert plus à rien de se lever le matin, d'étudier et de dire « je vais me construire une famille et trouver un métier » si on se dit que tout est fichu. Je ne crois pas que ce soit le cas. Ça nécessite de se mobiliser. Mais bref, il y a un climat assez anxiogène pour les jeunes. Je vous ai ajouté là-dessus l'impact des écrans, les enfermements algorithmiques, comme on dit, où en fait vous avez des algorithmes maintenant qui vont vous pousser quand vous allez mal, des contenus qui font aller mal, si je résume, et quand vous allez bien, des contenus qui font aller bien, mais grosso modo qui dépriment un peu tout le monde. Résultat, on a une augmentation très forte des pensées suicidaires chez les jeunes, notamment les lycéens. Donc là, il y a un vrai signal d'alarme. Donc, le fait que vous m'en parliez confirme cette conviction que j'ai et ça fera partie de ma déclaration de politique générale. J'y travaille avec d'ores et déjà mes ministres, Éducation, Santé, des mesures pour la santé mentale de nos ados, la santé scolaire aussi. Vous avez parlé des psychologues scolaires qu'on puisse renforcer nos moyens, parce qu'aujourd'hui, on sait que c'est la médecine scolaire, un secteur qui est en souffrance. Pas à cause d'un problème de poste, mais un problème d'attractivité. Les postes sont ouverts et en fait, ils ne sont pas toujours pourvus. Pardon, sur la santé. Alors là, typiquement, il faut aussi nous faire des propositions et nous porter des idées. Quand vous dites, « On veut libérer du temps médical, nous simplifier notre vie administrative », c'est totalement dans la ligne de ce qu'a dit le Président dans sa conférence de presse. « Simplifier à tous les niveaux pour tout le monde. » C'est vrai pour les agriculteurs, il faut simplifier, c'est vrai pour les médecins, c'est vrai pour plein de secteurs d'activité et de catégories de français pour lesquels on doit simplifier drastiquement. Il a donné un exemple, le Président, l'administration ne devrait pas avoir le droit de vous demander un document qu'elle vous a déjà demandé par ailleurs dans les 12 derniers mois. L'idée, c'est de faire reposer sur l'administration la contrainte et l'obligation sur un certain nombre de choses. Donc ça, preneur des propositions. Il y a aussi des négociations conventionnelles qui se passent entre l'Assurance maladie et les médecins sur les sujets de rémunération, mais je pense aussi sur ces sujets-là. Et ça doit être sur la table. Moi, j'ai bien conscience qu'il y a des… on va dire, un rapport des jeunes au métier de médecin généraliste, notamment qui a changé. On dit souvent, le médecin de campagne, il y a très longtemps, qui travaillait 80 heures par semaine, etc., aujourd'hui, vous avez des médecins, ils ont envie de s'occuper de leur famille, de prendre du temps pour eux, ce que j'entends par ailleurs parfaitement. Mais donc pour un médecin qui part à la retraite, dans les plus anciennes générations, il en faut presque deux pour les remplacer dans un contexte où, pendant des années, on a eu le numerus clausus qui a limité le nombre de médecins en formation. Là, on a fait le changement il y a quelques années. Je pense que dans les prochaines années, on commencera à en bénéficier, mais en attendant, on sait que ça ne va pas s'améliorer. Il ne faut pas mentir. Moi, je ne suis pas là pour mentir aux gens. Il faut 10 ans pour former un médecin. Les décisions, on les a prises en 2018. Donc ce sera plutôt à la fin de la décennie qu'on aura vraiment plus de médecins qui arriveront. Et là, ils sont plus nombreux en train d'être formés. Mais en attendant, on a des départs en retraite. Donc, moi, je ne vais pas mentir aux gens. Il n'y a pas de solution miracle, mais il y a quand même des solutions. D'abord, le Président l'a dit, médecins étrangers, il faut assumer de régulariser des médecins étrangers qui sont sur notre sol ou sont prêts à venir pour soigner les Français. 2) transférer délégués des actes, aujourd'hui faits par les médecins, à d'autres professions, paramédicales ou autres. Je vous vois un peu hésitantes, mais je pense que ça se justifie sur un certain nombre d'actes. Et quand ça se justifie, quand on reste dans la protection des Français et que ce n'est pas prendre un risque, je pense qu'il faut le faire et il faut assumer de le faire. Faciliter toutes les démarches administratives pour vous libérer du temps et vous soutenir aussi. Aujourd'hui, l'Assurance maladie, elle finance des postes de secrétariat pour les médecins pour les décharger, notamment dans les maisons de santé, de tout ce qui est formalité administrative. Il y a des aides qui sont mises en place par les collectivités locales. Tout ça, on doit être capable de le décliner. Et puis, la coopération aussi entre hôpital et la ville. Il y a un point, j'ai l'impression, qui fonctionne dans ce qu'on a fait ces dernières années. Parce que je l'ai vu, je suis allé à Dijon, au CHU, avec Catherine VAUTRIN, la nouvelle ministre en charge de la santé. C'est ce qu'on appelle le SAS. Ça a été mis en place d'abord à titre expérimental en 2020 et puis ça s'est vraiment déployé pour gérer le non programmé, vous avez des Français qui sont malades, qui ont besoin de soins, ils appellent. Et là, vous avez une régulation qui se fait entre l'hôpital et la ville avec des médecins de garde qui acceptent de prendre les patients. Donc, on va continuer à avancer sur ces sujets. Je vois que vous voulez rebondir, mais c'est Jean-Luc qui décide comment on gère la parole et je vois que je suis déjà trop long. Juste pour répondre à Monsieur le maire.

Jean-Luc FUGIT

En fait, c'est le train du Premier ministre qui décide aussi. Voilà, il faut que vous essayiez tous de faire des interventions un petit peu plus courtes.

Gabriel ATTAL

Et puis moi, il faut que j'arrive à être plus court.

Jean-Luc FUGIT

Ouais, je n’osais pas le dire.

Gabriel ATTAL

C'est des sujets qui sont... Non, mais c'est des sujets qui sont importants. Je ne vais pas répondre en deux phrases.

Jean-Luc FUGIT

Exactement.

Gabriel ATTAL

Donc, je pense que ce qui ressort de votre intervention, c'est que tout est dans la capacité à se parler entre l'État et les collectivités locales, échanger, tenir compte aussi des efforts qui sont faits. Moi, j'entends l'exemple que vous donnez. Quand on entend 14 %, on se dit que c'est très loin des 25 % qui sont dans la loi. Mais quand on se dit que sur une mandature, vous êtes passé de 7 à 14, après, je pense qu'il y a peut-être d'autres éléments et la préfète connaît mieux le dossier que moi. Je ne vais pas vous mentir sur ce sujet. Mais si on a aujourd'hui la plupart des communes qui ont atteint le niveau, c'est notamment parce qu'il y a une loi, c'est vrai, avec d'assez fortes incitations à construire du logement social. Sinon, il y a effectivement des sanctions. Là, vous avez été carencé, donc c'est ce qui vous arrive aujourd'hui. Je pense qu'il y a plusieurs sujets sur le logement social. Il y a à la fois la construction. Et là, ça rejoint un problème plus global qu'on a dans notre pays en ce moment sur le secteur du logement, sur lequel on va aussi beaucoup travailler, parce qu'il évidemment qu'on continue à agir sur ce sujet pour pouvoir loger les Français. On sait qu'il y a de grandes difficultés aujourd'hui sur la construction, sur le logement social, sur les locations. Ensuite, il y a un enjeu sur la maîtrise des flux des ménages ou des familles à qui on attribue les logements sociaux. Est-ce qu'on donne plus de marge de manœuvre aux maires pour ça ou pas ? Moi je pense que c'est une question qui se pose vraiment. Vous savez que Eric WOERTH mène à la demande du président de la République, un travail sur la décentralisation et sur le rapport entre les collectivités locales et l'Etat. Je crois qu'il reviendra ici en février dans le département, ce que me disait Thomas GASSILLOUD, voilà, moi, je pense ça, c'est une question qui se pose et je pense que ça libérera aussi, je pense, ensuite des choix de construire des logements sociaux que de se dire en tant qu'élus qu'on ne se fait pas imposer des familles dans ces logements, mais qu'on a aussi davantage notre mot à dire. Mais c'est un débat compliqué parce qu'en même temps, la responsabilité de l'Etat aussi, c'est de garantir qu'on puisse loger tout le monde. Mais ça, c'est un sujet. Après, sûr, une fois qu'on ait carencé entre guillemets, les sanctions et comment est-ce qu'on fait en sorte d'en sortir par le haut pour tout le monde ? C'est là où il y a le dialogue, donc contrat de mixité sociale. Je pense qu'il faut le faire. Vous avez échangé avec la préfète et qu'ensuite on puisse assez vite mesurer qu'il y a des efforts qui ont été faits, qu'il y a une trajectoire qui est construite pour qu'on sorte de ces carences. Je ne sais pas si vous voulez ajouter quelque chose sur ce dossier, madame la préfète, mais…

