Conférence sur l’avenir de l’Europe à Toulouse : échanges avec Jean Castex

Ce contenu a été publié sous le gouvernement du Premier ministre, Jean Castex.

Publié 27/09/2021

L'Europe « a un devoir d'information, d'éducation, de partage qui est absolument considérable » et elle « doit être (...) le creuset de la démocratie, du respect et des droits » a déclaré le Premier ministre Jean Castex aux citoyens à l'issue d'une conférence sur l’avenir de l’Europe qui s'est tenue à Toulouse (Haute-Garonne) le 25 septembre 2021. Le chef du Gouvernement leur a également rappelé les prirotés que la France a définies pour sa prochaine présidence de l'Union européenne, comme la juste taxation et la régulation des grandes entreprises du numérique, la mise en place de l'Europe de la Défense ou l'établissement d'un SMIC européen.

Publié par gouvernementFR
Jean CASTEX Je suis engagé depuis plusieurs mois dans un travail de préparation extrêmement intensif sur des sujets qui sont déjà, on succède à une présidence et une puis une autre viendra ensuite, donc il y a des sujets qui sont comme on dit dans les tuyaux mais il y a des priorités que nous voulons porter au sein de l’Union européenne à la faveur de cette présidence. Donc nous les préparons, je vois des commissaires européens, on agit diplomatiquement vis-à-vis des autres Etats membres pour qu’ils puissent le moment venu épouser les causes défendues par la France ou en tout cas nous aider à les défendre. En fait, l’enjeu est simple : vous avez devant vous un Gouvernement, un chef du Gouvernement qui croit en l’Europe — je le dis d’emblée — qui croit que l’avenir, une partie de l’avenir de la France et de son peuple passe par l’Europe, et du président, qui constate évidemment que cela ne va pas de soi, que l’Europe est parfois mal comprise, l’Europe est critiquée et donc il est absolument indispensable pour relier les deux chosesde réconcilier en tout cas pour celles et ceux de nos concitoyens pour qui ce n’est pas évident de réconcilier l'idée européenne avec la vie de nos concitoyens et l'intérêt de notre pays. Donc, cette démarche s'inscrit dans cet objectif à la fois pour expliquer, mieux comprendre, pour aussi, pour nous, qualifier encore un peu mieux les obstacles qu'il y a, les incompréhensions qui se font jour, les attentes. Donc, je l'ai dit, c'est une démarche innovante. Je pense que vous avez expliqué qu'elle se déroule partout, qu'ensuite elles seront synthétisées pour être utiles. L'idée, c'est qu’on n'est pas simplement dans une démarche de témoignage, mais notre objectif, c'est d'en tirer les conséquences les plus concrètes et les plus opérationnelles possibles. Voilà, c’est l’attente ce qui est la nôtre face à cet objectif majeur et cet enjeu essentiel pour la France. Animateur Merci monsieur le Premier ministre, nous avons six thèmes qui sont ressortis des discussions pendant ces deux premières journées et nous allons commencer par un thème qui est “Une Europe voulue comme une Europe des valeurs, une Europe plus humaine et une Europe plus citoyenne.” C'est Lucie, Laurent et Anne qui vont prendre le micro et vous indiquer quels sont les souhaits qui émergent et pourquoi ces souhaits sont importants pour les citoyens présents. Lucie Bonjour Monsieur le Premier ministre. Lucie, je suis professeure des écoles à Perpignan. Donc, l'une de nos premières émergences de nos discussions a été le souhait d'une Europe plus engagée et porteuse de valeurs, à l'intérieur comme à l'extérieur de nos frontières, avec en premier l'éventualité d'une création d'une politique commune autour des droits civiques, notamment l'égalité homme-femme, le droit des femmes, le droit des enfants, le droit à la dignité humaine, au logement, à la protection et à l'accès aux soins et le droit à la famille, quel que soit le modèle familial, que ce soit un couple mixte, des familles monoparentales ou des familles homosexuelles. Vraiment le souhait d'une création autour de valeurs d'une politique commune à l'Europe. Anne Bonjour Monsieur le Premier ministre. Je m'appelle Anne, je viens de Montpellier. Nous pensons que c'est une Europe des pays, mais surtout une Europe des hommes. Et nous voudrions aborder avec vous le thème de la migration puisque nous sommes actuellement confrontés à beaucoup de gens qui fuient leur pays, notamment les guerres au Moyen-Orient. Et là où nous nous interrogeons, c'est dans quelle mesure l'Europe est capable de leur fournir un asile. Dans quelle mesure l'Europe est capable de fournir à ces gens qui fuient leur pays non pas par choix, mais par obligation, l'éducation, les moyens, la dignité, effectivement, de pouvoir évoluer et certainement, je l'espère pour eux, de pouvoir avoir la possibilité de rentrer dans leur pays et de pouvoir y mener une vie paisible ? Dans quelles mesures l'Europe va-t-elle pouvoir donner les moyens à ces gens de créer leurs opportunités et d'éviter de sombrer dans la misère tel qu'on peut le voir dans les camps actuellement ? La misère qui peut parfois, malheureusement, entraîner l'obscurantisme. Nous aimerions maintenant que l'Europe puisse être un exemple à l'international sur ce sujet. Laurent Monsieur le Premier ministre, bonjour. Je m'appelle Laurent, j'habite Saint-Chinian dans l'Hérault. Nous, donc pour porter ces valeurs, on avait aussi trouvé qu'il était intéressant que l'Europe soit incarnée, car on a tous l'impression d'être dans une nébuleuse dirigée par on ne sait qui, qui prend des décisions, on ne sait comment. Donc il y a un flou qui nous semble important d'être dissipé, donc en ayant des gens connus et reconnus. Animateur Voilà une première réaction, Monsieur le Premier ministre sur cette Europe humaine, citoyenne, de valeurs ? Jean CASTEX Oui, alors si je puis me permettre, enfin ce que… je vais réagir à tout ça. Mais l'objectif, c'est que je vous entende, surtout, vous voyez, parce que c'est quand même l'intérêt majeur de la démarche, c'est que vous me détaillez au maximum quelles sont vos positions, vos inquiétudes, vos interrogations. Parce que si je me mets à répondre sur chacun du sujet, je peux vous parler trois quarts d'heure sans aucune difficulté. Et je ne suis pas certain, Monsieur l'animateur, que l'objectif qui est un objectif ascensionnel, si je puis dire, pas descendant, soit atteint. Bon, évidemment, en plus, ce n’est pas tout à fait des petits sujets. Le dernier, je commence par Laurent, ce sont des questions de la gouvernance de l'Europe, de l'incarnation de là… (sonnerie téléphone portable). Attendez, on va commencer par couper ça. Pardonnez-moi. Décidément,... Là. Le deuxième sujet, c'est celui d'Anne, évidemment, et il est majeur et extrêmement d'actualité. Et puis le tout premier, développé par Lucie, c'est le socle des droits. Et vous savez, vous n'êtes pas sans savoir que dans l'histoire de l'Europe, il y avait, il y a l'Union européenne et puis, il y a tout ce qu'on a fait autour de la Convention européenne des droits de l'homme, avec des cheminements un peu parallèles et qui ne se sont pas toujours rencontrés au plan institutionnel, ce qui ne facilite pas d'ailleurs la compréhension. Donc, si vous voulez, enfin tout ça, en particulier le deuxième sujet, ce que je vous dirais simplement, c'est que d'abord, l'Europe est sans doute aujourd'hui, vous le savez, le territoire de destination au titre de l'asile le plus important du monde. D’accord. Donc, vous avez sans doute raison de dire comment l'Europe peut faire mieux. Mais n'oubliez pas, vous qui êtes des citoyens européens, que par rapport à toutes ces poches de guerre, de pauvreté et donc d'accueil au titre des demandes d'asile et de refuge. C'est quand même l'Europe qui est sans doute la partie du monde aujourd'hui qui est la plus accueillante. Je me permets de faire ce rappel pour vous. On peut faire sans doute mieux. Mais l'Europe fait déjà beaucoup. Après, on a évidemment, et la France est particulièrement concernée, la nécessité qu'il y ait... et il y a des textes en cours de révision là-dessus, la nécessité pour l'Europe, donc, d'avoir une meilleure répartition au sein de son territoire, de tous ces… des populations qui viennent, des conditions d'accueil qui leur sont réservées, de la facilitation de leur retour dès que c’est possible dans leur pays d'origine et en particulier, vous le savez, de l'unification, il y a déjà des règlements de Dublin, enfin je ne sais pas si vous êtes rentré dans ce degré de précision, pas encore… Animateur C’est cet après-midi. Jean CASTEX Cet après-midi. Mais sur lesquelles, effectivement, nous voudrions, pendant la présidence française, avoir