FRANCE 2030 : investir pour mieux répondre aux maladies émergentes infectieuses

Ce contenu a été publié sous le gouvernement du Premier ministre, Jean Castex.

Publié 07/03/2022|Modifié 30/05/2022

A l'occasion de l'inauguration d’un nouveau site de production de Sanofi à Lyon, le Premier ministre Jean Castex a présenté la stratégie de réindustrialisation de la France pour développer et produire les futurs vaccins en réponse aux maladies infectieuses émergentes, en présence de Olivier Véran, ministre des Solidarités et de la Santé, Frédérique Vidal, ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée chargée de l’Industrie et Bruno Bonnell, secrétaire général pour l'investissement, en charge de France 2030. En dotant la France d’une chaine de valeur complète sur la technologie ARNm, l’Etat soutient la souveraineté de la filière et la création d’emplois à forte valeur ajoutée. Une nouvelle étape clé après de premiers efforts et initiatives menés ces deux dernières années pour lutter contre la pandémie.

Depuis deux ans, plusieurs initiatives pour lutter contre les pandémies ont été déployées dans le cadre de la crise du Covid-19

Dès janvier 2020 ont été déployés le consortium REACTing pour identifier les premiers projets à lancer en urgence dans le cadre de la crise du Covid-19 ainsi que plusieurs guichets de financements par le ministère de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, avec l’Agence nationale de la Recherche.
La recherche contre le Covid-19 a été renforcée à l’automne 2020 avec :
  • Un guichet de priorisation de la recherche clinique, le CAPNET, pour soutenir et accélérer les projets de recherche Covid-19 ayant le plus de potentiel.
  • L’ANRS-MIE pour renforcer le pilotage de la recherche française sur les MIE.
  • Des programmes, comme Emergen, afin d’assurer la surveillance des variants.
  • Le soutien de 187 projets de massification des capacités de production des filières de produits et matériels critiques, créant plus de 6 500 emplois.

France 2030 : aller plus loin dans la prévention du risque d’émergence de maladies infectieuses

France 2030 dédie une stratégie d’accélération, d’un montant de 750 M€, à la prévention des MIE et aux menaces NRBC. Pour assurer une coordination efficace, elle porte sur l’ensemble de la chaine de valeur : R&D, développement des capacités industrielles de production de contremesures, mise en place de stock à constituer / renouveler.
Mobilisant des aspects scientifiques, technologiques, industriels, organisationnels et règlementaires, cette stratégie se découpe en plusieurs axes :
  • La recherche interdisciplinaire, qui abordera les mécanismes d’émergence et leur prévention, la compréhension des MIE et l’évaluation de contremesures innovantes. Deux programmes dédiés vont être lancés :
    • Piloté par le CIRAD, INRAE, IRD, le PEPR PREZODE a pour objectifs prioritaires de développer les recherches et les outils nécessaires à la mise en place d’une stratégie innovante de prévention des émergences zoonotiques pour en réduire le nombre et détecter de tels évènements le plus tôt possible.
    • Piloté par l’INSERM, le PEPR MIE ambitionne de prévenir et de contrôler efficacement les maladies infectieuses émergentes au niveau individuel et collectif.
  • L’innovation, dédiée au développement des contremesures.
  • Le développement des capacités de production de contremesures permettant la création de filières souveraines mobilisables en cas de crise sanitaire et de sécuriser les stocks stratégiques et les outils productifs. A ce titre, un appel à projet est ouvert ce jour « Innovations et Capacité Santé 2030 », à hauteur de 60 M€. Le cahier des charges est disponible sur le site de Bpifrance, opérateur pour le compte de l'Etat .
  • Le volet organisationnel de la prévention, préparation et gestion de crise, pour préparer les modalités de mobilisation pour faire face à la survenance de MIE.
  • La formation multidisciplinaire, pour disposer de nouvelles compétences décloisonnées et transversales nécessaires à l’effort de recherche et d’innovation.
Le déploiement de cette stratégie se fera en coordination étroite avec l’autorité européenne de préparation et de réaction en cas d’urgence sanitaire (HERA) dans le cadre du partenariat européen de préparation aux épidémies.