Intervenante non identifiée

Simplement rajouter que je partage ce qu'a dit le maire et il a terminé en disant qu'il fallait que l'on se parle et il sait que je l'ai reçu longuement. On a longuement discuté tous les deux et ce qui est important. Je comprends, Monsieur le Premier ministre qu’un maire et je l'ai dit aux 7 maires qui sont concernés, c'est vexant pour un maire et je l'entends et je le comprends parfaitement et je vous l'ai dit. C'est pour ça que je vous ai fait une proposition que je me permets de vous refaire ici. Je suis prête à aller dans chacune des communes concernées, à être à côté du maire. Alors, soit on signera ensemble un contrat de mixité sociale, parce que qu’est-ce qu’ils veulent les habitants ? Ils veulent qu'on ne soit pas dos à dos, ils veulent qu'on soit côte à côte et qu'on fasse ensemble intelligemment les choses. C'est donc ce que j'ai proposé pour ceux qui ont déjà signé des contrats de mixité sociale. J'ai proposé des protocoles pour qu'on soit là aussi côte à côte pour cheminer ensemble et où l'État a un rôle de conseil aux maires. Et je me vois plus, là, en conseil du maire et je précise pour tous qu'on ne reprend bien sûr que le logement collectif et pas le logement individuel. Voilà.

Gabriel ATTAL

Merci pour cette précision utile.

Jean-Luc FUGIT

On a une jeune étudiante et son voisin qui vont poser les questions après on repartira ailleurs dans la salle. On y va. Question ou intervention relativement courte.

Lily ROSE

Bonjour le Premier ministre. Monsieur le Premier ministre. Je suis ravie d'être face à vous aujourd'hui pour pouvoir m'exprimer. Je m'appelle Lily ROSE, j'ai 16 ans et je suis scolarisée dans un lycée public en zone prioritaire dans la région lyonnaise. Étant au contact des jeunes tous les jours, les jeunes qui sont désormais l'avenir de ce pays et qui sont en âge de voter en 2027, je me rends compte que la jeunesse n'est soit pas informée sur la politique du pays, soit pas prête à aller aux urnes, soit prête à voter pour quelqu'un pour qui ils ne sont pas vraiment renseignés sur tout le programme politique. Que comptez-vous faire pour faire en sorte que la jeunesse participe ou s'intéresse à la politique et l'avenir du pays en se rendant aux urnes en 2027 ? De plus, je tenais à préciser que j'ai effectué mon SNU en 2023. C'est quelque chose de très bien et de très fédérateur pour la jeunesse et le sujet de le rendre obligatoire ne devrait pas être discuté plus longtemps.

Jean-Luc FUGIT

Passez la parole à votre voisin. Il se prépare une chef d'entreprise qui est derrière au fond, là-bas.

Gérard LAROUCHE

Bonjour Monsieur le Premier ministre. Merci d'être présent parmi nous ce soir, cet après-midi, pardon. Je suis Gérard LAROUCHE. Je suis le président d'une association qui s'appelle la page Surveillance et je suis le secrétaire d'une fédération qui s'appelle Fracture, qui fédère 29 communes. L'objectif de ces structures, c'est de préserver le cadre de vie des habitants du Sud-Est lyonnais. Et un des thèmes importants, c'est la mobilité. La mobilité sur Lyon, c'est parfois l'enfer. On est bien en retrait de la région parisienne, on n'a pas les moyens et la voiture, c’est souvent le seul moyen pour arriver à s'en sortir parce que les transports en commun sont à la traîne. Il y a eu de multiples concertations, il y a eu un groupe de travail. Je remercie d'ailleurs Jean-Luc FUGIT de nous avoir aidé avec le ministre Clément BEAUNE à avancer sur ce thème. Fracture a fait 11 propositions à Clément BEAUNE et nous devions avoir une réunion en préfecture au mois de septembre, ensuite octobre, novembre, décembre et maintenant il est parti. On n'a plus le ministre des Transports. Peut-être que vous allez nous dire quand est-ce que vous allez nous nommer un. J'espère rapidement. Nous, ce que nous souhaiterions, c'est simplement pouvoir rencontrer de manière à échanger avec lui et lui faire part de nos soucis. Voilà. Merci beaucoup.

Jean-Luc FUGIT

On a une chef d'entreprise, ensuite on prendra la question de ce côté. Promis, on ne vous oublie pas, mais on essaie. Voilà.

Céline PELESZEZAK

Monsieur le Premier ministre, bonjour Céline PELESZEZAK. Je dirige le groupe PMP qui est un groupe local, familial et indépendant qui emploie 150 collaborateurs et qui est installé donc à Millery et à Miance [Phon] compétente dans le monde des travaux publics. Aujourd'hui, en France, plus de 50 % des entreprises voient leur croissance ralentie ou mise à mal par des difficultés de recrutement. Je voudrais savoir si vous avez prévu d'intégrer des mesures, des actions dans votre feuille de route qui permettront d'apporter des solutions à cette problématique ?

Jean-Luc FUGIT

Je passe la parole à un artisan ici.

Intervenant non identifié

Bonjour M. lePremier ministre. Le secteur de la boulangerie devient dépendant de matières premières cotées en Bourse, beurre, lait, céréale. Nous avons l'impression d'un racket permanent et nourrir la spéculation qui devient un coût insoutenable pour nos artisans et nos clients. Et une deuxième question : aujourd'hui, les banques demandent 30 % d’apport pour l'achat d'une entreprise, 15 % pour l'achat d'un bien immobilier. Comment donner l'ambition et la possibilité à nos jeunes de racheter nos entreprises ?

Jean-Luc FUGIT

On prend peut-être une dernière intervention ici après on partira ailleurs dans la salle.

Cédric TROLLÉ

Monsieur le Premier ministre, bonjour, je vous remercie déjà infiniment pour votre présence sur notre territoire. Cédric TROLLÉ. Je suis en finances à Saint-Pierre de Chandieu. Notre commune a été très sensibilisée à la crise ukrainienne. Nous avons été une des premières communes de France à accueillir des réfugiés. C’est en rendant hommage à notre maire. J'aimerais savoir quels sont les objectifs du Gouvernement pour la suite ? Comment l'Europe pourra aider l'Ukraine, son intégration à l'Europe ? Et voilà, il y a d'excellentes mesures qui ont été annoncées ces derniers jours par Monsieur le Président de la République et le ministre de la Défense. Donc, j'aimerais savoir pour la suite ce qui est envisagé. Je vous remercie.

Jean-Luc FUGIT

Je vous propose, Monsieur le Premier ministre de répondre et ensuite on se prépare le maire de Givors.

