Compte rendu du Conseil des ministres du 16 mai 2023

Ce contenu a été publié sous le gouvernement de la Première ministre, Élisabeth Borne.

Publié 16/05/2023

Source : Compte rendu du Conseil des ministres du 16 mai 2023.

Compte rendu du Conseil des ministres du 16 mai 2023

Olivier VÉRAN

Mesdames, Messieurs,

La France bat à nouveau au rythme de son industrie. L’industrie, c’est l’un des quatre piliers du cap donné par le président de la République pour bâtir une France de demain qui va vers l’avant. Ces quatre piliers, je les rappelle : travail et plein emploi, progrès pour tous, ordre républicain et transition écologique. Notre industrie qui se réinstalle sur les territoires français, c’est tout à la fois des emplois évidemment, et donc du pouvoir d’achat supplémentaire ; c’est une promesse, celle de redynamiser certains territoires en souffrance, sinon en déshérence, le président de la République était à Dunkerque pour le montrer par l’exemple ; c’est aussi une exigence, celle de viser et préserver notre souveraineté chaque fois que nous le pouvons, c'est-à-dire produire à nouveau en France. C’est enfin une réalité durable puisque cette industrie sera résolument verte dans sa finalité comme dans sa façon de produire.

Et je céderai après mon propos et les questions d’ordre politique la parole à un trio de ministresqui vous feront présentation du projet de loi traitant de l’industrie verte qui a été présenté ce matin en Conseil des ministres.

La France est sur le chemin des bonnes nouvelles et des grandes réussites. J’en veux pour preuve les premiers résultats du sommet Choose France qui s'est tenu hier. Une édition record tout d'abord, avec plus de 13 milliards d'euros de projets et des milliers d'emplois à la clé. Pour la quatrième année consécutive, la France est le pays le plus attractif d'Europe, avec plus de 1 200 nouveaux projets d'investissements en 2022. La France compte aujourd'hui 16 800 entreprises étrangères sur son territoire et 300 usines en net, ont d'ores et déjà été créées depuis 2017. Derrière ces chiffres, il y a du très concret : plus de 2 millions de salariés et c'est l'espoir du plein emploi, un levier de croissance pour faire reculer les inégalités et accroître nos richesses collectives.

Vous vous en doutez, les bonnes nouvelles ne tombent pas du ciel, elles sont le fruit de choix politiques, d'investissements dans l'avenir. Aussi, le président de la République, fidèle au cap des 100 jours qu'il a donné pour la France, a annoncé des mesures très fortes : 700 millions d'euros pour la formation aux métiers d'avenir de l'industrie ; division par deux des délais d'implantation d'usines ; un crédit d'impôt industrie verte, il en sera question tout à l'heure ; réformer les critères d'attribution du bonus automobile d'ici à la fin de l'année afin de mieux prendre en compte l'empreinte carbone de la production des véhicules.

Après 30 ans de désindustrialisation, nous voyons les usines se réimplanter, les investisseurs étrangers choisir la France. Après les 30 piteuses, il est l'heure des 30 prometteuses. C'est le choix que nous faisons pour la France et l'engagement que nous prenons vis-à-vis des Français.

Cette semaine est aussi marquée par la reprise formelle du dialogue entre le Gouvernement et les organisations syndicales. Une série d'entretiens bilatéraux aura lieu à compter de demain sous l'égide de la Première ministre, et une multilatérale aura lieu d'ici à la fin du mois. L'Agenda des discussions, il est très large et nous proposons aux syndicats de le définir. Il peut s'agir de dispositions de la loi retraites qui ont été censurées par le Conseil constitutionnel, comme les dispositions sur les emplois seniors. Il peut s'agir d'améliorer les conditions de travail des salariés, d'améliorer les carrières professionnelles, d'améliorer la formation des salariés. Ce sera aussi l'occasion pour le Gouvernement de proposer et de transcrire fidèlement dans la loi les conclusions de l'accord signé entre les organisations syndicales et patronales, qui porte sur le partage de la valeur dans l'entreprise, pour que, dès lors qu'une entreprise fait du bénéfice, les salariés en perçoivent les fruits.

Si le dialogue n'a en réalité jamais été rompu avec les syndicats, nous nous réjouissons qu'il marque une nouvelle étape, formelle celle-ci, pour faire avancer concrètement les droits des salariés.

J'en viens à des textes qui ont été présentés ce jour en Conseil des ministres. Le ministre de l'Intérieur et des Outre-mers a présenté une ordonnance relative à la formation aux activités privées de sécurité, pointée très justement en 2018 dans le rapport des députés Alice THOUROT et Jean-Michel FAUVERGUE, le secteur des activités privées de sécurité méritait un encadrement plus strict, notamment de la formation.

Aussi, ce texte vise à créer un agrément de dirigeants d'organismes de formation et une carte professionnelle de formateurs et vise également à encadrer les conditions de sous-traitance par un renforcement des sanctions enquête-contrôle.

Le ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires et le ministre délégué chargé des Transports ont présenté un décret relatif à la lutte contre les nuisances sonores aéroportuaires. Dans un souci d’efficacité, et d’impartialité entre les partis, c’est désormais le préfet qui sera compétent en charge de la procédure préalable aux restrictions d'exploitation liées au bruit proche des aéroports.

La Première ministre et la ministre déléguée chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes, de la Diversité et de l'Égalité des chances, ont présenté ensuite une communication relative à la lutte contre les haine anti-LGBT+. Depuis 2017 et grâce à la pleine mobilisation du Gouvernement, de nombreuses avancées pour l'égalité et les droits des personnes LGBT+ ont été actées. J'en veux pour preuve de ces victoires, d'abord, l'ouverture, bien sûr, de la procréation médicalement assistée à toutes les femmes avec la loi du 2 août 2021, l'autorisation de la PrEP en médecine de ville pour prévenir de l'exposition au VIH, des conditions de dons de sang identique en fonction de la sexualité pour les personnes homosexuelles et hétérosexuels, ou encore l'interdiction des thérapies de conversion. Ce n'est que le début et 10 ans après l'ouverture du mariage pour tous, nous avons encore à faire.

Je le dis, la lutte contre le LGBT phobie ne doit jamais faiblir. Dans les prochaines semaines seront déployées une cartographie précise des zones les plus criminogènes à l'endroit des personnes LGBT+ pour y renforcer les dispositifs de protection. Un renforcement de la formation des policiers et des gendarmes sera effectué. Une nouvelle campagne scolaire de lutte contre la haine anti-LGBT+ sera conduite, des actions visant à l'inclusion des personnes LGBT dans le monde du sport, ainsi qu'une circulaire relative à la prise en compte de la diversité des familles et au respect de l'identité des personnes transgenres dans la fonction publique d'État.

 Depuis janvier 2023, nous travaillons à l'élaboration du prochain plan pour les droits des personnes LGBT+, qui sera présenté avant l'été et s'articulera autour de 4 axes : affirmer la réalité des actes anti-LGBT+, mesurer les actes de haine et de discrimination, garantir l'accès à l'effectivité des droits et sanctionner les auteurs et les actes anti-LGBT+.

Enfin, le ministre des Armées et la secrétaire d'État chargée des Anciens combattants et de la Mémoire ont présenté une communication relative au bilan de la loi qui porte reconnaissance de la nation envers les harkis et les autres personnes rapatriées d'Algérie.

