Investir l'avenir : 800M€ pour accompagner les établissements d’enseignement supérieur et de recherche porteurs d’un projet de transformation ambitieux

Ce contenu a été publié sous le gouvernement du Premier ministre, Jean Castex.

Publié 30/11/2021|Modifié 30/11/2021

Frédérique Vidal, ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation et Guillaume Boudy, secrétaire général pour l'investissement, annoncent 800 millions d'euros pour la recherche française, et se félicitent des résultats de la première vague de l'appel à projets « Excellences sous toutes ses formes ». A cette occasion, une deuxième vague de cet appel est lancée dans le cadre du quatrième Programme d'investissements d'avenir.

Les ambitions de l'appel à projet

La diversité des territoires, des acteurs, qu’ils soient universités ou grandes écoles, constituent la richesse de l’enseignement supérieur et de la recherche française et justifie le « S » que l’État revendique sur l’objectif d'excellence.
L’appel à projets « Excellence sous toutes ses formes » vise à reconnaître l’excellence dans cette diversité et à accompagner les établissements d’enseignement supérieur et de recherche porteurs d’un projet de transformation ambitieux, à l’échelle de leur site, dans la mise en œuvre de leur stratégie propre, élaborée à partir de leur dynamique territoriale et de leurs besoins spécifiques.
Ces transformations couvrent toute évolution significative de l’établissement ou du site contribuant à développer leurs potentialités dans l’ensemble de leurs missions, ou dans les missions qui auront été choisies comme les plus importantes pour l’établissement ou le site dans le cadre de leur projet stratégique.
Il accompagne donc la différenciation entre établissements d’enseignement supérieur en reconnaissant davantage les différentes formes d’excellence dont ils font preuve dans l’accomplissement des missions que leur fixe la Loi, et en les aidant à atteindre, dans leur(s) domaine(s) d’excellence, les meilleurs standards internationaux.
Cet appel à projet va donc permettre aux établissements et aux sites de construire leur « signature »
L’appel à projets « Excellence sous toutes ses formes » vise à conserver les caractéristiques positives des actions des précédents PIA tout en tenant compte des améliorations possibles et de nouveaux projets apparus depuis, afin d’accompagner à travers un unique appel à projets.
Les projets retenus dans cette première vague traduisent une véritable politique globale de l’établissement pour le site ; transformer profondément l’établissement; servir une ambition d’excellence dans son ou ses domaine(s) d’expertise et d’exercice.
Le jury a été très sensible aux démarches s’appuyant sur une approche innovante tant dans l’objectif visé que dans les modalités de sa mise en œuvre et la nécessité d’offrir le meilleur environnement possible à ses personnels, étudiants et partenaires publics comme privés, vecteurs d’une attractivité nationale et internationale.

Trois vagues de soumission des projets et un processus de sélection par un jury international

Cet appel est doté d’une enveloppe de 800 M€. La moitié de cette enveloppe environ sera consacrée aux projets portés par des établissements qui ne sont pas parties prenantes d’une initiative d’excellence labellisée IdEx ou ISITE. L’autre partie de cette enveloppe sera attribuée à des projets déposés par les porteurs d’une IdEx ou d’une ISITE.
Compte tenu de l’ambition de transformation à l’échelle de l’établissement et/ou du site, le montant minimum de la subvention PIA demandée doit être de 5 M€. Trois vagues de soumission des dossiers sont prévues : la première, close le 20 mai 2021, a vu le dépôt de 35 projets. L’évaluation des dossiers proposés est réalisée par un jury international composé de 23 membres et présidé par le Professeur Michael HENGARTNER, Président du Conseil des Écoles polytechniques fédérales suisses. Le jury a examiné les dossiers sur la base des avis de deux rapporteurs désignés en son sein et pour certains dossiers cet examen a été complété par une audition avec les porteurs des projets.
Les recommandations du jury ont été validés par le Premier ministre sur propositions de la Ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation et du Secrétaire général pour les investissements.
Un deuxième appel est lancé ce jour pour une clôture en février 2022. Une troisième et dernière vague sera lancée courant 2022.
Cet appel à projets est éligible au plan national de relance et de résilience (PNRR) qui s’inscrit plus globalement, au niveau européen, dans le plan de relance NextGenerationEU.

