Les procureurs et les préfets ont un rôle majeur contre le terrorisme et la radicalisation

Ce contenu a été publié sous le gouvernement du Premier ministre, Manuel Valls.

Publié 08/11/2016

Manuel Valls s’est exprimé, le 7 novembre, devant les procureurs de la République et les préfets sur le thème du terrorisme et de l'action contre la radicalisation. À cette occasion, il rappelé aux autorités judiciaires et administratives, l’importance de travailler ensemble dans un respect mutuel du rôle de chacun.

Dans une période marquée par de nouvelles formes de violences et la remise en cause de l’autorité, Manuel Valls a rendu un hommage appuyé au travail rigoureux de ces serviteurs de l’État. « Vous êtes ces repères, cette colonne vertébrale qui font que notre société tient debout. La moindre dissonance entre vous, la moindre critique de l’un vis-à-vis de l’autre, et c’est notre État de droit qui est affaibli », a-t-il expliqué.
Deux semaines après avoir réuni l’ensemble des responsables des collectivités territoriales et les grands réseaux associatifs sur le sujet de l'action contre la radicalisation et à quelques jours de l’hommage aux victimes de l’attentat du 13 novembre 2015, le Premier ministre a appelé les préfets et les procureurs de la République à continuer à se mobiliser.

Une mobilisation et une vigilance de tous les instants

Face à la menace d’attaques terroristes sur notre sol, le retour des djihadistes d'Irak et de Syrie doit être « la principale préoccupation » en matière de sécurité des « cinq, des dix prochaines années », a expliqué le Premier ministre. Selon les derniers chiffres connus, près de 1700 Français ou résidents français ont quitté le territoire national pour rejoindre les terres de djihad. 700 y sont encore, et 219 y sont morts. A ces individus partis en zone de guerre, s’ajoutent « les milliers d’autres qui, sur notre sol, souvent après un parcours délinquant, ont basculé dans la radicalisation », a-t-il poursuivi, dénonçant les phénomènes d’embrigadement sur la toile ou des prêcheurs de haine, notamment en milieu carcéral.
En matière de sécurité intérieure, le terrorisme et la radicalisation ne constituent pas la seule préoccupation des pouvoirs publics. En effet, les violences aux personnes, les trafics, les phénomènes criminels, les cambriolages sont des préoccupations de chaque instant pour les Français. « Nous devons répondre présents, partout sur le territoire, en particulier dans nos quartiers populaires, là où l’emprise de la délinquance est une inégalité supplémentaire », a insisté Manuel Valls.
Pour le Premier ministre, le renforcement des moyens de la police, de la gendarmerie et des services de renseignement devra faire l’objet, d’un effort financier à hauteur de 450 millions d’euros par an, soit 2,3 milliards de 2017 à 2022. S’agissant du ministère de la Justice, les moyens des tribunaux, de l’administration pénitentiaire devront eux aussi continuer à augmenter à raison de 150 millions d’euros par an, soit 750 millions sur cinq ans.
Si dans les débats sur les mesures de l’état d’urgence, certains représentants de l'autorité judiciaire ont vu une remise en cause de leurs prérogatives dans les compétences confiées au juge administratif, le Premier ministre a tenu à rappeler que « cela n'a jamais été l'intention du Gouvernement », précisant que « la loi relative à l'état d'urgence s'inscrit rigoureusement dans le champ de la séparation des pouvoirs et donc des compétences de l’un et l’autre des deux ordres juridictionnels tel qu’il a été précisé par le Conseil constitutionnel. »
Et d’ajouter: « Il n’y a aucune ambigüité dans la stratégie que l’État a mise en place", précisant que "les perquisitions administratives sont ciblées et accélèrent les surveillances et levées de doutes. Elles permettent de motiver des fermetures de lieux de culte radicaux. Les copies informatiques permettent de travailler dans des délais réalistes . »

Détecter et prévenir la radicalisation

Depuis 2013, la France s’est dotée d’outils juridiques et d’un arsenal de mesures pour rattraper son retard en matière de détection et de prévention de la radicalisation à travers le nouveau plan d’action contre la radicalisation et le terrorisme (PART) du 9 mai 2016 qui prolonge celui adopté en 2014.
Le numéro vert 0800 00 56 96, mis en œuvre en 2014, vient en aide aux familles qui peuvent être confrontées à la possible radicalisation d’un proche. « En deux ans et demi, plus de 12000 personnes ont été signalées. Après vérifications systématiques, ce sont 70% des cas qui ont été confirmés », a précisé le Premier ministre.
Après la visite, il y a 15 jours, du premier centre de prévention, d'insertion et de citoyenneté (CPIC) en Indre-et-Loire, le Premier ministre a annoncé que « les deux prochains centres pourraient concerner pour l’un l’accueil des femmes radicalisées avec enfants mineurs, et pour l’autre des personnes volontaires mais au profil plus dur, sans pour autant relever du système pénitentiaire . »
Sur ce point, le Premier ministre a pris soin de rappeler que ce dispositif novateur ne fera ses preuves que si préfets et procureurs parviennent à détecter les profils pour lesquels ce type de prise en charge est indiqué. Si aucune solution miracle contre le terrorisme et la radicalisation n’existe, le Premier ministre est convaincu que la mise en œuvre de ces actions réduira le niveau de risque de dérives violentes.
« Si le peuple français a su donner un tel exemple face aux attaques terroristes, c’est aussi parce que vous étiez là, derrière, solides. Si nos institutions, notre démocratie ont tenu, c’est parce que vous étiez là au rendez-vous. Sans faiblir », a conclu le Premier ministre s'adressant aux préfets et aux procureurs.

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