un certain nombre, un certain nombre d'avancées. Voilà, donc je m'en tiendrai là à ce stade pour, peut-être après, faire une synthèse globale. Mais encore une fois, ce qui m'intéresse c’est... j'ai compris les thèmes et les témoignages et les attentes des citoyens ici réunis. Animateur Donc, on va poursuivre Monsieur le Premier ministre et effectivement dans le processus, les citoyens auront la réponse à la question posée : quels changements ils souhaitent demain dimanche autour de midi. Donc on n'en est pas encore au bout du processus. On est à l'étape charnière et donc les propos qui sont là sont ceux qui permettent d'identifier les thématiques qui ressortent. C'est justement une problématique qui se greffe sur celle-là, sur comment l'Europe fonctionne. Il y a une deuxième thématique qui est celle qui porte sur la démocratie et la gouvernance à l'échelle européenne. Laurent a commencé à en parler et je vais demander à Léa, Théo et Delphine, qui sont où, de poursuivre sur les questions du fonctionnement démocratique et on passera ensuite aux questions sur l'éducation et donc je demanderai aux participants s'ils souhaitent compléter ce qui a été dit sur l'Europe des valeurs humaines citoyennes et le fonctionnement démocratique de le faire avant qu'on ne passe au sujet suivant. Théo. Théo Bonjour. Et donc, si vous voulez nous, ce qu'on a noté, par exemple, ce qu'avait dit Yves hier, c'est que 68 % des gens en Europe sont pour l'Union européenne et donc, c'est une statistique. Une petite phrase c’est que “Les statistiques, c'est comme les bikinis, ça montre tout sauf l'essentiel.” Et donc, effectivement, je pense que la plupart des gens sont pour l'idée européenne. Mais la manière dont l'Union européenne fonctionne aujourd'hui, je pense que la plupart des gens déjà ne la comprennent pas et ensuite comment dire, ne se sentent pas représentés. Donc il y a vraiment un problème de transparence. Et pour ça, nous, on pensait que ça passait par une meilleure diffusion de l'information, notamment, par exemple au niveau des lobbies.Il y a une transparence qui est faite mais il n’y a pas forcément une diffusion de l’information sur quel lobby a rencontré quoi, sur quel niveau, je veux dire quel argent a été mis sur la table, etc. Et donc nous on pensait vraiment qu’il y avait un travail sur ça, notamment par exemple par un journal ou aussi par une participation des citoyens sur une plateforme qui permette à chacun de s’intégrer dans un lobby. Les lobbies, il faut rappeler, ça peut être pas forcément que des intérêts commerciaux, ça peut être aussi des intérêts citoyens, etc. Donc voilà, ça c’était vraiment une des premières parties. Et ensuite, voilà, le problème des lobbies, chacun tire la couverture vers soi et il y en a qui finit par avoir froid aux pieds… Et ensuite, vraiment arriver à définir un objectif parce qu’on a l’impression que l’Europe elle s’est saisie d’une crise quand il y a la crise mais pas en amont en fait. Et donc vraiment arriver à avoir une feuille de route en fait, ce qui est un peu l’objectif peut-être de cette convention, mais vraiment avoir une feuille de route et pouvoir se dire “Voilà, on veut aller d’un point A à point B et dans 15 ans on veut être à cet endroit-là.” ​​Et vraiment, par rapport au déficit démocratique, une simplification de la manière dont fonctionne l'Union européenne. Donc ça rejoint aussi un peu l'information. Beaucoup de gens, je pense, ne comprennent pas le fonctionnement de l'Europe et c'est un peu un CASTEX chinois, un casse-tête chinois, et donc voilà pour beaucoup de gens, je pense que ça gagnerait vraiment à avoir plus de participation, plus de démocratie directe. Voilà, c'est… Delphine Bonjour, je m'appelle Delphine, je suis étudiante. Nous avons beaucoup parlé, enfin je pense qu'on s'est tous mis d'accord sur les notions de valeurs partagées qui sont quand même à l'origine de la construction de l'Union européenne, donc de droits humains, de démocratie, de paix, comme cela a été évoqué précédemment. Donc, nous, notre souhait par rapport à ça, ce serait que l'Europe parle d'une voix commune, d'éviter au maximum les dissonances et les cacophonies. Donc nous attendons que l'Europe puisse prendre davantage de votes à la majorité afin d'éviter des blocages, des dissensions et que ces valeurs que nous partageons soient entendues au maximum et qu'elles puissent être respectées par tous les États membres afin aussi d'avoir une voix crédible et audible à l'extérieur et au niveau international. Animateur Eléa ? Eléa souhaite prendre la parole ? Ah, pardon. Elaï, excusez-moi, erreur de lecture. Sur ce pôle “Démocratie, Valeurs”, est-ce que certains souhaitent ajouter quelque chose sur les souhaits ? Qui souhaite prendre la parole ? Et je vous demanderai chaque fois de vous présenter, dire d'où vous venez, et le micro fonctionne. Allez-y. Wilfried Wilfried de Perpignan. Bonjour Monsieur le Premier ministre. Juste rajouter un petit point sur la gouvernance. Le Parlement européen n'a pas l'initiative de proposition de loi, ce qui rend un petit peu donc l'Europe un petit peu opaque. Et puis cette Europe-là, on ne s'y intéresse pas parce que les débats qui sont au niveau du Parlement européen sont sur la proposition d'une Commission, donc la Commission européenne. Et je pense que si ce Parlement européen a force de proposition de loi et est représentative en parité de genre et en parité de classe socio-professionnelle, on s'intéresserait beaucoup plus à l'Europe et puis on irait dans une direction plus proche des souhaits des citoyens. Animateur Merci. Donc là on anticipe déjà sur la discussion de l'après-midi. Quelles sont les autres prises de position sur cette question démocratique, l'Europe qui parle d'une voix ? Personne d'autre ne souhaite prendre la parole ? Nous passons au sujet de l'éducation. On poursuit Monsieur le Premier ministre ou… Oui ? Donc sur l'éducation, c'est Bernard, Pauline et Youri qui vont s'exprimer et c'est un des sujets qui ressort fortement et qui est très poreux avec, si je peux dire, par rapport aux discussions de table, qui se branche à la fois sur les questions démocratiques, à la fois les questions environnementales également. Donc c'est un sujet assez vaste. Bernard Donc voilà, pour générer toutes ces valeurs — Bernard pardon, Bernard de Montpellier. Donc pour aboutir à toutes ces valeurs dont on parle depuis tout à l'heure, un moyen, c'est l'éducation évidemment. Alors nous, on a travaillé sur la forme plutôt que la structure de l'éducation. Et donc on a travaillé sur une éducation européenne harmonisée. Et donc la première chose, c'est de se comprendre. Pour se comprendre, on pourrait proposer un tronc commun de trois langues qui serait évidemment la langue natale, l'anglais et l'espagnol. Parce que, de notre point de vue, ce sont les trois langues nationales les plus répandues. Et ces trois langues devraient être maîtrisées, ce qui n'est pas forcément le cas aujourd'hui pour les trois langues. On parle anglais un petit peu, mais on ne maîtrise pas forcément les trois langues. Ça, c'est pour se connaître. Ensuite, il faut se comprendre et se respecter. Et donc pour se comprendre et se respecter, il faudra un tronc commun éducatif d'une part passant par l'apprentissage de l'histoire européenne et des pays européens. Et ça ce serait un apprentissage qui serait probablement fait au collège et au lycée sur les différentes années. Et ensuite, il faut aussi avoir des cours d'éducation civique et donc il faut définir des valeurs européennes. Donc ça va un peu dans le sens de ce qui a été dit. Donc il faut définir quelles sont les valeurs européennes. Et donc ça, c'est un préambule de la mise en place de tous ces dispositifs. Il faut déjà travailler sur quelles sont les valeurs européennes et quelles sont les valeurs qu'on veut propager à l'intérieur et à l'extérieur. Animateur Merci Bernard. Pauline. Pauline Oui, bonjour Monsieur le ministre. Pauline, je viens de Tarbes. Alors en éducation avec d'autres personnes dans le groupe, on a parlé de l'uniformité et de la reconnaissance des diplômes en Europe, partout en Europe, pour pouvoir faire appel à d'autres pays s'il y a une pénurie de personnel dans tel ou tel secteur d'activité. Ensuite, on a pensé qu’il était très important, ça rejoint ce qu'a dit Bernard tout à l'heure, de respecter et de tenir compte encore plus des recherches et des spécificités d'éducation et des méthodes d'éducation dans les autres pays de l'Europe. Et une troisième idée, je pense en tant que grand-mère, je peux vous assurer qu’Erasmus, qui ne s'occupe que