60 ans après la fin de la guerre d'Algérie et l'arrivée en métropole des premiers rapatriés, une loi avait été adoptée par le Parlement dans la droite ligne des excuses présentées par le président de la République aux familles de harkis. En un an, nous avons doublé le montant de l'allocation viagère, accompagnée d'une levée de la forclusion des demandes. Le montant versé est ainsi passé de 18,7 millions d'euros en 2021 à près de 41 millions en 2022. Nous avons modifié l'ordre d'examen des demandes de réparation communiquées à l'Office national des combattants et des victimes de guerre afin de prioriser l'instruction des demandes déposées par les bénéficiaires de la première génération.

L'adoption de cette loi a conduit le Gouvernement à consacrer des moyens budgétaires ambitieux à la reconnaissance et l'engagement des harkis. Ce travail de reconnaissance et de réparation absolument essentiel pour notre pays, il est appelé à se poursuivre, notamment à l'aune d’un rapport qui a été hier à la Première ministre par la Commission nationale indépendante Harkis présidé par Monsieur Jean-Marie BOCKEL.

J'en ai terminé, je suis à votre disposition pour toute question qui n'a pas lieu et qui n'a pas de lien avec la loi économie verte qui vous sera présentée par les homologues les ministres tout à l'heure.

 

Journaliste

Bonjour Monsieur le ministre. Hier, Monsieur MACRON a évoqué 2 milliards de baisse d'impôts pour les classes moyennes. Sur quelles pistes le Gouvernement va-t-il travailler ?

 

Olivier VÉRAN

Le président de la République a annoncé plusieurs choses. D'abord qu'effectivement, il y avait déjà une forme de provisionnement d'une baisse d'impôts à hauteur de 2 milliards d'euros. Ensuite, que cette baisse d'impôt, elle devra concerner les classes moyennes. Il a ciblé ces Français qui travaillent et qui veulent mieux vivre de leur travail et de leur emploi. Et il a ensuite annoncé qu'il demandait aux ministres compétents et à la Première ministre de lui faire remonter les propositions pour que cette baisse d'impôt puisse devenir concrète dans les prochaines années. Je n’ai pas de complément à faire par rapport à ce qu’a dit le président de la République hier soir.

 

Khalid BAILLY (phon)

Bonjour Monsieur le ministre. Khalid BAILLY (phon) pour la radio Fréquence protestante. Est-ce que vous confirmez la tenue d'une grande conférence sociale à l'issue des discussions bilatérales avec les partenaires sociaux ? Une autre question. Votre collègue Franck RIESTER plaidait ce matin pour que le texte d'abrogation, considéré comme irrecevable financièrement du groupe LIOT, n'aille pas au vote. Est-ce que c'est la position officielle du Gouvernement ? Merci.

 

Olivier VÉRAN

D'abord sur le contenu des échanges qui vont commencer entre les syndicats et la Première ministre et les ministres compétents. Par définition, j'ai dit que l'agenda était très large et que nous confions aux syndicats cette mission de nous dire de quoi est-ce qu'ils veulent parler et ensuite de définir la forme de ces échanges. Il y aura donc des réunions bilatérales à partir de demain et une multilatérale d'ici à la fin du mois. Donc pour l'instant, les choses ne sont pas actées et la porte est ouverte, les discussions, nous avons hâte qu'elles puissent démarrer de manière formelle, je le redis. S'agissant de la PPL LIOT, j’ai eu déjà l'occasion de m'exprimer sur ce sujet parce qu'une proposition parlementaire de loi qui vise non moins que la suppression complète de toutes les mesures de financement et d'équilibre de notre système de retraite. Alors, on pourrait ergoter pour savoir si ces 15, 18, 25 milliards d'euros par an de trou dans les finances publiques. Mais enfin, ça reste quand même un trou béant, c'est absolument inédit et ce n'est pas conforme, en notre sens, au texte constitutionnel qui fait que lorsque des Parlementaires veulent alourdir les dépenses de l'État ou en réduire les recettes, ils doivent le compenser. Or, quelle est la compensation proposée par le groupe LIOT ? Aucune. Il va falloir que ces Parlementaires et ceux qui soutiendraient cette proposition parlementaire de loi expliquent s'ils préfèrent augmenter les impôts et les cotisations des Français qui travaillent, s'ils souhaitent rogner sur les pensions des retraités actuellement à la retraite. Mais en aucun cas il ne s'agirait de laisser une dette abyssale se creuser après année pour les générations actuelles et à venir. Donc les discussions, elles relèvent de l'Assemblée nationale. Pour ce qui concerne la recevabilité au titre de la Constitution et de l'article 40 de cette proposition parlementaire de loi. Ce que nous disons, c'est que si cette proposition devait être considérée comme recevable par le Parlement, eh bien, nous souhaitons que les discussions et les échanges au sein du Parlement puissent éclairer les Français sur les choix de ces députés qui ne souhaitent pas équilibrer le système de retraites en demandant aux Français de travailler progressivement un peu plus longtemps et donc, nous attendons des éclaircissements.

 

Élodie FOREST [phon]

Bonjour ! Élodie FOREST France Inter, demain le maire de Saint-Brevin sera reçu par la Première ministre et un autre maire, à Bélâbre qui reçoit lui aussi des messages haineux depuis plusieurs semaines. à cause… Enfin, par rapport à l'installation d'un CADA, vous aviez annoncé l'installation d'une cellule pour lutter contre les violences faites aux élus. Quel est le calendrier et quels sont les moyens qui seront attribués à cette cellule ? Voilà, est-ce que vous avez quelques éléments de réponse ?

 

Olivier VÉRAN

À chaque fois qu'un élu est attaqué, c'est la démocratie qui recule. Et donc, il est absolument vital pour notre démocratie de protéger celles et ceux qui l'exercent au nom de l'intérêt général. Ça, je crois qu'on peut-être tous d'accord là-dessus. Ensuite, s'il faut renforcer les dispositifs de sécurité et d'accompagnement des élus locaux et nationaux, je le dis aussi parce que beaucoup de nos parlementaires ont été l'objet d'attaques verbales, parfois physiques. Quand vous avez une permanence parlementaire qui est dégradée, lorsque vous avez des parlementaires qui reçoivent des menaces de mort parce qu'ils défendent leurs idées, ils sont légitimes pour le faire. Encore une fois, c'est la démocratie tout entière qui est attaquée. Il me semble, sans vous dire de bêtises parce que vous m'interrogez sur le calendrier qu'il devrait y avoir des annonces d'ici demain par la ministre déléguée Dominique FAURE qui est en charge de ces questions. Et la Première ministre reçoit, vous l'avez dit, le maire de Saint-Brévin pour faire le point avec lui sur ce qu'il a traversé et travailler aussi avec ceux qui ont été victimes, sur les conditions que nous devrons mettre en place pour les protéger davantage.

 

Élizabeth PINEAU

Bonjour Elizabeth PINEAU d’Agence Reuters. Je voulais savoir ce que pensait le Gouvernement de l'invitation lancée à Monsieur Bachar EL-ASSAD pour la COP 28 qui doit se tenir aux Émirats à la fin de l'année.

 

Olivier VÉRAN

Ce que je peux vous dire, c'est que les invitations pour la COP 28 relèvent du pays organisateur. C'est lui qui envoie les invitations, en l'occurrence les Émirats arabes unis. Donc il n'y a pas de commentaire à faire côté français sur les invitations qui partent des Émirats arabes unis. En revanche, cela ne changerait rien, je mets du conditionnel, de toute façon, ça ne changerait rien aux procédures qui sont en cours, s'agissant de Monsieur Bachar EL-ASSAD, voilà pour l'opinion de la France.

