Lutte contre l’artificialisation des sols : intervention du Premier ministre depuis Amiens

Ce contenu a été publié sous le gouvernement du Premier ministre, Jean Castex.

Publié 08/01/2022

Publié par gouvernementFR
(...) chère Barbara de m’avoir invité ce matin, une nouvelle fois, je suis déjà venu dans ce beau département de la Somme. Je veux commencer par saluer les élus, Mesdames et Messieurs les Parlementaires, Madame la maire, Mesdames et Messieurs les maires et présidents de communauté de commune. Merci Madame la préfète d’avoir préparé cette réunion, à tous les acteurs engagés du territoire, Mesdames et Messieurs, je suis heureux de vous saluer. C’est un déplacement outre qui me conduit à vous parler un peu d’autre chose que de la Covid qui, ai-je besoin de vous le rappeler, est toujours là. Mais la mobilisation face à cette crise sanitaire, évidemment, ne doit jamais nous faire perdre de vue qu'il y a d’autres enjeux qui sont toujours là, qui peuvent présenter aussi une urgence aussi importante et qu’évidemment, nous ne délaissons pas. Et en fait, les sujets dont nous traitons ce matin, ici dans la Somme comme ailleurs, et je vous remercie, je vais y revenir, des témoignages que j’ai entendus, c’est un sujet essentiel. Si j’osais, je le résumerais de la manière suivante avec mes mots : comment on peut arriver, c’est un grand défi, à concilier l’urgence climatique et tout ce que cela implique de façon concrète et déterminée. Je veux y revenir, en l’espèce, ça s’appelle la lutte contre l’artificialisation des sols ; bon je ne suis pas sûr que ce soit une formule ici que tous les spécialistes comprennent parfaitement, nos concitoyens, je ne suis pas sûr que ce soit le terme le plus adapté. Bon, on va se le redire en d’autres termes. Donc comment aller de façon déterminée, concrète, mesurable, dans cette direction ? Et pour autant, oui il faut loger… on a parlé de logement, la population augmente, il faut loger les gens. Et même mieux, il y a de l’activité économique, il faut évidemment encourager l’activité économique, il faut permettre à des entreprises de s’installer, de se développer. Alors, est-ce que ces objectifs sont contradictoires ? Ils peuvent l’être entre eux. Donc tout le sel du politique au sens le plus noble du terme, c’est d’arriver à concilier ce qui pourrait apparaître comme des objectifs contradictoires. Et là encore, si je devais un peu résumer ce que nous essayons de faire, ce que le Gouvernement et le Parlement, essaient de mettre en place, ce que les élus des territoires essaient de décliner de façon évidemment différenciée, je dirais que la façon de surmonter cette contradiction apparente, on le voit ici, c'est de réinvestir l'existant finalement, c'est de ressusciter notre passé, notre histoire, pas la même évidemment, la nouvelle, ici alors c’est merveilleux, on ne pouvait pas… Alors je salue, j'en profite pour saluer Monsieur… où est-ce qu’il est Monsieur DESSEING [Ph] qui nous accueille chez lui, voilà, pardon, pour tout ce que vous faites, pour nous accueillir, mais pour tout ce que vous faites, ce site construira son histoire, etc., c'est formidable, enfin c'est tout à fait ça. Si j'osais, Barbara, il faut faire du recyclage à tous les étages. Bah oui, je le dis : des logements, des friches, il faut optimiser tout ça pour, c'est là que se trouve la solution. Bon, Messieurs les présidents de communautés de communes, vous vous êtes exprimés. J'ai déjà l'habitude de dire on est toujours plus crédible à parler de ce qu'on connaît et de cette (inaudible), je vous écoutais avec évidemment beaucoup d'attention, comme tous les autres intervenants. Il se trouve que j'ai été maire, président de PCI et que tout ça je l’ai… tout ce que vous dites et tout ce que j'indique, je l'ai vécu. D’accord ? Vous voyez une ville sainte, alors je le précise puisque je parlais de population dans des départements plutôt Sud, où il y a une pression démographique, d'ailleurs plutôt liée à des mouvements de population qu'à des taux de natalité locaux, si je puis dire, donc, il faut loger les gens, il faut aussi trouver de l'activité économique. La facilité, c'est d’artificialiser. Là, il faut quand même bien rappeler à tout le monde les données pour dire même, on a quand même, quand j'entends