80ème anniversaire de l'Agence française de développement : intervention du Premier ministre

Ce contenu a été publié sous le gouvernement du Premier ministre, Jean Castex.

Publié 03/12/2021

Le Premier ministre Jean Castex est intervenu le 2 décembre 2021 au Muséum national d’Histoire naturelle à Paris, en clôture de la cérémonie des 80 ans de l’Agence française de développement. L'agence, qui met en œuvre la politique de la France en matière de développement et de solidarité internationale, est un pilier à part entière de la politique étrangère française.

Publié par gouvernementFR
Monsieur le président, cher Jean-Louis BOURLANGES, Mesdames et messieurs les parlementaires, Monsieur le maire, cher Jérôme COUMET, Madame la présidente, chère Laurence TUBIANA, Monsieur le directeur général, cher Rémy RIOUX, Mesdames et messieurs, Il y a 80 ans, la France n’était plus en France, mais elle était partout où la France libre se battait pour la reconquête de notre sol et de notre indépendance - partout où le général DE GAULLE avait compris que le lien de notre pays avec le reste du monde serait une aide indispensable à la libération. C’est la raison pour laquelle il créé, en 1941, la Caisse centrale de la France Libre, qui permettait à la France combattante de conserver une autonomie financière et sa capacité de gestion. À la Libération, des hommes comme Pierre MENDES-FRANCE prennent conscience de ce que la victoire devait aux économies d’outre-métropole. Dès les années 1950, cet outil a été utilisé pour accompagner les processus d’indépendances, notamment en Afrique, puis le développement de ces jeunes économies, et enfin, leur adaptation à la mondialisation. Notre pays avait pu compter sur ces économies extérieures à la France occupée pour se libérer. En retour, la France se montrait solidaire de ces jeunes Nations, qu’elle allait accompagner dans leur processus d’émancipation. La force de cette institution, c’est d’avoir toujours su s’adapter aux évolutions du monde, et d’avoir traversé le temps sans perdre de vue les raisons de son existence. Depuis 80 ans, vous avez ainsi aidé la France à faire vivre bien au-delà du territoire national, et même de sa zone d’influence, les principes universels qui se confondent aujourd’hui avec notre identité. Il n’est plus question, comme autrefois, d’assistance, mais bien de coopération. Nous n’agissons plus pour les autres, nous agissons ensemble. Face aux défis mondiaux, qu’il s’agisse du changement climatique, de l’égalité femmes hommes, de la lutte contre la pauvreté et les inégalités mondiales, l’AFD a toujours préféré le partage de valeurs communes à la dictée d’une vision unilatérale. De Mopti à Ménaka, du Tillabéry à Diffa, c’est cette alliance que vous faites vivre au quotidien, dans des conditions hélas de plus en plus difficiles. Dans un monde où la tentation impérialiste est si forte qu’elle menace partout le multilatéralisme, votre action est déterminante. Ce modèle d’aide au développement qui, grâce à vous, fait honneur à la France, est aujourd’hui concurrencé par d’autres. Je pense bien sûr à la montée en puissance, plus particulièrement en Afrique, de bailleurs bien moins scrupuleux dans leurs pratiques du crédit, en matière d’endettement en particulier, et moins soucieux de l’indépendance des pays partenaires. Ces « prêteurs sur gage » internationaux poursuivent une logique de rentabilité à court terme, souvent prédatrice, j’assume le mot, et donc contraire aux intérêts des pays qu’ils prétendent soutenir. Face à cette concurrence, il fallait donc repenser notre stratégie et réarmer notre dispositif. C’est la raison pour laquelle, dès 2017, le Président de la République a impulsé une revitalisation complète de notre politique de développement, dans sa philosophie, dans ses méthodes comme dans ses moyens. Un projet politique traduit par la loi de programmation du 4 août 2021 relative au développement solidaire et à la lutte contre les inégalités mondiales, défendue par le Ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, dont je salue l’engagement personnel et celui de ses équipes. Je tiens également à saluer l’engagement de Jean-Louis BOURLANGES, président de la Commission des Affaires étrangères, ainsi que d’Hervé BERVILLE, rapporteur de la loi. Cette loi a fait du développement un pilier à part entière de notre politique étrangère, d’une politique au service d’un modèle de développement français et européen, qui défend bien sûr nos valeurs et nos intérêts, mais avec l’ambition de construire de véritables partenariats, et de les installer dans la durée sur un pied d’égalité. Pour la France, et pour le Groupe AFD, la solidarité n’est pas une option économique, mais bien une obligation politique et morale. C’est en vérité la seule politique réaliste, au sens fort du terme. Tout simplement parce que notre monde est de plus en plus interdépendant. Dernière illustration majeure en date, la pandémie Covid 19 qu’on ne peut éradiquer durablement si les zones pauvres demeurent durablement infectées. Les migrations, qui sont le résultat de ces tensions économiques, sociales et politiques, sont également mondiales.

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