 

Élizabeth PINEAU

Merci.

 

Journaliste

Bonjour ! Adrien (inaudible) de France Info. Sur les baisses d'impôts, vous avez donc évoqué le fait que c'était au ministre de préciser ce en quoi cela avait consisté et à quelle échéance doivent-ils rendre leur copie ?

 

Olivier VÉRAN

Écoutez ! Je dis ça sous le contrôle du ministre des Finances...

 

Intervenant non identifié

Ça tombe bien (inaudible).

 

Olivier VÉRAN

…qui me regarde d'un air attentif.

 

Journaliste

Peut-être que je lui reposerai la même question après.

 

Olivier VÉRAN

Il y a 2 milliards d’euros de baisse d'impôts qui sont provisionnés d'ici à 2027. Ça vous fait déjà des éléments de calendrier. Ensuite, il faut que cette baisse d'impôts, elle puisse se faire en cohérence avec l'objectif fixé par le président de la République : mettre le paquet sur les classes moyennes, sur ces Français qui travaillent et qui veulent mieux vivre de leur travail. Donc, laissez-nous… laissez aux ministres concernés la possibilité de faire remonter ces propositions au Président et à la Première ministre pour arbitrage.

 

Loïc BESSON

Bonjour Loïc Besson, BFM TV. Le Président enchaîne les médias en tous genres, ces derniers jours, il a dit lui-même qu'il regrettait de ne pas avoir été assez présent pendant les débats sur les retraites. Est-ce qu'il y a une volonté de rattraper le temps perdu où on ne l'a pas du tout entendu quand il y avait...au plus fort de la crise avec les nombreuses manifestations.

 

Olivier VÉRAN

Le président de la République, juste je me permets de reformuler, enchaîne les heures au contact des Français. Avant tout, il va sur le terrain, il se déplace, il discute, il échange, il constate, il prend le pouls du pays. Il effectue des annonces qui sont importantes en matière d’industrie, par exemple. Dans quelques minutes, il sera amené à faire des annonces importantes sur l’installation des bioclusters et des instituts hospitalo-universitaires pour que nous ayons une médecine d’excellence et une recherche d’excellence. Donc il est au contact des Français. Il l’est de manière directe, il l’est aussi au travers de votre entremise, Mesdames Messieurs les journalistes, et c’est tout à fait normal. Il y a un besoin de comprendre, il y a un besoin d’expliquer, il y a un besoin de rappeler le cap qu’il a fait fixer et les quatre piliers — je me permettrais de les rappeler parce qu’il n’y a rien de mieux que la répétition, qui sont le travail et l’emploi, le progrès pour les Français, l’ordre républicain et la transition écologique. C’est bon pour vous ? Je passe la parole à mes collègues Bruno LE MAIRE, Christophe BÉCHU et Roland LESCURE en vous disant à la semaine prochaine.

 

Bruno LE MAIRE

Bonjour à toutes et à tous.

Nous avons présenté ce matin avec le ministre de l'Industrie, Roland LESCURE, et le ministre chargé de la Transition écologique, Christophe BÉCHU, le projet de loi Industries verte qui vise à accélérer la réindustrialisation du pays. Il sera étudié la semaine du 19 juin au Sénat et la semaine du 17 juillet à l'Assemblée nationale.

Pourquoi ce projet de loi ? Nous avons fait un constat simple, que tous les Français et les Français connaissent : nous avons en France le mix énergétique parmi les plus décarbonés de la planète ; nous avons réussi depuis plusieurs années à réduire nos émissions de gaz à effet de serre en France ; et pourtant, tout le terrain gagné, nous le perdons en raison de l'importation de produits manufacturés réalisés en dehors des frontières françaises, dans des conditions environnementales qui sont moins satisfaisantes. Et nous sommes de ce point de vue-là depuis plusieurs décennies triplement perdants : perdants économiquement, nous fermons des usines ; perdants socialement, nous détruisons des emplois d'ouvriers ; et perdants du point de vue climatique puisque le bilan en termes d'émissions de CO2 est du coup moins positif.

Depuis 2017, avec le président de la République, nous avons mis en place une politique industrielle volontariste et digne de ce nom avec la baisse des impôts de production, la baisse de la fiscalité sur le capital, la formation, la qualification, la simplification de l'ouverture des usines Et cette politique industrielle, pour la première fois depuis 30 ans, donne des résultats.

Elle a mis un coup d'arrêt aux délocalisations industrielles en France et elle a permis de regagner du terrain : nous avons ouvert 300 usines depuis 2017, sur les 600 qui avaient été fermées depuis trois décennies, et nous avons recréé 90 000 emplois industriels, sur les 2,6 millions qui ont été détruits depuis quatre décennies. Nous avons stoppé l'hémorragie, nous regagnons du terrain et maintenant nous voulons accélérer avec ce projet de loi industrie verte qui a deux objectifs : réindustrialiser et décarboner. Réindustrialiser avec 5 filières stratégiques : les pompes à chaleur, les éoliennes, les panneaux photovoltaïques, l’hydrogène vert et les batteries électriques ; 5 secteurs prioritaires. Et décarboner parce que, évidemment, nous ne voulons pas abandonner l’industrie existante et nous voulons qu’elles puissent bénéficier aussi de ces mesures.

Quels sont les instruments que nous allons créer avec ce projet de loi ? D’abord, nous allons permettre de mettre à disposition des terrains dans des délais très rapides. Le premier problème pour ouvrir une usine, c'est de trouver un terrain ; nous allons régler ce problème de manière massive et immédiate. D'abord en mettant à disposition 50 sites intégralement dépollués, représentant 2 000 hectares grâce au soutien de la Banque des territoires ; 50 sites pourront être mis à disposition immédiatement des industriels qui en auraient besoin.

Deuxième mesure : nous diviserons par deux les délais d'ouverture ou d'agrandissement d'une usine en France. Il n’y a aucune raison qu'on soit plus lents que les autres. Nous mettons aujourd'hui 17 mois environ pour ouvrir une usine, nous passerons à 9 mois réels, garantie. C'est l'engagement qui a été pris par le président de la République et que nous tiendrons en ayant des procédures, qui au lieu d'être successives et puis à chaque fois, on perd une semaine ou deux entre chacune des étapes, seront concomitantes. Nous ferons toutes les procédures de manière parallèle, de manière à accélérer l'ouverture des usines ou leur agrandissement.

Enfin, pour des projets d'intérêt national majeurs, je pense au gigafactories de batteries électriques par exemple, ou des gigafactories de semi-conducteurs, l'Etat prendra la main et nous agirons par décret. Nous réaliserons l'intégralité des procédures sous l'autorité de l'Etat, qu'il s'agisse du raccordement électrique, de la modification du PLU, des permis de construire, parce que sur certains projets stratégiques pour la nation française, dont dépend notre indépendance et notre puissance industrielle, nous voulons agir en quelques semaines et non pas en quelques mois.

Le deuxième volet essentiel, c'est évidemment l'argent. L'industrie coûte cher et l'industrie a besoin de capital. Tout ça dans un temps où les finances publiques doivent être rétablies. Nous allons donc d'abord mobiliser l'investissement privé et l'épargne privée, en mettant en place un plan épargne climat pour tous les jeunes de moins de 18 ans qui pourra être ouvert par les parents à la naissance de leur enfant.