dire : « oh la la, la lutte contre l'artificialisation, je vais revenir sur la loi climat et résilience ; ah vous serez vraiment la vis, etc. » Non, là, les choses sont très claires : l'artificialisation dans notre pays, les élus le savent, progresse 4 fois plus vite que la population, 4 fois plus vite. Donc en mettant un coup d'arrêt, et il faut bien lire la loi, y compris dans les correctifs qu'on va lui apporter si le Parlement les vote dans la loi 3DS qui a passé le cap et du Sénat et de l'Assemblée nationale, et qui va entrer devant la Commission mixte paritaire en ce mois de janvier, c'est clair que c'est un tournant que nous prenons, un tournant raisonnable, mais un tournant déterminé. Ce n'est plus possible d'avoir cette progression de l'artificialisation des terres. Dans ma collectivité, c’est simple, c’est simple. Pendant des décennies, l’objectif des gens, c’était d’avoir, vous l’avez très bien dit Madame la directrice de (inaudible), un logement plutôt à la périphérie de la ville, les zones économiques, industrielles se faisaient à la périphérie de la ville, donc en mangeant. Et Dieu sait si je suis dans un département agricole et avec des espaces naturels en mangeant ces espaces. C’est comme ça que ça s’est passé pendant des décennies. Nous devons impérativement négocier. Alors, on a vu, donc des certifications des centre-villes forcément logement vacant qui se dégrade parfois, laissant la place à des marchands de sommeil. Quand j’en ai même dans une commune de 6 000 habitants. Bon donc là, il y a vraiment la place pour des politiques publiques volontaires, l’Etat fixe le cadre, l’Etat apporte des moyens, évidemment après, ce sont les acteurs locaux démocratiquement désignés qui s’en emparent et qui mettent en œuvre. Mais l’Etat, c’est ainsi en France, a un rôle pour rappeler ces exigences, cette volonté et ce chemin. Sauf que ce processus, nous devons l’accompagner parce qu'il a un coût et il n'y a pas simplement voilà bah, c’est… certes, c'est plus facile, mais c'est aussi moins coûteux de prendre un terrain agricole à la périphérie et puis, bon certes, il faut y amener des réseaux. Mais après, quand on voit là, vous avez vu ce qu'on a visité réhabiliter une friche industrielle de la nature de celle que nous avons parcourue ce matin. Chère Madame, vous l'avez dit : Moi, j'ai refusé qu'on fasse tout nouveau lotissement à la périphérie de ma commune, rien tout à l'intérieur, mais l'office HLM que j'ai sollicité pour la part des logements sociaux, tous les opérateurs. Ce n'est pas la même musique, y compris réglementaire. Il y a souvent l’ABF  par exemple, qui a son mot à dire, plus dans le centre-ville qu'à la périphérie, bah et je ne critique pas l’ABF, il fait son boulot, ce n'est pas mon sujet. Je veux dire que la somme des contraintes. Vous avez parlé des dents creuses sont plus fortes. Les coûts, enfin, rien ne le détermine à faire ce qu'il faut faire. Mais c'est très bien parce que c'est là que la volonté politique doit s'exprimer. On ne peut plus faire ce qu'on faisait avant, s'appelle « un changement d'habitudes ». Alors même je pense que nos concitoyens le comprennent parfaitement, je vous le dis, alors même que la crise sanitaire va, je suis obligé d'y revenir. On voit bien qu'elle produit des effets structurants en reconduisant des populations à revenir vers des territoires, des villes plus moyennes, des territoires plus ruraux, cette recherche d'équilibre, là il va falloir y répondre. On ne va pas leur dire : « Bah écoutez, on va vous installer comme au bon vieux temps, à la périphérie, dans des lotissements qu'on va faire en bouffant des terres agricoles ». Nous devons l'anticiper. Je le dis aussi aux élus qui sont là puisqu'à deux présidents d’EPCI, j'insiste sur l'outil PLUI. Là, ce n’est pas facile. Moi, j'ai été président d’une EPCI, il y avait 45 communes. Les maires voulaient garder leur compétence, j'ai connu ça, peut-être j'en ai même fait partie en son temps. On évolue. On a fait un PLUI, alors je vous le dis là devant vous, on a même, figurez-vous, ce n'est pas qu'on a, comme le prévoit la loi du Parlement proposée par Madame POMPILI dit : « Zéro artificialisation nette d'ici 2050, c'est-à-dire réduction de moitié du rythme d’artificialisation, on y est allé de façon