des étudiants, devrait déjà être proposé dès le collège. Je suis sûr que, comment dire, maintenant, maintenant les jeunes sont adultes beaucoup plus jeunes, la majorité, pas tous, pas tous évidemment. Voilà. Ensuite, je voulais aussi parler des professeurs et des éducateurs qui souvent ne sont pas reconnus ou ne sont pas assez reconnus dans leurs idées de projet éducatif. Ils sont souvent obligés de suivre une ligne ministérielle et ne sont pas souvent reconnus ou accompagnés dans leurs idées en fonction... Intervenant non identifié (inaudible) Pauline Pardon ? Intervenant non identifié (inaudible) Pauline Oui, en France. Oui oui. Je pense que ça serait bien pour l'Europe parce qu'il y a beaucoup de professeurs et d'éducateurs qui pourraient, avec leur projet, faire connaître et donc aimer l'Europe aux enfants dont ils s'occupent. Youri Bonjour monsieur le ministre, je m'appelle Youri et je viens de Toulouse. Une chose qui est ressortie, c'est que dans un monde d'instantanéité, de grande diversité et de dynamisme, le monde d'aujourd'hui, justement l'enseignement manque de ce dynamisme. Donc un enseignement plus dynamique, plus diversifié et moins normé serait à envisager. Et surtout, l'idée d'une mutualisation de ce qui fonctionne en termes d'enseignement entre les pays européens. Parce que plusieurs personnes ont regretté le fait que des mesures qui sont mises en place, par exemple en Suède, et qui fonctionnent bien, ne soient pas ensuite reprises en France ou en Espagne. Autre chose, c’est que le fonctionnement de l'Europe, les spécificités de l'Union européenne et les tenants et aboutissants de celle-ci sont méconnus par les élèves. Et ces élèves, ensuite, deviennent rapidement des citoyens dans la vie active qui seront amenés à prendre des décisions. Donc une solution qui a été proposée pour essayer de renverser cette tendance, ce serait la mise en place le plus tôt possible, c'est-à-dire dès l'école primaire, d'une transmission des clés de compréhension de l'Europe. Parce que moi, je suis en classe préparatoire aux Écoles de commerce et dans notre programme, on a beaucoup de clés pour comprendre comment l’Europe fonctionne, quelles sont les institutions et le problème c’est que ces clés, elles sont très marginalisées Je crois qu'on est 15 000 ou 20 000 dans la filière et moi, dans ma génération, je n'ai pas l'impression que les autres jeunes sachent exactement de quoi il en retourne et et mesurent vraiment l'importance de l'Union européenne. Donc, une solution qui pourrait être envisagée, ce serait la création d'une application mobile qui serait claire, concise et qui permettrait un accès aisé aux informations par tous, par les jeunes, par les moins jeunes, afin d’essayer de diminuer en fait l'espèce de distance qui a l'air d'exister entre les citoyens et les institutions européennes. Dernière chose : quasi unanimement, les échanges internationaux comme Erasmus étaient perçus par les gens comme une bonne chose, donc peut-être un enrichissement de ces échanges. Et également, une personne disait que les échanges internationaux entre étudiants, c'était bien, mais que des échanges internationaux entre professionnels d'un pays à l'autre, ça pouvait également apporter beaucoup à l'échelle de l'Union européenne parce qu'on ne s'arrête pas d'apprendre une fois qu'on a quitté l'enseignement académique. Animateur Merci Youri, Bernard et Pauline. Est-ce que d'autres personnes, d'autres citoyens, citoyennes, souhaitent intervenir sur ce sujet de l'éducation ? D'autres tables ? Lever la main qu’on vous passe le micro. Oui, s'il te plaît. Est-ce qu’il y a une autre personne ? Maïté Bonjour Monsieur le Premier ministre. Je suis Maïté, j'ai travaillé 15 ans à l'IUFM de l'Académie de Versailles et je peux vous dire que tout ce qui a été dit par les collègues je viens de Montigny-le-Bretonneux, une commune qui a eu quand même le, qui a fait six villes jumelles en l'espace de peu de temps, qui a reçu le drapeau européen. Et donc, au niveau des écoles, il y avait tout le temps des informations au niveau des écoles et donc toutes les écoles de Montigny savaient exactement à quel moment on devait déposer des dossiers et tout ça. Et moi, si vous voulez, en tant que responsable Erasmus, à l’IUFM de Versailles, j'allais dans les sites IUFM pour présenter le programme. On travaillait avec 29 universités partenaires. J'ai assisté à des NetMeeting, j'ai même été à la Commission européenne à Bruxelles et donc je peux vous dire que… Moi, je peux vous dire de quoi on parle. Bon, quand j'entends ce qu'ils disent, moi, je suis un peu stupéfaite. Ça, ça dépend des communes, ça dépend… Donc je vais dire bravo à Montigny-le-Bretonneux parce que Jean CASTEX C’est-à-dire que Montigny-le-Bretonneux n'est pas l'Occitanie. Maïté Non, je sais bien, mais c'est… si vous voulez, c'est quand même… Animateur Ton expérience par rapport à ce qui est possible aujourd'hui avec des décalages. Maïté Ce qui est possible aujourd’hui c’est que dans les communes, c'est possible, ça dépend des mairies. Ça dépend de beaucoup de choses. Donc, voilà. Animateur Merci pour ce témoignage. Merci beaucoup. Sur l'éducation ? Une dernière intervention qui passera à l'écologie avec Mohamed, Stéphanie, Fanny ou Alain. Donc ici le micro devant, s'il vous plaît. Madame. Pour… Intervenant non identifié Non, c’est par rapport au programme Erasmus, moi, je trouve que c'est bien et c'est une des plus grandes réussites de l'Europe. Mais le problème, c'est que ça limite l'accès aux gens qui sont étudiants donc qui sont déjà, on va dire, favorisés dans un certain sens et qui sont déjà, en plus convaincus de l'idée européenne souvent, et ça ne touche pas facilement, une bonne moitié de la population qui n'a pas accès à des programmes comme ça. Et moi, je pense que plus qu'une question d'âge, c'est généralisé l'accès à des programmes d'échanges, que ce soit professionnel, éducatif, peu importe. Mais donner à tout le monde une chance de partir et de voir aussi les bons côtés de l'Europe. Animateur Merci. Donc, voilà pour le volet éducation. Encore une demande de prise de parole ici. Donc, c'est bien d'enlever votre masque et de rappeler qui vous êtes et d’où vous venez. Nicolas Nicolas, j'habite en Lozère. Moi, je pense… Alors on parle éducation, bien sûr, mais il y a quand même un mot qu'on n'a pas du tout prononcé, qui m'inquiète, c'est le mot culture. Et ce mot-là, je pense que si on veut une Europe des peuples parce qu'on a parlé de l'Europe des peuples, on a parlé de gouvernance, tout ça. Mais si on veut une Europe des peuples, il faut d'abord une Europe des cultures pour faire une Europe des cultures, il faut échanger culturellement. Alors, il y a plein de programmes qui existent. Mais moi, j'habite dans un territoire extrêmement rural. On est 78 000 habitants. Il y a très peu d'infrastructures culturelles et je trouve que c'est hyper dommage que les Lozériens n'aient pas accès, n'aient pas ce droit à la culture, alors à la culture française, à la culture en général. Mais la culture européenne, elle, n'est pas du tout diffusée. Et si on veut aujourd'hui essayer de partager, en tout cas de se comprendre entre pays et avoir des valeurs communes, il faut d'abord avoir une culture commune. Et ça, il y a un gros boulot, quoi. Animateur Et on a pu mettre le pied dedans hier, en pouvant contempler uneœuvre qui est exposée dans la pièce, La Chapelle, qui est juste à côté puisque dans le cadre du Printemps de septembre, il y a une pièce d'art contemporain qui vient d'Allemagne. Merci beaucoup pour cette intervention sur la culture. Je pense que là, on a bouclé les côtés éducation, culture. Oui, plus personne ne souhaite. Donc là, on voit ce qui se profile comme attente. Et maintenant, on peut passer au sujet suivant qui est l'écologie, l'agriculture, la protection des espèces, dont l'espèce humaine. Alors qui se lance ? Mohamed, Stéphanie, Fanny, Alain ? Vous êtes ? Fanny. Fanny Donc, bonjour moi c’est Fanny. Donc, pour recentrer, enfin faire une transition qui colle bien donc avec l'environnement, qui est donc notre sujet, faire vraiment l'éducation de l'environnement, c'est pour moi super important pour tout le monde si on veut continuer à vivre sur cette terre. Donc, recentrer l'humain dans l'environnement, faire des sorties nature pour tous les enfants et tout le public qui s'investissent, qui comprennent ce qui existe autour de nous, parce que les gens qui vivent en ville savent pas ce qu'ils ont autour d'eux forcément, créer des jardins dans les écoles, remettre du vert partout en fait et aller dans la nature, que