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Tous mobilisés contre les violences faites aux femmes

Tous mobilisés contre les violences faites aux femmes

Publié 25/11/2021|Modifié 29/11/2021

« Ne rien laisser passer »

Urgence et danger immédiat

17

Écoute, conseil, orientation

3919

Sourds ou malentendants

114

Nous sommes tous mobilisés contre les violences

Répondantes du 3919, soignants, magistrats, avocats, policiers, gendarmes et associations : face aux violences faites aux femmes, ils ne laissent rien passer.

#NeRienLaisserPasser

Comme chaque année, le Gouvernement reprend la parole à l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, ce 25 novembre, pour réaffirmer qu’il s’agit d’une priorité et qu’il faut #NeRienLaisserPasser face aux agresseurs.
Contre les violences faites aux femmes, des solutions existent
Contre les violences faites aux femmes, des solutions existent / Source : arrêtonslesviolences.gouv.fr
Vous êtes victime ou témoin de violences faites aux femmes ? 
Des solutions existent :

  • 3913 : appeler le 3919 Numéro d'aide et d'écoute, anonyme et gratuit
  • Arrêtonslesviolences.gouv.fr : se rendre sur le site Arrêtonslesviolences.gouv.fr plateforme de signalement en ligne, anonyme et gratuite
  • 17, 114 : en cas d'urgence appeler le 17 Police Secours ou envoyer un SMS au 114

Ces outils sont disponibles 23h/24 et 7j/7. Pour plus d'informations, rendez-vous sur Arrêtonslesviolences.gouv.fr

« Le 3919 constitue un maillon essentiel pour favoriser la libération de la parole, mieux repérer les victimes et leur permettre de se mettre à l’abri ou de porter plainte. »

Isabelle Rome

  • Ministre déléguée auprès de la Première ministre chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, de la Diversité et de l’Égalité des chances

Tous mobilisés

La campagne #NeRienLaisserPasser valorise tous les professionnels engagés au quotidien dans ce combat et incite les victimes et témoins à y faire appel :
  • Les soignants et professionnels de santé sont en première ligne pour repérer les femmes victimes de violences. C’est pourquoi, a été instauré la possibilité de porter plainte dans les hôpitaux (266 conventions signées à ce jour) et la possibilité de recueillir des preuves même si la victime ne dépose pas plainte.
  • Les forces de l’ordre interviennent au quotidien pour stopper les violences ou accueillir la parole des victimes. Dans ce contexte, depuis 2017, 160 000 policiers et gendarmes ont été formés pour accueillir et accompagner les victimes et 416 intervenants sociaux ont été mis en place dans les gendarmeries et commissariats.
Fabienne Boulard, major de police et référente départementale sur les violences conjugales dans les Yvelines, raconte son expérience auprès des femmes victimes de violence et l’importance de la formation des forces de l’ordre pour améliorer l’accueil et la prise en charge de ces dernières.

Pourquoi la même femme qui prend un coup dans la rue parce que l’on veut lui voler son téléphone va directement déposer plainte au commissariat sans se poser de questions, et la même femme qui prendra le même coup mais porté par son conjoint va se poser mille questions ?

En tant que professionnel on est un peu déstabilisé par ces attitudes. Maintenant on est capable de les comprendre et cela change tout.

La Major Fabienne Boulard est référente départementale en matière de lutte contre les violences conjugales.

Quand on ne comprend pas le cycle de la violence ou que l’on ne comprend pas le psycho traumatisme, on ne comprend pas la réaction des victimes.

Le cycle de la violence, il se découpe en 4 parties :

Il y a la parie tensions, où cela commence. Il y a de la tension qui est dans le couple.

Il y a la partie crise, ou éventuellement cela peut être les coups qui pleuvent, ou d’autres choses.

Ensuite, il y a la partie justifications où l’auteur va se justifier, et c’est ce que l’on appelle aussi l’inversion de la culpabilité, c’est-à-dire quel ‘on va faire porter la culpabilité à la victime en disant :

« Oui c’est vrai je t’ai frappée, mais bon en même temps regarde ce que tu as fait, tu sais très bien que quand j’arrive au travail je n’ai pas envie que l’on m’embête… ».

Et ensuite il y a la partie que l’on appelle « lune de miel ». Donc la lune de miel, cela va être la partie où la victime va retrouver celui qu’elle a connu au tout départ de leur histoire. Elle va se dire « ça y est, il change c’est bon il a compris cela ne reviendra pas ». C’est le moment où les victimes veulent retirer leurs plaintes, c’est le moment où les associations, des fois, les perdent un peu.

