La France, 1er État à reconnaître la traite et l'esclavage « crime contre l'humanité »
Le 22 décembre 1998, Christiane Taubira, députée de la Guyane, dépose à la présidence de l’Assemblée nationale une proposition de loi « tendant à la reconnaissance de la traite et de l’esclavage en tant que crime contre l’humanité ».
L’exposé des motifs de la loi est percutant : « Il n'existe pas de comptabilité qui mesure l'horreur de la traite négrière et l'abomination de l'esclavage. […] Pas de statistiques, pas de preuves, pas de préjudice, pas de réparations. Les non-dits de l’épouvante qui accompagna la déportation la plus massive de l’histoire des hommes sommeillèrent, un siècle et demi durant, sous la plus pesante chape de silence. […] La France […] redonnera éclat et grandeur à son prestige aux yeux du monde en s’inclinant la première devant la mémoire des victimes de ce crime orphelin. »
Le 10 mai 2001, le Sénat adopte en deuxième lecture, et à l’unanimité, la loi Taubira, promulguée le 21 mai suivant. La France est le premier État à déclarer la traite et l’esclavage « crime contre l’humanité ».
En 2006, le président de la République, Jacques Chirac, instaure une Journée nationale des mémoires de la traite négrière, de l’esclavage et de leurs abolitions, désormais commémorée chaque année le 10 mai, date anniversaire du vote de la loi par le Sénat, le 10 mai 2001.
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