Gabriel ATTAL

Alors merci pour ces interventions. Sur la participation des jeunes aux élections. D'abord merci d'être là parce que je le disais tout à l'heure, on a tous des choses à faire le samedi et quand on est jeune, on a encore plus de trucs qu'on a envie de faire le samedi. Et merci de consacrer cet après-midi pour un échange avec nous. Le Président l'a dit on va complètement revoir ce qu'on appelait avant l'éducation civique ou l'instruction civique. Ce qu'on appelle aujourd'hui l'enseignement moral et civique. Et moi, je pense que c'est très important en fait, parce qu'aujourd'hui ce n'est pas fait partout, parce que, notamment au collège, ce n'est pas distinct dans l'emploi du temps. Ça fait partie des heures d'histoire géo et souvent les profs d'histoire géo et je ne leur en veux pas du tout, ils se servent de ce temps-là aussi pour finir le programme. 2) Je ne suis pas sûr que ça soit suffisant en termes de volume horaire, quand bien même c'est fait, c'est une demi-heure par semaine. Et 3) sur le fond, le programme, ce qui est fait, je ne suis pas sûr que ça corresponde vraiment à ce qui est nécessaire si on veut répondre aux problèmes évoqués la non-participation des jeunes ou la faible participation des jeunes aux élections. C'est un peu devenu l'éducation civique. Chaque fois qu'il y a un problème dans la société, on dit c'est l'éducation civique qui va le gérer. C’est aussi apprendre maintenant à gérer son propre budget, tout ce qui est éco-citoyenneté, et cetera. C'est très important le développement durable et la protection de l'environnement. Mais je pense que dans la science de la vie et de la terre, dans d’autres matières, on doit vraiment apprendre sur l'environnement. Moi je crois que l'enseignement moral et civique, l'instruction civique, ça doit être comment est-ce que l'école de la République forme des républicains et des citoyens éclairés, conscients de leurs droits et devoirs et notamment de la responsabilité de participer aux élections. C'est ça le vrai sujet. Donc 1) on va doubler le volume horaire à partir de la 5ème sur l'instruction civique, on va passer à 1 heure par semaine. 2) On va le sanctuariser. C'est-à-dire qu'au collège, ça sera plus dans les cours d'histoire géo. Ça sera une matière à part entière et tous les enseignants, quelle que soit leur discipline, pourront enseigner l'enseignement moral et civique. Évidemment, les professeurs d'histoire géo, c'est ceux qui le font le plus souvent et sont très volontaires. Mais s'il y a un prof de français ou d'autres enseignants, d'autres disciplines qui veulent pouvoir le faire, ils pourront le faire. Et 3) On présentera là d'ici l'été un nouveau programme pour atteindre les objectifs que j'évoquais et surtout se concentrer sur la mission de former des républicains. Et ça peut passer, moi je le pense aussi d'ailleurs, par des choses qui se font en dehors de l'établissement scolaire, des actions de bénévolat, d'engagement concret sur le terrain pour aussi découvrir un certain nombre de choses, se sentir investis d'une responsabilité en tant que citoyen. Moi que sur les heures d'instruction civique et les activités qui sont organisées, où les élèves de la classe vont faire du bénévolat avec une association de solidarité pour les sans-abris ou d'autres actions associatives, je trouve ça très bien. Je pense qu'on va découvrir beaucoup de choses, s'interroger sur la société de se dire ensuite cette société, j'ai envie de la changer. Donc voilà. Deuxième, chose sur la participation aux élections, [inaudible] c'est une responsabilité des partis politiques. Attirer les jeunes pour les faire voter, c'est essayer de d'attirer les jeunes pour qu'ils votent pour soi aussi. Donc je pense que la responsabilité des formations politiques, c'est aussi d'intégrer dans leur programme les aspirations et les attentes des jeunes qui sont… ressemblent à beaucoup des aspirations de tous les Français, mais qui sont plus marquées sur certains sujets que sur d'autres, sur la question de l'environnement, sur la question de la lutte contre les discriminations, on sait que c'est des sujets que portent très fortement les jeunes. Il y a aussi cette responsabilité-là. Donc voilà, je pense qu'il n’y a pas de solution miracle parce que ça fait un moment qu'on déplore la faible participation des jeunes aux élections. On verra sur les élections européennes qui arrivent et j'espère vraiment que les jeunes y participeront parce qu'en plus on sait que c'est au niveau européen que les enjeux qui préoccupent le plus les jeunes peuvent être réglés sur la question du climat et de l'environnement, sur la question des protections des droits fondamentaux. Partout en Europe, ça fait aussi partie de ce qui se joue au Parlement. Donc j'espère que les jeunes y participeront et je ferai tout pour que les jeunes participent aux élections européennes, quel que soit leur vote. Ensuite, sur la mobilité, sur [inaudible]. C'est très bien que vous ayez travaillé sur des propositions et vous aurez évidemment le rendez-vous. Il y a un ministre des Transports, là, il faut le rappeler, il s'appelle Christophe BÉCHU. Il est en charge des territoires et de l'écologie et il a les transports dans sa mission. Clément BEAUNE Il était délégué auprès de lui pour le renforcer sur les transports spécifiquement Sur ce sujet. Il y aura un ministre spécifiquement délégué auprès de Christophe BÉCHU sur ces sujets dans les toutes prochaines semaines là-dessus, ne vous inquiétez pas, mais dans l'intervalle, il y a toujours le ministre des Transports, comme c'était le cas avant Christophe BÉCHU, qui est en charge. Il y a deux jours j'étais avec lui pour parler du Lyon-Turin, sujet d'actualité. Vous voyez qu’il suit aussi de très près les sujets transports. J'ai une réunion avec lui la semaine prochaine sur les transports pendant les J.O. à Paris. Je peux vous dire que tous les dossiers sont très suivis, y compris sur le logement et sur d'autres secteurs où il y a effectivement un ministre délégué au ministre délégué qui sera nommé dans les toutes prochaines semaines. Mais ce n'est pas parce qu'il n'a pas encore été nommé que les dossiers sont pas suivis, parce que tous ces ministres délégués auront un ministre de tutelle qui est aujourd'hui déjà au travail. Sur la question des recrutements. Oui, moi je ne peux pas faire un déplacement sans voir chefs d'entreprise me dire : on a du boulot, on a des emplois à pourvoir qui sont d'ailleurs plutôt bien rémunérés et en fait, on ne trouve pas preneurs. Et c'est insupportable que pour ces entreprises, c'est des potentiels de développement qui sont empêchés. Pour l'économie du pays et donc aussi pour les finances publiques, c'est un manque à gagner. Et je pense pour beaucoup de Français qui pourraient travailler, c'est aussi de l'épanouissement qui manquait. Donc il faut qu'on arrive à poursuivre notre action pour atteindre le plein emploi et faire en sorte que ces emplois puissent être pourvus. Ça fait partie des choses qui ont progressé ces dernières années. Quand même, le Président, il a été élu en 2017, il y avait plus de 9 % de chômage. On est aujourd'hui un peu au-dessus de 7, un niveau qu'on n'avait pas connu depuis très longtemps. On a le taux d'emploi le plus élevé depuis 50 ans, le taux de chômage des jeunes le plus bas depuis 40 ans. Je ne suis pas là. Ce n'est pas mon genre de dire que tout va bien dans le meilleur des mondes et de voir que ce qui va bien. Mais j’essaie quand même de mettre en avant aussi des éléments positifs. Il faut qu'on continue. Ça veut dire quoi ? Ça veut dire continuer à investir sur la formation. Il y a notamment une réforme que j'ai porté avec Carole GRANDJEAN en tant que ministre de l'Éducation nationale, qui est la réforme des lycées professionnels. Il faut qu’on assume de faire évoluer la carte des formations et je suis sûr qu'ici il y a plein d'entreprises et de secteurs industriels ou autres qui se disent on a besoin de jeunes formés. Eh bien là, il faut qu'on ouvre des formations qui correspondent à ces métiers et en contrepartie, qu’on assume, ce n’est jamais plus facile de fermer des formations dont on sait très bien qu'il y a très peu d'insertion dans l'emploi. On le sait bien sur des formations de lycées professionnels en vente en secrétariat, on sait que derrière il y a très peu d'insertion dans l'emploi. Donc il faut assumer de fermer certaines formations, d'en ouvrir d'autres. C'est ce qu'on va faire. Ensuite en formation et ensuite c'est l'enjeu de l'incitation au travail aussi et notamment de nos règles d'assurance chômage. Moi j'assume totalement de dire qu'on doit continuer à faire évoluer notre modèle social pour qu'il incite toujours plus au travail. Et je le dis de manière très dépassionnée, moi je ne stigmatise personne. Il y a évidemment des Français qui ont un coup dur, qui peuvent se retrouver dans une situation très difficile, être licenciés ou avoir des problèmes personnels qui font qu'ils perdent leur métier. Et là, il faut de manière très claire que la solidarité nationale les accompagne. Mais il faut quand même que nos règles incitent à reprendre un travail quand on en a la possibilité et qu'il y a une offre qui est acceptable. Donc là, on va y travailler dans les prochaines semaines. Ça fera aussi partie de mon discours de politique générale, mais j'assume totalement cette action. Parce que je le dis aussi, on voit des Français qui travaillent, qui sont toujours au rendez-vous de leurs responsabilités, qui travaillent dur, qui se disent parfois je travaille dur pour financer un modèle qui permet à certains de ne pas travailler. Quand on dit ça parfois en face d'eux, vous avez l'impression que vous dites un gros mot. Non, c'est une réalité. Et donc oui, je peux vous répondre. Je vais évidemment annoncer un certain nombre de mesures sur le sujet et de chantiers dans ma déclaration de politique générale. Sur le secteur de la boulangerie, je suis bien conscient. Il y a eu en plus, vous ne l'avez pas dit, mais sur les prix de l'énergie, une explosion l'année dernière qui a été très dure pour vous. Donc là on va… Et ça, le Président l'a dit quand il a fait la galette avec les boulangers à la rentrée, on va prendre un texte de loi qui va vous permettre d'accéder aux tarifs réglementés et protégés, ce que vous n'aviez pas, parce que le volume de kilos volt ampère que vous consommez était au-dessus de ce que… Donc là, vous allez pouvoir être protégé par un tarif qui ne fluctuera pas comme ce que l'on a connu. Et sur les crédits immobiliers et acquisitions d'entreprises, ça c'est des règles qu'on doit négocier avec les banques. C'est très difficile parce qu'il faut aussi qu'elles puissent être sécurisées. Mais j'ai bien conscience que u compris sur la question du logement, ça freine les choses. Et sur l'Ukraine, moi, je le dis, on ne lâchera pas. Les Ukrainiens, on continuera à les soutenir jusqu'au bout. Parce que c'est toutes nos valeurs et c'est le principe même de liberté en Europe qui est remis en cause par l'agression de la Russie. Et que si on tolère cette agression de l'Ukraine par la Russie, quelque part, on tolérerait, on tolérera d'autres agressions et d'autres remises en cause de nos valeurs à l'avenir. Donc on doit être très ferme. Le Président a annoncé l'envoi de nouveaux dispositifs pour aider les Ukrainiens à se protéger. Continuer à agir aussi au niveau européen, même si on sait que c'est difficile pour certains pays. Mais on a des réunions très importantes qui sont prévues la semaine prochaine pour avancer. Puis le Président se rendra en février en Ukraine et je pense qu'il aura l'occasion d'annoncer un certain nombre de points pour continuer à soutenir les Ukrainiens. Mais évidemment, on ne lâchera pas.