raisonnable ». Moi j’ai fait un PLUI, je le dis où on a diminué, on a diminué le nombre de terres, on a rendu aux terres agricoles et environnementales, je ne vous dis pas 3 ans de travail, de discussions avec les maires. Pas chez moi, ici et là. On y est arrivé et on a même adopté notre PLUI, il y avait des maires de toutes tendances à l'unanimité pour que les choses évoluent. Donc effectivement, comment faire tout ça, mais on y réinvestit des friches, des zones qui étaient déjà constructibles, mais ça coûte plus cher, c'est vrai. Il faut aussi… j'ai bu du petit lait, je ne sais plus lesquels de vous deux, vous parlez de la SNCF ? Grande entreprise nationale que chacun en soit convaincu ici. Mais c'est vrai que ce sujet, Monsieur le directeur de l'établissement public foncier, je vais les réunir prochainement, j’ai envoyé une directive. J'ai dit : « Cher Emmanuelle WARGON que nous allions remobiliser encore plus fortement. Je ne suis pas le premier à le faire, mais je veux qu’on l’accentue qu’on accélère tout le foncier État et de ses grands opérateurs qui est disponible. Oui, il y a des améliorations, je ne vais pas vous raconter ici, pour reconquérir la périphérie de la gare de ma commune, ça a pris 5 ans, et je suis sûr que vous avez trouvé que c’est très rapide. Bon, et vous aurez raison. Enfin, et il y a de quoi parfois s’arracher les cheveux, je le dis. Donc, là aussi, il faut que nous ayons une volonté politique ferme, bon. Il y a donc cet outil du fonds friches. Barbara POMPILI l’a dit, l'un des outils, je l'ai déjà évoqué, c'est la loi qui doit clairement marquer le cap, le holà de façon négociée, accompagnée parce que si c'est trop violent, ça entraîne des réactions de rejet et le résultat est contraire à l'objectif recherché. Et c'est ça aussi une société démocratique. Mais enfin, un objectif qui est clair et des échéances marquées. Mais, il faut accompagner, il faut aider parce qu'on a dit recycler, réinvestir dans l'existant, renouer avec nos espaces et notre histoire, comme on le fait ici, bah, ça a un coût, il faut le dire, ça a un coût. Et donc, la puissance publique est aussi là. Je salue ici, on a vu un exemple extrêmement intéressant, on en a parlé avec les porteurs de projet, où c'est plutôt un projet privé finalement, d'intérêt général, pas toujours simple, je veux dire, il y a beaucoup de friches où le maître d'ouvrage est une collectivité publique pour lequel l'outil subventionnel, comme on dit, est très bien adapté. Ce n'est pas forcément le cas ici. Donc, nous devons, je l'ai dit aux deux ministres qui m'entourent, encore aller plus loin pour adapter nos modalités d'intervention et favoriser justement l'intervention de l'initiative privée. Nous sommes prêts pour l'intervention de l'initiative privée dans ce genre d'opérations, mais on a aussi besoin d'argent public. Donc, le Fonds Friches, ça, c'est le plan de relance. Dans le plan de relance, je le rappelle, un plan de relance de 100 milliards d'euros. Vous pouvez dire : Monsieur le Premier ministre, vous dépensez, mais ça fait un moment, qu’on a dit, d’ailleurs, je le dis toujours comme ça au passage, on nous dit : « Ah, vous dépensez beaucoup ». Malentendu ça déjà, bon, mais c'est quand même curieux parce que certains parfois les mêmes quand on a présenté le plan de relance, alors, c'était déjà en réalité en septembre 2020, il y a un petit moment. J’ai entendu dire : “vous êtes un peu mou du genou” à l'époque, vous voyez, on n’en faisait pas assez, maintenant que je le dépense, et je vais continuer à le dépenser, on dit : « Eh bah, vous dépensez beaucoup », je comprends plus. La vérité, c'est qu'il faut investir ces fonds friches qui font partie du plan de relance. Mais qu'est-ce que me disent tous les acteurs dans la Somme, comme ailleurs ? « C'est vachement utile, ça marche très bien ». Je vais vous donner quelques chiffres, ça marche très bien. Donc, il faut la France, la priorité, c'est l'investissement. Plan de relance 100 milliards, je le dis, je ne peux pas m'empêcher de le dire parce que c'est non seulement une conviction, mais une réalité quotidienne pour vous tous : La France vient de prendre la présidence du Conseil de l'Union européenne pour 6 mois. Je rappelle quand même que 100 milliards dont 40 venant de