Le Plan de traitement des foyers de travailleurs migrants, 25 années de progrès social par le logement

Ce contenu a été publié sous le gouvernement de la Première ministre, Élisabeth Borne.

Publié 30/05/2022|Modifié 31/05/2022

Il y a 25 ans, le 14 mai 1997, le Plan de traitement des foyers de travailleurs migrants (PTFTM) était lancé par l’État avec l’ambition de rénover 687 foyers bâtis notamment dans les années 1950 et 1960 pour loger la main d’œuvre immigrée de l’après-guerre , et dont la configuration et l’état de dégradation ne permettaient plus de proposer une solution de logement digne.

La création des foyers de travailleurs migrants (FTM) : une réponse à l’urgence du besoin de logement des travailleurs immigrés

Bâtis dans les années 1950- 1960, les foyers de travailleurs migrants ont apporté une solution dans l’urgence à la crise du logement qui touchait de plein fouet la main d’œuvre immigrée venue reconstruire la France d’après-guerre et contrainte bien souvent à vivre dans des bidonvilles en périphérie des grandes agglomérations à l’image du bidonville de Nanterre aux portes de Paris. De nombreuses structures œuvrant dans le domaine du logement social sont alors créées, comme la SONACOTRAL (société nationale de construction de logements pour les travailleurs algériens-devenue ADOMA) en 1956 ou l’AFTAM (association pour la formation des travailleurs africains et malgaches-devenue COALLIA) en 1962.
Conçues à l’origine pour loger de façon temporaire un grand nombre de résidents, ces structures ont été construites rapidement, sans privilégier des critères plus qualitatifs de confort et d’intimité (chambres de 7,5 m2 ou à lits multiples, cuisines et sanitaires partagés). Généralement habitées par des hommes seuls et situées en périphérie des villes, elles se sont rapidement dégradées sous l’effet de la sur-occupation, et ont, avec le temps, favorisé l’isolement (spatial et social) des résidents ainsi que la reproduction de modes de vie communautaires. Enfin, elles ne correspondaient plus aux normes de logement en vigueur.

Le Plan de traitement des foyers de travailleurs migrants (PTFTM) :

La nécessité d’assurer aux résidents des logements décents…

La prise de conscience de la situation générale très dégradée de ces foyers a suscité le lancement d’une politique publique ambitieuse avec leur transformation progressive en résidences sociales, structures rénovées composées de logements autonomes équipés de cuisines et de sanitaires individuels, assurant aux résidents un cadre d’habitat décent et dotées d’un accompagnement social adapté.
Pour porter cette politique publique, un organe de coordination et de suivi a été créé par arrêté en 1998 : la Commission interministérielle pour le logement des populations immigrées (CILPI) composée des ministères en charge du budget, des affaires sociales, de l’intérieur et du logement. Depuis 2015, elle est présidée par le Délégué Interministériel à l’hébergement et à l’accès au logement (DIHAL). La réalisation des projets de transformation est le fruit d’un travail partenarial national et local (Préfectures, collectivités locales, bailleurs, action logements services…) soutenu ayant pour objectifs de répondre tant aux exigences du plan de traitement qu’aux besoins des territoires.
Les foyers de travailleurs migrants et les résidences sociales qui en sont issues logent aujourd’hui près de 110 000 travailleurs migrants. Sur les 687 foyers recensés au moment de l’élaboration du plan de transformation, 126 (très dégradés et aux situations les plus complexes) restent à transformer. Près de 70 000 places en Résidence Sociale ont été créées ou sont en cours de création depuis la mise en œuvre du plan de traitement.

… et de leur proposer un accompagnement adapté

En l’espace de 25 années, le plan de traitement des foyers de travailleurs migrants, porté par un réseau actif d’acteurs institutionnels et associatifs, a contribué notablement au développement d’une politique publique en faveur de l’intégration sociale par le logement :
  1. En luttant contre le mal-logement par la création de logements autonomes fonctionnels, dans des structures encadrées par des projets sociaux. Le PTFTM s’est ainsi adapté au fil du temps aux évolutions du public et de ses besoins (apparition d’une certaine mixité sociale et générationnelle) tout en maintenant un objectif d’intégration par le logement ;
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  2. En mettant à la disposition des résidents des actions d’accompagnement social soutenues par un appel à projets financé par le ministère de l’intérieur (Direction de l’Intégration et de l’Accès à la Nationalité – DIAN) -  permanences d’accès aux droits (santé, retraite…), actions de prévention santé, mesures d’accompagnement à la réalisation des parcours résidentiels, animations culturelles, activités collectives, ateliers de lutte contre la fracture numérique -  encourageant ainsi  l’autonomie, l’insertion sociale et plus globalement le vivre ensemble ;

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  3. En créant un partenariat d’acteurs engagés dans la valorisation de l’héritage historique constitué par les parcours de vie de ces travailleurs migrants, souvent méconnus, et dans la réflexion nécessaire pour dessiner la résidence sociale de demain.
Ce 25ème anniversaire intervient après deux années de crise sanitaire qui ont souligné avec acuité la nécessité d’accélérer la transformation des foyers les plus vétustes. Il nous invite à renforcer la dynamique partenariale actuelle afin de faire face aux défis, à la fois   conjoncturels et structurels, liés à la rénovation des foyers de travailleurs migrants restants et à l’adaptation des résidences sociales aux évolutions futures.

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