Service national universel au Centre de Jambville (Yvelines)

Ce contenu a été publié sous le gouvernement du Premier ministre, Jean Castex.

Publié 01/07/2021

Je vis ce moment comme un moment très important dans l'exercice de ma fonction de Premier ministre.
Nous sommes en effet venus ce matin avec Sarah EL HAIRY à votre rencontre, pour un événement qui est tout sauf anodin et qui est la montée en charge de ce service national universel, ce SNU voulu, vous le savez, par le Président de la République, Emmanuel MACRON, qui a commencé à se mettre en œuvre en 2019, que la crise Covid, encore elle, a contrarié dans son développement en 2020 puisqu'il n'y a pas pu avoir de session et que nous essayons de reprendre au fur et à mesure que la vie du pays elle-même reprend en 2021.
En 2019 ans, on débutait. 2 000 jeunes se sont portés volontaires pour l'exercice. Cette année, il y en a eu plus de 20 000. Mais là encore, les contraintes sanitaires ne nous ont permis d'en accueillir que 15 000, dont vous. 124 sites en France métropolitaine et ultramarine, 124 sites comme celui de Jambville, accueillent ces séjours de cohésion, 12 jours, pour des jeunes comme vous, entre 15 et 17 ans partout en France. Un principe simple que nous pourrions élargir, mélanger, mais à l'intérieur d'une même région. Ici, dans ce beau département des Yvelines, l'Ile-de-France.
Mais nos ambitions, sachez-le, c'est d'offrir à vos successeurs la possibilité de sortir de vos régions, d'aller plus loin. Par exemple dans la belle Occitanie ou d'autres régions que vous pourriez découvrir à cette occasion. Je voudrais tout de suite commencer par saluer, féliciter et remercier les encadrants mobilisés, sachez-le, 3 000. 3 000. Des réservistes des armées et du personnel enseignant, personnel du monde associatif, de la fonction publique, civils et militaires.
Vous me permettrez, pas simplement parce qu'ils sont là, mon colonel, d'avoir à destination de la Gendarmerie nationale une mention toute particulière, quand elle colle, si vous me passez cette expression, avec le mot service, avec le mot national, avec le mot universel. Bref, c'est une grande ambition que nous nourrissons là. Je le dis tout de suite, il ne s'agit pas, moi qui suis un vieux de la vieille et qui avais fait mon service national - je ne m’en suis pas mal porté, pas plus que d'avoir été 3 ans pensionnaire au lycée - il ne s'agit pas de restaurer le service militaire qui était, je le dis et je le revendique devant vous, de mon point de vue, une excellente chose, mais il n'était plus adapté à l'évolution de nos forces armées et aux conditions d'exercice de la Défense nationale.
Pourtant, et je pense, ce faisant, me faire l'écho de millions de Françaises et de Français, sa disparition a laissé un vide. Un manque majeur. Et le service national universel, c'était, je le répète, l'ambition portée par le Président de la République, vise à atteindre avec des voies différentes, avec des voies adaptées au XXIème siècle, des objectifs proches ou similaires. Oui, oui, la société française, la République française a besoin de moments, c'est le Service national universel, ce n'est pas le seul, où les mots « cohésion », où les mots « fraternité », où les mots « apprentissage des droits et des devoirs de la République » destinés à l'attention des jeunes générations au moment où vous vous forgez vos qualités de citoyennes et de citoyens, la République a besoin plus que jamais, plus que jamais, Mesdames et Messieurs, de tout cela. Et en discutant avec un certain nombre d'entre vous, c'était aussi l'objectif, ce matin, de venir à votre rencontre pour vous écouter, je constate, Sarah, que nous sommes sur la bonne voie, que les objectifs que nous nous sommes fixés pourront être atteints et que nous aurons raison comme le chef de l'État nous y invite, année après année, de développer le Service national universel. Il faut qu'il soit le reflet de notre pays. Déjà les statistiques montrent qu'il y a 55 % de filles et 45 % de garçons.
C’est à peu près l'image de la société pour faire simple. Je suis heureux qu’il y ait aussi un nombre non négligeable de jeunes en situation de handicap, qui soient volontaires dans le cadre du SNU. Je suis également très satisfait de ce que toutes les origines géographiques, je l'ai dit, mais aussi sociales, sont représentées au sein du SNU. Universel, je l'ai dit, il faut qu'il soit universel, cet uniforme que vous portez, soyez en fiers. Soyez en fiers, car il est le symbole que la République vous traite toutes et tous, d'où que vous veniez, avec égalité, avec la même considération. Il signifie que la République, son devoir, c'est d'offrir à toutes et à tous les mêmes chances. Mais la République, c'est un cadre, le cadre d'une vie collective.
Et ce que le SNU vous rappelle, ce que vous avez vécu tous depuis plusieurs jours, c'est la vie collective et finalement, il n'y a pas d'autre vie que collective quand nous y réfléchissons, c'est le respect d'un certain nombre de règles. Oui, la République, c'est un ensemble de règles pour nous permettre de vivre ensemble. Et derrière ces règles, il n'y a pas simplement la vénération de la loi, derrière ces règles, il y a finalement le respect des autres, le respect des autres. Et puis le SNU, et c’est extrêmement important, c'est qu'il ne peut pas y avoir de société sans engagement. Se respecter et respecter les autres, c'est fondamental. C’est le b.a.-ba.