l'Europe, merci l'Europe. Et ce plan de relance, il se déploie, il y a un sous préfet à la relance, vous l'avez cité, et je le salue, madame la préfète, sous votre autorité avec vous tous, ça marche très bien, je le dis, ça marche très bien. Il y a des choses qui ne marchent pas, là ça marche très bien. Ce n'est pas par hasard si nous avons le premier taux de croissance de la zone euro. Ce n'est pas un hasard si on a fait baisser notre taux de chômage en dessous, il est encore trop élevé, bien entendu ; en dessous de ce qu'il était lorsque la crise sanitaire est survenue. Qu’on a un taux d'emploi, même notre problème vous vous rendez compte, j'imagine, dans la Somme comme ailleurs, c’est de pourvoir les emplois. Bon, on a fait un plan avec (inaudible), ce n'est pas le sujet du jour, mais j'en ai parfaitement conscience. Donc, oui, la priorité est à la relance et à l'investissement, mais pas n'importe comment. Autour de priorités politiques claires, alors là, il s'agit de favoriser la croissance économique, de favoriser l'habitat, mais pas au prix de l'artificialisation des terres, pas à n'importe quel prix, ça n'est plus possible. Et pourtant, cet objectif est atteignable. Donc, je disais : Il y a ce fonds friches, il a été lancé, vous le savez, dans le cadre du plan de relance. Alors, je vais reporter mes chiffres. On a fait, par appel à projets auquel vous répondez, quand les acteurs répondent, les élus répondent ; on a fait un premier appel à projets dans le cadre du plan de relance, 300 millions d'euros, c'est parti comme des petits pains. On avait visé juste si vous me passez cette formule, alors, je l’ai annoncé parce que ces dames sont assez, comment dire, insistantes. Vous voyez ce que je veux dire ? J’ai lancé une nouvelle phase du Fonds friches, c’était en juillet dernier, juillet 2021, première tranche : 300 millions, deuxième tranche : 350 millions. Alors, quand même, je voudrais vous donner les résultats partiels, ce n’est pas fini parce que toutes ces opérations prennent un peu de temps. Et quand je vous écoute les uns et les autres, je ne suis pas sûr que vous soyez complètement surpris si je vous disais qu’autant que les crédits, les subventions ou autres leviers financiers que ces dispositifs apportent, ce qui serait tout aussi utile pour les faire prospérer pour qu’il y en est encore plus, ce sont des simplifications réglementaires. Là, je pense qu’on pourrait y passer l’après-midi. On a fait des choses, le Parlement a voté dans 3DS. Vous savez quand je suis arrivé, ça s’appelait 3D : décentralisation, déconcentration, différenciation. Alors j’ai dit : non, non, mettez un quatrième. Alors, j'avais trouvé… Pardonnez-moi, c'était moche, on m’a retoqué, décomplexification. Ce n'est pas beau, je reconnais, mais c'est vrai, c’est pour faire un 4D. Donc, c’est devenu 3DS, « S » simplification. Et je pense qu'il faudra poursuivre sur ce chemin. Et quand je vous écoute, ce qui me renvoie à ce que j'ai vécu, il y a encore du boulot. Bon, mais les résultats, d'ores et déjà, c'est quand même, je le dis pour les acteurs du logement parce qu'on a un sujet de logement en France, il ne faut pas se le cacher. On a un vrai sujet de logement. Si on ne construit pas plus de logements, conséquence : c'est que les prix soit à l'achat, soit à la location augmentent. N'est-ce pas, Madame la ministre ? Bon, mais il est heureux de constater quand même que, vous voyez, ces opérations, je ne parle que des friches, des friches et des Fonds friches vont permettre la construction ou la réhabilitation de 100 000 logements sur les friches. Vous voyez, ce n'est pas quand même… Vous voyez ce que ça peut représenter à l'échelle de vos périmètres ou de vos territoires, ce n'est pas immense, 100 000 logements. Et s'agissant, et avec plus d'un tiers, je le précise, qui seront des logements sociaux, il faut revendiquer le logement social. Oh, mais j’ai été maire aussi: “ Monsieur le maire, encore vous faites du logement social ? Bah oui, mais regardez qui est éligible au logement social”. Le tout, c'est d'équilibrer, le tout, c'est ce que nous cherchons à faire, ce n'est pas de concentrer tout partout ce qu'on a trop fait là aussi. Le législateur a pris ses responsabilités sur proposition du Gouvernement, le logement. Mais