20 août 1866 - Infographie

Création du certificat d'études primaires, premier emblème de l'école de la République

    Diplôme du certificat d'études primaires de l'Académie de Paris, département de Loire-et-Cher Loir-et-Cher - voir en plus grand
    Depuis sa création en 1866, le certificat d’études primaires – le « certif » –  s’est imposé progressivement dans la mémoire des Français comme un efficace passeport vers l’emploi et l’ascension sociale.

    Emblématique de l’école de la République

    Il fait sa première apparition sous le Second Empire, le 20 août 1866, dans une circulaire rédigée par Victor Duruy, ministre de l’Instruction publique. Celui-ci « recommande » aux inspecteurs d’académie d’organiser un certificat  d’études primaires (CEP) destiné « aux élèves qui auraient subi avec succès un examen portant au moins sur l’enseignement obligatoire », c’est-à-dire la lecture, l’écriture, l’orthographe, le calcul et le système métrique.

    Préoccupé par l’analphabétisme, Victor Duruy oblige alors toute commune de plus de 500 habitants à créer une école de filles. Mais il ne parvient pas à convaincre Napoléon III de rendre l’instruction publique et le certificat d’études primaires, qu’il vient de créer, obligatoires. Laissé à la libre appréciation des conseils généraux, le certificat d’études doit affronter la concurrence d’un autre mode d’évaluation, celui des concours cantonaux qui n’opposent entre eux que les meilleurs élèves de chaque école.

    Un diplôme unanimement reconnu

    Le 16 juin 1880, sous la IIIe République, un arrêté sur l’examen du certificat d’études est finalement fixé par Jules Ferry, suivi le 28 mars 1882 par la loi sur l’enseignement primaire obligatoire : le certificat d’études primaires « décerné après un examen public, auquel pourront se présenter les enfants dès l’âge de onze ans » est institué (article 6). Il s’agit d’encourager l’assiduité à l’école et de normaliser les conditions d’acquisition du diplôme de manière qu’il devienne « recherché et obtenu par tout élève qui aura fait de sept à quatorze ans des études primaires régulières et complètes ».
     
    Offrant un bagage intellectuel unanimement reconnu, la préparation à l’examen est confiée aux instituteurs – ces nouveaux « hussards noirs de la République » –, avec la mission civique d’instruire les écoliers en leur enseignant, non seulement la lecture, l’écriture, l’analyse grammaticale et logique, l’arithmétique et le système métrique, les sciences et les leçons de choses, mais aussi le chant et les fables de La Fontaine, la morale et la patrie, l’histoire et la géographie.

    5 000 reçus en 1870, 180 000 vingt ans plus tard

    La France décerne environ 20 millions de certificats d’études jusqu’au milieu des années 1960. Puis les réformes du début de la Ve République conduisent peu à peu tous les élèves du primaire vers le secondaire. La France passe du « certif » pour tous au baccalauréat pour tous. En 1971, le CEP est réservé aux adultes. En 1989, après 123 ans d’existence, il est aboli.

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