Intervenant non identifié

Excusez-moi. On n’a pas parlé du beurre, des œufs. [inaudible] tous une matière première qui sont boursières. Aujourd'hui, [inaudible] de 5 euros, [inaudible] 10 euros. [inaudible]

Gabriel ATTAL

Pour tous ceux qui n'entendent pas, c'est sur le prix des matières premières qui fluctuent beaucoup, notamment le beurre ou d'autres. On sait qu'il y a… S'il y a un point qui est passé, qui n'est pas supportable, c'est tout ce qui est, on va dire spéculation. Et c'est là où on doit réussir au niveau international, y compris en France, dans nos contrôles, à lutter contre ça. Après, on sait qu'il y a des phénomènes. C'est moins le cas pour le beurre, mais le transport maritime qui a explosé sur un certain nombre de matières premières, ça coûte beaucoup plus cher. Des difficultés géopolitiques ou climatiques qu’il y a eu. Ça a conduit aussi à une inflation, à des fluctuations. Je sais que c'est très difficile et que les boulangers, vous pouvez répercuter dans votre prix que jusqu'à un certain niveau parce que l'objectif, c'est aussi que vous puissiez continuer à accueillir tout le monde. Mais là, dans tout ce qu'on refait sur les négociations commerciales pour essayer de réduire les marges et de lutter contre la spéculation, normalement, ça doit aussi vous bénéficier.

Jean-Luc FUGIT

Monsieur le Maire de Givors, intervention contre les uns et les autres se préparent. Ensuite se prépare madame Pécontal et ensuite Monsieur le Maire de Chabanière et on va faire en sorte de continuer au maximum. Monsieur le Maire de Givors. Il se trouve de ce côté.

Mohamed BOUDJELLABA

Monsieur le député. Monsieur le Premier ministre, tout d'abord, je voudrais vous adresser mes félicitations républicaines pour votre nomination en tant que Premier ministre, et je salue votre venue sur notre territoire. Maire de Givors, ville populaire qui est la plus grande ville de la circonscription, je voudrais vous dire mon inquiétude. Quand je regarde ma ville et nos habitants dans le mandat de crise multiples que nous traversons, je vois que face aux besoins sociaux, l'Etat local s'engage à nos côtés, tout comme la métropole de Lyon. Et pourtant, malgré ses engagements partenariales (ph), nos services publics sont chaque jour un peu plus fragilisés. Notre centre hospitalier de Montgelas, si important pour la santé de proximité, est en déficit chronique et affiche par exemple 3 millions d'euros de déficit prévisionnel pour 2023. La communauté éducative, certains sont intervenus à juste titre, dont nos deux collèges publics, Paul Vallon et Lucie Aubrac, sont régulièrement en grève pour obtenir des moyens nécessaires à la réalisation de leur mission. Pour faire court. Obtenant le statut de REP. Deux REP pour le collège Paul Vallon et REP+ pour le collège Lucie Aubrac. À Givors nos quartiers prioritaires représentent la moitié de la population. Malheureusement, ils ne bénéficient pas d'un accès équitable au droit commun. Et en plus, nous observons une baisse des dotations du fait de l'augmentation de population dans ces quartiers prioritaires. Et que dire de la loi immigration ? Elle va nous confronter, nous élus locaux, à des situations humaines intenables avec des familles étrangères en situation régulière qui n'auront pas d'accès à certaines aides. Face à la pauvreté accrue, que ferons-nous alors ? Et sur une liste encore longue, je tiens à dire un mot sur la crise du logement. Très concrètement, en 2022, seules 243 demandes de logements sociaux ont été satisfaites à Givors sur un total de 1 086 demandes. Près de 80 % des demandes restent sans réponse. Toutes ces fragilités s'accroissent dans un contexte financier contraint pour l'État, mais aussi pour la ville que je vais devoir emprunter pour mener à bien certains projets. Les marges de manœuvre sont très réduites pour tout le monde. Alors, monsieur le Premier ministre, vu les défis pour nos services publics, vu les besoins sociaux de nos populations, vu les besoins aussi de transition écologique et au regard du budget de plus en plus contraint, très concrètement, que faisons-nous, que pouvons-nous faire ensemble ?

Jean-Luc FUGIT

Monsieur le Maire. Madame Pécontal. Je prendrai encore trois autres interventions. Après, nous serons obligés d'arrêter.

Madame PECONTAL (ph)

Moi, je ne veux intervenir que sur un plan écologique.

Jean-Luc FUGIT

Approchez bien le micro s’il vous plaît.

Madame PECONTAL (ph)

Que sur un plan écologique. Vous êtes chargé de la planification écologique et énergétique, me semble-t-il. Donc il faut penser à la diminution des émissions de carbone et la suppression des produits dangereux. Je pense notamment au PFAS. En ce qui concerne notre région, nous avons eu des problèmes sur l'eau et maintenant on va traiter l'eau avec du charbon actif. Ce qui est très bien. Ce qui va faire que le prix de l'eau va augmenter. Alors donc, ça se fera aux frais du contribuable et non pas du pollueur, parce qu'en somme, ce sont les pollueurs qui devraient payer ces frais. Et puis, une autre petite question : que deviendront ces charbons actifs qui seront plein de PFAS? Qu'est-ce qu'on va en faire ? Parce que ça c'est important. Il ne faut pas simplement le déplacer.

Jean-Luc FUGIT

Monsieur le maire de Chabanière. Si c’est une intervention courte, je prendrai deux ou trois de plus Madame. Et il y avait aussi Monsieur le Maire ici [inaudible] mais j'ai aussi des demandes de ce côté. On ne pourra pas satisfaire tout le monde.

Jean-Pierre CID

Bonjour Monsieur le Premier Ministre. Jean-Pierre CID, maire de Chabanière, commune nouvelle et membre de la Commission de communes du Pays mornantais. Je m'adresse également à l'ex ministre de l'Éducation, ministère auquel vous êtes très attaché et vos propos le confirment. La commune de Charbonnière possède une école vétuste aménagée dans un bâtiment datant du XIXᵉ siècle. Véritable passoires thermiques non accessibles aux personnes à mobilité réduite, non fonctionnelle. Et cerise sur le gâteau, ne répondant pas aux normes de sécurité élémentaires. Différence de niveau au sein d'une même classe. Escalier abrupt et étroit, labyrinthe de couloirs et j'en passe. Après étude, une rénovation n'étant pas envisageable, notre seule option viable est la construction d'un groupe scolaire de 8 salles de classe avec cuisine et salle de restauration. L'enveloppe financière de l'opération s'élève à plus de 8 millions d'euros, ce qui est énorme pour une commune de 4 300 habitants. Je rappelle Chabanière est que malgré tout, la sixième commune du Rhône en superficie. L'État pourra-t-il apporter une aide conséquente à la construction de cette école de la République ? Merci.

Jean-Luc FUGIT

Merci. Allez-y rapide. Donnez le micro derrière Monsieur le Maire. Derrière.