Découvrez les 15 projets lauréats

CISAM+ (Aix-Marseille Université) 40 M€
Le projet d’ Aix-Marseille Université, avec le soutien de ses partenaires CNRS, INSERM, CEA, IRD,  s’appuie sur son expertise reconnue dans le domaine de l’innovation pour renforcer sa stratégie d’innovation et élargir sa démarche à l’ensemble de ses sites par la création, sur le modèle de la cité de l’innovation et des savoirs, de 7 hubs thématiques d’innovation (programmes pédagogiques, offre de services groupés pour l’innovation, innovation ouverte), sur trois thématiques principales : technologies pour la santé, industries culturelles et culturelles, développement durable.
CITY FAB (Université Gustave Eiffel) 8,8 M€
L’université Gustave Eiffel, née de la fusion de l’UPEM et de l’IFFSTAR, se propose, avec le projet City-Fab, un double objectif : mettre en place une politique de sites, en dotant ses différents campus d’une offre de recherches et de formations appuyées sur la recherche, construites avec les partenaires académiques et sociopolitiques locaux ; faire de l’UGE la référence sur la thématique de la ville de demain. Il s’agit d’aider les territoires à faire face aux enjeux de transition énergétique, écologique, économique et sociale, d’une part en formant les compétences nécessaires pour œuvrer à ces transitions, d’autre part en aidant collectivités et entreprises à adopter une stratégie adaptée à leur contexte propre. En partenariat avec les acteurs locaux, une analyse des données permettra de mettre en place un diagnostic des besoins, suivi d’un modèle d’évolution vers la ville ou le territoire durable adapté à chaque cas particulier, d’un dispositif de simulation des effets du modèle, et enfin de la construction des méthodes et indicateurs nécessaires à l’évaluation de la stratégie. De nombreux partenaires (entreprises et collectivités) sont engagés dans le projet.
CY Generations (CY Cergy Paris Université) 20,8 M€
Le projet de CY Cergy Paris université est de devenir un acteur majeur de l’innovation durable en région et à l’international. En interne en faisant évoluer l’état d’esprit des communautés universitaires pour mieux répondre aux attentes des étudiants comme à la demande sociale. En externe en aidant les partenaires des collectivités et entreprises à concevoir et développer une innovation durable basée sur le développement des compétences adaptées à ce but. Le but n’est pas pour l’université de développer l’innovation technologique elle-même, mais de développer un modèle permettant de faciliter et d’accélérer le passage de l’innovation de l’université aux partenaires socio-économiques. Le projet repose sur le développement de l’interdisciplinarité et associe un large réseau de partenaires, académiques (dont l’ESSEC et le CEREMA) et socio-économiques ; il prend également appui sur l’université européenne Eutopia.
ERASME (UPEC, Université Paris Est Créteil) 21,2 M€
Avec le projet ERASME, l’université Paris Est Créteil propose un projet d’université engagée dans et au service de ses territoires et plus largement de la société. Partant d’une analyse de son positionnement, des aspirations de ses étudiants et de la société (en particulier à plus de justice et d’équité sociale) et des transformations sociales et environnementales que nous vivons, l’UPEC  s’appuie sur son projet stratégique, publié en 2019, pour développer un projet centré sur l’engagement de ses communautés, personnels et étudiants, et la transformation de ses formations et de sa recherche  au service de la société : repenser la formation pour permettre la réussite des étudiants dans leur diversité, focaliser la recherche en visant un impact réel sur la société, transformer pour cela le fonctionnement et la planification de l’université en l’ouvrant au dialogue avec la société. L’UPEC souhaite engager le dialogue avec d’autres universités en France et dans le monde pour affiner et disséminer ce modèle.
ExcelLR (La Rochelle Université) 16 M€
L’université de La Rochelle a présenté un projet visant à développer la signature de l’université de La Rochelle sur le « littoral urbain durable intelligent » (smart urban coastal sustainability) , en s’appuyant sur les forces de La Rochelle (université et territoire), avec l’ensemble des partenaires (y compris université européenne), dans tous les domaines, formation (appui sur IDEFI, IDEFI-N et NCU), recherche, liens avec le territoire, international, et  un fort  soutien des entreprises et collectivités.
EXPOSUM (Université de Montpellier) 23,2 M€
