Élisabeth BORNE
Je suis très heureuse de passer la
journée au Salon de l’agriculture avec le ministre de l’Agriculture Marc
FESNEAU. Ce salon, c'est chaque année l'occasion de mettre en lumière les
savoir-faire de nos agriculteurs. Et ces savoir-faire sont très divers, comme
on peut le voir ici. C'est aussi l'occasion d'écouter leurs préoccupations et
évidemment la question de la sécheresse très précoce que l'on connaît cette
année. La question aussi de l'interdiction de certaines molécules dans les prix
phytosanitaires. Peut-être ces sujets ont évidemment été au cœur de nos
échanges sur la question de la sécheresse avec le ministre de la Transition
écologique a réuni aujourd'hui des préfets. Moi, je… sur la base de leurs
remontées, j'activerai une cellule d'anticipation dès le mois de mars pour se
préparer au mieux aux prochains mois et en tenant compte effectivement de la
sécheresse des derniers mois, des nappes qui ne sont pas au niveau habituel. Et
puis, plus globalement, nous sommes en train de travailler et j'annoncerai là
encore dans le courant du mois de mars, un plan global sur l'eau autour de la
sobriété et puis, de l'accompagnement de chacun dans les changements de
pratiques. Donc ça, c'est sur ces enjeux de sécheresse. Et puis, je viens aussi
d'échanger avec les acteurs de la filière, que ce soit effectivement les
agriculteurs, les instituts de recherche, l'INRAE, sur la nouvelle façon avec
laquelle nous allons aborder la question des produits phytosanitaires. Il y a
eu beaucoup d'émotion suscitée par l'interdiction récente d'un certain nombre
de molécules. Il faut qu'on change d'approche, on anticipe mieux. On connaît
les molécules dont on attend le renouvellement dans les prochaines années. Sur
les produits les plus sensibles, il faut qu'on accélère la recherche. On
consacre davantage de moyens pour chercher des alternatives, à la fois des
alternatives chimiques, mais aussi accompagner des changements de pratiques. Et
donc, c'est cette nouvelle approche plus d'anticipation, plus d'innovation et
plus d'accompagnement que les ministres, le ministre de l'Agriculture, le
ministre de la Transition écologique et la ministre de la Recherche vont
travailler pour présenter notre nouvelle stratégie sur les phytosanitaires là
encore dans les prochains mois. Voilà.
Journaliste
Madame
la Première ministre, je voulais savoir si sur la question des engrais importés
chimiques, nous, on revient de Tunisie à Gabès, où la fabrication d'un engrais
provoque un scandale environnemental et sanitaire dans la Méditerranée. Ça fait
50 ans que ça dure. La France le sait. Pourquoi on n'arrête pas d'importer ces
engrais ?
Élisabeth BORNE
Alors,
vous savez que, à fortiori, avec la crise ukrainienne, l'augmentation du prix
des engrais, on veut accélérer pour utiliser moins d'engrais chimiques, pour
chercher des alternatives et c'est bien tout le sens aussi de l'action du
ministre dans ce domaine.
Journaliste
Est-ce
que vous allez annoncer des aides pour les agriculteurs qui utilisent des
produits (inaudible) ?
Élisabeth BORNE
Alors
bien évidemment, et c'est le cas notamment sur les néonicotinoïdes, vous savez
que tous les producteurs de betteraves peuvent être inquiets. C'est important
qu'ils ne se détournent pas de ces productions, y compris pour la filière aval.
Et le ministre a eu l'occasion d'annoncer que, bien évidemment, on
accompagnerait en cas de difficultés les producteurs de betteraves.