Est-ce que vous pouvez passer le micro à la dame en rose qui est derrière vous, ça fera gagner un tout petit peu de temps ?

Stéphanie RÉGNIER

Merci beaucoup. Monsieur le Premier ministre, j'aimerais vous interpeller sur le handicap. Je suis Stéphanie RÉGNIER, présidente d'une association d'enfants malades, l'association [inaudible] que j'ai en France. Je voudrais me faire le porte-parole de toutes les personnes en situation de handicap. Les parents d'enfants handicapés pour les handicapés et les aidants. On a ici sur le territoire un manque cruel d'établissements d’IME, d’établissement médico-sociaux. Alors il y a répartition, ça a comme répercussion des délais d'attente pour obtenir des places dans ces établissements qui sont à peu près de 4 à 5 ans. Alors, quand on a déjà une place dans un IME, c'est bien, mais quand c'est la première orientation sur des enfants qui sont tout petits, et bien les enfants sont accueillis en crèche et sont gardés par leurs parents et ils n'ont pas accès aux soins et aux rééducation auxquelles ils devraient avoir droit. Ça a des répercussions aussi sur… Il y a des enfants qui ont 27 ans, les jeunes adultes qui sont toujours en IME et qui ne peuvent pas aller en masse parce qu'il n'y a pas assez masse, il n’y a pas assez de places. Et tout ça, ça a des répercussions sur les établissements qui accueillent des enfants. Ça a des répercussions aussi, ce manque d'établissements sur les temps de trajet. Alors, je veux parler à titre personnel. Mon fils… Alors moi j’habite [inaudible]. Mon fils est accueilli à Caluire, à côté de Lyon. Il fait 4 heures de trajet par jour et c'est une réalité de beaucoup d'enfants qui ont, qui sont tout petits, qui ont 10 ans, qui ont 15 ans, qui vont faire des temps de trajet énormes parce que les transports vont prendre plusieurs enfants et ce n'est pas acceptable que des enfants de cet âge-là fassent autant de trajets pour aller dans un établissement scolaire, faire des rééducations et aller à l'école. Je voulais aussi parler du statut des aidants. J'espère vraiment que dans votre politique, vous prendrez en compte les aidants. Il faut vraiment réfléchir à cette question de toutes ces personnes qui peuvent sacrifier leur carrière, leur vie sociale, leur vie personnelle pour s'occuper d'un proche, d'un enfant, de leur mari. Il faut réfléchir vraiment alors à ce statut. Je n'ai pas pris de notes, donc je sais que j'oublie des choses, mais je fais.

Jean-Luc FUGIT

Merci. Allez-y rapide. Donnez le micro derrière Monsieur le Maire. Derrière.

On pourra prendre des questions et les faire passer à Monsieur le Premier ministre, c'est d'ailleurs valable pour toutes celles et tous ceux qui n'ont pas pu s'exprimer. Monsieur le Maire Laurent [inaudible] et ensuite Monsieur Marchand ici au premier rang. Passez le micro à Monsieur le Maire.

Guy MARTINET

Monsieur le Premier Ministre, bonjour. Permettez-moi d'abord de vous souhaiter tous mes vœux. Et puis aussi beaucoup de courage.

Jean-Luc FUGIT

Il en a.

Guy MARTINET

Je suis maire de la commune de Loire-sur-Rhône, une commune de 2 700 habitants, à une quinzaine de kilomètres d'ici là. Mais ce n'est pas à ce titre que je voudrais m’adresser à vous. C'est en tant que président du Syndicat mixte d'eau potable Rhône Sud, un syndicat de production d'eau qui distribue l'eau à plusieurs autres syndicats et pour lequel nous sommes confrontés à un problème qui a été évoqué, les PER - Fluorés et les PFAS. Nous étions victimes d'une pollution dont on ne connaissait pas l'origine dans les années 90. En 2001, nouvellement réélu avec mon collègue René MARTINEZ qui est là derrière moi qui était président. Nous avons pris le sujet à bras le corps et décidé de résoudre ce problème de pollution. Le temps de trouver les bureaux d'études qui pourraient nous donner une solution. De passer des marchés avec des bureaux d'études pour la construction d'une usine de potabilisation, de chercher des financements, de passer toutes les étapes administratives qui sont toujours très longues et qui sont très nombreuses, de passer les marchés avec les entreprises. Nous avons construit une usine qui est entrée en fonctionnement en 2016, soit 15 ans, entre l'idée de construire et l'inauguration. Cette usine nous a coûté plus de 10 millions d'euros. Aujourd'hui, nous sommes une deuxième fois confrontés à une autre pollution, celle des PFAS les produits perfluorés. Ce qui a été évoqué tout de suite par madame. Or, aujourd'hui, nous connaissons les pollueurs. Ce sont deux établissements situés dans la métropole lyonnaise et de ce fait, nous n'en tirons aucun bénéfice de retombées fiscales. Mais ces deux sociétés sont autorisées par les services de l'Etat à rejeter les polluants dans le Rhône. Une norme européenne de ces polluants demande de ne pas dépasser 100 monogrammes de PFAS par litre d'eau. La norme française devrait se caler sur cette norme européenne en 2026. Compte tenu de la situation non seulement dans notre région, mais dans toute la France, l'Etat français, dont vous avez en quelque sorte, avancé la date au 1ᵉʳ janvier 2023, l'année dernière, vous pensez bien que nous n'avons pas attendu 2023 pour trouver des solutions. Mais tout n'est pas simple. Comme je vous l'ai expliqué avant, nous pensons pouvoir traiter ces PFAS avec une nouvelle usine, une nouvelle unité d'usine. Mais le coût annoncé pour la construction est de plus de 5 millions d'euros pour l'investissement et pour le fonctionnement là où aujourd'hui nous payons 960 000 euros par an, on nous annonce 600 000 euros de plus. Vous comprendrez, monsieur le Premier ministre, que nous ne pouvons pas débourser de telles sommes, alors que nous ne sommes pour rien dans cette affaire, si ce n'est que de simples victimes. Parfois, on nous rétorque c'est le pollueur payeur, mais là, ce sont bien les services de l'Etat, vos services, qui ont donné leur aval pour rejeter ces polluants. Je vous demande, Monsieur le Premier ministre, de prendre ce dossier à bras le corps et d'engager l'Etat à financer intégralement ces équipements. J'ai demandé rendez-vous à Madame la préfète Charlotte CRÉPON, qui me renvoie vers l’ARS. Bon, donc ce que je veux, c'est que ce soit l'Etat qui prenne ça à bras le corps. C'est dans toute la France.

Jean-Luc FUGIT

Merci. Allez-y rapide. Donnez le micro derrière Monsieur le Maire. Derrière.

Intervenant non identifié

Monsieur le Premier ministre, bonjour. Merci beaucoup de nous accueillir. Je soutiens complètement les propos de mon prédécesseur concernant les PFAS. Moi je suis maraîcher bio à Saint-Laurent-d'Agny et ensuite je voulais juste compléter les propos de mon collègue arboriculteur sur deux points. Le premier, c'est qu'étant en exploitation maraîchère, j'ai une exploitation qui est très gourmande en main d'œuvre et en énergie. Donc je suis très inquiet de l'évolution des charges d'électricité qui sont annoncées. Concernant la main d'œuvre, j'ai fait, j'ai pu travailler avec le dispositif de l'apprentissage et je dois reconnaître que le dispositif est pleinement efficace. Le corps enseignant a vraiment accompagné les apprentis qui viennent sur l'exploitation et le dispositif financier est aussi aisé à obtenir et efficace. Par contre, à la suite de l'apprentissage, j'ai proposé à mon dernier apprenti de venir travailler sur l'exploitation. Il était tout à fait d'accord. Simplement, il a la malchance d'être d'origine somalienne. Il a une carte de séjour qui se terminait en juillet. Il a demandé le renouvellement. Son récépissé était valable jusqu'au 12 décembre. Donc je l'ai embauché en CDD jusqu'au 12 décembre. À la suite, je n'ai pas pu le garder puisqu'il n'avait plus de titre de séjour. J'ai alerté plusieurs fois la préfecture. J'ai reçu des réponses automatiques de mes mails. Mon apprenti a aussi appelé de son côté. Il a eu des réponses pas du tout satisfaisantes. Là, cette semaine, il vient d'avoir eu un retour. Je m'attendais à ce que ça soit sa carte de séjour. Non, c'est un nouveau récépissé qui lui est proposé et valable jusqu'au 12 avril. Alors, je ne vous cache pas qu'au mois de décembre et ne pas l’avoir pendant plus d'un mois, ça m'a mis dans le rouge. C'est la pleine période où les familles attendent le cardon [Phon] avec impatience pour Noël et au mois d'avril, c'est l'implantation des cultures d'été. Donc là, je vais repartir avec lui sur un CDD valable jusqu'au 12 avril et je vais encore me débrouiller après pour voir comment on peut faire. Donc c'est une situation qui n'est pas acceptable. C'est dommage. Tout le dispositif de l'apprentissage est très bien fait et là on bute sur un problème administratif. Là, moi j'ai eu l'impression de marcher sur la tête. Voilà, je vous remercie.

