Mieux produire
Publié 27/01/2023|Modifié 17/02/2023
Mieux produire c’est agir sur la décarbonation du cycle de production, de l’énergie nécessaire à la fabrication des biens et services jusqu’à la collecte et la valorisation des déchets en fin de vie, en passant par le financement.

Verdir le secteur tertiaire
Parmi les mesures possibles, nous pouvons limiter la construction de nouveaux bâtiments, et encourager les rénovations et réhabilitations.
Sur le volet des
énergies, la priorité est de sécuriser l'atteinte de l'objectif de sortie du fioul en 2030, et de définir un horizon pour la fin des
nouvelles chaudières gaz dans les bâtiments tertiaires. Il s'agit aussi
d’accélérer le développement des énergies renouvelables et des réseaux de
chaleur dans les bâtiments.
Les stratégies de rénovation limitant les démolitions
et recourant à un aménagement intérieur sobre doivent être encouragées, tout
comme la réutilisation et le recyclage des matériaux.
Notre objectif est d’assurer l'effectivité de mise en œuvre des réglementations existantes et des engagements pris dans le cadre du plan national de sobriété :
- interdiction du chauffage et du refroidissement extérieur
- obligation de fermeture des portes des bâtiments
- extinction lumineuse la nuit...
Nous devons nous doter d’une trajectoire de rénovation pluriannuelle, adossée à une trajectoire financière et budgétaire claire. Cette trajectoire s'appuiera sur une caractérisation précise du parc et des consommations associées, et favorisera autant que possible les rénovations globales et l’utilisation de matériaux à faible impact carbone.
L'objectif est
d'améliorer en continu la performance énergétique et environnemental à coût
maitrisé, en particulier celle des TPE/PME, notamment par l’industrialisation
des chantiers et la construction hors site, par un suivi de la qualité de l’offre
de rénovation énergétique, et par la mise en adéquation de la formation des professionnels
du bâtiment aux enjeux.
Il s’agira également de s’assurer d’un approvisionnement durable en ressources et matériaux, et de la réduction des consommations d’eau des chantiers.
Objectif : diviser par deux le rythme d’artificialisation des sols à l’horizon 2030, et atteinte du zéro artificialisation nette en 2050 (loi Climat et Résilience).
Des premiers résultats
Planifier pour mieux produire
- La loi Climat et Résilience
prévoit le verdissement des bâtiments tertiaires : tout nouveau bâtiment de plus de 500 m2 doit être équipé en panneaux photovoltaïques ou
végétalisé ;
- La France
s’engage avec l’UE dans le cadre du paquet européen « Fit for 55 » à atteindre « zéro
émission » des bâtiments neufs en 2027 pour les bâtiments publics, et
en 2030 pour tous les bâtiments ;
- Le dispositif éco-efficacité tertiaire, implique pour tout bâtiment de plus de 1 000 m2 une baisse de consommation d’énergie de
40 % en 2030, puis 50 % en 2040 et 60 % en 2050.
Pour une industrie verte en France
Des trajectoires de transition écologique sectorielles ont été définies pour les
principales filières de l’industrie lourde : chimie, métallurgie et matériaux
de construction.
Nous devons maintenant rehausser et consolider ces ambitions
avec les acteurs économiques, en cohérence avec les nouveaux engagements européens et les
besoins de planification écologique par site, filière, et bassin industriel. Il nous faut
également accélérer la transition écologique des PME et ETI industrielles en
renforçant l'accompagnement qui leur est proposé :
- aides plus favorables aux
entreprises vertueuses ;
- bonnes pratiques pour les acheteurs publics/privés ;
- déploiement à large échelle de bilans carbone, d’audits énergétiques et
d’analyse de cycle de vie ;
- aides financières dédiées à des investissements en équipements ou aux changements de modèles d’affaires…
Le premier enjeu est de préparer l’évolution des emplois et des compétences (en matière de bilans carbone, audits énergétiques, analyses du cycle de vie... ) nécessaires à la transformation de l'industrie. Il s'agit également de faire émerger les technologies clés pour la transition écologique de l’industrie - énergie décarbonée, efficacité énergétique, procédés industriels décarbonés, CCUS (Carbon Capture, Utilization and Storage) - et d'adapter les infrastructures en conséquence.
Nous devons
aussi sécuriser les besoins de l’industrie de demain en matières premières et
nous engager vers des modèles circulaires. Enfin, les enjeux
de transition écologique de l’industrie doivent être déclinés au plus près des
territoires : sites zéro carbones, écologie industrielle et territoriale,
mutualisation de flux...