L’université de Montpellier s’appuie sur ses forces reconnues au niveau international et ses partenariats, entre autres avec les pays du Sud, pour proposer la mise en place d’un institut de l’exposome, dont le but est l’étude transdisciplinaire et décloisonnée des risques multi-environnementaux (expositions biologiques, chimiques et physiques) qui pèsent sur la santé humaine tout au long de la vie. Il s’agira d’accélérer la production et la circulation de connaissances fondamentales et cliniques applicables, en travaillant de façon interdisciplinaire et décloisonnée (en formation comme en recherche), avec un appui sur des plateformes performantes. Le dialogue entre sciences biologiques, médicales et sociales sera facilité par la mise en œuvre de la science des données, avec au cœur la diffusion mondiale des savoirs grâce aux données ouvertes.
FIRE UP (Université de Paris) 30 M€
L’université de Paris vise à renforcer sa place et son image d’université de recherche au cœur de Paris, attentive aux évolutions majeures de notre société. Pour cela elle rassemble ses forces, dans le cadre du projet FIRE-UP, en proposant deux programmes qui mobilisent interdisciplinarité et innovation pour renforcer son impact sur la société. Le premier programme concerne la formation des étudiants, du premier cycle au post-doctorat, pour renforcer interdisciplinarité et liens avec le monde socio-économique ; le second vise à réunir les forces de formation, recherche et innovation de l’université au sein d’écosystèmes, dénommés Atriums, afin de renfoncer le lien science-société, autour de trois enjeux : impact des humanités et sciences sociales sur la société, géosciences durables (avec entre autres l’IPGP) et santé des femmes (qui accueillera la nouvelle école de maïeutique).
HARMI (Comue Université Bourgogne Franche-Comté) 14 M€
Appuyée sur ses forces déjà reconnues au niveau international en microbiologie, la COMUE Université Bourgogne-Franche-Comté développe avec ses partenaires (CNRS, INRAE) dans HARMI un projet ciblé sur le développement de la recherche sur le microbiome (recherche, formation par la recherche, applications, partenariats socio-économiques, diffusion à la société), avec l’ambition de devenir un pôle internationalement reconnu sur ce sujet. Des changements de paradigmes seront recherchés dans les quatre domaines de la microbiologie environnementale, de la microbiologie alimentaire, de l’interaction hôte-microbe, et de la biotechnologie microbienne, afin de permettre des avancées au service de la sécurité des aliments, de l’agriculture durable, de la santé et de la préservation des environnements aquatiques et terrestres.
IFSEA (ULCO Université du Littoral côte d’Opale) 8,1 M€
Projet d’EUR transdisciplinaire qui vise à une renommée internationale pour les sciences marines, l’halieutique et les produits de la mer, IFSEA s’appuie sur 9 masters existants, en prévoyant leur décloisonnement, leur internationalisation, la mise en place d’un système souple majeure/mineure, la FI comme la FTLV. Cette EUR s’appuie sur des laboratoires de haut niveau de l’université avec ses partenaires (CNRS, IFREMER, ANSES), et sur la position stratégique unique de Boulogne sur mer, premier port de pêche français, et premier centre européen de transformation des produits de la mer. Elle pourra donc compter sur des partenariats socio-économiques locaux forts, tout en visant une attractivité internationale, autour de 4 axes : écosystèmes marins, sécurité et qualité des produits de la mer, ingénierie de la chaîne d’approvisionnement et commerce international, gouvernances et politiques d’aménagement côtier.
InnovationS (Université de Bordeaux) 24,4 M€
Par le projet InnovationS, l’université de Bordeaux, appuyée sur sa multidisciplinarité et sa stature internationale, vise à intensifier la culture et les pratiques de l’innovation et de l’entrepreneuriat sous toutes leurs formes, dans l’université et avec ses partenaires. Le projet s’appuie sur le plan stratégique U 30, qui a été élaboré avec l’ensemble des communautés académiques et des partenaires. 18 actions sont ainsi ciblées, dans 24 domaines porteurs d’innovations, et une attention particulière sera portée au développement des compétences et à la reconnaissance de l’engagement. Trois champs sont particulièrement ciblés : la santé (dont la santé publique), l’agroenvironnement, les sciences et arts. Ce projet concerne tout le territoire de l’UB, y compris ses campus délocalisés et connectés, ainsi que ses partenaires internationaux, dont l’université européenne et le campus euro-régional avec l’université du Pays Basque. Partenaires industriels et collectivités territoriales seront pleinement associés tout au long du projet.