Jean-Luc FUGIT

Merci. Il y avait une derrière intéressante vous l’avez faites en 30 secondes parce que sinon c'est moi qui vais mal finir et ensuite en plus je vais laisser la parole à Monsieur le Premier ministre. Allez-y, vous avez 30 secondes, pas plus sinon je ne suis pas [inaudible].

Fannie DUBOIS

Monsieur le Premier ministre, Fannie DUBOIS présidente co-fondatrice d'Ôakti, agir face aux violences sexuelles. Je me permets de vous adresser une très courte question. 6 millions de victimes d'inceste en France. On en rajoute 2 millions de pédocriminalité et plus des violences sexuelles à l'âge adulte. Aujourd'hui, les violences sexuelles, et notamment l'inceste, font mourir au quotidien. Les gens meurent autour de moi sans pouvoir avoir accès aux soins parce qu'il n'y a pas de filière, il n'y a pas de parcours de soins ordonné. La prévention n'est pas organisée, bien qu'elle existe dans les textes. À l'Education nationale, trois séances annuelles devraient… étaient prévues pour tous les enfants. Ce n'est pas le cas. Je suis également déléguée des parents d'élèves. Je me bats depuis 4 ans pour voir ces séances organisées dans mon école et malheureusement, c'est une fin de non-recevoir systématique. L'Inspection d'académie a été mise au courant, le rectorat également. Aucune réponse. Que fait la préfecture ? Comment pilotez-vous ces violences sexuelles faites aux enfants ? Tout le monde sait. Les parents, les proches, les amis, tout le monde est au courant quand souvent, il y a des violences sexuelles dans les familles. Les enfants de Paris ne sont pas écoutés. Je rappelle chacun ses obligations. La non-dénonciation de crimes et de délits mineurs est passible de prison et de sanction. Que fait l'État ? Que fait l'État ? Ma question sera très courte. Au quotidien, nous maires, nous, simples citoyens qui avons le courage de dire et de dénoncer. Nous nous faisons brûler nos boîtes aux lettres. Nous nous faisons malmener dans nos villages parce que c'est toujours des faits de proximité. Que font les communautés de communes ? Que font les communes ? Que fait l'État pour protéger ceux qui dénoncent ? Et ce n'est pas de la délation, c'est la protection des plus faibles. Nous, souvent, ceux qui sommes dans cette position de protecteur sont des anciennes victimes qui avons connu l'horreur. L'horreur. Qui avons survécu. Nous attendons un grand plan de l'État et que cet enjeu de sécurité publique, qui est probablement le plus grand enjeu de sécurité publique en France, un enfant victime sur cinq soit réellement traité et non plus comme des faits divers ou des problématiques féministes. Ce ne sont pas des problématiques féministes, ça touche 70 % des petites filles, 30 % de petits garçons. C'est un enjeu de sécurité publique numéro un et un enjeu de santé publique numéro un. Je suis également directrice d’établissement de santé en addictologie. Je sais ce que c'est. Merci.

Jean-Luc FUGIT

Merci madame. Monsieur le Premier ministre.

Gabriel ATTAL

Bon, merci beaucoup. Ça fait beaucoup de beaucoup de sujets qui ont été abordés et des sujets qui mériteraient quasiment tous qu'on y passe 2 heures à chaque fois tellement c'est des sujets importants. Vous êtes revenue. Je crois que c'est vous qui avez démarré la deuxième. Je veux oublier personne.

Jean-Luc FUGIT

Il y avait Monsieur le Maire Givors et ensuite le maire de [inaudible]

Gabriel ATTAL

Ah oui, bien sûr, Monsieur le Maire de Givors. C'était moins une question qu'une intervention, ce que j'ai bien entendu. Simplement, moi je redis, on va avoir doublé le budget de l'éducation prioritaire en France. Moi, il faut me citer un quinquennat ou un gouvernement où on a tellement augmenté l'investissement pour les écoles des quartiers que vous avez évoqué. Sur les dotations, je veux bien voir parce que plutôt augmenter les dotations que baisser, mais il faudra voir celles qui ont baissé. Certainement pas, je pense, c'est la politique de la ville et sur la DGF d’augmenter la dotation de solidarité urbaine justement pour éviter que la DGF baisse au niveau individuel dans ces communes. Mais vous ferez passer tout ça et je le dis parce que vous avez employé le terme d'état local. Il y a un état, l'état local. Quand vous dites il fait bien son travail. D'abord, c'est vrai, on a une très bonne préfète et trois bonnes équipes, mais c'est parce qu'on donne des directives aussi au niveau national et c'est la traduction de choix politiques au niveau national. Je pense que c'est important de ne pas chercher non plus à diviser ou mettre un coin entre la préfecture et l'État ou le Gouvernement. C'est une politique qui est menée et singulièrement menée pour soutenir les quartiers les plus en difficulté. Sur l'écologie, merci d'en parler parce que vous avez raison, c'est un sujet absolument majeur. J'en ai parlé un peu tout à l'heure avec certains qui m'ont interpellé aux vœux. Ça fera partie, ça fera une partie des sujets les plus importants dans mon discours de politique générale. Moi, je suis Premier ministre chargé de la planification écologique. C'est le choix qui a été fait par le président en 2022, au moment de sa réélection. Il a dit : « désormais, mon Premier ministre, en plus de sa fonction de Premier ministre, sera aussi en charge de la planification écologique du pays » . Il travaillera avec les ministres concernés pour être certain qu'on va dans la bonne, dans la bonne direction. Je peux, je pourrais parler pendant 2 heures de l'écologie, aller à l'essentiel. D'abord, beaucoup a été fait et moi je me bats aussi contre certains discours qui donnent l'impression que rien n'est fait, qu'il n'y a pas d'investissement, qu'il n'y a pas il y a, mais il commence même à y avoir des résultats. Alors évidemment, ça intéresse souvent un peu moins les médias et autres, mais moi, je suis frappé d'avoir vu les médias en faire des tonnes sur une décision d'un tribunal administratif qui a condamné l'Etat pour inaction climatique et sur une période qui était antérieure au premier mandat d'Emmanuel MACRON et quand le même tribunal, pendant les dernières vacances de Noël, a déclaré qu'il reconnaissait que maintenant il y a une action de l'Etat ambitieuse pour l'écologie, très peu d'articles. Je ne sais pas si vous l'aviez entendu. En tout cas, les mêmes médias qui nous en avaient mis des tonnes sur la condamnation par le tribunal, alors même que c'était pour une période antérieure au Président MACRON. On a le tribunal administratif qui dit : on reconnaît qu'il y a des efforts qui sont faits et que ça va dans la bonne direction. Une brève. Voilà. L'an dernier, on a réduit de 4 quasiment 5 % les émissions de gaz à effet de serre en France sur les premiers mois de… Sur les 9 premiers mois, je crois, de 2023, on aura les chiffres définitifs. Ce n'était jamais arrivé avant. Avant l'élection du président en 2017, en moyenne, on réduisait de 1 % par an les émissions de gaz à effet de serre en France. Sur le premier quinquennat, c'était 2 %, on a doublé. On était à 5 % en 2023. Qui le dit ? Tous ceux qui nous interpellent en permanence sur l'écologie, qui met en avant ça ? Mais encore une fois, c'est une bonne nouvelle pas forcément pour le Président, pour le Gouvernement, pour le Premier ministre. C'est une bonne nouvelle pour le pays et pour la planète. On devrait tous s'en réjouir parce que ça ne tombe pas du ciel. C'est aussi le fruit d'une mobilisation de beaucoup de secteurs économiques, beaucoup de Français qui font des efforts, qui sont soutenus par l'État évidemment aussi parce que c'est l'industrie qui est en train de changer et on finance. Les Français financent parce que c'est leur argent, financent la transition d'industries pour qu'elles émettent moins de gaz à effet de serre et qu'elles consomment moins d'énergie. C'est le bâtiment. On rénove énormément. On investit beaucoup là-dessus. On a réorganisé aussi un certain nombre de choses pour rénover davantage les bâtiments publics, aider les Français à rénover leur, leur logement. C'est les questions de mobilité. Voilà, moi je me bats contre cette idée qu'on ne pourrait plus rien faire, que ça serait foutu, fichu, etc. Pas du tout. Voilà. L'important, c'est de savoir comment est ce qu'on fait. Est-ce qu'on se dit qu'on le fait comme certains le proposent, en brutalisant les Français, en cherchant à les punir, à les taxer dans tous les sens, en se disant c'est comme ça qu'on va les faire changer de comportement. On a vu ce que ça a donné. Ça s'appelle la taxe carbone, les gilets jaunes et tout ce qui a suivi. À la fin, on n'avance pas beaucoup. Ou est-ce qu'on le fait au contraire en accompagnant et en investissant ? Nous, on considère qu'il faut le faire en accompagnant et en investissant. Ça se voit moins parce qu'il y a moins d'opposition virulente. Mais je pense que ça change plus durablement les choses dans la durée. Et c'est vraiment, ce sera ma ligne et c'est comme ça qu'on va continuer à avancer en étant très ambitieux, évidemment, sur la question des phytos et des PFAS. Bon, moi je me suis un peu renseigné sur le sujet en venant, et puis j'en ai parlé aussi avec les députés. D'abord, il faut maintenant limiter et interdire le déversement de PFAS, notamment dans le Rhône et ici au niveau local. Je crois que depuis un mois, l’entreprise qui en déversait beaucoup ne le fait plus parce qu'il y a eu un arrêté préfectoral et donc maintenant, c'est interdit. Alors, moins ou plus. La préfète va le dire dans un instant, mais je vais vous passer la parole dans un instant. Donc 1) Arrêté préfectoral pour que Arkema en l'occurrence, c’est le nom de l'entreprise, ne déverse plus les PFAS dans le Rhône. 2) Il y a les PFAS qui sont déjà dans l'eau dans les nappes phréatiques. Comment est-ce qu'on traite cette eau et comment est-ce qu'effectivement ce n'est pas les collectivités qui se retrouvent à se prendre le truc et à devoir tout financer ? Là, je le dis, on sera à vos côtés évidemment pour vous accompagner, c'est notre responsabilité. Donc, vous voulez ajouter quelque chose sur le sujet ?