Nous on sait que ce cycle-là il est fermé et que cela est très compliqué d’en sortir.

Aujourd’hui, on a recentré et refait nos formations pour être vraiment dans l’aide aux victimes,  au plus près de leurs besoins et au plus près de ce qu’elles vivent.

Il faut absolument que les policiers soient formés parce qu’ils y sont confrontés tous les jours, quotidiennement. Tous les jours il y a des interventions de violences conjugales et je dirais tous les jours et toutes les nuits surtout.

Au sien même de la police on a déjà la plateforme qui peut nous servir de relais ou qui nous informe

La plateforme arretonslesviolences.gouv.frc’est vraiment un policier ou une policière qui est formé(e), et à qui vous aérez pouvoir parler.

Donc c’est sous forme de « tchat » et c’est 24h sur 24h c’est 7 jours sur 7 et c’est vraiment des gens qui ont le temps, le temps que nous n’avons pas toujours en intervention

Et là, il y a des « tchats » pour y avoir travaillé, qui peuvent durer 2 heures, 4 heures, 5 heures, le temps qu’il faut pour que la victime puisse libérer sa parole et que nous puissions bien écouter et bien entendre. Quand une victime vient nous déclarer des faits, on la croit.

Le travail du policier, cela va aussi être d’expliquer la suite. La suite de la plainte, qu’est-ce qu’il peut se passer, quelles solutions elle a, l’ordonnance de protection…

Enfin, toutes les lois qui existent pour la protéger.

On a les intervenants sociaux en commissariat, on a les pôles psycho-sociaux, on a les associations d’aide aux victimes qui font des permanences dans les commissariats.

Est-ce qu’il y a 25-30 ans, on parlait de violences psychologiques ? Non il n’y avait que les coups. Il n’y avait que les violences que l’on voyait qui comptaient.

Aujourd’hui on est capable de comprendre qu’il y a des violences psychologiques, économiques, administratives, sociales, sexuelles… dont on ne parlait pas il y a quelques années

  • Les avocats accompagnent, conseillent et défendent les victimes ayant besoin d’une prise en charge judiciaire.
  • Les magistrats sont en mesure de déployer une ordonnance de protection en cas de violences avérées. Celle-ci permet notamment de mettre en place des mesures d’urgence, comme l’éviction du conjoint violent, la fixation de certaines interdictions au conjoint violent, l’admission provisoire à l’aide juridictionnelle…
Philippe Astruc est procureur de la République à Rennes. Depuis 3 ans, il soutient des politiques publiques pour protéger les victimes de violences conjugales.

Les violences faites aux femmes, c’est ce que j’appelle une infraction universelle, c’est-à-dire que cela commence très tôt dans la vie des femmes, cela peut aller jusqu’à très tard et on trouve cela dans tous les milieux sociaux.

Donc c’est quelque chose qui irrigue profondément tout le corps social. Et il est rare qu’un type d’infraction, à ce point concerne tout le monde

Philippe Astruc est procureur de la République à Rennes. Il participe à l’élaboration de politiques publiques en matière de violences conjugales.

En matière de violences conjugales, on va avoir des violences de différentes natures, parfois qui vont se cumuler.

On peut avoir des violences physiques, c’est le cas que l’on a le plus immédiatement en tête, mais il y a aussi des violences psychologiques. Des rabaissements permanents, des insultes, des confiscations, par exemple des papiers, voire des violences sexuelles.

Et donc, vous pouvez avoir un cumul de ces types de violences, ou une seule d’entre elles qui permet de qualifier ces faits-là et de les sanctionner.

Il y a deux situations.

Soit une alerte qui est donnée par la victime, par un de ses enfants, par un voisin, par un proche de la famille, et là la police ou la gendarmerie va intervenir à chaud immédiatement au domicile.

Et puis l’autre situation, c’est une victime qui décide un jour d’aller porter plainte

Lorsqu’il y a une intervention à chaud, au domicile et que des faits viennent de se commettre, systématiquement je dirais le mis en cause est sorti du lieu et placé en garde-à-vue, ce qui est déjà une première façon de protéger la victime.

Il y a des outils juridiques qui permettent d’interdire à un mis en cause de s’approcher ou de contacter une victime : ce sont les ordonnances de protection, le contrôle judiciaire ou le sursis probatoire.

