30 novembre 2018

Santé : agir pour éradiquer le Sida d'ici à 2030

Agnès Buzyn a rappelé, le 22 novembre, l'ambition du Gouvernement d'en finir avec les épidémies d'infection sexuellement transmissible (IST) d'ici 2030.

 
La ministre des Solidarités et de la Santé était présente aux 23e Etats généraux des élus locaux contre le Sida, le 22 novembre 2018. A cette occasion, elle a rappelé l'objectif "ambitieux mais pas irréaliste" du Gouvernement, "d'éliminer les épidémies d'IST et éradiquer l'épidémie du Sida d'ici 2030." Pour y arriver, l'accent sera mis sur la prévention.

Le dépistage, Un enjeu primordial de santé sexuelle

Lors du Comité interministériel de la santé, le 26 mars 2018, le Premier ministre a rappelé l'objectif du Gouvernement : permettre à tous les Français de vivre en bonne santé quel que soit leur âge. Pour y arriver, l'ambition est de "transformer notre système de santé pour passer du tout curatif à l'action préventive, en tenant compte des besoins spécifiques des Français, dans toute leur diversité", a déclaré  Agnès Buzyn.

En termes de santé sexuelle, la prévention doit être approfondie pour donner des résultats plus satisfaisants. Aujourd'hui, plus de 40% des personnes atteintes du virus de l’immunodéficience humaine (VIH) découvrent l'infection à un stade tardif. Près de 25 000 Français ignoreraient leur séroposivité, selon des données de 2013. Le dépistage tient un rôle primordial pour enrayer l'épidémie "cachée" du VIH. L'objectif est de faire en sorte que "90% des personnes vivant avec le VIH connaissent leur statut VIH, que 90% des personnes qui connaissent leur séropositivité au VIH aient accès aux traitements, et que 90% des personnes sous traitement aient une charge virale indétectable d’ici 2020." Dans ce sens, des recommandations de stratégies de dépistage ont été mises à jour par la Haute Autorité de santé.

Des populations sont particulièrement touchées par le Sida. C'est le cas des homosexuels masculins et des hétérosexuels nés à l'étranger qui représentent respectivement 44% et 39% des découvertes de VIH en 2016. Ainsi, pour éradiquer l'ensemble des IST, "il est indispensable de coupler une approche de prévention de la population générale, à une approche ciblée vers les populations les plus vulnérables et les plus exposées au risque d'infection."

Dans le cadre du Plan priorité prévention, le Gouvernement organisera en région, dès 2019, des campagnes spécifiques de dépistage du VIH et des autres IST.

La prévention des ist : Des préservatifs gratuits, un parcours en santé sexuelle...

La ministre des Solidarités et de la Santé l'a annoncé le 27 novembre et c'est une première : une marque de préservatif sera remboursée, dès le 10 décembre. Les médecins et les sages-femmes pourront prescrire ces moyens de contraception et de protection aux femmes comme aux hommes. Délivrés en boîtes de 6, 12 ou 24 sur présentation d'une prescription, ces préservatifs masculins seront délivrés en pharmacie et remboursés par l'Assurance maladie. Cette nouvelle étape en faveur de la prévention permettra de renforcer la lutte contre les maladies sexuellement transmissibles.

Mais la ministre a insisté sur le fait que "ce n'est pas seulement la gratuité des préservatifs qui est en jeu mais bien la construction d'un parcours en santé sexuelle du jeune avec un espace d'échanges, un espace sûr et confidentiel". Ce parcours sera expérimenté, avant une éventuelle généralisation en cas de succès, dans trois régions : l'Ile-de-France, la Nouvelle-Aquitaine et la Guyane. L'expérimentation durera 3 ans, "avec des professionnels au contact des jeunes, qui pourront échanger, sensibiliser, informer et délivrer des préservatifs sur présentation d'une carte offrant un accès gratuit", a précisé Agnès Buzyn.

Début 2019, le ministère des Solidarités et de la Santé lancera également un appel à projets pour expérimenter les centres de santé communautaires. Déjà effectifs à San Francisco ou à Londres, ils ont permis des progrès notables dans la diminution de l'incidence du VIH. 

La ministre a également affirmé son soutien à la "prophylaxie pré-exposition au VIH", aussi appelée PrEP. Ce médicament prévient l'infection par VIH. La France a été le premier pays européen à autoriser le PrEP et à le prendre en charge à 100%. "Nous devons poursuivre nos efforts pour que les personnes à hauts risques d'acquisition du VIH puissent en bénéficier".

L'action de la France à l'international

"A l'international, l'engagement de la France dans la lutte contre le Sida est historique" - Agnès Buzyn

Avec 4,2 milliards d'euros depuis 2002, la France est le second contributeur au Fonds mondial de lutte contre le Sida, la tuberculose et le paludisme. Ce Fonds permet à 11 millions de personnes d'accéder à des traitements contre le VIH dans le monde. Par ailleurs, la Conférence de reconstitution des ressources de cet organisme aura lieu en France en 2019.

La France est également le premier contributeur à Unitaid avec plus d'1,5 milliard d'investissement.