Conférence de presse du Premier ministre Gabriel Attal et du chancelier allemand Olaf Scholz

Publié 06/02/2024|Modifié 05/02/2024

Le Premier ministre, Gabriel Attal, a rencontré le chancelier allemand Olaf Scholz à Berlin, le 5 février 2024. Il a tenu à venir en Allemagne pour son premier déplacement à l'étranger en tant que Premier ministre.

L’amitié franco-allemande, c’est d’abord un lien, tracé par l’Histoire, par la détermination de femmes et d’hommes qui ont voulu la paix en Europe et la prospérité pour les Européens.

Gabriel Attal

  • Premier ministre
Gabriel Attal rencontre Olaf Scholz à Berlin

Conférence de presse commune entre le Premier ministre, Gabriel Attal, et le Chancelier Olaf Scholz depuis Berlin, le 5 février 2024.

Merci, Monsieur le Chancelier, cher Olaf SCHOLZ,

Mesdames et Messieurs,

Je suis ici, d’abord, pour rappeler l’importance de l’amitié franco-allemande.

L’amitié franco-allemande, c’est d’abord un lien, tracé par l’Histoire, par la détermination de femmes et d’hommes qui ont voulu la paix en Europe et la prospérité pour les Européens.

L’amitié franco-allemande, c’est ensuite une volonté de construire, de se parler pour mieux se comprendre et de se retrouver toujours sur l’essentiel.

L’amitié franco-allemande, c’est enfin, je le crois très profondément, une force. Une force pour notre continent. Une force pour nos deux Nations.

Alors, Monsieur le Chancelier, cher Olaf, je tenais particulièrement à ce que mon premier déplacement à l’étranger en tant que Premier ministre puisse se faire en Allemagne, et puisse se faire rapidement.

Aujourd’hui, moins d’un mois après ma nomination, je suis fier et heureux d’être, ici, avec vous, à Berlin.

Cher Olaf, vous m’avez réservé le meilleur accueil. Nous avons eu une discussion riche, dense, directe.

C’est ma manière de faire, et je suis heureux que nous la partagions.

Et dans cette période marquée par l’instabilité – vous venez de le rappeler – l’incertitude et le retour de la guerre sur notre continent, notre échange a permis de montrer notre détermination commune à renforcer encore les relations entre nos deux pays.

Je suis venu vous rencontrer, cher Olaf, avec plusieurs messages.

D’abord, pour réaffirmer mon attachement au dialogue franco-allemand.

Les défis sont nombreux. Les attentes de nos concitoyens aussi et, dans ce contexte, la France et l’Allemagne ont énormément à faire ensemble.

Nous avons pu évoquer de nombreux sujets. Des points de convergence et de construction apparaissent – cela fait plusieurs mois que nous y travaillons :

  • sur la question de l’énergie, où nous nous accordons sur la nécessité de disposer d’une énergie à la fois décarbonée et souveraine ;
  • sur la réponse à apporter à la crise agricole, en prenant des mesures nationales mais aussi européennes, au service de celles et ceux qui chaque jour œuvrent pour notre souveraineté alimentaire ;
  • sur la nécessité de bâtir une réelle souveraineté industrielle en Europe ;
  • ou encore sur l’impératif de bâtir une souveraineté technologique, et de placer l’Europe, par exemple à la pointe du développement de l’intelligence artificielle.

Sur chaque sujet, nous avons à cœur de renforcer la souveraineté européenne et de répondre aux préoccupations de nos concitoyens.

Sur chaque sujet, nous savons que la coordination entre la France et l’Allemagne est décisive.

Sur chaque sujet, je suis aussi convaincu que nous sommes capables d’agir ensemble et de trouver des réponses européennes aux défis des Européens.

Je pense, par exemple, à la réforme du marché de l’électricité, qui est à la fois ambitieuse et protectrice du pouvoir d’achat des citoyens européens.

Je pense aussi à la réforme du pacte de stabilité et de croissance, si important pour la solidité de notre monnaie unique, l’euro.

Ou encore au pacte européen sur la migration et l’asile, qui affirme un principe clair et attendu : nous choisissons qui entre et qui ne rentre pas l’espace SCHENGEN.

Nous ne sommes pas d’accord sur tout, c’est vrai.

Il y a entre nous parfois des différences, c’est bien normal. J’ai même envie de dire que c’est sain.

Mais ma conviction, c’est que ce qui nous rassemble est beaucoup plus fort que ce qui nous sépare. C’est aussi la conviction du Président de la République.

Je pense à nos valeurs, à commencer par le respect de l’Etat de droit et des libertés fondamentales.

Je pense à notre attachement à l’Union européenne, qui est notre bien commun. Qui nous garantit la paix depuis plus de 70 ans. Qui nous permet de peser davantage sur la scène internationale. Qui nous donne plus de force et de puissance pour défendre nos deux peuples et les intérêts de nos deux Nations.