Et on va en plus si on craint que l’intéressé ne respecte pas ce type de mesures, on va donner à la victime un téléphone grave danger, c’est-à-dire que si la victime appuie plusieurs fois sur le bouton d’alerte elle va être automatiquement mise en contact avec un opérateur.

Ou on va, dans les cas les plus graves, avoir un bracelet anti-rapprochement. C’est-à-dire : on va pouvoir géolocaliser le mis en cause et la victime de façon à ce que si il y a un rapprochement, qu’il y ait une alerte qui puisse être donnée et une intervention des forces de l’ordre immédiate qui puisse intervenir.

Le combat contre les violences conjugales, c’est le combat d’une société et sans doute d’une génération. Et c’est donc l’enjeu pour la puissance publique : c’est de mettre en place tout ce terreau favorable à la victime qui va lui donner confiance et qui va lui dire : « je vais être écoutée, je vais être prise au sérieux »

Le chantier essentiel pour l’avenir c’est l’éducation.

 Il y a un combat culture la mener qui lui évidemment doit se faire sur des années et des années, dès le plus jeune âge.

Et cela sans doute, je dirais, un chantier qu’il faut mener avec beaucoup de force, dès à présent.

  • Les écoutantes du 3919 assurent un premier accueil pour toutes les femmes victimes de violences intrafamiliales, sexistes et sexuelles. Lorsque c’est nécessaire, l’opératrice oriente vers les associations nationales ou locales partenaires, à même d’apporter la réponse la plus adaptée.
  • Les associations et les collectifs déploient sur l’ensemble du territoire un soutien psychologique, matériel et un accompagnement des victimes.
Christophe Magnan travaille depuis de nombreuses années au sein de l'association La Caravelle qui accueille des femmes victimes de violences conjugales. L'année dernière, il a participé à mettre en place l'Îlot, une solution d’hébergement d’urgence pour les femmes en danger immédiat.

Toutes les femmes peuvent être victimes de violences un jour.

De madame qui est cadre dans une grande entreprise, jusqu’à madame qui est sans-papiers et qui ne sait pas de quoi sera fait demain.

Christophe Magnan est directeur général de la Caravelle, une association qui vient en aide à des femmes victimes de violences et qui ouvert un centre d’hébergement d’urgence appelé l'Îlot.

Sa première mission, c’est l’accueil, c’est l’accueil en urgence de toute femme qui est violentée, qui est en danger et qui nous est orientée pour déjà, que l’on la mette à l’abri, que l’on la sécurise, que l’on l’écoute, elle et ses enfants.

Les femmes en danger nous sont orientées par le 115 c’est-à-dire le dispositif d’urgence piloté par l’État, mais aussi par les commissariats et également les hôpitaux bien sûr.

Il n’est pas du tout nécessaire d’avoir déposé une plainte : la condition pour accéder à l’'Îlot c’est d’être victime de violence et d’avoir besoin d’être protégée. C’est la seule.

La première chose à laquelle on procède, c’est de vérifier si cette femme a accès à des denrées alimentaires ou pas.

Un cas qui me revient : une femme qui avait passé une semaine à l’hôtel et qui en avait été virée parce qu’elle avait volé du pain. Cette femme avait un pyjama, c’est tout.

Et donc, évidemment, quand une femme arrive à l’'Îlot, dans de telles conditions, on lui donne de quoi faire la cuisine, car chacun peut faire sa cuisine, on l’amène dans le vestiaire où elle choisit les habits dont elle a besoin.

Elles peuvent être totalement autonomes. Nous veillons simplement à ce que le contact soit maintenu et lorsque ce sera le moment, que l’on puisse être là.

Il y a beaucoup d’ateliers à l’'Îlot, évidemment la cuisine, en France c’est important, et du maquillage du massage, du jardinage…

Des ateliers pour enfants aussi, il y a beaucoup de temps collectif, il y a des temps de parole. Et puis, il y a des fêtes.

Ce sont toutes ces petites choses, toutes simples, qui font que petit à petit, une personne redécouvre qu’elle existe et qu’elle peut avoir des souhaits, et qu’elle peut aussi avoir un pouvoir sur ses choix.

Et ça, c’est notre travail.

Aucune femme n’est laissée totalement seule et isolée quand elle arrive. Les autres en prennent soin, jusqu’à aussi, lui laisser le temps de sortir de chez elle, si elle préfère rester à l’abri quelques temps, cela est magnifique parce que cela en dit long sur les capacités de ces femmes à se soutenir, et elles savent que l’autre vit parce qu’elles l’ont elles-mêmes vécu.