Intervenante non identifiée

Alors, juste par rapport à l'entreprise, que les choses soient claires. Ce qui veut dire que vous sachiez tous pour les PFAS, c'est quelque chose qu'on ne connaissait pas il y a quelques années encore. C'est la réalité. Donc, les entreprises n'avaient pas… Les PFAS n'étaient pas normées et elles ne le sont toujours pas. Les scientifiques ne se sont pas mis d'accord pour qu'on ait une norme de ce qui peut être accepté, de ce qui ne peut pas être accepté. On est un peu en pointe dans le Rhône, on le regrette. Mais vous l'avez dit, Monsieur le maire, à juste titre, toute la France est concernée. J'allais dire toute l'Europe et même au-delà, puisque c'est quelque chose que l'homme a créé lui-même. Mais ce qui est important de dire, c'est que l'entreprise Arkema, nous lui avons fait un arrêté qui a diminué de 60 % sa production. Et bien sûr, vous allez me dire pourquoi la préfète, elle n'a pas tout interdit. Pour une raison très simple. On a discuté avec l'entreprise, on n'a pas de normes et on est un pays de droit. Si j’interdisais totalement, alors je l'interdis à la fin de l'année, c'est même plutôt là, ça va être dans quelques mois. On lui a laissé le temps de s'adapter parce que si je l'avais interdit tout de suite, eh bien vous auriez peut-être été content, vous auriez dit : « la préfète, elle interdit tout ». À part que le recours en justice me donnait tort, je n'avais aucun moyen juridique de le faire puisqu'il n'y avait pas de normes. Donc là, l'entreprise a bien compris que par rapport à la population, elle est obligée de faire. On a simplement étayé les choses et en le faisant diminuer de façon considérable, l'arrêté a été attaqué, l'arrêté préfectoral. Le tribunal a reconnu que nous avions bien fait les choses. Et la Cour d'appel vient de le reconnaître également. Voilà, vous comprenez parfois les choix que nous devons faire. Et Monsieur le Premier ministre, vous l'avez dit, on les assume, ces choix. Mais j'ai vraiment fait le choix qui me semblait le meilleur pour la population. Et je me permets de rajouter et Monsieur le maire à raison, Monsieur le Premier ministre, pour les financements.

Gabriel ATTAL

Bien sûr.

Intervenante non identifiée

Non, Monsieur le Premier ministre…

Gabriel ATTAL

Non mais je l'ai dit, on sera à vos côtés, évidemment.

Intervenante non identifiée

Voilà. On sera à vos côtés. On a même une piste, Monsieur le Premier ministre, c’est les agences de l'eau. J'ai l'honneur de présider le conseil d'administration de l'Agence de l'eau Rhône Méditerranée Corse qui est la nôtre, l'Agence de l'eau en partie, et le programme est déjà voté. Mais je vais présenter, et j'espère que je ne vais pas le dire à l'avance que je serai suivie…

Gabriel ATTAL

Elles ont des moyens.

Intervenante non identifiée

Mais on pourra — les moyens ont été augmentés — je pense qu'on pourra effectivement prévoir des financements. Après, il faudra peut-être trouver plus, mais les agences de l'eau devraient pouvoir répondre.