ça soit accessible à toutes et à tous. Et du coup, je vais laisser la place à Stéphanie. Stéphanie Donc, moi, c'est Stéphanie et je suis de la région de Toulouse, à 40 km entre le Gers et la région toulousaine. Donc effectivement, l'écologie, c'est quand même, je pense, une large question vitale aujourd'hui et qui ne date pas seulement d'aujourd'hui, mais qui date d'il y a quand même à peu près 60 ans puisque les premières alertes remontent quand même à au moins 60 ans en arrière et qu'au final, il y a quand même pas grand-chose de fait. Du sucre en poudre sur un gâteau, c'est tout. Et moi, je crois qu'à l'heure actuelle, il serait quand même grand temps de limiter l'intervention des grands groupes financiers et entrepreneuriaux sur l'élaboration des lois parce qu'il n'y a pas que les entreprises qui comptent. Il faut aussi avoir une cohérence entre les normes environnementales qu'on nous impose Ecocert, Tecoci (PH), Ecoca (PH), AB, agriculture bio agriculture trucmuche, pour finalement derrière autoriser tout ce qu'il y a de pesticides, fongicides et engrais chimiques. Ça ne peut pas coller. En plus derrière tout ça, il faut vraiment agir sur une politique commune de protection parce que ce que je viens de citer là après, on le retrouve où ? On le retrouve à travers la protection de la faune et de la flore, parce que la manière dont on traite notre agriculture et qu'on utilise notre agriculture forcément, elle va impacter la faune, elle va impacter la flore, l'eau, l'air et la terre. Et donc, du coup, pour conclure, il serait aussi intéressant d'agir à développer une économie verte mais dans son ensemble en fait : réflexion, action, réaction et c'est-à-dire, en fait, faire du développement pour pouvoir en fait restructurer les emplois autour d'une économie verte et surtout les solutions, c'est-à-dire les traitements. Moi, je trouve inadmissible qu'avec le nombre d'années qu'on dit qu'il y a un 7e continent de plastique qui se crée et c'est les plastiques de tout le monde, ce n'est pas seulement des entreprises, c'est mes déchets, c'est celui du voisin, c'est inadmissible qu'on laisse pourrir ça, qu'on laisse pourrir nos océans, qu'on laisse une merde s'accumuler sur la terre et dans les eaux qu’on reboit derrière, en fait. Parce que là, il y a vraiment un problème. Tout est lié en fait économique, social, de santé. Il est grand temps d'agir parce qu'on se plaint systématiquement en France ou même ailleurs. On connaît plus la France qu'ailleurs. Taux de chômage 12 %. Où sont les emplois verts ? Où sont des solutions concrètes ? Promesses électorales demandées à M. MACRON, je le rappelle, c’était quand même l’interdiction des utilisations des pesticides. Il est revenu en arrière. Si, il est revenu en arrière, je suis désolée. Par exemple… Donc moi, il y a quand même un certain nombre de choses qui me posent problème à travers l’environnement, parce qu’en fait de l’environnement va découler une nouvelle économie et une nouvelle organisation que ce soit sociale et au niveau de nos relations européennes. Animateur Merci Stéphanie. Stéphanie Bien sûr qu’on est dans le cadre de l’européenne, je ne pense pas que ça soit nécessaire de le préciser, mais voilà. Voilà, il faut vraiment articuler quelque chose de nouveau avec l’environnement et je pense qu’en fait l’environnement c’est l’avenir. C’est l’avenir, mais pas que de l’Europe en fait, c’est l’avenir du monde en fait, et des enfants. Animateur Merci beaucoup Stéphanie. Mohamed. Mohamed Bonjour, Mohamed de Montpellier. Donc moi, avec mes collègues, mes concitoyennes, on a penché sur la question, enfin 2035, la question l'Europe verte. Alors on a synthétisé en fait, juste pour compléter un peu ce qui a été dit, nous, ce qu'on souhaiterait, c'est une Europe vertueuse, vertueuse à tous les échelons, de la production, de la recherche, des normes. Et donc une Europe propre et qui garantisse vraiment une vertu, un cycle vertueux à tous les échelons et à chaque point de décision. Ensuite, un point important aussi que je voudrais rajouter, c'est aujourd'hui comment rendre accessible aux citoyens la question écologique. Aujourd'hui, la question écologique, à mon sens, c'est un choix avant tout économique. On fait de l'écologie lorsque c'est économiquement rentable, lorsque c'est économiquement possible, mais surtout supprimer le côté économique de la question écologique, tout simplement. Et que chaque citoyen puisse en fait se réapproprier. Aujourd'hui, même les populations les moins favorisées n'ont pas accès à cette écologie-là. Aujourd'hui, on parle d'écologie lorsqu'on est engagé, lorsqu’on a la capacité de faire de l'écologie, alors que plein d'endroits en France ou même dans d'autres côtés, d'autres points, d'autres lieux en Europe, n'ont pas, ne prennent pas en compte cette considération de la question écologique. Donc il faudrait rendre accessible aux citoyens européens et qu'ils puissent s'approprier dans le choix des décisions la question écologique. Animateur Merci Mohamed. Est-ce que sur cette question de l'écologie, sur la question de l'environnement, quelqu'un souhaite s'exprimer pour compléter ? Anne, tu peux t’expliquer, tu peux ajouter pardon ? Très court. Quelqu’un d’autre souhaite réagir là-dessus ? Anne Monsieur le Premier ministre, moi je rejoins mes collègues sur tout ce qui a été dit. Maintenant, il y a besoin de cohérence entre les pays de l'Union européenne. Quand on voit le massacre des dauphins sur les îles Féroé, quand on voit les règles, les lois qui sont imposées sur le plastique, c'est vrai dans les pays tout est différent et c'est pas facile de faire le ménage chez soi. Mais il est temps de faire cet effort-là, s’il vous plaît. Animateur Merci et enfin... Ornella Oui, bonjour, Ornella, 27 ans, j'habite aussi à Toulouse. Sur une note un peu plus légère, moi, je voudrais dire qu'en Europe, effectivement, il y a des efforts qui sont faits au niveau écologique. J'ai eu la chance personnellement d'habiter dans trois pays différents en Europe. Il y a des différences énormes, mais il y a aussi des choses très positives qui se font. Comme le disait Fanny, il faut sensibiliser les enfants dès le plus jeune âge et j'ai habité en Belgique et je sais que cela a été fait. J'ai pu remarquer qu'en France, ça manquait un petit peu. Et justement, pour rejoindre un peu ce que disait Anne, peut-être prendre les meilleures choses qui ont été faites, alors niveau écologique mais aussi à d'autres niveaux, et pourquoi pas dupliquer en France les choses qui se font au niveau européen et qu’on sait qu’ils fonctionnent bien. Merci. Animateur Merci beaucoup. Quelqu'un d'autre ? Donc nous sommes… Oui, s'il te plaît. Doriane Doriane, je viens de Montpellier. Animateur Excusez-moi, Dorian, quand vous prenez la parole, c'est bien d'enlever votre masque. Dorian Désolé. Doriane, 31 ans, à Montpellier. Bonjour. Sur l'écologie, on a beaucoup parlé d'écologie, mais il y a aussi également la recherche. Il y a par exemple des start-up qui reconvertissent le plastique en carburant, donc en énergie fossile. Et je trouve que c'est une très, très bonne idée. Il faudrait peut-être généraliser ça ou peut-être regarder pour qu'on puisse supprimer nos déchets, trouver un autre moyen de supprimer nos déchets. Il y a eu des avancées qui sont super sympa. Je sais qu'en France, il y a une construction d'un site pour le stockage de déchets nucléaires et je trouve que c'est une très, très bonne initiative et je pense qu'il faudrait peut-être augmenter les moyens de la recherche dans ce domaine-là, allier peut-être aussi technologies et écologie peut-être avec la recherche. Animateur Merci Dorian. On en est à 34 minutes, donc on a encore le temps, Monsieur le Premier ministre. On peut passer... Il y a encore trois sujets à couvrir, comme ça vous avez un tableau complet de ce qui a émergé ce matin. Nous avons le sujet suivant. Justement, ça fait le lien avec ce que vient de dire Dorian sur la technologie et la recherche. Et c'est Étienne et Patrick qui vont — qui sont où ? — Étienne et Patrick qui vont en parler puisque c'est un des souhaits pour 2035 pour l'Europe. Et c'est ça qui se joue maintenant. Etienne Bonjour Monsieur le Premier ministre. Donc avec plusieurs autres conventionnels qui ont voulu travailler sur le sujet, nous, nous avons essayé de définir un peu quels pourraient être les contours d'une d'une Europe technologique au service de l'humain. Une Europe qu'on visualise dans un futur plus ou moins proche puisqu'on parle d'un horizon évidemment 2035, on peut imaginer pour dans plus longtemps aussi. Donc on a posé