Ce plan épargne climat, il présente beaucoup d'avantages. D'abord, il a une rémunération qui devrait être supérieure à la rémunération du Livret A, puisque c'est un investissement sur plusieurs années.

En deuxième lieu, le capital est quasiment garanti avec une évolution du financement du plan d'épargne au fil du temps pour garantir le capital. En troisième lieu, et c'est sans doute le plus important, comme l'épargne est bloquée sauf accident de la vie, nous garantissons des conditions fiscales exceptionnelles à la sortie de ce plan, le jour où l’on veut avoir accès à ce plan après ces 18 ans, les sorties seront sans aucune taxe et sans aucune charge, zéro impôt, zéro charge. Je rappelle qu'il n'y a que le livret A en France qui dispose d'avantages fiscaux aussi importants. Nous voulons avec ce geste très fort — zéro impôt, zéro charges, sur le plan épargne climat — mobiliser l'épargne privée et engager les jeunes dans la transition climatique.

Bien entendu, il y aura également la mobilisation de l'argent public. D'une part, avec la mise en place d'un crédit d'impôt qui représentera 500 millions d'euros par an, qui permettra de financer les investissements pour les panneaux solaires, les éoliennes, les batteries électriques, les pompes à chaleur et qui sera intégralement financée par la baisse d'avantages fiscaux sur les énergies fossiles ou sur les véhicules trop lourds ou trop polluants.

Enfin, nous maintiendrons évidemment un niveau élevé de subventions, avec 2,3 milliards d'euros de prêts directs ou de garanties pour le financement de l'industrie verte, qui sont fournies par la Banque publique d'investissement, la BPI, et qui seront conditionnés à la réalisation d'objectifs climatiques par les entreprises. Ça fait partie des demandes qui ont été formulées à plusieurs reprises par les associations, par les groupes politiques. Je pense qu'il est important de bien préciser que ces près de la BPI, ces garanties de BPI seront réservées aux entreprises qui ont le comportement climatique le plus vertueux et qui notamment, sont engagées dans le bilan des émissions de gaz à effet de serre qui est nécessaire pour toutes les entreprises.

Le troisième volet de ce projet de loi, une fois que vous avez ouvert les usines avec des terrains disponibles, financer l'ouverture de ces usines avec toutes les possibilités de financement que j'ai indiquées. Il faut protéger nos investissements, protéger nos savoir-faire, protéger nos emplois et protéger nos usines. Et je n'hésite pas à le dire, on peut croire au commerce mondial, ce qui est mon cas, et vouloir aussi protéger nos investissements, nos usines et nos ouvriers. Ce sera le cas notamment avec la modification des critères du bonus sur les véhicules électriques. Vous savez qu'aujourd'hui vous achetez un véhicule électrique, vous pouvez bénéficier d'un bonus qui peut aller de 5 000 jusqu'à 7 000 euros sans conditions environnementales sur la réalisation de ces véhicules électriques.

Nous allons mettre des conditions environnementales. Il faudra que le véhicule électrique obéisse à des normes environnementales très strictes en matière de construction de ce véhicule. La conclusion, c'est que l'intégralité du bonus sur les véhicules électriques sera désormais réservé aux véhicules produits en Europe. C'est une manière de défendre nos intérêts économiques et de défendre nos intérêts environnementaux.

Enfin, bien entendu, nous renforcerons la formation et les qualifications, car sur le long terme, c'est sans doute le défi le plus important : avoir des ouvriers, avoir des ingénieurs, avoir des techniciens de maintenance qui s'engagent dans le domaine industriel, renforcer l'attractivité des métiers de l'industrie, augmenter de 22 % les places dans les écoles des mines et télécom, créer 100 écoles de production Horizon 2027.

Tout cela doit permettre de garantir sur le long terme cet investissement dans l'industrie et garantir surtout que la France redevienne au XXIᵉ siècle, une des grandes puissances industrielles de la planète. C'est notre objectif, nous souhaitons que la part de l'industrie dans le PNB national, qui est tombée de 20 % à 10 % au cours des 30 dernières années, remonte à 15 % dans les années qui viennent.

Y-a-t-il des questions ?

 

Guillaume DARET

Bonjour. Guillaume DARET, France Télévisions. Est-ce que vous pouvez nous en dire un peu plus sur le taux de rémunération de ce livret, ce nouveau livret spécial ? Vous dites au-dessus du taux du Livret A. Est-ce que vous avez déjà un chiffre précis à nous donner ?

 

Bruno LE MAIRE

Alors, je n'ai pas de chiffres précis parce que ce ne sera pas, par définition, un taux garanti. Ça, c'est pour les livrets rémunérés comme le Livret A, mais un investissement de long terme puisque jusqu'à l'âge de 18 ans, on vous garantit dans quasiment tous les cas de figure un niveau de rémunération supérieur à celui des livrets réglementés, donc supérieurs sur le long terme à ce taux du Livret A. Et je rappelle, c'est vraiment la spécificité de ce plan d'épargne verte. Il sera le seul produit d'épargne à garantir un niveau de rémunération élevé parce que vous avez un investissement de long terme et à avoir à la sortie aucune charge et aucun impôt. Vous pouvez prendre tous les autres produits d'épargne du même type, il y a en sortie, quand vous liquidez votre produit d'épargne, soit une taxation fiscale, soit une taxation sociale. Là, zéro, aucune charge, aucun impôt parce que nous voulons mobiliser l'épargne des jeunes pour l'industrie verte et pour la décarbonation de notre industrie.

 

Diane DE FORTANIER

Bonjour Monsieur le ministre. Diane DE FORTANIER pour Contexte. Est-ce que vous pouvez nous dire quels sont les secteurs concernés par la baisse des avantages fiscaux sur les énergies fossiles ?

 

Bruno LE MAIRE

Alors, vous avez, pour être tout à fait précis, nous allons regarder les véhicules de flotte, nous allons examiner le poids des véhicules, nous allons déplafonner le malus automobile qui est limité à 50 % de la valeur du véhicule. Donc tout cela permet de financer les 500 millions d'euros par an de crédit d'impôt que j'ai indiqué. Le renoncement aux fossiles finance la transition vers le vert. Après, au-delà de cela, je l'ai déjà dit très clairement, nous allons réexaminer l'intégralité des niches fiscales qui bénéficient aujourd'hui aux énergies fossiles. Il serait tout de même un peu contradictoire d'investir sur le vert et de continuer à financer le fossile. Donc c'est ça la logique qui est la nôtre, au cœur de ce projet de loi et de manière plus globale, au cœur de nos objectifs budgétaires : réduire les avantages fiscaux sur les énergies fossiles pour accélérer la décarbonation. Je précise un troisième point qui est très important. Quand vous réduisez les avantages fiscaux sur les énergies fossiles, les niches fiscales sur l'énergie fossile, vous allez toucher des très petites entreprises, des très petits entrepreneurs qui peuvent se retrouver en grande difficulté. Donc il ne s'agit pas de dire qu'on va brutalement retirer l'avantage fiscal et puis garder tout l'argent pour l'Etat, pour investir dans l'industrie verte. Il faut aussi accompagner ces entrepreneurs, accompagner ces très petites entreprises. On peut parfaitement garder une part de cette économie pour aider un entrepreneur à basculer vers l'électrique, à basculer vers d'autres modes de production qui soient plus vertueux. Et je pense que c'est très important, à chaque fois de travailler sur l'accompagnement aussi bien des ménages que des entrepreneurs. Ne pas laisser les gens seuls face à la transition climatique.

