Interview des trois cofondateurs de Treefrog Therapeutics, la jeune startup bordelaise qui révolutionne le marché des thérapies cellulaires

Ce contenu a été publié sous le gouvernement du Premier ministre, Jean Castex.

Publié 21/10/2020|Modifié 04/03/2021

Le secrétaire général pour l’investissement s’est rendu le 15 octobre dans les nouveaux locaux de la startup Treefrog Therapeutics situés en banlieue bordelaise pour y rencontrer ses trois cofondateurs : Maxime Feyeux, Kevin Alessandri et Jean-luc Treillou. Véritable pépite française du marché des thérapies cellulaires, retour en interview sur l’histoire d’une startup soutenue par le PIA, pleinement engagée dans la révolution médicale.

  • En quelques mots, que fait votre société Treefrog Therapeutics ?
TreeFrog Therapeutics développe une technologie de rupture pour la production en masse de thérapies cellulaires. Notre première brique technologique est un encapsulateur cellulaire à haut débit, capable de générer plus de 1000 capsules de cellules souches par seconde. Une fois encapsulées, les cellules souches peuvent être cultivées en 3D et différenciées dans des bioréacteurs industriels de grands volumes – notre deuxième brique technologique. Sur un marché où le prix d’une thérapie cellulaire avoisine les 300 000€ par patient, nous divisons aujourd’hui les coûts de production par 10, tout en introduisant un niveau qualité cellulaire inédit. A terme, notre objectif est de diviser les coûts par 100, afin de rendre les thérapies cellulaires accessibles à tous.
  • Quelles peuvent être les applications concrètes de votre procédé innovant de culture de cellules souches ?
Nous avons choisi de nous concentrer sur la production de thérapies cellulaires pour des maladies incurables, comme les maladies neurodégénératives, l’insuffisance cardiaque et le diabète de type 1. Nos résultats pré-cliniques pour la maladie de Parkinson montrent par exemple que notre stratégie de greffe en 3D permet un rétablissement 2 fois plus rapide qu’avec les procédés 2D. Notre objectif est maintenant d’arriver le plus rapidement chez l’homme, avec un premier essai clinique d’ici fin 2023.
  • Vous avez notamment été deux fois lauréats des Concours d’innovation (Grand Prix i-Lab en 2018 et lauréat i-Nov en 2019), comment ce soutien de l’Etat a-t-il contribué à votre réussite ?
Le Prix i-Lab a véritablement été un tremplin. D’un point de vue méthodologique, il nous a forcé à structurer le projet sur le long terme. Ensuite, la levée de fonds d’amorçage, et le tour A qui a suivi (7,1M€), ainsi que l’attribution d’une subvention via le concours i-Nov nous ont permis de déclencher la création de la société et notamment de financer notre vitrine industrielle à Pessac. Plus globalement, ces deux prix reçus dans le cadre du Concours d’innovation, d’ailleurs bien identifié par les écosystèmes, nous ont apporté une crédibilité importante, tant en France qu’à l’étranger. Au Japon par exemple, ce soutien étatique constitue un véritable levier dans les relations institutionnelles et commerciales.
  • Votre innovation se positionne sur un marché concurrentiel (Japon, Etats-Unis…), comment envisagez-vous l’avenir de votre société à moyen/long terme ?
Notre centre de R&D est maintenant établi à Pessac (33), où nous avons réussi à emménager en avril dernier, malgré la crise du COVID. Notre objectif est de conserver notre vaisseau amiral en France, à Pessac, car nous bénéficions localement d’un écosystème très favorable pour faire croître une ETI, notamment grâce à des infrastructures scientifiques et une école d’ingénieur – l’ENSTBB – de premier plan. A l’international, nous avons lancé un consortium avec Harvard à Boston et le FBRI à Kobe pour établir le bénéfice de notre technologie en terme de qualité cellulaire. Nous allons nous appuyer sur ces collaborations pour établir en 2021 des hubs internationaux, qui serviront de démonstrateurs pour nos partenaires américains et japonais. Notre ambition est de devenir un leader technologique mondial dans domaine des thérapies issues de cellules souches pluripotentes, et nous sommes persuadés que notre technologie peut contribuer à l’émergence d’une nouvelle filière industrielle de bioproduction en France, compétitive et souveraine.
  • Quels seront les moments clés pour TreeFrog dans les 12 prochains mois ?
Outre les jalons techniques et commerciaux qui sont déjà en ligne de mire, nous visons une levée de fonds Tour B d’un montant supérieur à 50 M€. Réussir cette levée au 1er semestre 2021 sera un facteur clé de succès de cette phase d’accélération et d’expansion.

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