IREKIA (UPPA,Université de Pau et des pays de l’Adour) 8,8 M€
Appuyée sur son I-Site, l’UPPA vise, avec le projet IREKIA, à doubler le nombre d’étudiants en provenance du pays basque français, une des régions où il y a le moins de poursuite d’étude dans le supérieur. Elle compte développer la capacité de ses sites basques, en faisant passer le nombre d’étudiants de 4000 à 8000. Elle s’appuiera pour cela sur une pédagogie active, un développement des fablabs, 50 nouveaux diplômes professionnels de premier cycle, 30 de second cycle d’ici 2030, ainsi que des labcoms avec des partenaires industriels, un observatoire, un learning lab acteur de l’innovation pédagogique, une formation flexible et personnalisée.
Mat-Light 4.0 (université de Haute-Alsace, Mulhouse) 10,7 M€
L’université de Haute-Alsace présente un projet qui s’appuie sur une excellence scientifique déjà reconnue à l’international dans le domaine de la photopolymérisation, afin de devenir l’université de référence au niveau international dans ce domaine. Le projet englobe l’innovation pédagogique (formation par projets) pour laquelle l’UHA a déjà une expertise reconnue (prix PEPS 2019), et le développement du continuum formation-recherche-innovation, en renforçant ses réseaux académiques et partenariats industriels, et en rassemblant l’ensemble des partenaires formation-recherche-innovation dans un bâtiment unique. Le projet s’appuie également sur une plateforme de recherche unique avec des instruments de classe mondiale. L’UHA entend ainsi apporter sa contribution aux enjeux de   transition énergétique et environnementale.
Sorb’Rising (Université Paris 1 Panthéon Sorbonne) 18,4 M€
L’UP1PS a élaboré collectivement le projet Sorb’Rising, qui vise à faire évoluer la culture de l’établissement vers un fonctionnement plus collectif et plus ouvert sur la société et l’international, permettant ainsi de mieux répondre aux attentes des étudiants et de la société, et d’augmenter l’engagement des SHS pour le développement des objectifs de développement durable et la résolution des défis sociétaux contemporains. En partenariat avec le CNRS, l’IRD, et avec le soutien de réseaux internationaux (AUF, université européenne Una Europa…) et de nombreux partenaires culturels et sociopolitiques, l’université a construit un nombre important d’actions vivant à faire progresser ces deux objectifs.
SPRINGBOARD (Université Paris Saclay) 32 M€
L’université Paris-Saclay vise par ce projet à consolider ses fondamentaux pour le développement à long terme d’une attractivité durable, nationale et internationale. Pour cela elle souhaite garantir d’excellentes qualités d’études et de travail pour ses personnels comme pour ses étudiants, et développer l’identité collective de l’université. A la suite d’un processus participatif, elle a élaboré quatre lignes d’action : une refonte du SI dans le champ de la formation, afin d’améliorer la visibilité, la lisibilité et l’attractivité des formations, accompagnée d’un effort accru de lien entre collège, lycée et université, au service de la diversité ; un développement de processus de recrutement de personnels internationaux adaptés, comportant en particulier un environnement pour la recherche, ainsi que le développement de la science ouverte ; un renforcement du lien formation-recherche en dotant les graduate schools et formations de premier cycle de chefs de projets recherche ; un renforcement des liens science-société, avec un projet de campus durable, et le développement de projets à l’interface arts, science et création, ainsi que de projets participatifs.
UP Squared (Université de Poitiers) 16 M€
L’université de Poitiers présente un projet de réorganisation d’ensemble de ses forces pour être en mesure de donner la meilleure réponse aux enjeux de responsabilité sociale de l’université, de son engagement dans la cité. Pour ce faire elle organise ses campus et ses missions autour des enjeux de développement durable et des défis sociétaux : 6 campus thématiques (formation, recherche, innovation) autour de 3 objectifs de développement durable, santé et bien-être, qualité de l’éducation, villes et communautés durables, trois graduate schools seront créées sur chacun de ses thèmes. Le projet implique partenaires académiques (CNRS, INSERM, ISAE-ENSMA, CHU…) et socio-économiques.

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