 

Diane DE FORTANIER

Les secteurs aériens et routiers pourraient être concernés ?

 

Bruno LE MAIRE

Ils ne sont pas aujourd'hui dans les modes de financement du projet de loi.

 

Christophe BÉCHU

Je peux juste dire un mot. C’est que ces deux secteurs sont déjà fléchés dans le cadre du financement du plan d'infrastructure à 100 milliards d'euros, et donc on est bien pas en train de faire des doubles comptes. L'aérien et les autoroutes, ce sera pour financer le plan ferroviaire. Là, on est effectivement dans les transferts en direction de ces nouvelles technologies.

 

Journaliste

Bonjour à nouveau Messieurs les ministres, Monsieur le Maire, je reviens donc évidemment sur les et sur les baisses d'impôts annoncées par le Président de la République hier soir. Est-ce que vous avez d'ores et déjà quelques pistes même si on a bien compris que vous deviez travailler sur le sujet avec quelques pistes à nous proposer, on parle de baisses d'impôts, de cotisations, de charges de l'un ou l'autre, semble-t-il ? Est-ce que là-dessus, vous avez d'ores et déjà quelque chose à nous dire ? Et par ailleurs, sur quel calendrier souhaitez-vous aller ? Non, pas tant sur la baisse en elle-même, mais sur l'annonce de la manière dont cela devrait se passer. Merci.

 

Bruno LE MAIRE

Moi, je crois que le président de la République a tout dit et moi je travaille avec Gabriel ATTAL. Le président de République a tout dit : « 2 milliards d'euros d'ici 2027 pour les classes moyennes qui travaillent », il y a une feuille de route et le ministre des Finances il s’ enferme avec le ministre des Comptes publics et il travaille à des propositions qu'il transmettra ensuite à la Première ministre et au président de la République.

 

Journaliste

Toujours évidemment sur le même sujet, on évoque beaucoup et vous l'évoquez de façon très régulière, la nécessité de rétablir les comptes publics. Est-ce que vous comprenez que certains disent, y compris d'ailleurs du côté de la Cour des comptes, qu'il n'est peut-être pas opportun de baisser les impôts alors même qu'on est dans une trajectoire qui est certes en voie d'amélioration d'ici 2027, mais qui reste quand même avec un fort endettement et un fort déficit public.

 

Bruno LE MAIRE

Mais ces baisses d'impôts étaient prévues dans la campagne du président de la République. Elles étaient prévues dans la loi de programmation des finances publiques. Donc tout ça était dans notre trajectoire. Le président de la République a précisé le montant, 2 milliards d'euros d'ici 2027 et c'était déjà intégré dans notre trajectoire. Après, il faut savoir comment est-ce que l'on cible ? À qui est-ce que cela bénéficiera ? Je ferai des propositions une fois encore dans les semaines qui viennent, à la Première ministre et au président de la République, nous y travaillons avec Gabriel ATTAL. Quant au rétablissement des finances publiques, chacun connaît ma détermination en la matière. Le président de la République a fixé une feuille de route qui est claire et exigeante : accélérer le désendettement, revenir sous les 3 % en 2027. J'ai l'habitude de tenir des feuilles de route qui me sont fixées. Merci à tous.

 

Projet de loi

Le ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, le ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires et le ministre délégué auprès du ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, chargé de l’Industrie ont présenté un projet de loi relatif à l’industrie verte.

Ce projet vise à accélérer la réindustrialisation de la France.

Les réformes conduites depuis 2017 ont permis de mettre fin à la désindustrialisation massive qu’a connue notre pays. Hier, la France ne produisait plus : 2,5 millions d’emplois industriels ont été détruits ces cinquante dernières années, au cours desquelles la part de l’industrie dans la richesse nationale a été divisée par deux, passant de 22 % à 11 % du produit intérieur brut (PIB). Aujourd’hui, la France produit de nouveau, grâce aux réformes engagées depuis 2017, dont les lois Travail et Pacte, aux baisses d’impôts sur les sociétés et de production, ainsi qu’aux plans France Relance et France 2030. Cette politique a déjà obtenu des résultats concrets : depuis six ans, les soldes de création d’emplois industriels et d’ouverture d’usines sont positifs : + 90 000 emplois industriels et + 300 usines.

Le changement climatique s’intensifie : il faut accompagner l’industrie dans la réduction de son impact environnemental et encourager la production industrielle française, l’une des plus vertueuses au monde. L’industrie, qui représente 18 % des émissions annuelles de gaz à effet de serre françaises, doit être accompagnée dans la réduction de son impact climatique global. Du fait de notre mix électrique décarboné et de nos normes environnementales très exigeantes, la production industrielle en France demeure l’une des moins émissives en cycle de vie, et son intensité carbone est presque trois fois plus faible qu’en Chine. Nous devons agir pour accélérer notre décarbonation et mieux préserver la biodiversité.

Dans ce contexte, une forte concurrence sur les technologies vertes s’est mise en place : la France a tous les atouts pour en devenir un des leaders. Toutes les grandes puissances ont investi dans la recherche et se sont dotées d’outils d’attractivité et de soutien massifs pour tenter de dominer cette course aux technologies vertes. La Commission européenne a ainsi présenté en mars 2023 deux propositions de règlements, afin d’adapter les procédures et le cadre d’aides pour une liste fixée de technologies. Avec le projet de loi relatif à l’industrie verte, la France devient l’un des premiers pays européens à utiliser ce nouveau cadre, afin de proposer une réponse à l’Inflation Reduction Act américain, et se positionne pour devenir un des leaders sur les technologies vertes.

Notre ambition est claire : Faire de la France le leader de l’industrie verte en Europe.

Elle se traduit par deux objectifs : devenir leader des technologies vertes de la décarbonation et décarboner et verdir les industries existantes.
Les impacts attendus sont les suivants : en matière environnementale, une baisse de 41 millions de tonnes de CO2 eq est attendue d’ici 2030 grâce aux principales mesures du projet, soit près de 5 % de réduction de l’empreinte des importations et 1 % de l’empreinte totale de la France. En matière économique, le crédit d’impôt « Investissement Industries Vertes », qui sera présenté en projet de loi de finances pour 2024, devrait générer 23 milliards d’euros d’investissements et 40 000 emplois directs sur le territoire d’ici 2030.

Les leviers pour atteindre nos objectifs reposent sur quatre aspects complémentaires et fondamentaux : faciliter, financer, favoriser, former.

1- Faciliter

La première priorité pour accélérer le développement de cette industrie verte est la division par deux des délais inhérents aux implantations d’usines, décrits comme le principal obstacle par les industriels consultés durant la construction du projet.

Offrir 50 sites « France 2030 » pré-aménagés et dépolluer les friches industrielles

Plusieurs dispositions visent à améliorer et accélérer les procédures et les dépollutions : intégration d’un objectif de développement de l’activité industrielle dans les schémas de planification régionaux ; mutualisation des concertations préalables du public à l’échelle d’une zone géographique et non plus du projet ; réemploi accéléré de foncier industriel en cessation d’activité ; priorisation du remboursement de la créance relative aux frais de mise en sécurité d’un site pollué en cas de liquidation de l’entreprise. Les mesures visent également à créer une offre d’écosystèmes restaurés pour accueillir les obligations de compensation et les engagements volontaires de restauration et renaturation. Elles seront complétées par des dispositions réglementaires, notamment la prolongation de la validité des études faune-flore à 4 ans.