comme principe une Europe qui considérerait les technologies comme un patrimoine commun au service de l'humanité. Et partant du constat qu'il y a une iniquité d'accès à ces technologies au sein de l'Europe et dans chacune des pays qui constituent cette Europe, on aimerait bien que l'Europe rende ces technologies accessibles à tous, financièrement, en travaillant sur les réseaux, sur les prix des terminaux, économiquement donc ; en luttant contre l'illectronisme, qui est l'illettrisme du 21ème siècle ; et en ayant une maîtrise souveraine des technologies qui nous garantissent une indépendance vis-à-vis des autres, et notamment des blocs américain et chinois entre autres. Du coup, une fois que cette technologie était rendue accessible à tous, on pense qu'il faut qu'elle soit profitable à tous, dans la vie privée comme dans la vie professionnelle, en garantissant que ces technologies facilitent le travail, facilitent la vie de tout le monde et suppriment les travaux les plus pénibles dans notre société, et en organisant la redistribution équitable des gains de productivité liés au développement de ces technologies. Et enfin, on pense qu'il est important de veiller à ce que ces technologies ne mettent pas notre société dans une situation de dépendance vis-à-vis d'elle-même, qu'elles respectent l'environnement et la vie privée de tout un chacun. Patrick Bonjour Monsieur le Premier ministre, merci d'être ici parmi nous. Moi, c'est Patrick, j'habite la région toulousaine, dans le Tarn et Garonne précisément, et je suis originaire de Castres Mazamet. Donc merci pour votre déplacement d’hier, d'avoir soutenu ce projet, j'en profite, qui est important pour le Sud Tarn. En fait, c'est juste, je vais juste faire un résumé de ce que mon collègue vient de présenter. Nous, nous pensons que l'Europe doit se doter d'une véritable vision de développement des technologies de demain. Donc les technologies demain, pour nous, toutes les technologies liées à la décarbonation et à la protection de l'environnement, mais également les technologies liées à l'énergie, dont notamment le nucléaire, Dorian tu en parlais. On pense qu'il faut investir là-dedans. Et ensuite, des technologies numériques également. Donc pourquoi ? Pour une question de souveraineté, comme on l'a dit, vis-à-vis des autres grands blocs (Etats-Unis, Asie) et également, par exemple, des GAFAM qui, tous les jours, ont de plus en plus d'impact sur nos vies. Ça, c'est le premier point. Deuxième point, pour un développement économique qui soit profitable à tous les États européens et qui assure la prospérité de notre continent. Et enfin, troisième point, c'est pour les technologies de demain qui nous permettront d'apporter des solutions aux problèmes climatiques et de surtout pouvoir atteindre nos objectifs à 2050. Voilà et donc ça c'était pourquoi et le comment. On pense qu'il est important de continuer à soutenir des projets européens comme on l'a fait dans le passé avec par exemple Airbus, Galileo ou l'Agence spatiale européenne, et également permettre la collaboration de la recherche publique entre les différents pays européens pour travailler justement sur ces technologies de demain. Voilà. Animateur Merci Étienne et Patrick. Il n’y avait pas un petit sujet fiscal aussi sur les GAFA qu'on a évoqué, qu'on a rajouté après ? On peut prendre le micro s'il vous plaît ? Vas-y. Intervenant non identifié Par rapport aux GAFA. Du coup, se doter d'une vraie réforme fiscale qui permettrait de faire contribuer ces grands groupes au financement des projets justement de demain en termes de développement des technologies. Animateur Merci. Est-ce que sur cette question technologie et préparation de l'avenir, technologie, patrimoine communs, les grands projets industriels comme ceux qui ont été cités, quelqu'un souhaite ajouter quelque chose ? Non. Vous vous retrouvez bien dedans. Ça résume bien ce qui a été dit pour les tables. S'il te plaît, enlève ton masque, s'il te plaît. Intervenante non identifiée Je me suis trompée. Animateur Ce n'est pas grave une seconde. Anne, une seconde. Anne Je voudrais revenir sur les GAFA, comme l'a évoqué mon collègue. Moi, ma question de tout à l'heure, je l'ai soulevée lors des travaux de groupe, c'est : dans quelles mesures l'Europe, les pays d'Europe vont-ils réussir à taxer les GAFA ? Il faut prendre l'argent là où il est, à mon avis. Après, je n'ai pas la prétention de pouvoir vous dire comment faire. Mais c'est une question qui, je pense, mérite sujet. Et en plus, il faut prendre l'argent là où il est pour financer toutes ces belles mesures que vous allez nous mettre. Animateur Pour préparer 2035, il faut de l'argent. C’est ça. Merci Anne. Il nous reste deux sujets : le sujet social et santé, avec des questions fondamentales qui touchent aux droits, qui touchent à l'uniformisation européenne. Et c'est Valentin. Où est Valentin ? Valentin qui est derrière, qui va relayer ce sujet pour l'ensemble du groupe. Valentin Bonjour monsieur le Premier ministre. Donc on voudrait une harmonisation des politiques sociales et de santé avec comme but d'avoir une Europe renforcée, une Europe qui serait unie et qui serait globale. Pour ça, on pense qu'il faut une nécessaire information des citoyens, mais aussi des autres pays membres de l'Union européenne qui ont des politiques parfois très diverses. On a notamment relevé la cause de LGBT, de l'égalité homme-femme ou des droits du travail, oùu dans certains pays, notamment les pays de l'Est, ces formes de politiques sont totalement différentes, mais on ne veut pas convaincre et imposer notre vision. Mais on pense que pour ça, il faut expliquer toutes ces réformes. On veut aussi avoir une Europe qui serait unie, qui va pouvoir être forte et qui va pouvoir combattre, comme le disent certains de mes mes collègues, être en front face aux États-Unis, face à la Chine et pouvoir donc avoir vraiment une Europe unie et une Europe globale. Pour ça, il faudrait des politiques communes et non des disparités, comme on a pu le voir notamment récemment avec la crise du Covid où chaque pays faisait un peu comme bon lui semblait. On pense que ce serait intéressant d'avoir des politiques communes, des politiques globales au niveau du fonctionnement, par exemple, au niveau de la formation aussi. Voilà donc tout ça mènerait à une uniformité et aussi à une efficacité. On peut aussi tirer l'avantage des expériences, comme on l'a dit tout à l’heure. Si la France est forte dans un domaine, si l'Espagne est forte aussi dans un autre domaine, pourquoi pas tirer les expériences des autres pays ? Toujours dans cette optique d’être une Europe unie, une Europe forte. Voilà, merci. Animateur Merci Valentin. Est-ce que sur cette question sociale, l'Union sur les droits, quelqu'un souhaite compléter ce qu'a dit Valentin ? Non, vous vous retrouvez bien dedans. C'est ça que ça veut dire. Je vous rappelle que si vous n'êtes pas d'accord, c'est aussi le moment d'ajouter quelque chose. Il nous reste un dernier sujet. Tu souhaites ajouter quelque chose. Si le micro peut venir. Faisons... Ilai Je suis désolé, je parle beaucoup, Ilai de l'Hérault, toujours. Alors en fait, par rapport à ce que vous disiez. Moi, je trouve que ça rejoint par rapport aux GAFA, moi aussi, c'est qu'il y a le sujet de la taxation, mais il y a aussi quand même le sujet un peu de l'indépendance. Et aujourd'hui, dans tout ce qui est entreprise technologique, en fait, il y en a aucune qui est européenne et elles sont toutes américaines ou chinoises en fait. Peut-être une ou deux Russes. Et donc, il y a un vrai sujet d'indépendance de l'Europe en fait et de protection des données, etc. Il y a la RGPD, mais voilà alors, en Europe, on a la Haute Autorité pour la concurrence qui empêche la formation de monopoles. Mais malheureusement, en fait, sur des sujets comme ça, je ne suis pas pour la création de monopoles, mais sur des sujets comme ça, c'est vrai que d'avoir des entreprises européennes qui auraient vraiment une vraie puissance de feu, on va dire, ça nous permettrait d'exister parce qu'aujourd'hui l'Europe, au niveau technologique, en fait, c’est zéro. On a des bons chercheurs, mais ils partent aux États-Unis. Enfin bon, voilà. Animateur Merci donc on est... Vous vous rendez compte, Monsieur le Premier ministre, depuis hier midi, tout ce panel citoyen a travaillé l'équivalent de 650 heures et c'est la particularité d'un groupe comme celui-ci, c'est l'engagement dans le temps long, puisqu'on ne se contente pas de donner un avis en quelques minutes sur des questions aussi complexes, mais bien de rentrer dans