Hommage aux soldats morts en opération

Ce contenu a été publié sous le gouvernement du Premier ministre, Jean Castex.

Publié 31/12/2020

Officiers, Sous-officiers, caporaux-chefs, caporaux et soldats de la Force Barkhane, en ce dernier jour de l’année 2020, je suis venu, ici, au Tchad pour manifester le soutien de la Nation envers vous, soldats de la force Barkhane. Pour vous dire que je sais le combat que vous menez quotidiennement, sur un terrain particulièrement difficile, pour contenir la menace terroriste qui pèse sur la France autant que sur l’Afrique. Pour vous dire aussi que chacun mesure l’aide indispensable que vous apportez à des populations harcelées par l’ennemi.
Cet ennemi a un nom : le terrorisme islamiste. Ceux qui se réclament de cette idéologie odieuse viennent encore de nous frapper.
Ce lundi 28 décembre, le convoi du Groupement tactique « Lamy » principalement armé par le 1er régiment de Tirailleurs d’Epinal, a sauté sur une mine artisanale. Trois de nos soldats, trois de vos camarades ont péri, mais à travers eux, à travers l’uniforme qu’ils portaient et le drapeau qu’ils arboraient c’est la France qui était visée, et c’est la France qui aujourd’hui porte le deuil.
Je suis là pour vous dire mon émotion et partager ce deuil avec vous au nom du Président de la République et de la Nation toute entière. Mon émotion est très grande, et, sachez-le, toutes les Françaises et tous les Français la partagent. Et je suis là aussi pour vous dire que ce sacrifice n’est pas vain.
Car votre combat a un sens, qui dépasse le seul cadre de ce conflit sahélien. Il y a quelques mois à peine - et je n’oublierai jamais l’alignement de ces six cercueils - ce sont six jeunes humanitaires en mission auprès des populations du Niger qui étaient lâchement assassinés.
Le 16 octobre dernier, Samuel PATY, professeur de la République était décapité au seuil de son établissement et le 29 du même mois on relevait le corps martyrisé de trois fidèles dans une église de Nice.
C’est en combattant ceux qui soutiennent ces actes barbares que trois jeunes soldats du 1er Régiment de Chasseurs sont tombés les armes à la main. Trois soldats qui étaient personnellement engagés dans la lutte contre le terrorisme armé. Trois jeunes soldats en mission pour la France et pour la paix. Trois jeunes soldats qui étaient prêts au sacrifice de leur vie pour défendre des vies et des valeurs. Trois jeunes soldats qui avaient accepté de prendre le risque de mourir pour leur pays.
Une mort de soldat. Une mort de héros qui fait honneur à leur régiment, à l’armée française, à la Nation et à son drapeau. Ces trois jeunes soldats étaient vos camarades et c’est d’abord à vos camarades que je suis venu rendre honneur.
Honneur au brigadier-chef Tanerii MAURI, originaire de Tahiti, engagé à dixneuf ans au sein du régiment d’infanterie de marine du Pacifique-Polynésie avant de rejoindre le 1er régiment de chasseurs. Il était au Mali depuis le 15 novembre en tant qu’adjoint chef de patrouille. Il est mort pour la France, dans l’accomplissement de sa mission.
Honneur au chasseur de 1ère classe Quentin PAUCHET, qui a mené sa jeune carrière au 1er régiment de chasseurs lourdement endeuillé aujourd’hui. Pilote de blindé, il était présent au Mali depuis le 24 novembre. Il est mort pour la France, dans l’accomplissement de sa mission.
Honneur au chasseur de 1ère classe Dorian ISSAKHANIAN, qui lui aussi était entré dans la carrière en rejoignant le 1er régiment de chasseurs. Il était présent au Mali depuis le 15 novembre, en tant que tireur anti-char. Il est mort pour la France, dans l’accomplissement de sa mission.
Un hommage national sera rendu à ces trois valeureux soldats, la semaine prochaine à Verdun, sous la présidence de Madame la ministre des Armées, qui est à mes côtés ce soir.
A leurs familles, je veux transmettre les condoléances du Président de la République et dire combien elles peuvent être fières de l’engagement et de l’héroïsme de leurs enfants qui sont désormais ceux de la France.
Je ressens très lourdement, avec elles comme avec vous, la perte de vos trois camarades. En relisant dans l’avion qui me conduisait jusqu’à vous l’ensemble du dossier militaire, non seulement la présentation des missions que vous menez au quotidien, mais aussi les biographies de vos trois frères d’armes, je ressentais tout à la fois la chance que notre pays a de pouvoir compter sur des soldats tels que vous, mais également une profonde tristesse. Mais cette tristesse ne doit jamais nous abattre. Bien au contraire. Notre détermination ne doit en être que plus forte.
Avec eux, permettez-moi de rendre hommage à tous les soldats tombés sur la bande sahélo-saharienne depuis janvier 2013. Je sais votre fraternité d’armes. Je sais votre douleur mais je sais aussi votre détermination à défendre les intérêts de la France et de la Liberté.
Sous les ordres du général Conruyt, l’opération Barkhane est aux avant-postes de la lutte contre le terrorisme. Notre volonté de combattre cet ennemi qui ne recule devant rien pour faire avancer son idéologie de mort est plus que jamais intacte.
Je mesure l’ampleur de votre engagement. Servir la France, car pour vous, servir la France, comme en cette aube du 28 décembre, revient à accepter tous les sacrifices, y compris celui de mourir pour elle.
Je suis venu passer cette dernière soirée de cette terrible années 2020 au milieu de vous pour vous témoigner mon admiration, mon respect, mon émotion mais aussi mon immense gratitude.
Vos trois frères d’armes sont morts en soldats. Ils sont morts en servant la France.
Ils sont morts à vos côtés, en défendant les valeurs du monde libre. Ils sont morts pour qu’en France comme au Mali ou au Tchad chacun puisse vivre, et vivre en paix.
Vive l’armée française, vive la République et honneur aux soldats morts pour la France !

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