Ces mesures s’inscrivent dans une stratégie globale en faveur du foncier industriel, et notamment l’investissement d’un milliard d’euros de la Banque des Territoires entre 2023 et 2027 pour créer 50 sites (2 000 ha) de foncier industriel, en dépolluant des friches industrielles.

Diviser par deux les délais d’implantations industrielles

Le projet de loi vise également à accélérer les procédures administratives et à améliorer la consultation du public. En parallélisant les phases d’instruction par les services et par l’autorité environnementale, et de consultation du public, le délai théorique total sera réduit de 9 à 6 mois.

En complétant ces mesures par un renforcement des moyens des services responsables de l’étude de ces dossiers, l’objectif est de diviser par deux les délais réels d’implantation d’usines en les faisant passer de 17 à 9 mois.

Créer une procédure exceptionnelle simplifiée pour les projets d’intérêt national majeur

Les projets dits « d’intérêt national majeur », définis par décret, doivent contribuer significativement à la souveraineté ou à la transition écologique. Ils bénéficieront de procédures simplifiées, dont la mise en compatibilité plus rapide des documents locaux d’urbanisme et ceux de planification régionale, la délivrance du permis de construire par l’État et des facilités pour le raccordement électrique.

 Facilitation du recyclage de déchets industriels

L’atteinte de nos objectifs environnementaux passe aussi par le développement de l’économie circulaire et de filières de recyclage. Ainsi, l’utilisation des déchets recyclés comme matière première sera simplifiée, tout comme la réutilisation des résidus de production au sein des plateformes industrielles. Enfin, les exportations irrégulières de déchets seront plus sévèrement sanctionnées.

2- Financer

Les grandes technologies de la décarbonation (photovoltaïque, éolien, batteries électriques, pompes à chaleur et hydrogène vert) font face à des surcoûts initiaux de production qui justifient un soutien spécifique à leur développement. Par ailleurs, les coûts estimés de la décarbonation nécessitent une mobilisation plus globale des fonds publics et privés.

Mobiliser l’épargne privée pour financer l’industrie verte

Les épargnants français expriment une demande grandissante de placements favorisant la transition écologique, mais ne trouvent pas toujours les bonnes informations sur les opportunités d’investissement vert. Quatre dispositions du projet de loi visent à répondre à ces attentes : lancement d’un plan d’épargne avenir climat pour les jeunes, création d’un label Industrie Verte et utilisation générale de labels simples pour identifier et fiabiliser les investissements en faveur de la décarbonation de l’économie, développement des fonds ELTIF2 ainsi que du capital-investissement vert dans le cadre de l’assurance-vie et de l’épargne retraite.

Ces dispositifs en faveur de l’épargne seront complétés par des mesures de soutien aux technologies vertes ainsi qu’à la décarbonation de l’économie.

Pour les technologies vertes (éolien, photovoltaïque, batteries, pompes à chaleur), un crédit d’impôt en faveur des entreprises qui investissent dans les industries vertes sera mis en place en loi de finances pour 2024. Il bénéficiera aux investissements industriels en couvrant jusqu’à 40 % des investissements productifs.

Pour la décarbonation des industries existantes, Bpifrance et l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME) s’engagent à créer une palette complète de soutien au verdissement des processus de production. Bpifrance est déjà la banque de référence de milliers de très petites entreprises (TPE) et de petites et moyennes entreprises (PME) françaises. Avec ce nouveau plan en faveur de l’industrie verte, elle déploiera plus de 2,3 milliards d’euros par an en faveur de la transition de tous les types d’entreprises. Ces aides complètent les dispositifs prévus dans le cadre de France 2030, dont 50 % des moyens sont dédiés à la décarbonation de notre économie, et notamment aux 50 sites industriels.

L’effort de développement d’une industrie décarbonée à la hauteur des enjeux de la transition écologique doit être mené de front avec l’effort de redressement des finances publiques. Les mesures en faveur du développement d’une industrie décarbonée doivent être gagées. Ces gages s’appuieront sur des mesures de verdissement de notre fiscalité.

3- Favoriser

Dans toutes les interventions de l’État, les entreprises les plus vertueuses doivent être favorisées et encouragées. Le projet de loi prévoit une accélération de la prise en compte de critères environnementaux dans la commande publique et les dispositifs de soutiens publics.

Une commande publique qui favorise davantage les produits vertueux sur le plan environnemental

Plusieurs dispositions visent à améliorer le code de la commande publique afin de mieux tenir compte des considérations environnementales. En particulier, l’introduction de la possibilité d’exclure de la commande publique des opérateurs ne satisfaisant pas à leurs obligations, à l’échelle européenne (CSRD, Corporate Sustainability Reporting Directive) ou nationale (publication d’un bilan d’émissions de gaz à effet de serre et d’un plan de transition) ; l’extension à l’État des schémas de promotion des achats publics socialement et écologiquement responsables ; l’accélération de la mise en oeuvre obligatoire (dès juillet 2024 au lieu d’août 2026) de critères environnementaux dans les marchés publics pour des produits clés de la décarbonation et le rappel qu’une offre « économiquement la plus avantageuse » s’apprécie aussi en fonction de critères qualitatifs ou environnementaux.

En complément de ces mesures législatives, des mesures réglementaires vont contribuer à favoriser les entreprises les plus vertueuses : création d’un standard triple E – Excellence environnementale européenne – pour procurer un avantage compétitif aux entreprises qui ont opté pour une production écologiquement exigeante, conditionnement des aides publiques distribuées par les opérateurs de l’État à la mesure de l’impact environnemental des entreprises, conditionnement environnemental du bonus écologique en faveur de l’achat de véhicules électriques. Afin d’ancrer durablement l’action du ministère de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique en faveur de la transition écologique, le budget vert et l’évaluation de l’impact carbone des textes issus de ce ministère seront généralisés.

4- Former

La réflexion menée par les pilotes sur le projet de loi industrie verte se traduit aussi par des mesures qui ne sont pas de nature législative.

Comme l’a annoncé le Président de la République, 700 millions d’euros supplémentaires seront mobilisés sur le volet compétences et métiers d’avenir de France 2030, pour faire évoluer la carte des formations, à tous les niveaux de diplômes : du lycée professionnel aux masters et doctorats, du technicien à l’ingénieur, de la formation initiale des jeunes talents à la requalification des salariés aux nouvelles technologies vertes.

En particulier, pour palier un déficit d’ingénieurs d’environ 54 000 postes, l’objectif est d’atteindre 5 000 diplômés supplémentaires par an du cycle ingénieur d’ici 2030, ainsi que d’ouvrir des places supplémentaires dans les instituts universitaires de technologie (IUT), licences professionnelles, formations en master et doctorats scientifiques.

Pour que l’industrie retrouve une place prépondérante dans l’offre de formation, l’objectif est d’atteindre 100 écoles de production d’ici 2027, d’élargir le plan de réduction des tensions de recrutement à l’industrie, et de doubler le nombre d’apprenants en campus métiers et qualifications d’excellence.

Ordonnance

Le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer a présenté une ordonnance relative à la formation aux activités privées de sécurité.

La formation aux activités privées de sécurité est réglementée depuis la loi du 17 août 2015 relative au dialogue social et à l’emploi.

