Institut Pasteur : Luc Montagnier et son équipe découvrent le virus du sida
Publié le : 17/05/2018
Le 5 juin 1981, l'agence américaine épidémiologique d'Atlanta donne l’alerte. Cinq cas de pneumocystose, une maladie rarissime, ont été relevés à Los Angeles. On ne parle pas encore de sida (syndrome d’immunodéficience acquise) pour décrire cette infection inexpliquée, mais plutôt de « gay syndrome », car elle est initialement identifiée chez des homosexuels.
Le clinicien français Willy Rozenbaumtravaillant à l'hôpital Bichat, certain de se trouver devant un virus totalement nouveau, propose aux chercheurs de l’unité d’oncologie virale de l’Institut Pasteur de travailler avec lui sur cette infection d’origine inconnue. Ils sont trois : Luc Montagnier, Françoise Barré-Sinoussi et Jean-Claude Chermann. Comme ils disposent déjà d’un bon nombre de technologies pour travailler sur les rétrovirus – certains de ces rétrovirus étant par ailleurs connus pour provoquer une immunodéficience –, les trois scientifiques se mettent au travail.
En janvier 1983, Willy Rozenbaum leur envoie la première biopsie ganglionnaire d’un patient atteint de « lymphadénopathie généralisée », c’est-à-dire porteur des signes précurseurs du sida. Luc Montagnier fait une culture des lymphocytes T – c’est-à-dire les cellules pivot de l’immunité – de ce patient. Au bout de quelques semaines, cette culture montre autour de ces cellules immunitaires une activité enzymatique importante. C’est le signe qu’une prolifération rétrovirale est en marche. Les chercheurs isolent alors le virus libéré. C’est une première mondiale.
« Ce virus était le meilleur candidat pour être la cause du sida. Mais on n’avait pas encore la preuve ! », explique trente ans plus tard Luc Montagnier. Commence une grande période de caractérisation du virus et de développement de tests sérologiques. Parallèlement, les recherches visent à prouver le lien entre le virus découvert et la maladie du sida, notamment en démontrant une corrélation entre la présence d’anticorps chez les malades et celle du virus.
Fin 1983, la preuve est faite : le rétrovirus humain LAV – finalement appelé Virus de l’Immunodéficience Humaine (VIH) – est bien l’agent du sida.
En janvier 1985, paraît dans la revue Cell un article sur le séquençage du virus LAV. La même année, Diagnostics Pasteur, à la suite des travaux effectués par les équipes pasteuriennes, met au point le premier test de dépistage du VIH.
Dans ce contexte, et à partir de résultats récents, le professeur Luc Montagnier déclare : « Il y aura probablement des traitements complémentaires, qui permettront un jour de dire, comme pour la tuberculose : cette personne, elle est guérie, de la tuberculose, de l’infection par le virus. Je pense qu’on peut y arriver, avant même un vaccin… »
Un virus d’un genre nouveau
Rapidement, les cas se multiplient et dès 1982 les médecins français commencent à se mobiliser. Des recherches sont entreprises au niveau mondial. On pense d’abord que cette maladie se transmet uniquement par voie sexuelle, avant de recenser parmi les malades des toxicomanes et des hémophiles transfusés, contaminés par voie sanguine, ce qui révèle que l’agent infectieux en cause est un virus.Le clinicien français Willy Rozenbaumtravaillant à l'hôpital Bichat, certain de se trouver devant un virus totalement nouveau, propose aux chercheurs de l’unité d’oncologie virale de l’Institut Pasteur de travailler avec lui sur cette infection d’origine inconnue. Ils sont trois : Luc Montagnier, Françoise Barré-Sinoussi et Jean-Claude Chermann. Comme ils disposent déjà d’un bon nombre de technologies pour travailler sur les rétrovirus – certains de ces rétrovirus étant par ailleurs connus pour provoquer une immunodéficience –, les trois scientifiques se mettent au travail.
En janvier 1983, Willy Rozenbaum leur envoie la première biopsie ganglionnaire d’un patient atteint de « lymphadénopathie généralisée », c’est-à-dire porteur des signes précurseurs du sida. Luc Montagnier fait une culture des lymphocytes T – c’est-à-dire les cellules pivot de l’immunité – de ce patient. Au bout de quelques semaines, cette culture montre autour de ces cellules immunitaires une activité enzymatique importante. C’est le signe qu’une prolifération rétrovirale est en marche. Les chercheurs isolent alors le virus libéré. C’est une première mondiale.
Premier test de dépistage du VIH
Après avoir détecté le virus, il faut maintenant le caractériser. C’est ainsi que l’Institut Pasteur publie, le 20 mai 1983, dans la revue Science, la première description du virus responsable du sida. L’équipe de l’Institut Pasteur le baptise dans un premier temps « Lymphadenopathy Associated Virus » ou LAV.« Ce virus était le meilleur candidat pour être la cause du sida. Mais on n’avait pas encore la preuve ! », explique trente ans plus tard Luc Montagnier. Commence une grande période de caractérisation du virus et de développement de tests sérologiques. Parallèlement, les recherches visent à prouver le lien entre le virus découvert et la maladie du sida, notamment en démontrant une corrélation entre la présence d’anticorps chez les malades et celle du virus.
Fin 1983, la preuve est faite : le rétrovirus humain LAV – finalement appelé Virus de l’Immunodéficience Humaine (VIH) – est bien l’agent du sida.
En janvier 1985, paraît dans la revue Cell un article sur le séquençage du virus LAV. La même année, Diagnostics Pasteur, à la suite des travaux effectués par les équipes pasteuriennes, met au point le premier test de dépistage du VIH.
Le prix Nobel de médecine
La découverte de l'équipe de l'Institut Pasteur est récompensée par le prix Nobel de médecine en 2008. Mais 30 ans après la découverte du VIH, le sida reste un fléau qui affecte 34 millions de personnes dans le monde.Dans ce contexte, et à partir de résultats récents, le professeur Luc Montagnier déclare : « Il y aura probablement des traitements complémentaires, qui permettront un jour de dire, comme pour la tuberculose : cette personne, elle est guérie, de la tuberculose, de l’infection par le virus. Je pense qu’on peut y arriver, avant même un vaccin… »