C’est pourquoi, face aux grands défis devant nous, le dialogue et la coopération franco-allemandes sont des carburants indispensables pour que l’Europe avance.

Cette capacité à nous coordonner en franco-allemand est plus que jamais nécessaire face aux désordres du monde.

Ce mois de février 2024 marque le deuxième anniversaire de l’invasion de l’Ukraine, par l’agresseur russe.

Depuis 2 ans, l’Ukraine résiste et combat avec une force et une détermination, qui inspirent le plus profond respect.

Depuis 2 ans, aussi, nous nous tenons résolument auprès de l’Ukraine, et nous adressons un message clair à la Russie : l’Europe n’abandonnera pas l’Ukraine, et nous aiderons Kiev à tenir et à gagner.

C’est le sens de toutes les décisions que nous avons prises dès les premières heures de la guerre.

C’est encore le sens des mesures décidées lors du Conseil européen du 1er février : 50 milliards d’euros d’aide pour l’Ukraine.

Mais au-delà même de la guerre cynique imposée par le Kremlin en Ukraine, ce conflit nous rappelle fermement la nécessité d’assurer notre sécurité collective et d’accélérer dans la construction d’une souveraineté stratégique européenne.

Renforcer notre solidarité stratégique, construire et consolider l’Europe de la défense : c’est un des combats portés par le Président de la République depuis 2017 et réaffirmé dans l’agenda de Versailles.

Je sais que c’est un point sur lequel la France et l’Allemagne ont tout pour regarder dans le même sens.

Concernant le conflit au Proche-Orient, la France et l’Allemagne ont été meurtries par l’attaque terroriste barbare du 7 octobre dernier en Israël. Je tenais, ici avec le Chancelier, une nouvelle fois, à exiger la libération ferme et sans condition de tous les otages du Hamas.

Lors de notre échange, nous avons également partagé notre vive préoccupation sur la situation humanitaire dans la bande de Gaza et sur les très nombreuses pertes civiles palestiniennes.

Je veux le redire fermement : le droit international doit être respecté et nous devons sans cesse œuvrer en vue d’un cessez-le-feu humanitaire et pour permettre d’acheminer de l’aide aux civils touchés par le conflit.

La seule issue durable à ce conflit est une solution pacifique, une solution à deux États, vivant en paix et en sécurité.

C’est le sens de l’initiative portée par la France selon nos trois piliers sécuritaire, humanitaire et politique et notre action résolue sous l’égide du Président de la République. Le MEAE est actuellement dans la région pour faire avancer nos positions sur ces différents volets.

Enfin, nous avons pu évoquer, avec le Chancelier SCHOLZ, notre agenda bilatéral.

La semaine prochaine, les ministres des Affaires étrangères français, allemand et polonais se retrouveront pour une réunion ministérielle, dans ce que l’on appelle le format Weimar.

La relance de ce format d’échange est une bonne nouvelle. Il marque le plein retour de la Pologne au centre du jeu européen. Il sera l’occasion d’avancer sur des sujets clés pour nos trois Nations, comme le soutien à l’Ukraine, le renforcement de notre souveraineté stratégique européenne ou encore d’évoquer l’avenir et la réforme de l’Union européenne.

A la fin du mois de mai, le Président de la République aura l’honneur d’être reçu par le Président STEINMEIR pour une visite d’Etat.

Cette visite intervient à un moment charnière de notre relation bilatérale, 60 ans après la signature du Traité de l’Élysée, mais aussi à un moment clé pour l’Europe.

Il s’agira de la première visite d’Etat d’un Président français en Allemagne depuis 24 ans.

2024 sera également l’occasion de commémorer le 80ème anniversaire du débarquement et la Libération de la France.

Ces commémorations seront un moment fort. Je crois que le devoir de mémoire est un devoir pour comprendre et construire l’avenir.

Alors ces commémorations devront être l’occasion de rappeler le chemin parcouru jusqu’à la paix et à l’amitié durables entre la France et l’Allemagne.

La manière dont nous nous sommes relevés, la manière dont nous nous sommes reconstruits, la manière dont nous avons bâti un avenir partagé, sont, je crois, un exemple à montrer au monde.

Un exemple que nous tenons à mettre à l’honneur.

Enfin, je tiens à dire un dernier mot, et vous l’avez fait aussi, sur les perspectives sportives réjouissantes qui s’ouvrent devant nous.

Car pour nos deux pays, les prochains mois seront l’occasion de deux rendez-vous majeurs : l’Euro de Football en Allemagne puis les Jeux Olympiques et Paralympiques en France.

Accueillir des compétitions sportives d’envergure est toujours un défi. Je souhaite que l’Euro comme les Jeux Olympiques et Paralympiques soient l’occasion de montrer le meilleur de nos deux Nations, et de célébrer, ensemble, la jeunesse et les valeurs du sport.

Cher Olaf, merci encore pour cet échange et pour l’accueil que vous m’avez réservé.

L’amitié franco-allemande est précieuse. Comptez sur moi pour la faire vivre.

Je vous remercie.

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