la matière. Et il y a un dernier sujet qui est sorti hier quand on a commencé les travaux. Vous allez là, les post-it qui représentent les pires moments et les meilleurs moments. Et il y a un meilleur moment qui est indiqué, c'est un post-it bleu. C'est précisément ce qu'on vit maintenant, c'est-à-dire un citoyen dit “Un des meilleurs moments pour moi, pour l'Europe, c'est le fait qu'on soit là, qu'on soit là pour cette convention sur l'avenir de l'Europe.” Et ça a été mis aujourd'hui, en date d'aujourd'hui comme étant un des meilleurs moments pour cette personne. Je ne vais pas rentrer dans le bilan des pires et des meilleurs moments, mais c'est un post-it qui est là, qui est important et qui a suscité des questions qui s'adressent à vous directement, à vous, Monsieur le ministre, mais aussi aux élus et aux élus qui sont présents ici. C'est ce temps citoyen qui est investi, ce temps citoyen qui est investi bénévolement, qui représente des centaines d'heures, qui va donc vous produire des recommandations. Est-ce qu'on est sûr que ce temps sert à quelque chose ? Il y a eu plusieurs interrogations qui sont sorties là-dessus et je propose qu'ici, on n'a pas préparé. Il y a eu plusieurs personnes qui se sont exprimées hier, est-ce que ceux et celles qui se sont exprimés là-dessus veulent bien prendre la parole maintenant ? Comme ça, on aura bouclé et on aura bouclé avec l'utilité de ce qu'on est en train de faire ici. Donc, je voudrais qu'il y ait au moins quatre personnes qui s'expriment sur cette question. Ceux qui se sont exprimés hier. Et donc on a deux femmes qui se lèvent, aussi deux hommes peuvent également prendre la parole, ce sera… on respectera l'égalité des genres, qui est un des principes fondamentaux dans ces assemblées. Allons-y si le micro peut se rapprocher. Donc, on va commencer dans le fond et si vous pouviez faire court, mais… Intervenante non identifiée En plus, c'est mon post-it, c'est pour ça. Animateur Excellent ! Je ne le savais pas. Intervenante non identifiée Et non, j'ai trouvé ça vraiment, pour une fois, quelque chose de bien. Vraiment, parce qu'on est vraiment qu’on… Animateur Enlève ton masque. Intervenante non identifiée Pardon. On est vraiment complètement... Moi, je trouve qu'on est vraiment complètement à l'extérieur de toutes les décisions prises au niveau européen, même des fois, même au niveau national. Et je trouve que c'est pas bien parce qu'il y a vraiment de trop grosses questions qui touchent tout le monde aujourd'hui pour plus… Enfin, il ne faut plus que la population soit laissée pour compte. Et je trouve que là, l'Union européenne a fait quelque chose de vraiment extraordinaire, c'est de pouvoir… J’en pleure en fait. De pouvoir laisser la parole aux gens parce que je crois qu'en fait, il n'y a que comme ça qu'on pourra avancer en laissant la parole aux gens et arrêter toujours, je suis désolée pour vous, mais les politiques au devant de la scène parce que je ne suis pas sûre que vous soyez les mieux placés pour parler des problèmes du quotidien et de les faire remonter pour une politique commune. Voilà. Et je trouve qu'elle est vraiment bien en cela cette convention. Animateur Merci. Et c'est important que les émotions trouvent aussi leur place. La politique, c'est aussi dans le sens de la construction de la cité et la cité européenne, c'est aussi de l'espace pour les émotions. Merci. Dorian.. Dorian Rebonjour, Dorian. J'ai trouvé l'initiative très intéressante de laisser la parole aux citoyens. Pour tout vous avouer, au départ, j'étais un peu dubitatif et je me suis dit, je me suis posé pas mal de questions sur la légitimité de cette conférence parce que je me suis dit pourquoi on vient de me demander mon avis à moi. Je ne suis pas nécessairement expert sur l'Europe et puis en fait, en arrivant, en rencontrant les personnes et en échangeant pendant presqu’une journée sur ces sujets, eh bien je me sens à ma place parce que je me dis je suis peut-être pas expert dans certains domaines, mais l'échange et puis la confrontation peut-être d’idées sans pour autant dire que quelqu’un a raison ou quelqu’un a tort, mais l’émergence d’idées en fait elle permet, je trouve, de faire avancer les choses. Et je trouve ça absolument génial de laisser la parole aux personnes pour qu’elles puissent s’exprimer sur tel ou tel domaine sans pour autant s’avancer, se mettre en avant ou autres. Animateur Merci. Encore deux… Merci beaucoup, encore deux prises de parole. Mohamed et… Intervenante non identifiée (inaudible) Animateur Encore deux prises de parole là-dessus comme ça on aura fait le tour. Mais c’est le moment effectivement. Mohamed Bah déjà, moi je reviens aussi sur un peu le même, juste pour compléter, sur un peu le même constat qu’aujourd’hui, le citoyen, un peu... On se sent un peu éloigné de l’Europe, un peu loin parce qu’on le voit loin, on ne voit pas ce qu’il s’y passe, on a des retombées bien sûr, on peut parfois voir les résultats sur le terrain. Mais aujourd’hui c’est comment, voilà, l’idée c’est de rendre vraiment accessible aux citoyens, que le citoyen puisse se sentir intégré dans cette Europe-là. On parle d’intégration en France aujourd’hui, mais il faut savoir aussi que nous-mêmes Français on doit aussi se poser la question sur l’intégration au sein de l’Europe. Voilà donc c’est ce point qui nous tient à cœur et c’est un peu, c’est ce qui revient à tous les thèmes, dans tous les thèmes en fait qu’on abordés, c’est comment rendre accessible l’Europe aux citoyens français. Animateur Merci. Et enfin, sur… Intervenant non identifié Oui, juste une petite intervention. En fait, moi j'ai été surpris, en tout cas mes camarades on se demandait bien ce que c'était, on a pris ça peut-être pour un exercice à la fois intéressant. En écoutant tous les gens avec qui on est présent depuis une journée et demie bientôt, j'ai le sentiment qu'en fait tout ça, ça se résume par une idée qui est un projet fédéral. Or si on parle d'un projet fédéral à l'échelle de l'Union européenne, ça veut dire aussi qu'on parle de souveraineté. Et on voit bien comment ces questions-là vont être abordées aussi, je pense, dans l'élection présidentielle prochaine. Certains des candidats étaient vraiment contre la notion européenne, défendre l'idée de la souveraineté. On les connaît, on ne va pas les citer ici, ce n'est pas l'objet. Mais si on veut faire un projet fédéral, il faut accepter l'idée peut-être d'avoir une Europe commune, avec des lois communes. On en a parlé. En fait, ça rejoint tout : la recherche, l'éducation, la culture, l'environnement. Et si chacun des pays veut rentrer dans ce projet fédéral, il faut qu'il en accepte les règles et les chartes communes de vie. On ne peut pas faire autrement. Soit on passe à ce niveau-là et on accepte vraiment ça, et on perd notre souveraineté dans plein de domaines, mais il faudra l'accepter. Alors ici, il y a plein de gens qui sont convaincus. On est des pro-européens pour 90%, c'est un peu ce qu'on ressent. On est convaincu de l'Europe. Après, on en a plein dans nos environnements proches, familiaux, sur le territoire, des élus locaux qui ne sont pas du tout convaincus au quotidien parce qu'ils ne lisent pas l'Europe. Il faut avoir une culture commune comme j'ai dit tout à l'heure, mais aussi qu'au quotidien on explique aux gens ce que c'est que l'Europe, ce qu'elle nous apporte. Mais voilà, donc peut-être que 27, c'est trop. 27 pays, c'est peut-être de trop. Il faut peut-être dire voilà à ORBAN qu'il arrête ses conneries, peut-être qu'il faut lui dire. Mais très clairement alors je sais que c'est un peu ce qu'on fait, c'est un peu ce qu'on fait aujourd'hui. Je sais que la France intervient à Bruxelles et milite et essaye de museler ces gens-là. Mais en même temps, à un moment donné, il va falloir leur dire “Il y a une charte européenne, on est tous d'accord. Alors, soit on accepte la charte, on la met en œuvre.” Parce que sinon, tout ce que nos collègues vous ont dit là, c'est des rêves pieux. Donc il faut passer à la vitesse supérieure et avoir un vrai projet fédéral européen. Mais le vendre à nos concitoyens, c'est leur dire ce que ça peut être au quotidien. Animateur Merci. Il est 12h35 donc nous devons arrêter les prises de parole. Il y a encore deux demandes, une sur un sujet qui n'a pas été abordé, Monsieur le Premier ministre, et vraiment faites très rapidement pour qu'on puisse avoir une réaction du Premier ministre sur tout ce qui vient de se dire. Ce serait dommage de ne pas pouvoir l'entendre. Intervenant non identifié Bonjour Monsieur le Ministre. D'une question, elle se divise