Thierry Laporte : « le portrait c'est une fraction de seconde qui nous échappe »

 

Photo de Thierry Laporte
Photographe professionnel depuis 2002, Thierry Laporte vit et exerce à Limoges. Il est natif de Bellac, en Haute-Vienne, un des trois départements avec la Corrèze et la Creuse composant autrefois le Limousin, aujourd’hui la Nouvelle-Aquitaine. Henri Cartier-Bresson, Raymond Depardon ou Robert Franck font partie de ses inspirateurs. Photographe de spectacles, reporter, il est aussi portraitiste. « Honnête et simple », c’est ainsi qu'il qualifie son approche de la photo. Car, pour lui, l'acte de photographier n'est pas de figer une scène mais de capter, dans la fraction de seconde qui l'immortalise, l'élément de vie ressenti. L’humain est au cœur de son travail.
 
C'est particulièrement vrai du portrait qu'il qualifie comme « une fraction de seconde qui nous échappe ». Ces portraits, des moments fugaces saisis alors que le modèle se confie. "C'est une  part d'intime dans un moment furtif que j'essaye de saisir en complicité quasi silencieuse avec le modèle ». Un travail en miroir, car « ce n'est ni moi ni les autres qui faisons le portrait, on le fait à deux », nous dépeint Thierry Laporte. Il n'est nul besoin de parler, ou si peu. « Chuchoter du regard pour qu'un je-ne-sais-quoi s'installe », pour inviter l'émotion à venir, et alors l'acceuillir.
 
Gouvernement.fr a donné carte blanche à Thierry Laporte pour nous livrer une série estivale de portraits. En sillonnant son Limousin natal, il a glané plusieurs portraits de Français ordinaires mais si exceptionnels par leur soif de vivre et d'entreprendre. L'utilisation de la lumière naturelle donne à chacun un éclairage authentique.  La pose est sans fioritures, une simplicité voulue pour que chacun délivre ce qu'il est. Mais cette fois-ci, l'archéologue de l'humain a désiré aller en-deçà de la surface du bromure : « ne pas me concentrer uniquement sur l'image de ces personnes, mais  fouiller les parcours et les métiers ».
 
Chacun a son histoire. Les parcours ne se ressemblent pas, certains sont atypiques quand d’autres le paraîtraient moins. Mais tous sont habités par une poésie intérieure. Noélie, Étienne, Marc, Anne-Odile, Aurélien, Jeanine, Abdou, Marijana, Audrey… Ils ou elles sont peintre, éleveur, sculpteur, violoniste, sportif, comédien, chercheur, ébéniste… Seize figures, Seize portraits révélés par Thierry Laporte, architecte de la lumière et capteur d’émotion, et cette fois-ci chineur de l'âme.
 
En faisant une image, on raconte inconsciemment une part de soi-même et « c'est un peu moi-même que je suis allé chercher chez les uns et chez les autres », confesse-t-il. C'est aussi un peu de nous-mêmes que nous retrouvons dans ces portraits à découvrir au fil de l'été, tous les jeudis et vendredis. Premier portrait, le jeudi 20 juillet.