Une stratégie déjà engagée

Dès 2021, un premier appel à manifestation d’intérêt (AMI) à destination des entrepreneurs et professionnels du secteur de la santé sur 4 axes :
  • diagnostic, dépistage et détection de maladies infectieuses émergentes et de menaces biologiques ;
  • services et technologies transverses permettant une forte réduction des délais et des coûts de RDI ;
  • capacités de production ;
  • autres projets entrant dans le périmètre de la stratégie MIE-MN.
Lancé en avril 2021, l’AMI a permis de retenir 15 projets, dont les ¾ des partenaires industriels sont des PME en deux vagues pour un montant d’aide total de 51,08 M€. La liste complète des projets lauréats est accessible dans le dossier de presse ci-après.
La stratégie contribue aussi à l’appel à propositions « Maturation/ Prématuration » et à l’appel à manifestation d’intérêt « Compétences et Métiers d’Avenir » lancés par l’ANR en décembre 2021 pour son volet formation.

Inauguration du centre Evolutive Vaccine Facility par Sanofi

Sanofi a annoncé en juin 2020 qu’un investissement de plus d’un demi-milliard d’euros serait réalisé pour créer sur son site de Neuville-sur-Saône une nouvelle unité de production de vaccins, flexible et digitalisée (Evolutive Vaccine Facility), ainsi qu’un nouveau centre de recherche dédié aux vaccins sur le site de Marcy-l’Etoile.
Le Premier Ministre Jean Castex a annoncé le lundi 7 mars le lancement par Sanofi des travaux visant à construire l’Evolutive Vaccine Facility de Sanofi sur le site de Neuville-sur-Saône. Ce projet permettra de produire 3 à 4 vaccins simultanément dans une même unité de production, contre un seul dans les sites industriels actuels. Les investissements prévus pour la création de l’Evolutive Vaccine Facility (EVF), rendus possible par le soutien et l’accompagnement de l’Etat, conduiront à la création de 200 emplois et permettront de sécuriser les approvisionnements de la France et de l’Europe en vaccins en cas de nouvelle pandémie.
Dans la poursuite des engagements déjà pris par Sanofi, le groupe va également investir 1,6 milliards d’euros sur 10 ans afin de doter la France d’une chaine de valeur complète et autonome, axé sur les phases de recherche et le premier déploiement industriel des vaccins à ARNm. L’ambition de Sanofi est de développer une nouvelle génération de vaccins ARNm capable de surmonter les défis auxquels cette technologie est aujourd’hui confrontée, notamment sur les enjeux de thermostabilité, d’optimisation de l’efficacité du vaccin ou de réduction de la transmission des pathogènes cibles.
Ce projet permettrait de développer un écosystème innovant autour de la production de vaccins à ARN messager, impliquant des acteurs français et européens, notamment des laboratoires de recherche, start-ups et PME, afin de structurer une véritable filière sur toute la chaîne de valeur de l’ARNm. De nombreux partenariats d’excellence, conclus avec des acteurs privés et académiques de toute l’Europe, permettront de structurer une   filière, capable de renforcer la position de l’Europe sur ce secteur hautement stratégique, aussi bien dans une perspective de souveraineté industrielle que sanitaire.
En plus des 130 collaborateurs du Centre d’Excellence ARNm de Marcy-l’Etoile, des 200 postes prévus pour l’EVF, ce projet conduirait à la création de 100 à 200 emplois directs à forte valeur ajoutée répartis entre les sites français de Sanofi. Par ses effets de dissémination, le projet devrait également se traduire par la création de plusieurs centaines d’emplois indirects.
Ce projet, que l’Etat soutiendra, constitue une opportunité pour la France de se positionner sur la technologique porteuse et stratégique de l’ARNm.

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