en deux. Il y en a une première, ça serait sur une armée vraiment européenne, la défense. On se sépare trop souvent. Et la deuxième, ça serait les jeunes dans l'agriculture européenne propre et verte. Animateur Merci. Et les deux dernières prises de parole… Intervenant non identifié Vu que nos campagnes se désertent complètement et qu’il y a un potentiel énorme en France, Europe, je pense qu'elle n'est pas assez développée et qu'on pourrait vraiment nous servir et ça serait utile pour tout le monde. Animateur Merci beaucoup. Monsieur le Premier ministre, vous avez entendu, je vois que vous regardez Anne pour les deux dernières prises de parole, vraiment en 15 secondes chacune s’il vous plaît parce qu'on souhaite vous entendre réagir. Intervenante non identifiée Monsieur le premier ministre, moi je tenais à vous remercier d'être là aujourd'hui, et j'espère honnêtement que tous nos travaux et les travaux qu'on aura l'occasion de vous présenter, malheureusement pas personnellement, mais nos travaux de groupe, j'espère qu'ils seront entendus et qu'il y aura des mesures concrètes qui seront mises en application, et pas d'ici 2035, avant. Intervenante non identifiée Bonjour. Moi, je voulais juste soulever une question quand on a abordée hier et qui est moins remontée là aujourd'hui, qui est assez centrale et qui est autour de la communication et qui, du coup, lie pas mal les sujets parce que sur chacun des sujets, moi j'ai vraiment l'impression depuis hier qu'il y a des sujets en fait sur lesquels il y a déjà des choses qui se font et on est pas tous informés. Alors l'information existe, c'est ce qu'on disait, sur le site de l'Europe, sur des choses comme ça, et où en tant que citoyen on n'a pas le systématisme d'aller les chercher. Et du coup, peut-être qu'une nécessité de la vulgarisation en fait de l'information et peut-être une information plus présente en fait dans le quotidien déjà apaiserait certaines des propositions en fait qu'on a fait sur cette conférence. Animateur Merci beaucoup. Ce sera le mot de la fin de votre part. Voilà, vous avez le panorama complet de ce qui est produit par ce panel citoyen, Monsieur le Premier ministre. Jean CASTEX De tout petites choses, de tout petits sujets... D'abord, merci aux uns et aux autres. Moi j'ai trouvé ça vraiment passionnant. Je voudrais d'abord dire peut-être un mot aux uns et aux autres autour de la méthode. L'un d'entre vous se reconnaîtra, il a employé “Je me demande ce que je fais là”, je crois que c’est vous, “je suis pas expert de l'Europe.” C'est pas ce qu'on vous demande honnêtement, on vous demande d'être vous-même. Ce qui est intéressant, c'est justement quand on est ce qu’on est, comment on perçoit le sujet européen, qu'est-ce qu'on en attend, et que ma voix compte autant ou mon témoignage que celle des autres ou de ceux qui, soi-disant, seraient experts. Des experts, je suis entouré d'experts ou qui se prétendent tels. Ce n'est pas l'objectif, justement, de cette conférence régionale sur l'avenir de l'Europe. Je me permets, cela a dû vous être dit, mais quand même de le répéter, la présidente de la Commission européenne a décidé de généraliser cette méthode à l'initiative de la France. C'est la France qui a souhaité que ce type de processus, conférence régionale associant des panels de citoyens, soit organisé. Je pense d'ailleurs, de vous à moi, que nous l'aurions dans la perspective de la présidence française de l'Union européenne organisée rien qu'en France, un peu dommage vu l'objet, si nous n'avions pas été suivis. Mais fort heureusement, ça a été le cas. Ce n'est pas pour autant, je le dis par rapport à ce que j'ai entendu, notamment de Fanny, que ça décrédibilise les autres. Votre serviteur, moi, je suis élu, j'étais maire élu par mes concitoyens. Donc je suis politique, a fortiori maintenant que je suis Premier ministre, je ne me sens pas plus ni supérieur ni plus légitime que vous, mais pas moins. J’ai été élu par le suffrage universel, par des gens qui m'ont témoigné leur confiance. Je n'ai rien volé. Ça ne donne pas de droits en plus, mais pas en moins. Donc voyez ce que je veux dire, je n'oppose pas. Si, justement, on a besoin d'aller découvrir d'autres formes de démocratie, vous le voyez, c'est parce que, hélas, je le dis, il y a beaucoup, les gens s'abstiennent d'aller voler, d'aller voter, c'est dommage. Il faut voter, il faut participer aux élections le plus possible, mais ça ne suffit pas pour recueillir le sentiment de nos concitoyens. Et ce n’est pas simplement le recueillir, ce qui est intéressant c'est que vous avez déjà discuté entre vous, venant d'horizons très différents. Vous avez rappelé la composition du panel. Déjà, vous vous êtes rencontrés et vous vous êtes mis à discuter, à essayer de formuler des propositions autour de ce sujet. Et ça c’est extrêmement précieux pour nous. Qu'est-ce que à la place qui est la mienne, je retiens de tout ce que j'ai entendu ce matin ? D'abord, il y a vraiment quelque chose qui est considérable, ça tombe bien, c’est la dernière intervention. C'est finalement la méconnaissance… l'Europe n'est pas connue. On ne sait pas ce qui se passe. C’est-à-dire que vous m'avez posé des questions sur les GAFA, sur les pesticides, etc. Des sujets très graves, où il se passe des choses, beaucoup de choses, beaucoup. Alors on peut les juger insuffisantes, mal orientées. C'est clair, mais ça ne se sait même pas. Et ça, ce n'est pas évidemment la faute des citoyens. C'est la faute des institutions. Et moi, je commencerais presque là par l'atelier où je ne sais pas si vous appelez atelier, sur l'éducation. C'est là que tout commence. L'information, l'éducation, le creuset commun, on va dire apprendre l'histoire de l'Europe, qu'est-ce qu'elle fait ? Qu'est-ce qu'elle ne fait pas ? L'éducation civique, avec tout ce qui a été dit là par l'un d'entre vous, mais, partout pareil, se comparer, qu’est-ce qui marche ici, qu'est-ce qui ne marche pas là, comme on peut le faire ? La culture, alors je ne sais pas, je dis ça pour Nicolas, je ne vais pas livrer un creuset commun, mais il vaut mieux qu'il y ait des diversités culturelles. On ne va pas faire une culture uniforme et je ne pense pas du tout que c'est ce que vous voulez dire. Mais bref, mieux connaître que les peuples européens se connaissent bien. Vous l'avez dit, Erasmus, il faut l'élargir, il faut multiplier les échanges. Il ne faut pas que ce soit réservé à certains. Tout cela, pour moi, c'est vraiment le même ensemble. C'est un antidote au repli sur soi. Il faut qu’on considère l'autre, l'autre pays européen, les autres peuples européens, les autres façons de faire en Europe commune, comme une chance, comme une source d'enrichissement collectif et mutuel. Et vraiment, je l'avais, je constatais bien avant de vous écouter. Mais mes concitoyens, je les connais. Tout ce que fait l'Europe et je vous assure, elle fait des choses bien aussi, sûrement des choses mal ou insuffisamment. C'est très compliqué. Je vais y revenir dans un instant, mais il y a beaucoup de choses que l'Europe fait qui sont absolument inconnues. Et ce que j'ai entendu ce matin me l'a mille fois confirmé. Vraiment, il y a, je le dis pour Clément, on a un devoir d'information, d'éducation, de partage qui est absolument considérable. Avant même de faire plein de choses en plus, il faudrait au moins déjà faisons un arrêt sur image. À quoi ça sert ? Comment ça marche ? En même temps, ce n'est pas simple, vous avez dit. Voyez, j'ai cru comprendre. Je ne sais pas si c'est vrai. En tout cas, certains l'ont dit qu’il y a plus tôt, est-ce le fruit de vos discussions communes ou de vos passés personnels respectifs ? Une adhésion à l'idée européenne ? C’est un peu ce que j'ai cru comprendre de la majorité de ceux et celles d'entre vous qui se sont exprimés, l'un ou l'autre l'a dit, ce n'est pas le cas, vous le savez bien, de l'ensemble du peuple français. C’est inévitable. Ça s'appelle tout simplement la démocratie. Heureusement qu'on n'a pas tous la même opinion. Bon, c'est aussi le cas au sein de l'Europe. Tous les pays membres, n’ont pas sur tous les sujets que vous avez évoqué, la même conception des choses. Voilà, même sur la façon d'éduquer, sur la façon de former. Il y a des cultures différentes, il y a des passés différents. Il y a des organisations politiques, institutionnelles différentes. Voilà. Je ne veux pas ouvrir des sujets. L’un d’entre vous, je crois que c'est vous Monsieur avez évoqué le nucléaire. Mais pas plus qu'en France, il n'y a pas unanimité sur ce sujet. Figurez-vous, comme par hasard en Europe et au sein des