
« Ma santé 2022 » : une stratégie contre les déserts médicaux
Comment organiser l'offre de soins et agir contre les déserts médicaux ? C’est à cette question que la stratégie « Ma santé 2022 », déployée tout au long du quinquennat, entend répondre. Avec un objectif : relever les défis structurels du système de santé pour les 50 prochaines années.
Offrir à chacun des soins proche de chez soi
La stratégie « Ma santé 2022 » vise d’abord à généraliser les communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS). Ces structures permettent aux médecins et soignants d’un même territoire de s’associer autour de projets de santé communs. Objectif : l'exercice isolé - c'est-à-dire d'un professionnel de santé seul dans son cabinet - doit devenir l'exception à l'horizon 2022 .
La stratégie vise également à doubler le nombre de maisons et de centres de santé d’ici à 2022. Ces structures de proximité, qui suivent déjà près de 3 millions de patients, ont pour avantage de correspondre aux attentes des nouvelles générations de médecins : par la fin de l’isolement dans l’exercice de la médecine et une vraie coopération entre tous les professionnels de santé.
En parallèle, dans un contexte de vieillissement de la population et d'augmentation des maladies chroniques, l'offre hospitalière sera repensée autour des hôpitaux et services hospitaliers de proximité pour les soins du quotidien, plus que jamais nécessaires. D’ici à 2022, 500 à 600 établissements de ce type seront labellisés.
La pratique des médecins réorganisée
Conséquence directe du vieillissement de la population, la France assiste à une croissance du nombre de patients et à une diminution du nombre de médecins. Pour répondre à cette situation, Ma santé 2022 propose de recentrer l’exercice des praticiens vers les soins plutôt que sur les tâches administratives.
Pour ce faire, des postes d’assistants médicaux et d’infirmiers en pratiques avancées seront créés pour assumer les tâches administratives et certains actes simples, tandis que les médecins auront davantage de temps pour se consacrer à soigner. Du temps médical sera libéré et ouvrira de nouvelles possibilités pour accompagner les patients parmi les plus fragiles.
Alors « qu’une génération de praticiens part à la retraite, nous n’en avons pas assez formé pour les remplacer » souligne Agnès Buzyn dans un entretien au JDD. Pour pallier ce manque, le numerus clausus sera supprimé dès la rentrée 2020. Depuis 1972, ce quota fixait annuellement le nombre d’étudiants pouvant accéder à la seconde année d’études de médecine. Cette barrière est désormais levée.
Assurer l’accès aux soins de tous via la télémédecine
Afin d’assurer l’accès aux soins de tous, sur l’intégralité du territoire, les téléconsultations vont être déployées. Ces nouvelles prestations sont déjà remboursées par la Sécurité sociale depuis septembre 2018.
Avec plus de 11 500 téléconsultations déjà réalisées, la télémédecine s’ancre peu à peu dans l’offre de soins des Français et donne l’opportunité au système de santé de prendre un virage numérique.