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France Nation Verte
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Mieux produire

Publié 27/01/2023|Modifié 11/03/2024

Mieux produire c’est agir sur la décarbonation du cycle de production, de l’énergie nécessaire à la fabrication des biens et services jusqu’à la collecte et la valorisation des déchets en fin de vie, en passant par le financement.

Bien que dominée par les activités tertiaires, moins carbonées par nature, notre économie repose sur l’exploitation d’énergie et l’extraction de ressources naturelles émettrices de gaz à effet de serre (GES).
Notre industrie représente aujourd’hui 19 % des émissions nationales de GES. Notre parc de bâtiments tertiaire - bureaux, locaux d'activité commerce... - atteint 35 millions de tonnes équivalent CO2 de GES. Quant au transport de marchandises et à la logistique, il représente plus du tiers des émissions de l’ensemble des transports, y compris de voyageurs. Les effets des GES sur l'environnement, et sur la santé, sont majeurs : pollution de l’air, bruit, artificialisation des sols, consommation de ressources liées aux emballages...
En planifiant une manière de produire plus écologique, nous nous donnons les moyens de mieux maîtriser l’impact environnemental de notre système de production, sur l’ensemble de son cycle, et plus particulièrement en amont, avec une énergie décarbonée grâce au nucléaire et aux renouvelables, et en aval, avec une meilleure anticipation de la fin de vie des produits.
Mieux produire
Mieux produire / Getty

C'est quoi le plan ?

Réduire de 44 % les émissions de l’industrie passe par la décarbonation des 50 sites industriels avec en complément des actions sur l’industrie diffuse et le captage et stockage de carbone (CCS) des leviers qui permettront d’atteindre une réduction de 37 millions de tonnes équivalent CO2.

Cette décarbonation profonde repose sur des technologies éprouvées comme la chaleur biomasse ou l’amélioration de l’efficacité énergétique, clés pour réduire les émissions de l’industrie diffuse. Elle devra aussi faire appel à des technologies de rupture comme l’hydrogène ou le captage de carbone, notamment pour les grands sites. L’État a d’ailleurs déjà commencé a signé des contrats de transition écologique avec les responsables des sites les plus émetteurs, qui permettront de suivre leurs engagements de décarbonation dans la durée.

Pour réduire l’empreinte carbone du transport de marchandises et de la logistique, nous devons répondre à plusieurs problématiques simultanément : anticiper et rendre soutenable la demande globale future, réduire les émissions du transport routier de marchandises et accélérer le report modal. Pour y parvenir :

  • Adopter des comportements sobres : baisser la vitesse et la consommation du carburant pour le maritime, maitriser la demande en matière de logistique, privilégier les circuits courts de proximité…
  • Augmenter la part du ferroviaire de 10 à 18 % et du fluvial de 2 à 3 %
  • Électrifier les poids lourds et les véhicules utilitaires
  • Renforcer l’efficacité énergétique des véhicules
  • Utiliser des carburants durables et renforcer le progrès technologique

Le secteur de l’énergie est naturellement au cœur des enjeux de décarbonation, car il doit réduire ses propres émissions (raffinerie, réseau de chaleur, centrales thermiques…), tout en fournissant une énergie décarbonée aux autres secteurs qui en dépendent. Sa réussite conditionne ainsi la capacité des autres secteurs à se transformer et à soutenir l’effort de décarbonation projeté. Pour y parvenir, il faut agir sur plusieurs leviers à la fois :

  • Produire suffisamment d’électricité décarbonée (ENR et nucléaire) pour répondre à l’électrification des usages
  • Mobiliser efficacement et de façon raisonnée les ressources en biomasse pour produire des bioénergies
  • Mobiliser les autres ENR thermiques pour décarboner la production de chaleur
  • Sécuriser les objectifs d’économies d’énergie dans les différents secteurs pour ne pas générer de tensions sur l’approvisionnement en énergie
  • Pérenniser les efforts de sobriété.

Energies renouvelables
  • Pour le photovoltaïque : doubler le rythme annuel de développement de nouvelles capacités en trouvant le bon équilibre entre centrales au sol, grandes toitures et résidentiel…
  • Pour l’éolien terrestre : maintenir le rythme actuel.
  • Pour l’éolien maritime : atteindre l’objectif de 18 GW mis en service en 2035 en maintenant le calendrier actuel, tout en créant les conditions d’un développement fort sur le long terme.
Nucléaire
  • Poursuivre le fonctionnement des réacteurs existants et renforcer leur disponibilité
  • Poursuivre la mise en œuvre du programme industriel de construction de
  • 6 nouveaux réacteurs EPR2 et confirmer le lancement de 8 autres
  • Encourager le développement des petits réacteurs modulaires et de petits réacteurs innovants.
Chaleur renouvelable : accélérer la production de chaleur d’origine renouvelable et le développement des réseaux urbains de distribution de chaleur et de froid  

Comme pour nos logements, la rénovation des bâtiments du secteur tertiaire est un levier majeur de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Pour y parvenir, il convient aussi d’accompagner les changements de chaudières (fin du fioul et diminution du gaz) en agissant spécifiquement auprès de 3 publics :

  • L’Etat : par la rénovation d’ici 2030 de 15 % des bâtiments en priorisant les moins performants du parc et supprimer l’ensemble des chaudières fioul dans ce parc
  • Les collectivités locales : par la priorité donnée à la rénovation de 44 000 écoles publiques
  • Le secteur privé : faire respecter le décret dit « tertiaire » (DEET) en actionnant deux piliers : la réglementation et le financement, pour atteindre pour tout bâtiment de plus de 1 000 m2 une baisse de consommation d’énergie de 40 % en 2030 et 60 % en 2050.