Mais la République, c’est aussi aller vers les autres, donner de soi-même. Vous le verrez dans les missions d’intérêt général, qui dans quelque temps suivront ce séjour de cohésion. S’occuper des autres, c’est toujours très enrichissant, s’occuper des autres, c’est aussi finalement s’occuper de soi-même. Vous êtes en âge. J’ai moi-même des enfants dans les mêmes créneaux, si vous me permettez cette expression. On est tous passés par là où je disais tout à l'heure, on essaie de se forger une âme de citoyen. On se forge d'abord une âme d'homme et de femme tout court. C'est un âge où la confiance en soi-même doit s’acquérir, ce n’est pas facile.
L'avenir est incertain. Nous venons de traverser, nous y sommes encore, une période particulièrement troublée avec une crise d'une ampleur inédite. Il faut remonter à plusieurs décennies. On ne s'en souvient pas, de mémoire d'homme, d'avoir ici dans le monde occidental été frappés par une telle crise sanitaire. Le pire des dangers serait le repli sur soi. Le pire des dangers serait le repli sur nous-mêmes. Donc il faut s'engager pour les autres. Et ce que le SNU va vous montrer par sa pratique, par ce que vous y faites, c'est que finalement, qui que nous soyons, on se dit : « Bah moi, j'ai déjà beaucoup de problèmes. Je n’ai pas confiance en moi, qu’est-ce que je vais me dire ? Je ne vais pas apporter aux autres, ce n'est pas possible ». Mais si. C'est toujours possible, il y a mille et une façons de servir les autres. Et je vous le dis devant ce drapeau dont vous avez levé les couleurs tout à l'heure, il y a mille et une façons de servir son pays, de servir la République.
Vous savez, je vous le dis en tant que Premier ministre de la France, quelle chance nous avons de vivre en France ! Quelle chance nous avons de vivre en France ! Ne boudez pas la République, respectez la République, engagez-vous pour la République, quelles que soient vos origines, vos convictions, vos idées. Elles sont toutes respectables dès lors qu'elles ne franchissent pas la ligne rouge intangible de la violence ou de l'intolérance. Aimez votre pays. Votre pays, vous le savez, il essaie par l'école, par la santé, par le travail de vous protéger. Et il faut rendre à son pays ce qu'il vous donne.
Pour cela, faut-il avoir conscience, et je remercie encore les encadrants, de faire toucher du doigt à tous ces jeunes. Mais il n'y a pas que les jeunes qui en auraient besoin. Toucher du doigt ce que la République fait pour ses concitoyens. Voilà. Plus que jamais en ces temps difficiles, mesdames et messieurs, la République a besoin de bons républicains.
Et je voudrais, puisque vous avez fait un acte volontaire en venant ici, je suis sûr que vous avez appris beaucoup de choses, que vous allez les prolonger, que vous allez les transmettre, que vous allez, comme dit Sarah, qui, se bat tant pour ce beau SNU, en devenir les ambassadeurs. Vous allez être renforcés par ce que vous avez vécu ici. Vous allez être renforcés par l'expérience que vous avez choisi de mener. Vous avez bien fait. Et comme je le disais à un certain nombre d'entre vous, vous allez raconter, vous allez diffuser. C’est un travail de longue haleine, le SNU. On en a pour plusieurs années. Ça ne va pas se faire tout seul. Et il va falloir convaincre celles et ceux de nos concitoyens qui sont réticents, pour qui ça ne sert à rien, dont les parents ne veulent pas donner l’autorisation, ça existe, car non seulement il n’y a rien à craindre mais il y a tout à gagner pour vous d’abord, pour la République ensuite.
On voit bien dans tous les sujets que vous avez évoqués, tout ce qui peut miner ce qu’on appelle le pacte social et républicain. Il y a beaucoup de forces à l’ œ uvre à commencer sans doute par ce qu’on appelle l’individualisme forcené. Mais quand je vous entends, quand je vous regarde, moi, je vous le dis, j'ai confiance. Il y aurait beaucoup de motifs d'inquiétude.
Il y aurait parfois des motifs de colère par rapport à certains comportements, mais je sais qu'il y a aussi beaucoup d'espérance et la jeunesse puisque le SNU se destine évidemment d'abord à elle, la jeunesse est une force de notre pays. Elle est aussi, je veux vous le dire, une priorité de mon Gouvernement et nous le démontrerons encore davantage les semaines et les mois à venir. C'est elle évidemment qui porte et qui incarne l'avenir, alors même que les temps incertains du moment pourraient instiller le doute. Le SNU est là pour nous rappeler finalement qu'une société marche d'abord autour de valeurs, autour de solidarité, autour de respect, autour d'écoute et de dialogue. Il ne peut pas en aller autrement. Vous le savez, nous avons plus que jamais besoin d'une République ferme et généreuse. Il y a des principes intangibles à l'intérieur de ces principes. Chacun doit pouvoir se mouvoir et s'élever. Je sais, je le répète, que vous vous souviendrez longtemps, oserais-je dire toujours, de ce séjour à Jambville qui est sur le point de se terminer. Il aura des prolongements prévus dans le cadre du SNU et je suis sûr que vous en trouverez 1 000 autres pour vous engager au service de votre pays, au service des autres, au service de la France.
Je vous remercie.

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