L’encadrement de cette activité, assuré par le Conseil national des activités privés de sécurité (CNAPS), a permis une amélioration significative des conditions de formation des agents privés de sécurité.

Toutefois, le secteur de la formation aux activités privés de sécurité nécessite d’être mieux encadré (organismes, formateurs et contenus de formation).

En conséquence, le législateur a habilité le Gouvernement à prendre par ordonnance les mesures visant à réformer :
  • les modalités de formation aux activités privées de sécurité régies par le livre VI du code de la sécurité intérieure, d’examen et d’obtention des certifications professionnelles ;
  • les conditions d’exercice et de contrôle de ces activités de formation.
Afin que les collectivités relevant de l'article 74 de la Constitution et la Nouvelle-Calédonie puissent bénéficier de cette réforme, l’article 39 de la loi n° 2021-646 du 25 mai 2021 pour une sécurité globale préservant les libertés permet également au Gouvernement d’y étendre les dispositions utiles dans le respect des règles de partage de compétence prévues par leur loi statutaire.

L'objet de cette ordonnance est de poursuivre la moralisation du secteur de la formation aux activités privées de sécurité et d’en améliorer la qualité.

Dans cette perspective, des travaux ont été entrepris à l’initiative du ministère de l’intérieur et des outre-mer au cours de l’année 2022 et ont donné lieu à de larges concertations menées notamment auprès des représentants des employeurs et des salariés de la sécurité privée, ainsi qu’auprès du secteur de la formation aux activités privées de sécurité.

Issues de ces travaux, les principales mesures mises en place par l’ordonnance sont :

  • la création d’un agrément de dirigeant d’organisme de formation et d’une carte professionnelle de formateur délivrés par le CNAPS, donnant lieu à un contrôle de moralité ;

  • l’encadrement des conditions de sous-traitance et la responsabilisation des propriétaires de certifications professionnelles via un renforcement des sanctions encourues en cas de non-respect de leurs obligations de contrôle ;

  • l’encadrement des conditions d’organisation des examens pour en garantir la fiabilité. Si le principe d’un examen réalisé par le centre de formation et sous sa responsabilité est maintenu, l’ordonnance prévoit qu’une partie de cet examen puisse être organisée sous le contrôle de l’autorité administrative. Cela permettra à l’État d’imposer un examen sous forme de questionnaire à choix multiples pour certaines activités afin d’uniformiser le niveau attendu à l’issue de la formation et de professionnaliser davantage le secteur de la sécurité privée.

Décret

Le ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires et le ministre délégué auprès du ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, chargé des Transports, ont présenté un décret relatif à la lutte contre les nuisances sonores aéroportuaires.

Ce décret tire les conséquences de la décision n° 454440 « Union française contre les nuisances des aéronefs (UFCNA) et autres » du 5 avril 2022 par laquelle le Conseil d’État a remis en cause, au regard des obligations de la réglementation européenne, le rôle de la direction du transport aérien de la direction générale de l’aviation civile dans la conduite des études d’impact selon l’approche équilibrée préalables à l’adoption de toute restriction d’exploitation liée au bruit sur les principaux aérodromes français.

En cohérence avec les compétences qui leur sont déjà dévolues en matière de nuisances sonores aéroportuaires, certains préfets seront appelés à conduire et superviser la procédure préalable à l’adoption de restrictions d’exploitation liées au bruit pour les douze aérodromes mentionnés à l’article L. 6360-1 du code des transports.

A l’issue de ce processus d’évaluation et de consultation des différentes parties prenantes, les restrictions d’exploitation sur l’aérodrome concerné pourront être imposées par arrêté conjoint du ministre chargé de l’environnement et du ministre chargé de l’aviation civile.

Par ailleurs, le décret vise, à droit constant, à rendre plus lisibles les dispositions réglementaires relatives à l’établissement des cartes stratégiques de bruit et des plans de prévention du bruit dans l’environnement des principales plateformes aéroportuaires.

Communications

La Première ministre et la ministre déléguée auprès de la Première ministre, chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, de la Diversité et de l’Égalité des chances, ont présenté une communication relative à la lutte contre les haines anti-LGBT+.

Il y a dix ans, la France ouvrait pour les couples de même sexe le droit au mariage et à l’adoption. Cette révolution juridique et sociétale a acté l’égalité entre tous les couples. Depuis 2017, de nombreuses avancées pour l’égalité et les droits des personnes LGBT+ ont eu lieu, grâce à la pleine mobilisation du Gouvernement.

Le 17 mai 2013, la France a été le 14ème pays à autoriser le mariage entre personnes de même sexe. Le 29 mai 2013, a ainsi eu lieu le premier mariage, entre Vincent et Bruno. Depuis, 70 000 mariages ont été célébrés.

Le mariage pour tous a constitué une avancée majeure en matière d’égalité, et apparaît, en l’espace de quelques années, comme une loi d’évidence pour la société française.

Car le combat pour l’égalité ne s’arrête jamais, la reconnaissance des droits des personnes LGBT+ et la lutte contre toutes les formes de discriminations qu’elles subissent au quotidien ont été renforcées depuis 2017.

Un plan triennal d’actions pour l’égalité des droits et contre la haine et les discriminations anti-LGBT+ a ainsi été présenté le 14 octobre 2020. Ce plan a permis d’agir concrètement pour nos concitoyens, notamment par des lois et des circulaires, en :
  • ouvrant la procréation médicalement assistée à toutes les femmes avec la loi n° 2021-1017 du 2 août 2021 relative à la bioéthique ;
  • créant un mode d’établissement de la filiation spécifique pour les couples de femmes ayant eu recours à l’assistance médicale à la procréation, avec la reconnaissance conjointe anticipée ;
  • autorisant la prescription par les médecins de ville de la prophylaxie pré-Exposition au VIH (PrEp) ;
  • prévoyant les mêmes conditions de don du sang pour les personnes homosexuelles et hétérosexuelles ;
  • créant par la loi n°2022-92 du 31 janvier 2022 interdisant les pratiques visant à modifier l’orientation sexuelle ou l’identité de genre d’une personne une infraction pénale spécifique punissant les thérapies de conversion.
L’action du Gouvernement se poursuit lors de ce nouveau quinquennat. La Première ministre a annoncé le 4 août dernier, à l’occasion des 40 ans de la loi abrogeant les dispositions pénalisant les relations homosexuelles, d’une part l’octroi d’une subvention de trois millions d’euros aux centres LGBT+ ; d’autre part, la nomination d’un ambassadeur aux droits des personnes LGBT+, placé sous l’autorité de la ministre de l’Europe et des affaires étrangères.

Si les avancées n’ont jamais été aussi nombreuses, les chiffres rappellent que la lutte contre les LGBTphobies ne doit jamais faiblir. En 2021, 3790 atteintes commises en raison de l’orientation sexuelle ou de l’identité de genre ont été enregistrées, soit une hausse de 28 % par rapport à l’année précédente. Il est estimé que seules 20 % des victimes d’agression déposent plainte et que seulement 5 % des victimes d’injures déposent plainte.

Pour y remédier, le ministre de l’intérieur et des outre-mer a pris des engagements essentiels. La formation des policiers et gendarmes sera renforcée, pour mieux accueillir et recevoir les plaintes. Des policiers et des gendarmes spécifiquement dédiés à la lutte contre les LGBTphobies seront déployés sur le territoire. Enfin, une cartographie précise des zones les plus criminogènes à l’endroit des personnes LGBT+ sera réalisée pour y renforcer les dispositifs de protection.