Le secteur du déchet a une particularité : il permet à d’autres secteurs d’éviter des émissions via l’incorporation croissante de matières premières recyclées dans l’industrie, la hausse de la méthanisation et de la production de chaleur. La réduction des émissions liées à la gestion des déchets impose de :

  • Réduire la quantité et la nocivité des déchets, grâce à la sobriété et l’économie circulaire (réemploi ou réutilisation)
  • Réduire le stockage de déchets grâce à une meilleure valorisation matière et énergétique
  • Augmenter fortement le taux de captage du méthane dans les lieux de stockage et réduire la part de déchets stockés pouvant entrer en fermentation grâce à un meilleur tri
  • Soutenir la production d’énergie via les combustibles solides de récupération (CSR).
 

Le modèle de production et de consommation qui repose sur des ressources naturelles abondantes et un système linéaire (extraire plus, produire plus, consommer plus et jeter plus) n’est pas viable. Nous devons tendre vers un modèle vertueux : l’économie circulaire. Plusieurs leviers sont à renforcer pour pivoter vers une économie circulaire :

Développement du recyclage : rehausser progressivement les trajectoires de recyclage et inciter au développement des matières premières recyclées et à la recyclabilité des produits.

Développement de la collecte et du tri

  • Garantir un système de collecte pour tous les déchets et développer la collecte dite « préservante »
  • Inciter à la hausse du taux de collecte
  • Intensifier le tri effectif des biodéchets et du tri à la source.

Approvisionnement durable : sécuriser les besoins en matières premières en tenant compte des conditions d’extraction.

Soutien à l’écologie industrielle territoriale : favoriser les synergies entre entreprises d’un même territoire pour optimiser l’usage de la ressource en eau, énergie ou matière.

Soutien à l’éco-conception : réduire les impacts environnementaux d’un produit sur tout son cycle de vie dès la conception : prime à l’éco-conception, positionnement ambitieux dans les négociations européennes…

Développement des modèles d’affaires circulaires

  • Développer l’économie de la fonctionnalité (économie servicielle).
  • Allonger la durée de vie des produits (réparation, reconditionnement et réemploi).
 

Pour répondre aux enjeux d’électrification des usages, nous devons relever le défi de la disponibilité de certaines matières premières critiques (lithium, cobalt…). Il nous faut pour cela modérer la demande, sécuriser nos besoins en métaux primaires et développer des capacités de recyclage suffisantes par différents moyens :

  • Diminuer la quantité de métaux présents dans les batteries (sobriété, choix technologique)
  • Améliorer le taux de collecte et de réincorporation
  • Soutenir les projets sous contrôle français et européen sur toute la chaine de valeur (extraction, raffinage, recyclage...), en étant vigilant au cadre d’exploitation
  • Engager une diplomatie des métaux.
Évolution attendue d'ici 2030 de notre consommation d'énergie finale
Évolution attendue d'ici 2030 de notre consommation d'énergie finale / SGPE
Répartition de notre consommation d'énergie finale entre 2021 et 2030 en terawatt-heures.
  • Consommation 2021 : 1821
  • Baisse énergie fossile : -427
  • Électrification : +40
  • Recours accru ENR thermique : +87
  • Consommation cible 2030 : 1520
  • Tendanciel 2030 : 1660

Mesurer l'impact

La réussite du plan pour mieux produire implique la mesure et le suivi d’indicateurs spécifiques qui permettent de s’assurer de la bonne trajectoire ou, le cas échéant, de la corriger.
Production : trajectoire de décarbonation
Production : trajectoire de décarbonation / SGPE
Émissions annuelles domestiques des secteurs de l’industrie, de l’énergie et des déchets, en millions de tonnes équivalent-CO2 par an.2017 : 156
2018 : 146
2019 (année de référence) : 141
2020 : 128
2021 : 136
2022 : 134
2030 (objectif) : 79

D'où partons-nous ?

Le secteur de l’énergie est au cœur des enjeux de décarbonation, car il doit réduire ses propres émissions, tout en fournissant une énergie décarbonée aux autres secteurs qui en dépendent. Sa réussite conditionne ainsi la capacité des autres secteurs à se transformer et soutenir l’effort de décarbonation projeté par la planification écologique.
Réduire nos émissions de CO2 dans le secteur de l’énergie, c’est à la fois réduire notre consommation d’énergie, et remplacer de l’énergie fossile par de l’énergie décarbonée. D’ici 2030, une baisse de 17 % de la consommation d’énergie finale est ainsi nécessaire et, dans le même temps, une électrification rapide des usages (véhicules électriques, pompes à chaleur, hydrogène par électrolyse…) et un recours accru aux ENR thermiques (biomasse, géothermie…).
Pour y parvenir en 2030, l’équilibre entre nos besoins énergétiques et les ressources disponibles demande notamment une accélération sans précédent dans le déploiement des énergies renouvelables (x2 sur le photovoltaïque, +20 % sur l’éolien terrestre) et la restauration de la disponibilité du parc nucléaire.
Pour l'énergie, l'industrie, ou encore l'économie circulaire, le Secrétariat général à la planification écologique a publié ses documents de travail qui ont permis la réalisation du plan :

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