Gabriel ATTAL

Voilà donc, 1) Mobilisation de l'État pour les contrôles. Merci Madame la préfète 1) On mobilise l'État, les services de l'État pour faire les contrôles. 2) On fait la transparence. Ça, je pense que c'est très important ; transparence sur toutes les données dont on dispose parce que sinon, ça alimente aussi un certain nombre de rumeurs, etc. Et 3) Je vous le dis, Christophe BÉCHU, mon ministre de l'Écologie et des collectivités locales, présentera un plan spécifique sur les PFAS. On mobilisera, et vous avez raison, les Agences de l'eau pour accompagner les collectivités sur le sujet. Je passe vite parce que les sujets sont nombreux et qu'on me fait signe en m'expliquant que je vais rater mon train. Mais sur l'école inclusive — non, ce n'était pas vous, Monsieur, c'était Madame derrière — Ah non, pardon, c'est parce que vous m'avez interpellé sur votre nouvelle école. Évidemment qu'on va vous accompagner financièrement pour la nouvelle école. Puisque vous décrivez, il faut bien que vous ayez une école. On ne peut pas la rénover manifestement, il faut construire une nouvelle. Donc évidemment, vous serez accompagné. Il y aura de la… c'est de la décile et je pense du fonds vert, puisque vous savez que maintenant, on finance avec le fonds vert, y compris de l'isolation thermique. Alors là, ce n'est pas de l'isolation d'un bâtiment existant, c'est une construction d'un nouveau bâtiment. Mais je pense qu'on va pouvoir à mon avis trouver une solution. Mais voilà, après, ils feront un tour de table avec communauté de communes et autres pour qu'à la fin ça puisse se boucler pour les 8 millions. Mais on vous accompagne, l'État vous accompagnera. Sur l'école inclusive, là aussi je pourrais vous en parler 2 heures parce que quand j'étais ministre de l'Éducation, ça fait partie des sujets sur lesquels j'ai été le plus interpellé et évidemment sur lequel on a le plus travaillé. On a fait beaucoup de progrès d'un point de vue quantitatif. Aujourd'hui, on accueille près de 500 000 élèves en situation de handicap dans nos écoles. Là, il y a 5-6 ans, c'était beaucoup moins, c'était quasiment deux fois moins il y a quelques années. Maintenant, il faut qu’on.. Et on en accueille plus parce qu'on a recruté davantage d'accompagnants, d’AESH, c'est le deuxième métier de l'Éducation nationale, elles sont 135 000 parce qu'on a mobilisé tous les services. Et maintenant, il faut qu'on fasse des progrès d'un point de vue qualitatif. Parce que la difficulté qu'on a, c'est que vous avez des familles, vous avez raison, qui n'ont pas encore de solution pour leurs enfants. Vous avez des enseignants qui se sentent parfois un peu dépassés par les événements qu’ils n'arrivent pas à gérer. Et moi, je ne veux pas qu'on ait un mouvement de recul sur l'école inclusive. Parce que je crois que c'est absolument essentiel pour les élèves, pour leur famille, les enfants, pour l'école d'une manière générale, qui doit pouvoir accueillir tous les élèves. Donc, on va continuer à recruter des AESH et continuer à rendre le métier « moins précaire ». On les a augmentées. Et maintenant qu'on leur permette de faire davantage d'heures pour qu'elles puissent avoir un temps complet pour gagner plus, moi je veux qu'on fasse intervenir des personnels du médico-social dans les établissements auprès des enseignants. Et on doit créer, vous l'avez dit, des places dans les établissements médico-sociaux parce que vous avez plusieurs dizaines de milliers d'enfants et de familles qui attendent une place. Et donc là, ce qu'on avait annoncé avant les vacances de Noël, c'est 50 000 solutions nouvelles en médico-social pour les enfants en situation de handicap. Il faut qu'on renforce aussi la présence scolaire dans les établissements médico-sociaux. Parce que vous avez parfois des parents… Moi, j'ai échangé avec certains parents qui me disent : j'ai une notification MDPH, une prescription en établissement médico-social, je pourrais avoir une place, mais dans l'établissement médico-social, mon enfant, il a une demi journée par semaine de scolarité. Et moi, évidemment, je souhaite qu'il puisse avoir beaucoup plus que ça et ça s'arrête à 16 ans. Il faut aussi qu'on renforce la place de l'école dans ces établissements dans un contexte où on doit attirer davantage d'enseignants. Donc tout ça pour vous dire que je suis conscient et que ça fait partie de mes priorités aussi en tant que Premier ministre. Sur PFAS, donc on a répondu avec la préfète. Sur les questions de main-d'œuvre. D'abord, merci de saluer sur l'apprentissage. Je disais tout à l'heure, il y a quand même des choses positives qui vont dans le bon sens. Le Président a été élu, il y avait à peine 300 000 apprentis à l'époque par an. On va atteindre le million d'apprentis chaque année. C'est un succès exceptionnel parce qu'on a réformé le système en 2018. Et maintenant, vous avez plein de jeunes qui trouvent leurs voies grâce à ça. Vous avez des entreprises qui trouvent de la main-d'œuvre grâce à ça. Donc on va continuer à soutenir l'apprentissage. Sur le cas que vous avez évoqué. Il faut qu'on regarde avec la préfecture, mais ça rentre là, dans notre philosophie. Parce qu'on a fait voter, on a proposé une loi qui a été discutée par le Parlement, qui a été votée par le Parlement sur l'immigration. Monsieur le maire de Givors en a parlé pour la critiquer. C'est totalement dans le débat démocratique. Mais la philosophie de cette loi, c'est de dire qu'on doit avoir des règles claires et qui sont appliquées fermement. Parce qu'aujourd'hui on a des règles, mais on sait très bien qu'elles ne sont pas toujours appliquées ou qu'elles sont tellement complexes, avec tellement de recours possibles, etc, qu'elles ne le sont jamais ; et que des personnes qui n'ont pas vocation à être accueillies sur notre sol ne doivent pas l'être, doivent être reconduites dans leur pays d'origine quand elles n'ont pas vocation à rester en France ; et que des personnes qui ont vocation à être accueillies sur notre sol qui, parfois, travaillent déjà, qui respectent nos règles, nos valeurs, parlent notre langue et ont envie de s'intégrer, on doit pouvoir les intégrer. Et moi, j'assume totalement cette ligne. Et cette année, on régularisera 10 000 personnes. 10 000 personnes en situation irrégulière, qui travaillent, qui n'ont qu'une envie, c'est de s'intégrer dans notre pays, qui travaillent, qui ont besoin pour ça d'être reconnus et régularisés, on le fera. C'était l'engagement qui a été pris déjà à la tribune de l'Assemblée nationale et du Sénat par Gérald DARMANIN. Et donc, on va regarder pour le dossier que vous évoquez. Moi, j'assume totalement cette ligne qui me semble équilibrée. Personne, personne ne peut faire croire aux Français qu'on peut accueillir tout le monde. C'est mentir aux Français et mentir aux intéressés. Et personne ne peut faire croire non plus aux Français qu’on ne devrait accueillir personne. C'est mentir aux Français parce que c'est aussi un enrichissement évidemment d'accueillir des personnes qui viennent d'ailleurs, qui sont parfois d'ailleurs des personnes, quand c'est des étudiants, qui repartent ensuite, qui font rayonner notre pays parce qu'elles ont été formées en France et c'est notre richesse aussi de pouvoir accueillir. Donc moi, j'assume cette ligne d'équilibre qui correspond, je crois vraiment, en plus à nos valeurs, à ce qu'on porte et au pays qu'on souhaite continuer à construire tous ensemble. Un dernier point, parce que là, tout le monde s'excite, parce que sinon je rate mon train.

Jean-Luc FUGIT

On veut bien vous garder, Monsieur le Premier ministre, jusqu'à demain.

Gabriel ATTAL

Non, mais je crois que j’ai une réunion à Matignon en fin d'aprem, donc je dois prendre le train absolument.

Jean-Luc FUGIT

On peut la délocaliser.

Gabriel ATTAL

Non parce que sur ce sujet qui est majeur. Je vais répondre sur un des points, parce qu'on pourrait parler de la question de la prise en… du recueil de la parole par la police, des suivis par la justice. Beaucoup de choses ont été faites et probablement encore des choses à faire. Mais sur l'école, oui, c'est vrai que c'est un problème que ces temps qui sont dédiés sur le papier pour les enfants ne soient pas faits, c’est-à-dire les séances d'éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle. Je crois que c'est même 5 séances par an normalement qui doivent être faites, 3 ou 5, je ne sais plus, et ce n'est pas fait dans la quasi totalité des cas. Aussi parce que je pense qu'on doit clarifier le programme. Parce que vous avez aussi parfois des familles qui ne sont pas forcément à l'aise avec certaines choses qui sont faites à l'occasion… enfin en tout cas certaines… oui, enfin, certaines choses qui sont dites à l'occasion de ces enseignements. Et donc j'ai mandaté le Conseil supérieur des programmes. Il m'a remis une proposition de programme sur ce sujet avant que je quitte mes fonctions à l'Éducation. Et donc, on aura un nouveau programme qui va s'appliquer pour la rentrée, avec pour objectif de réaliser ces séances. En gros, à l'école primaire, on doit apprendre le respect de l'intégrité du corps, le fait qu'on… voilà, on ne peut pas atteindre à l'intégrité du corps, que si c'est le cas, c'est des violences et qu'il faut les signaler… enfin, apprendre ça aux enfants. Ensuite, sur l'éducation sexuelle en tant que telle, ça doit devenir au collège et au lycée. Mais clarifier ça, ce sera fait pour que l'éducation (inaudible) ces temps d'apprentissage aient lieu pour tous les élèves chaque année. Et 2), qu'on ait de nouveaux dispositifs pour recueillir la parole. Moi, je regarde beaucoup ce que font des associations. Il y a les boîtes aux lettres papillon, il y a peut-être d'autres choses qui peuvent être portées, mais je serai toujours en soutien de dispositifs et d'idées pour faire des propositions. Et sur l'accès aux soins aussi.

Jean-Luc FUGIT

On pourra peut-être, si je peux me permettre, vous faire passer tous les propos, les réflexions…

Gabriel ATTAL

C’est ce que j’allais dire.

Jean-Luc FUGIT

… d'ici le 30 On sait que vous en avez besoin, d'ici le 30 janvier pour votre discours de politique générale, d'idées, de réflexion. Je propose que vous me les envoyiez et je les transmettrai à Monsieur le Premier ministre.

Gabriel ATTAL

C'est ce que je voulais dire, c'est que je pense qu'il y a d'autres personnes qui voulaient parler, ce n’était pas forcément possible. Je vois qu'il y a des courriers, des lettres, on va les récupérer. Il y a mon équipe qui est là-bas. Si jamais vous aviez préparé quelque chose, une intervention, que ça vous vient après, vous l'envoyez à Jean-Luc et il me le fera parvenir. En tout cas, moi, je veux vraiment vous remercier d'avoir pris le temps de cet échange, vous dire qu'il a été très utile pour moi et j'espère, parce que je crois qu'il était retransmis, qu’il permettra aussi de montrer que dans un contexte où il y a des difficultés, il y a des Français évidemment qui souffrent, qui doutent, qui sont parfois inquiets, qui parfois n'y croient plus, dans un contexte qu'on peut qualifier parfois de tendu à certains égards, même quand on n'est pas d'accord, même quand on doute, même quand on est en colère, on arrive à se parler et en tout cas, on doit continuer à le faire parce que c'est comme ça qu'on avancera. Et moi, c'est comme ça que je vois notre pays. Donc, merci à toutes et à tous pour ce moment.


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