sur l'activité économique dont plusieurs d'entre vous ont parlé, là aussi, on s'aperçoit qu’on a plus de 2 millions 500 000 mètres carrés de surface économique. C'est en tout cas les résultats du premier appel à projets qui ont pu être réhabilités pour créer de l'activité et donc de l'emploi. Donc, ces friches industrielles, ces friches et la réhabilitation grâce au fonds que nous déployons, grâce aux initiatives que vous prenez, elles créent du logement, elles créent de l'activité économique, elles refont vivre des parties de nos centres bourgs, de nos centres villes, sans, j'insiste, puisque c'est la finalité, sans toucher à des terres agricoles et à des espaces naturels. C'est ce qu'il faut faire partout, le plus possible et le plus vite possible. Et c'est possible parce que quand on le dit sur le plan des principes, quand on entre dans le détail et c'est pour ça qu'on tient à venir à votre rencontre, qu'on va sur le terrain, il y a encore des choses qui ne vont pas, évidemment, mais on démontre que c'est possible. Et que cela donne des résultats, des résultats visibles. Dans ces deux appels à projets que je viens de citer, il y a une partie des opérations qui sont soutenues par l’ADEME et je suis chargé aujourd'hui, ici, d'annoncer une partie des lauréats, des derniers lauréats. Il y a notamment donc la friche des anciennes manufactures Cosserat  que je viens de visiter et qui bénéficiera d'une aide à ce titre de 300 000 euros. 21 projets de la même nature sont ainsi lauréats pour un montant total d'aide prévisionnel de 18 millions d'euros. Alors, il y a toute la liste qui sera donnée aux journalistes et que je vais vous dispenser. Bon. En tout cas, ces opérations, sachez-le, vont permettre de traiter environ 77 hectares de friches partout en France et là aussi de générer plus de 85 000 mètres carrés pour du logement et 250 000 mètres carrés pour des surfaces économiques. Alors, compte tenu du succès de ces opérations, compte tenu que je vois que malheureusement l’Etat ne peut pas répondre à la multitude des projets qui se sont portés candidats aux deux appels à projet précédents que j’ai cités à l’instant, je vous annonce que toujours dans le cadre du plan de relance et par redéploiement, nous avons, j’ai décidé d’ouvrir un nouvel appel à projet au titre du fonds de friche. On va rajouter en l’espèce 100 millions d’euros. Je demande au ministre compétent que l’ouverture de la plateforme comme on a fait pour les fois précédentes sur lesquelles les candidatures seront reçues, cette ouverture soit effective le 15 février prochain pour embrayer le plus vite possible, ça ira vite parce qu’en réalité, nous allons reprendre des projets qui, compte tenu de l’enveloppe saturée, n’avaient pas pu aboutir lors des deux appels à projet précédents plus sans doute de nouvelles initiatives que j'appelle, que nous appelons avec les ministres ici présents de nouveau. Tout ça doit aussi, je le dis, aux directeurs de l'Epic [Ph] et je l'ai déjà évoqué, l'État doit montrer l'exemple et il faut que nous dégageons, je l'ai dit à Jean-Pierre FARANDOU puisque vous parliez de la SNCF, ce n'est pas le seul opérateur, mais c'est l'un des principaux, nous devons encore être plus exemplaires dans la mise à disposition de foncier pour faire ces opérations. J'insiste pour terminer, Mesdames et Messieurs, vous l'avez évoqué, on voit, je crois, j'espère avoir été très clair sur le cadre l'objectif, le chemin encore à parcourir mais dans ce cadre-là, je pense que nous devons viser aussi des opérations beaucoup plus qualitatives, même si nous n’artificialisons plus, même si nous reconquérons des friches, même si nous réhabilitons de l'habitat vacant, dégradé ou abandonné dans les centres villes, tout ça est indispensable, il ne faut plus le faire non plus avec les recettes de 1970 ou de 1980. On a lancé ce qu’on appelle le PIA, un appel à projets, comment il s'appelle « Réinventons la ville de demain ». On a mis d'ailleurs quelques sous, là aussi, pour susciter. Il y a beaucoup d'initiatives. Il faut faire ça de façon la plus décentralisée possible avec la participation la plus forte possible de nos concitoyens. Ils s'intéressent à tout ça beaucoup plus qu'à 30 ans ou 40 ans. Il faut les impliquer au maximum dans ces opérations. Il