Le séjour à l’'Îlot, est un séjour court : il dure 57 jours en moyenne.

Notre boulot, nous c’est le départ : d’accueillir, d’essayer que la personne s’apaise qu’elle y voit plus clair, lui amener un maximum d’informations.

C’est pour ça qu’on a des partenaires qui sont très spécialisés

La fin de l’accompagnement à l’'Îlot c’est la première marche qui est franchie.

Un logement est proposé à une femme qui correspond à son projet, qui correspond à sa typologie familiale, qui correspond à sa capacité financière.

Il y a eu, oui, un vrai changement de cap. On sent qu’une dynamique a été lancée.

Vous dire que tout est parfait, non.

Vous dire que l’on est au début de quelque chose qui va mieux, oui.

Et il commence à y avoir aussi une certaine culture qui fait que maintenant quand on dit : « je suis victime de violences », c’est entendu, et des relais se mettent en place.

88% des femmes qui ont été hébergées à l’'Îlot, ne retournent pas chez leur conjoint violent.

Je crois qu’il faut que l’on soit tous très admiratifs devant cet acte. Quand elles arrivent à rompre cette emprise terrible qui les menace.

Si j’ai un message c’est : l’espoir d’abord et il faut parler, il faut sortir de chez soi quand on s’y sent en danger.

Et mon deuxième message ce sera : le premier coup est le coup de trop.

En parler est une première étape

France Victimes, Centre d'information des droits des femmes, Fédération nationale solidarité femmes… Retrouvez les associations locales pouvant apporter informations, soutien et accompagnement aux victimes, à leur entourage et aux professionnels.

Je trouve une association près de chez moi

5 ans d'action...

Depuis 2017, le Gouvernement est mobilisé sur tous les fronts, avec l’ensemble des acteurs qui œuvrent au quotidien sur le terrain, pour protéger les femmes partout sur le territoire.
Cet engagement s’est matérialisé notamment par la tenue du Grenelle des violences conjugales lancé le 3 septembre 2019.
De la création d’une cellule interministérielle de lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles, à l’élaboration d’une grille d’évaluation du danger, le grenelle a permis d’adopter 54 mesures, dont 46 sont effectives et 8 en cours de réalisation.
Concrètement, cela représente en 2022 :
  • 4 lois votées depuis 2017 pour protéger davantage les victimes de violences intrafamiliales
  • 60 000 policiers et gendarmes formés pour un meilleur accueil et accompagnement des victimes
  • 416 intervenants sociaux en commissariats et gendarmeries
  • Plus de 9300 places d’hébergement dédiées aux femmes victimes de violences : + 80% depuis 2017
  • 4 367 téléphones grave danger déployés à ce jour et 3 183 d’attribués en septembre 2022
  • Près de 900 bracelets anti-rapprochement actifs au 1er septembre 2022
  • Développement de la prise de plainte dans les hôpitaux : 266 conventions signées pour faciliter la prise de plaintes et simplifier la prise de parole de victimes
  • Développement du recueil de preuves sans dépôt de plainte à l’hôpital : 3 363 examens réalisés dans le cadre du recueil de preuves sans dépôt de plainte entre le 1er janvier et le 30 juin 2022 (augmentation de 40% par rapport à l'année 2021).
Source : arrêtonslesviolences.gouv.fr
Des professionnels sont engagés à vos côtés.
Tous mobilisés contre les violences faites aux femmes
#NeRienLaisserPasser

...et d'engagement

Pour parvenir à enrayer ce fléau le Gouvernement renforce encore son engagement pour lutter contre les violences faites aux femmes :
  • 11 000 places d’hébergements à l’horizon 2023 : 10 000 places opérationnelles d’ici la fin de l’année sur le territoire et 1 000 places supplémentaires ouvertes en 2023 pour mieux doter certaines zones
  • Mise en place par la Première ministre d’une mission parlementaire pour faire le bilan et améliorer le traitement de ces violences
  • Renfort de la présence policière dans la rue et du nombre d’enquêteurs spécialisés
  • Augmentation du nombre d’intervenants sociaux en gendarmerie et dans les commissariats d’ici 2025
  • L’outrage sexiste sera délictualisé dans les cas les plus graves et l’amende verra son montant triplé.
  • Lancement d’une expérimentation sur un nouveau dispositif « pack nouveau départ », début 2023 pour faciliter le départ du domicile des femmes bénéficiant de mesures de protection.

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