Aristide Briand reçoit le prix Nobel de la Paix avec son homologue allemand, Gustav Stresemann

Figure importante de la IIIe République, Aristide Briand (1862-1932) a été onze fois président du Conseil et vingt-cinq fois ministre. À la tête du Quai d’Orsay pendant près de sept ans, de 1925 à 1932, son nom reste principalement associéà son action dans la politique étrangère de la France et à son action en faveur de la paix, dans les années 1920-1930.
Ardent défenseur des idées d’arbitrage international, de sécurité collective et de désarmement, il est l’artisan des fameux Accords de Locarno conclus entre l’Allemagne, la Belgique, la France, la Grande-Bretagne, l'Italie, la Pologne, et la Tchécoslovaquie, le 16 octobre 1925. Grande tentative de rapprochement entre la France et l’Allemagne, ces Accords établissent notamment la démilitarisation de la Rhénanie par la France mais le maintien du statu quo en ce qui concerne la frontière franco-allemande (la France garde l’Alsace-Lorraine). En signe de distinction pour leur politique d’entente, Aristide Briand et Gustav Stresemann, ministre allemand des Affaires étrangères, reçoivent alors le prix Nobel de la Paix, le 10 décembre 1926.
« Pèlerin de la paix », Aristide Briand bénéficie d’une popularité immense. Le 27 août 1928, il est l’instigateur d’un autre pacte, le pacte Briand-Kellogg, qui met « la guerre hors-la-loi », et auquel une soixantaine de nations souscrivent. Enfin, le 5 septembre 1929, il propose à la Société des Nations le premier projet d’ « États unis d’Europe », repris dans le mémorandum Briand de 1930.