Adoption de l’élection du président de la République au suffrage universel direct
Avec 82 % de « Oui », le référendum sur l’élection du président de la République au suffrage universel direct est approuvé par les Français, le 28 septembre 1962.
La continuité, la fermeté, l'efficacité
Deux jours plus tôt, le 26 septembre, le général de Gaulle les a exhortés à voter « Oui » dans une allocution radiotélévisée (dont on peut découvrir ici l’esquisse manuscrite, annotée de sa main) : « Françaises, Français ! Après-demain, en toute clarté et en toute sérénité, vous allez par votre vote engager le sort du pays. La question, qu’en ma qualité de président de la République et m’appuyant sur la Constitution, je pose aux citoyens français, est aussi nette et simple que possible : "Voulez-vous, dorénavant, élire vous-mêmes votre Président au suffrage universel ?” La raison de cette proposition, c’est qu’à l’époque moderne, il faut une tête à un grand État […] la continuité, la fermeté, l’efficacité, instaurées au sommet de l’État, sont les conditions nécessaires de la rénovation que nous avons commencée […]. »
La voie la plus démocratique : la voie du référendum
C’est le 20 septembre précédent, un peu moins d’un mois après l’attentat du Petit-Clamart auquel il a miraculeusement échappé, que le général de Gaulle l’annonce aux Français : « le président de la République sera dorénavant élu au suffrage universel », et cette décision sera prise par la voie « la plus démocratique, la voie du référendum ».
La victoire du « Oui »
Cette annonce, perçue comme un renforcement du pouvoir présidentiel, suscite immédiatement un tollé dans la classe politique. Une motion de censure est déposée et votée à l’Assemblée nationale, le 5 septembre 1962, à l'origine de la démission du gouvernement Pompidou. Le général de Gaulle dissout alors l’Assemblée, le 10 septembre 1962, comme la Constitution lui en donne le droit.
La victoire du « Oui » au référendum du 28 septembre 1962 est ensuite renforcée par le résultat des élections législatives anticipées des 23 et 30 novembre suivants, où la formation gaulliste rassemble plus de 40 % des suffrages au second tour et obtient avec ses alliés la majorité absolue des sièges.
5 et 9 décembre 1965 : Première élection présidentielle au suffrage universel
À l’élection présidentielle des 5 et 19 décembre 1965, trois ans plus tard, l’élection présidentielle au suffrage universel sera mise en pratique pour la première fois. Après son premier mandat de sept ans et avoir hésité à se représenter, le général de Gaulle sera réélu face à François Mitterrand, avec 54,8 % des voix.