Objectif : diviser par deux en 10 ans les émissions des 50 sites industriels les plus émetteurs.
Des premiers résultats
- Dispositif MACF (taxe carbone aux frontières)
porté par la France et inscrit dans le paquet « Fit for 55 » ;
- Mise en place de la taxonomie verte au niveau
européen ;
- Environ 1,5 million de tonnes d'équivalent CO2 de réductions annuelles de gaz à
effet de serre (GES) entre 2010 et 2019.
Planifier pour mieux produire
- Proposition aux 50 sites industriels les plus émetteurs de GES d’une feuille de route pour diviser par deux leurs émissions en 10 ans.
- 1,2
milliard d’euros pour financer des projets de
décarbonation de l’industrie ; 5,6
milliards d’euros pour accompagner les industriels dans la décarbonation (France Relance)
- Renforcement du régime « pollueur-payeur » : les industriels recevront une prime ou une pénalité financière selon les qualités environnementales de leurs produits.
- Une Stratégie nationale pour le
développement de l'hydrogène
décarboné : 7 milliards d’euros d’investissement
d'ici à 2030
Diminuer l'impact environnemental de nos flux logistiques
Aujourd'hui, il n’existe pas de vision consolidée et partagée de la demande future
de transport de marchandises. Il nous faut donc la construire avec toutes les
parties prenantes du secteur, puis la décliner au plus près des territoires. Il nous faut enfin
identifier, dans le même temps, les leviers de sobriété à mobiliser pour
infléchir cette demande de transport :
- information des clients finaux
- soutien aux circuits courts de proximité...
Pour décarboner et dépolluer ces activités, les motorisations des véhicules routiers doivent évoluer vers des technologies propres : électricité, hydrogène, biogaz, biocarburants avancés... Il s'agit également de développer l'efficacité opérationnelle et environnementale de ce mode de transport par la mutualisation des flux, l'accroissement des taux de remplissage, la mutualisation des données non sensibles, l'éco-conduite...
Il s'agit enfin d'accompagner tous les acteurs de la filière dans cette transformation, dans un contexte de réindustrialisation et de forte compétition internationale.
Nous devons rendre les modes de transport alternatifs - ferroviaire, fluvial et maritime - plus efficaces, mieux adaptés aux besoins de chacun et plus vertueux sur le plan environnemental. Pour réaliser ces trajectoires de progrès, il nous faut soutenir les acteurs qui choisissent des modes alternatifs à la place du fret routier.
Nous devons adapter les infrastructures de stock (entrepôts…) aux besoins des territoires et en limiter au maximum les impacts environnementaux. Il nous faut également adapter les infrastructures de flux (plateformes logistiques…) pour faciliter l'intermodalité à toutes les échelles et planifier les besoins logistiques à proximité et à l'intérieur des centres urbains.
Objectif : doubler la part du transport de marchandises via le ferroviaire pour atteindre 18 % en 2030 et 25 % en 2050.
Planifier pour mieux produire
- Première Stratégie nationale logistique intégrée définie en décembre 2022.
- Stratégie nationale pour le fret ferroviaire : doubler la part modale du fret ferroviaire pour atteindre 18% en 2030 et 25% en 2050 (1 milliard d’euros avec France Relance) .
- Stratégie nationale portuaire: Le fret maritime doit réduire de 40% son émission à la tonne transportée entre 2008 et 2030, et baisser de 50% ses émissions en 2050 par rapport à 2008 ; la part modale du fret fluvial doit augmenter de 50% à l’horizon 2030.
Conforter la place de l'énergie nucléaire
Il nous faut restaurer et prolonger
aussi longtemps que possible la capacité de production du parc existant. Pour y
parvenir, nous devons préparer dès à présent l’ensemble des travaux nécessaires
à la prolongation de la durée de vie des centrales au-delà de 50 ans.
Il
devient aussi nécessaire d’optimiser les moyens de recherche existants et de
mobiliser les ressources humaines et industrielles, dans une approche
coûts/bénéfices et dans le respect de notre référentiel de sûreté. La France
peut s’appuyer sur de nombreux acteurs - EDF, ASN, CEA, ministère de la
Défense, DGEC - qui réunissent ensemble
une expertise inégalée.
Afin de sécuriser le bon déroulement du
projet EPR2, selon le calendrier annoncé, les efforts de simplification et de
standardisation du design doivent se poursuivre, en intégrant le retour
d’expérience technique et organisationnel des projets précédents.
