Délégation interministérielle à l’hébergement et à l’accès au logement

Étude « bidonvilles, sortir, s’en sortir : 4 ans après – parcours et stratégies d’insertion à partir du logement » : Trajectoires, la Fondation Abbé Pierre et la Dihal s’associent à nouveau pour suivre les parcours d’accès au logement des personnes sortie

Parue il y a 4 ans, la première étude Trajectoires (« Du bidonville à la ville : vers la « vie normale » ? ») montrait qu’au-delà des stéréotypes, l’insertion des habitants des bidonvilles était réalisable, à l’instar des actions menées pour toutes les personnes en situation de précarité, à condition de s’en donner les moyens en s’appuyant notamment sur des stratégies territoriales et partenariales. 4 ans après, la nouvelle étude réalisée par Trajectoires apporte des conclusions éclairantes qui confirment l’efficacité de ces actions. Ces enseignements doivent continuer de guider l’action de la Dihal et de l’ensemble des acteurs de terrain, en faisant notamment de l’accès au logement une condition première.
Réalisée en 2016, la précédente étude, rendue possible grâce à l’analyse d’une cinquantaine de cas individuels, a permis de changer les regards et les pratiques en illustrant particulièrement la singularité de chacun des parcours mettant de fait en exergue la nécessite de déployer des actions d’accompagnement adaptées aux besoins de chacun. Elle indiquait en outre clairement l’importance de ne pas négliger les dispositifs de droit commun et de ne pas chercher à faire du « tout spécifique » au nom d’une situation singulière ou d’une approche ethnique qui tairait son nom, car insérer les personnes issues des bidonvilles c’est avant tout mener un combat global contre les situations de grande précarité.

Pour la Dihal, les études réalisées par Trajectoires ont été particulièrement inspirantes pour faire évoluer au cours de ces dernières années le cadre d’action défini aujourd’hui dans l’instruction gouvernementale du 25 janvier 2018 qui fixe un cap clair : le déploiement de stratégies territoriales et partenariales de résorption des bidonvilles. Cette instruction pose des objectifs très clairs visant l’insertion globale des personnes, qui passe nécessairement par l’accès au logement, mais aussi à la santé, à la formation et à l’éducation pour les enfants. Les moyens existent et sont même renforcés en 2020, avec une enveloppe de crédits qui est doublée, passant de 4 à 8 millions d’euros. Elle permettra de soutenir les stratégies territoriales de résorption. Il s’agit d’un signal fort et d’un véritable changement d’échelle, et cela doit également être soutenu par une poursuite de la mobilisation collective sur le terrain, mobilisation avant tout des pouvoirs publics, à tous les niveaux, car ils sont les pilotes de cette politique, mais le concours et la mobilisation du savoir-faire des acteurs de l’accompagnement social, des associations et des opérateurs seront également déterminants dans le succès des actions mises en œuvre. Ils doivent à la fois être en capacité de proposer des solutions et en mesure de mettre en place un accompagnement adapté aux personnes, en tenant compte de la complexité et de la diversité des problématiques spécifiques liées la très grande précarité. De ce point de vue, cette nouvelle étude de Trajectoires est également riche d’enseignements.