
La transformation numérique est un enjeu national de compétitivité
Il aurait pu être distingué à 13 ans. Mais Mathieu Nebra a attendu quelques années, et que son projet d'adolescence devienne une véritable entreprise en forte croissance, pour figurer parmi les 10 Français les plus innovants selon le MIT. Rencontre avec un jeune entrepreneur qui fait de l'éducation une priorité.
13 ans
C'est l'âge auquel Mathieu Nebra lance son 1er site, le Site du Zéro.
Après un baccalauréat scientifique, celui qui fait aujourd'hui partie des 10 Français les plus innovants selon le MIT suit naturellement une formation d'ingénieur à l'EFREI, une école spécialisée en informatique et technologies du numérique. « Je n'avais pas, à la base, de vocation entrepreneuriale. Mais le site a beaucoup grossi pendant mes études », explique-t-il. Un succès essentiellement dû au bouche-à-oreille. Avec Pierre Dubuc, un membre actif de la communauté du Site du Zéro, il fonde la société Simple IT, rebaptisée par la suite pour devenir l'actuelle « OpenClassroom », qui poursuit l'ambition du projet originel : des cours 100% en ligne, accessibles à tous. « J 'ai hésité entre tout arrêter ou y aller complètement », avoue-t-il. « Tout arrêter et prendre un job dans une SSII, c'était normal et rassurant pour mes parents. Mais, avec du recul, je sais que je le referais sans problème, même si j'ai pris un gros risque. »
« En 2007, l''écosystème des start-up à Paris était très loin d'être aussi développé qu'aujourd'hui. Il y a désormais une vraie dynamique, des incubateurs partout, des formations. »
Si Mathieu Nebra reconnaît que la distinction du MIT est valorisante, pour lui comme pour son équipe, il espère, qu'au-delà de la satisfaction personnelle, elle permettra de qualifier le sérieux de son entreprise. « Les projets innovants sont toujours en dehors du cadre traditionnel, c'est le propre de l'innovation, mais cela n'est pas toujours très bien compris pour ne pas dire très bien perçu. La distinction du MIT a des chances de nous aider à rassurer des gens extérieurs qui commencent à nous découvrir », analyse-t-il.
La French Tech, il avoue qu'il ne savait pas du tout à quoi s'attendre, mais a été agréablement surpris. « Cela a permis de structurer, de donner une identité à l'environnement start-up ». Plus personnellement, la French Tech a permis à Openclassrooms de participer au festival South by Southwest à Austin, aux États-Unis, et de bénéficier par la même occasion de la visibilité médiatique de l'événement. Mathieu et son associé ont également participé au Jeudigital, organisé à l'initiative d'Axelle Lemaire.
« Il se passe beaucoup de choses. Le bilan est très positif, il faut continuer ». Pour le jeune Français, il faut même aller plus loin, notamment en insufflant la culture entrepreneuriale à l'école. « On ne m'a jamais dit à l'école, ni en études supérieures ni au lycée ou au même collège, que je pouvais être entrepreneur », regrette-t-il. Et la meilleure manière de l'enseigner, c'est encore de permettre à des entrepreneurs de venir parler aux élèves. « Ceux qui peuvent en parler le mieux et transmettre leur passion, ce sont les entrepreneurs. Il faut créer des ponts entre l'entreprise et l'école. »
« La transformation digitale est un enjeu de compétitivité et tout vient de la formation, j'en suis convaincu. »