Nous devons
aussi nous donner les moyens financiers, réglementaires et humains de réussir. En parallèle, il est nécessaire pour le
pays d'encourager l’innovation dans les réacteurs de petite capacité. Plusieurs
programmes de développement sont en cours en France, en Europe et dans le
monde. Il s’agira de faire les bons choix de technologies, d’adapter autant que
nécessaire nos moyens et méthodes pour en maitriser les coûts et les délais de
développement.
La France a fait le choix de recycler
une partie de son combustible, qui lui permet d’optimiser ses ressources en
uranium. Pour faire
face aux enjeux de prolongation et de renouvellement des centrales, il nous
faut maintenir des infrastructures nécessaires à leur approvisionnement, au retraitement des combustibles usés, et à leur stockage ultime.
Objectif 2035 : construction de 6 nouveaux EPR pour une mise en service du premier réacteur à l’horizon 2035.
Planifier pour mieux produire
- 170 M€ de
soutien à la filière et 1Mds € pour soutenir l’innovation dans le domaine des nouveaux
réacteurs (SMR et réacteurs innovants) sont investis via
France 2030;
- 10 000
recrutements par an à programmer d’ici à 2030.
Augmenter notre production d'électricité renouvelable
Il nous faut également renforcer les dispositifs permettant de mieux partager la valeur, à la fois avec les territoires qui accueillent les projets, et les producteurs qui fournissent des services au système électrique. Nous devons enfin prévenir globalement les conflits d’usage de nos terres agricoles et forestières en consolidant les objectifs liés aux EnR, à l’alimentation, et à la protection de la biodiversité.
Alors que 95 % des panneaux solaires photovoltaïques sont aujourd'hui fabriqués en Chine pour un coût inférieur de 30 % à ceux de la production européenne, nous devons trouver de nouveaux leviers d'incitation - financière, réglementaire... - pour relocaliser la production ainsi que le recyclage des infrastructures et équipements notamment.
Des premiers résultats

Planifier pour mieux produire
- La meilleure planification des capacités à déployer, en concertation avec l’ensemble des parties prenantes, via l’identification de zones propices au développement des EnR, tout comme de zones d’exclusion à la main des conseils municipaux (Loi relative à l'accélération de la production d'énergies renouvelables)
- L'identification par les services des zones les plus favorables à développer en priorité : zones dégradées, artificialisées et délaissées pour le photovoltaïque, plans de façade littorale
- Le lancement régulier d’appels d’offres, et prolongation du guichet pour accéder au tarif de rachat d’EnR.
Renforcer les énergies renouvelables non électriques
- Augmenter les gisements de
biomasse disponibles : en plantant des haies et des
arbres sur les parcelles agricoles, en développant massivement les cultures
intermédiaires, en mobilisant davantage les effluents d'élevage, en collectant
nos biodéchets, en afforestant quand c’est possible, et en mobilisant plus
efficacement les ressources forestières
- Allouer les ressources en
bio-énergie disponibles aux secteurs qui n’ont pas
d’alternative pour se décarboner, en privilégiant l'électrification pour les
secteurs où cela est possible
- Réaliser des économies d’énergie en améliorant l’efficacité énergétiques de nos équipements et en généralisant des pratiques vertueuses et sobres
Des premiers résultats

Planifier pour mieux produire
- Les 1 000 projets de biométhane en cours, soutenus financièrement par l'Etat, représentant un potentiel supplémentaire de 17 terawatt-heures
- La stratégie nationale pour le développement de l'hydrogène, avec 2,1 milliards d’euros prévus dans France 2030 pour soutenir cette filière
- Le fond chaleur, avec un niveau de 520 millions d’euros de soutien public en 2022 pour développer la chaleur renouvelable
- La taxe incitative relative à l'utilisation d'énergie renouvelable dans le transport, qui incite les distributeurs à augmenter la part de carburants renouvelables
- Le plan géothermie, avec pour ambition d’augmenter de 40 % le nombre de projets de géothermie profonde lancés d'ici 2030.
- Prévention, gestion et valorisation des déchets
- Verdissement du secteur et des instruments financiers.
Articles liés
- Accord européen sur une taxe carbone aux frontières Article Transition écologique
- Covoiturage : une prime de 100 euros pour les primo-conducteurs Article Transition écologique
- La transition écologique sera locale ou ne sera pas Article Politique de la ville
- Conseil national de la Refondation « Climat et biodiversité » Article Renouveau démocratique