gouvernements européens, j'allais dire au sein des peuples européens, il n'y a pas non plus unanimité sur le sujet. Ce qui me ramène quand même à la source. L'Europe, j'ai entendu quelques remarques que je partage sur certains États membres, je ne vais pas insister là-dessus. Mais l'Europe, justement, c'est d'abord et ça doit être, vous avez commencé par ça le creuset de la démocratie, du respect et des droits. Et quand on a dit ça, du coup, vous en êtes l'illustration vivante et je le vis tout le temps comme Premier ministre, c'est aussi l'expression des désaccords, des contestations et des différences. Et du coup, trouver un chemin commun. C'est vrai pour notre pays, a fortiori pour l'Europe, avec quand même, comme on l'a beaucoup élargi, des cultures et des modes de vie très différents, a fortiori, il y a ce combat de titans, de titans pour porter cette voie de passage commune. Sachant qu'on ne l'a pas dit, personne ne l'a dit expressément, mais évidemment, même vous avez parlé pour certains d'Europe fédérale, etc. Mais personne… Enfin ce qu’on appelle le célèbre principe de subsidiarité, c'est-à-dire personne, je pense ici ne pense que l'Europe doit absolument tout faire. Au contraire, l'Europe, elle se concilie avec une décentralisation la plus approfondie possible, une recherche de la proximité, sinon ça devient Big Brother et ce qu'on reproche parfois à l'État français. Il ne faut surtout pas avoir la centralisation, le transporter au niveau européen et je pense que ce n'est pas du tout ce que vous avez voulu dire. Mais enfin j'ai… Regardez. Vous avez parlé, évidemment, le sujet d'écologie, pas étonnant, de la transition écologique en agriculture. Monsieur a dit “On veut... il y a de moins en moins d'agriculteurs. On veut une écologie, une agriculture plus verte”, mais là aussi et si on faisait, si on avait beaucoup de temps, je pense que les garants ou les experts vont le dire sur le sujet des pesticides, enfin tout ce que vous avez dit. L'Europe agit, alors on peut dire, ça, pas assez, bien entendu. Mais il est inexact de dire que par rapport à ne serait-ce, il y a 20 ans, sur ces sujets, il n'y a pas eu des règlements, des directives qui sont intervenus. Mais quand je parle avec la profession agricole dans ma fonction de Premier ministre, ils sont pour évidemment l'Europe verte. Mais ils me disent en même temps “Oh là là, mais toutes ces contraintes qu'on nous met, toutes ces difficultés…” Je rencontre des agriculteurs, ce sont des citoyens comme vous, comme moi. Ils veulent qu’on les… Ce n’est pas qu'ils sont contre ce principe. Mais ils désirent qu'on les accompagne, que ce soit progressif, vous voyez, parce que pour eux, ça change leur mode de production et ils ne s'y retrouvent pas forcément. Donc, on doit gérer toutes ces transitions, parfois toutes ces contradictions, dans un cadre démocratique. Et ça, c'est pour ça, j'allais dire que ce type d'exercice est aussi extrêmement utile. Il est un bon complément, il ne peut pas remplacer, il y a là des élus, la souveraineté nationale exprimée par la voix du vote. D’abord parce que c’est tout le monde, on l'espère en tout cas le plus nombreux possible qui y participent. Mais c'est un bon complément. Vraiment, je… Moi, ce que je retire de cet échange, c'est que…. vraiment, si on veut faire progresser l'Europe et vous l'avez compris, j’ai l'absolue conviction qu'il faut le faire, je ne suis pas revenu sur les questions de souveraineté. Je ne crois vraiment plus qu'on puisse opposer la souveraineté nationale et la souveraineté européenne, on a besoin d'une souveraineté européenne. Vous avez cité il y a la Chine, il y a les États-Unis. C'est extrêmement difficile pour chaque État, fût-ce un pays comme la France, qui n’est quand même pas de… Là, on a besoin de l'Europe pour regrouper nos forces à partir d'un socle commun, pour créer des géants industriels, pour faire face, pour avoir une régulation sur les GAFA, il y a des directives qui sont en cours et la France est extrêmement motrice. Et je voudrais terminer là-dessus parce qu'encore une fois, c'est vraiment notre actualité permanente, pas uniquement parce qu'il y aura la présidence française. Mais dans cette présidence, vous voyez, on veut faire progresser de nombreux sujets sur l'Europe des citoyens, sur les questions de défense, les questions de défense, évidemment, on aurait tout intérêt à ce que l'Europe de la défense progresse parce que c'est la France actuellement qui porte une politique de défense seule. Mais, moi, j'aimerais beaucoup, vous voyez, parce que c'est aussi dans l'actualité qu'on puisse vraiment progresser. Là, je vais devenir très concret, sur l'idée d'un SMIC européen, vous voyez, parce que ça, on a des pays qui ont des droits du travail très disparates. On est quand même dans un espace ouvert et les pays qui ont les politiques sociales les plus avancées se trouvent pénalisés. Ce n'est pas possible. C'est contraire à l'idée que je me fais de l'Europe. L'Europe, c'est l'alignement vers le haut. Donc il faut à tout prix. Là, c'est le bon moment, il n'est pas encore arrivé ce moment, mais si on pouvait, sous présidence française, faire aboutir la directive sur le SMIC européen, je me suis encore entretenu récemment avec le commissaire en charge des questions de travail et d’emploi, on aurait fait vraiment utilement progresser la cause commune. Il y a un autre sujet, en tout cas je ne sais pas s’il aboutira mais il faut à tout prix le faire progresser dans les mois à venir, c’est celui qu’on appelle le mécanisme ou taxation carbone aux frontières de l’Europe. On ne peut plus accepter que nous importions en Europe des produits fabriqués dans des pays... Parce que je veux bien, encore une fois, que nous disions qu’on ait des progrès à faire chez nous, vous avez tout à fait raison. Mais enfin vous le savez très bien vous aussi, il y a des pays où les questions environnementales sont beaucoup moins respectées, qui du coup produisent — alors ça rejoint aussi le SMIC c'est-à-dire le coût du travail — mais qui là produisent à des conditions évidemment à bas coût par rapport à nous. Et ces pays rentrent dans le marché unique, sont proposés aux consommateurs, qui évidemment sont tentés de les acheter même si leur bilan carbone et leur bilan écologique est bien moindre parce qu’ils sont moins chers. Parce que c’est très bien d’être pour l’écologie, mais il y a aussi derrière des questions de pouvoir d’achat. Donc il faut à tout prix que nous mettions en place aux frontières extérieures de l'Europe un mécanisme carbone, une taxation carbone pour ne pas nous auto-pénaliser, ne pas nous décourager dans nos indispensables efforts pour avoir une production plus verte et plus respectueuse de l'environnement. Donc voyez, Clément pourrait compléter, il y a bien bien d'autres sujets, mais par rapport aux thèmes que vous avez évoqués et dont vous avez rendu compte, si vraiment là dans les mois à venir il y a la taxation des GAFA que vous avez évoquée, je rappelle quand même que la France est un des pays les plus en pointe. C'est pas assez, sûrement, et ça ne peut se faire qu'au niveau européen. Il n'y a pas d'ailleurs qu'une question de taxation, il y a aussi une question de régulation. Il y a deux directives qui sont en cours de discussion et, nous l'espérons, d'approbation, y compris sans doute pour l'une d'entre elles pendant la présidence française de l'Union européenne pour réguler le numérique et les géants du numérique. Donc, moi, ce que je… Vraiment ce qui me, je dois l'avouer, pas ce qui me surprend, mais ce que vous me confirmez avec une force énorme, c'est que l'Europe doit d'abord faire connaître son utilité, sa réalité auprès de nos concitoyens. Il n'est pas admissible que seul un certain nombre d'entre nous, forcément les dirigeants mais d'autres, connaissent ce que fait l'Europe. Surtout qu’elle y a tout intérêt parce qu'elle fait sûrement des choses mal, mais de ce que je constate, moi en ma qualité de Premier ministre, c'est que quand même, sur beaucoup de sujets, elle nous aide pour la relance. On a ce qu’on appelle des Piech (phon), des programmes d'investissements dans l'hydrogène, on a beaucoup de secteurs d'avenir et de transition écologique. Tout ça, ça existe. Ce n’est pas connu, sauf évidemment de ceux qui vont répondre aux appels d'offres ou des initiés. Mais l'immense majorité des citoyens dont vous êtes les représentants ne le savent pas. Alors ça, c'est le B.A.BA, c'est le B.A.BA. Et la deuxième chose, c'est qu'effectivement, cela renforce ma conviction.

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