y a une dimension qualitative, une dimension d'insertion urbaine. Tous les élus le savent mais je m'adresse ici de permettre, au-delà d’eux, toutes ces dimensions, doivent absolument être intégrées. Ce que nous construisons, c'est aussi un nouveau modèle de développement à l'échelle de nos territoires. Je vous l'ai dit d'emblée dans mon propos, ce sont des sujets majeurs. Ce sont des sujets majeurs, ce sont des sujets extrêmement exemplaires. Nous devons tous évoluer comme dans toutes les affaires. C'est un choc culturel dans nos têtes. On croit, on utilise les recettes du passé parce que voilà elles ont marché, elles ont eu leur utilité. Mais les temps ne sont plus les mêmes et notre objectif, c'est d'ailleurs la première responsabilité de l'Etat, c'est de dire que oui, c'est possible. C'est tout à fait à notre portée et c'est pour ça que je le répète, je tiens à venir l'illustrer dans nos territoires si chers à bon cœur. Bien sûr, l'imagination est au pouvoir. Vous le savez faire, il faut un cadre. Il faut rappeler, c'est le rôle de la loi. Il y a des choses qui ne sont plus possibles, qui ne sont plus possibles, ça fait râler, ça fait  etc. C'est comme ça. Mais l'Etat, c'est aussi pour inciter, pour accompagner, pour aider ces évolutions, soit en simplifiant la réglementation, soit en dégageant des subventions, soit en investissant avec des leviers différenciés. C'est un objectif de société, un vrai projet politique. C'est un choix qu'on a fait. Il y a une dose de contrainte mais il y a surtout, surtout surtout, un fort accompagnement des acteurs locaux. Il nous faut changer nos habitudes, et il faut le faire dans le cadre d’une société démocratique. C’est tout notre objectif et c’est tout le sens de ce que je suis venu vous dire ce matin. M’adressant, pour finir, aux acteurs locaux, ici dans la Somme, à la rencontre desquels je suis venu ce matin comme je le fais inlassablement, en parcourant notre très beau pays, je veux, à la fois, pour ce que j’entends, pour ce que je vois, les féliciter pour leur implication parce que, bah oui, nous sommes une République, l’Etat a des responsabilité, mais nous sommes une République décentralisée. L’urbanisme est décentralisé, l’aménagement de l’espace est décentralisé. Même si, quelque part, la crise, j’y reviens pour finir, a rappelé que l’Etat a un rôle dans ce pays. Je pense que même s'il faut toujours favoriser les initiatives des libertés locales, tout mon passé y concourt, on est un pays qui a besoin de l'Etat. Et c'est cette alchimie entre Madame la préfète, l'Etat local et les élus locaux, les populations qu'il faut, je le disais tout à l'heure, impliquer, qui nous permettra, au cas par cas, de trouver des solutions. Et je disais tout à l'heure, il faut qu'on mette tout ça en relief. Je parlais tout à l'heure de qualitatif ; on parlait de logement : où les faire ? Comment les faire ? Dois-je oublier à ce stade, mes voisines me le reprocheraient, tout l'enjeu de leur isolation, de leur transformation thermique, de tout ce que nous faisons avec Ma Prime Rénov', tout ça doit converger. On a fait des contrats de relance et de transition écologique au plus près des territoires pour porter ces objectifs partagés. Ça aussi, c'est le dernier signal. Et comment pourrait-il en aller autrement dans une grande démocratie et dans notre belle République ? Nous devons inlassablement, dans le cadre de nos compétences respectives, travailler ensemble, afficher des objectifs partagés au service de nos concitoyens. Plus que jamais, c'est ce qu'ils attendent. C'est notre responsabilité collective. En tout cas, soyez assurés, Mesdames et Messieurs, que c'est la pleine responsabilité du Gouvernement, que nous sommes totalement et jusqu'au bout impliqués dans la réalisation de ces objectifs parce qu'ils sont tout simplement cardinaux pour l'avenir de notre pays et de notre planète. Je vous remercie.
L’artificialisation des sols augmente quatre fois plus vite que la population dans notre pays : face à cette menace pour notre environnement et sa biodiversité, le Gouvernement s’engage et agit. Depuis Amiens, le Premier ministre Jean Castex fait un point d’étape sur les travaux déjà entamés et nos objectifs pour l’avenir.

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