Le ministère de la justice a aussi renforcé ses actions de formations et de sensibilisation à destination de tous les professionnels (magistrats, éducateurs de la protection judiciaire de la jeunesse, agents pénitentiaires…) et en renforçant ses partenariats avec les associations. Un réseau de 272 référents égalité-diversité est formé sur l’ensemble du territoire. Ils sont devenus les correspondants de tous les partenaires associatifs et les interlocuteurs privilégiés des agents.

De plus, au cours des prochaines semaines, seront déployées :
  • une nouvelle campagne scolaire de lutte contre la haine anti-LGBT+ ;
  • des actions visant à l’inclusion des personnes LGBT+ dans le monde du sport ;
  • une circulaire relative à la prise en compte de la diversité des familles et au respect de l’identité des personnes transgenres dans la fonction publique de l’État.
Enfin, l’élaboration du prochain plan pour les droits des personnes LGBT+ a débuté le 25 janvier. Après une première phase de consultation numérique, à laquelle ont participé plus d’une centaine de structures, un séminaire national entre les associations et l’État et des ateliers territoriaux se déroulent actuellement.

Ce plan, qui sera présenté d’ici l’été, sera articulé autour de quatre objectifs pour couvrir l’ensemble des sujets :
  • affirmer la réalité des actes anti-LGBT+ ;
  • mesurer les actes de haine et de discrimination ;
  • garantir l’accès à l’effectivité des droits ;
  • sanctionner les auteurs et les actes anti LGBT+.

Le ministre des Armées et la secrétaire d’État auprès du ministre des Armées, chargée des Anciens combattants et de la Mémoire, ont présenté une communication relative au bilan de l’application de la loi du 23 février 2022 portant reconnaissance de la Nation envers les harkis et les autres personnes rapatriées d’Algérie anciennement de statut civil de droit local et réparation des préjudices subis par ceux-ci et leurs familles du fait de l’indignité de leurs conditions d’accueil et de vie dans certaines structures sur le territoire français.

Cette loi, attendue par la communauté harkie, s’est inscrite dans le cycle de commémoration du 60ème anniversaire de la fin de la guerre d’Algérie et de l’arrivée en métropole des premiers rapatriés. Elle a prolongé le discours prononcé par le Président de la République le 20 septembre 2021 qui, au nom de la République, a demandé pardon aux harkis et à leurs familles pour les avoir abandonnés, leur avoir fait subir les camps, la prison, le déni.

La loi du 23 février 2022 comporte quatre ensembles de dispositions :

  • l’expression de la reconnaissance de la Nation envers les harkis, les Moghaznis et les personnels des diverses formations supplétives et assimilés de statut civil de droit local qui ont servi la France en Algérie et qu’elle a abandonnés ; la reconnaissance de sa responsabilité du fait de l’indignité des conditions d’accueil et de vie sur le territoire français ; l’instauration de la journée du 25 septembre comme journée nationale d’hommage, remplaçant ainsi le décret qui l’avait précédemment instaurée ;

  • la mise en place d’un dispositif de réparation des préjudices liés aux conditions d’accueil dans les structures mentionnées dans une liste fixée par décret. Le montant de l’indemnisation est fixé forfaitairement selon la durée de séjour dans ces structures ;

  • la création d’une commission nationale indépendante (CNIH), placée auprès de la Première ministre, dont la présidence a été confiée à M. Jean-Marie Bockel, chargée d’entendre les harkis, de proposer toute mesure de reconnaissance, de statuer sur les demandes de réparation, de contribuer au recueil et à la transmission de la mémoire de l’engagement des harkis, ainsi que de proposer des évolutions de la liste des structures ouvrant droit à réparation ;

  • diverses dispositions fiscales et sociales, et notamment le doublement de l’allocation viagère perçue par les harkis et leurs veuves.
En un an, les évolutions suivantes ont été mises en oeuvre :

  • Le doublement du montant de l’allocation viagère, accompagné d’une levée de la forclusion des demandes, concerne dorénavant 5 446 bénéficiaires, dont 400 personnes ayant bénéficié de la levée de la forclusion. Le montant versé est ainsi passé de 18,7 millions d’euros en 2021 à 40,8 millions d’euros en 2022.

  • Concernant la réparation, 26.200 dossiers ont été reçus à ce jour par l’Office national des combattants et des victimes de guerre (ONACVG), chargé d’instruire les demandes de réparation. La commission nationale indépendante s’est réunie à 14 reprises depuis son installation en avril 2022 et a étudié 7 543 dossiers, dont 7 071 ont fait l’objet d’une décision favorable. Le montant moyen attribué s’élève à 8 800 euros. Le montant total versé s’établit ainsi à ce jour à 59,2 millions d’euros.
Au regard du volume de demandes à instruire, la secrétaire d’État a donné instruction à l’ONACVG de modifier l’ordre d’examen des dossiers, afin de prioriser l’instruction des demandes déposées par les bénéficiaires de la première génération, eu égard à leur âge avancé. L’instruction de ces demandes déjà parvenues devra être achevée pour le 25 septembre prochain.

Le rapport de la commission nationale indépendante : le président de la CNIH, M. Jean-Marie Bockel, a remis hier, lundi 15 mai 2023, le premier rapport de la commission à la Première ministre. Après avoir rappelé les conditions de la mise en place de la commission, le rapport dresse le bilan des deux missions principales de la CNIH : le volet réparation et le volet reconnaissance. Enfin, le rapport établit la synthèse des demandes formulées par les harkis, leurs familles et leurs représentants et présente les propositions de la commission. Parmi les mesures les plus emblématiques proposées, figurent :

  • la mise en ligne le 15 mai du site harkis.gouv.fr qui a vocation à faire connaitre au plus grand nombre l’histoire des harkis et d’entretenir la mémoire de leur destin tragique et singulier ;

  • la proposition de 45 nouveaux sites, ayant accueilli des harkis et leurs familles, ouvrant droit à réparation. Cette proposition est le fruit d’un important travail d’expertise mené sur de nouveaux sites signalés à la commission.

Le Gouvernement a décidé de suivre les recommandations de la CNIH et d’étendre la liste des structures qui peuvent donner droit à réparation en y intégrant les 45 sites proposés par la commission. Une modification du décret n° 2022-394 du 18 mars 2022 relatif à la CNIH interviendra dans les prochaines semaines. Jusqu’à 14.000 personnes pourraient être indemnisées à la suite de leur passage dans l’une de ces structures.

L’adoption de la loi du 23 février 2022 a conduit le Gouvernement à consacrer des moyens budgétaires ambitieux à la reconnaissance de l’engagement des harkis et des autres supplétifs en faveur de la France et à la réparation des préjudices qu’eux et leurs familles ont subi du fait des conditions de leur accueil en France. Ce travail de reconnaissance et de réparation est appelé à se poursuivre.

Nomination(s)

Le conseil des ministres a adopté les mesures individuelles suivantes :


Sur proposition du ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique :

  • Mme Sarah LACOCHE, inspectrice générale des finances, est nommée directrice générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes.


Sur proposition de la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche et de la ministre de la Culture :

  • M. Emmanuel KASARHEROU est nommé président de l’Établissement public du musée du quai Branly – Jacques Chirac.

Partager la page


Conseil des ministres

Vous souhaitez recevoir les prochains comptes rendus du Conseil des ministres ? Il vous suffit de vous inscrire.

S'abonner

Consulter le traitement des données personnelles