Marianne sur fond bleu, blanc, rouge
12 décembre 2016

Le 9 décembre, Journée nationale de la laïcité

À l’occasion de la Journée nationale de la laïcité, vendredi 9 décembre, le Gouvernement réaffirme son engagement pour promouvoir et faire vivre la laïcité, notamment dans la fonction publique et à l’école.

Contenu publié sous le Gouvernement Cazeneuve du 06 Décembre 2016 au 14 Mai 2017
 

Le principe de laïcité est l’un des piliers de la République française. Ses fondations ont été posées par la loi du 9 décembre 1905 sur la séparation de l’Église et de l’État – loi à laquelle la date retenue pour la Journée nationale de la laïcité fait évidemment écho – avant que la laïcité ne soit inscrite dans la constitution de la IVe République en 1946, puis de la Ve République en 1958.
 
Laïcité et fonction publique

« La laïcité aujourd’hui en France apparaît comme une division alors que c’est le ciment du vivre ensemble », a plaidé Annick Girardin, ministre de la Fonction publique, vendredi matin sur RMC, peu avant la remise du rapport émanant de la commission « laïcité et fonction publique ». Cette commission présidée par Emile Zuccarelli avait été installée par la ministre en juin dernier, afin « d’apporter des réponses concrètes aux agents qui s’interrogent quant à l’application du principe de laïcité dans l’exercice de leur fonction ». Des réponses pour les agents, mais aussi par les agents, la ministre ayant souhaité donner la parole à ces derniers dans le processus d’élaboration du rapport et du dispositif qu’il préconise.
 
Après plusieurs mois d’auditions et de consultations (auprès d’agents des trois versants de la fonction publique, de formateurs, de parlementaires, etc.), la commission a donc formulé plusieurs propositions, qu’Annick Girardin entend « mettre en œuvre dans les meilleurs délais ». Parmi elles, six mesures prioritaires ont été identifiées :

  1. Mise en place d’une formation initiale obligatoire pour tous les agents publics ;
  2. Identifier un référent laïcité au sein de chaque administration ;
  3. Création d’un site en ligne commun aux trois fonctions publiques ;
  4. Faire du 9 décembre une journée d’échange sur la laïcité ;
  5. Développement d’un baromètre RH régulier sur la question de la laïcité ;
  6. Élaboration d’une brochure sur la laïcité à l’attention des nouveaux agents publics.

La formation initiale obligatoire (mesure 1) devra être suivie lors de l’entrée d’un agent dans la fonction publique, mais également après une mobilité ou une promotion. Le référent laïcité (mesure 2) aura quant à lui pour objectif d’accompagner et de conseiller les agents dans leurs obligations de neutralité et dans l’application du principe de laïcité. Il leur fournira un cadre qui leur permettra d’obtenir des réponses concrètes face à un cas pratique.
 
Comme l’a rappelé Annick Girardin, ces mesures aideront les agents à « faire face à un panel de situations qui les laissent trop souvent impuissants et qui accroissent le malaise qu’ils ressentent dans leur quotidien »
 
À l’école, esprit critique et laïcité

Parce qu’on y forme les citoyens de demain, l’école est également au cœur de l’action gouvernementale pour promouvoir et faire vivre le principe de laïcité. Ainsi, Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’Education nationale, et Jean-Louis Bianco, président de l’Observatoire de la laïcité, se sont rendus au lycée Paul Bert pour écouter et échanger avec les élèves de six lycées parisiens sur la laïcité et les défis qui lui sont posés aujourd’hui, puis ont participé au colloque intitulé « Esprit critique et laïcité » en présence de chercheurs, historiens, philosophes et enseignants, avant de remettre les Prix de la laïcité de la République française. 
 
À cette occasion, la ministre a de nouveau souligné le rôle primordial que joue la laïcité dans l’acquisition par les élèves d’une liberté de conscience et d’expression. « Cette liberté (…), la laïcité la préserve aussi au sein de l’école, où elle revêt une importance particulière », a-t-elle ainsi rappelé avant d’ajouter : « L’école accueille entre ses murs croyants et non-croyants, et elle les considère d’abord comme des élèves, établissant ainsi une distinction fondamentale entre savoir et croyance. »
 
Cette liberté de conscience, conjuguée à la mission assignée à l’école républicaine de développer le sens critique des élèves, permet à ces derniers de mieux évaluer, interpréter et confronter les multiples flux d’informations auxquels ils sont exposés.
 
Najat Vallaud-Belkacem a également fait le point sur les différentes actions de formation engagées dans l’Education nationale pour porter les principes de laïcité. Celles-ci se répartissent en trois thématiques :

  • la formation des formateurs, en formation initiale ou continue ;
  • la création de ressources d’accompagnement et de formation à l’attention des enseignants ;
  • l’impulsion de nouvelles pratiques et l’intégration des apports de la recherche.

Pour rappel, le ministère de l’Éducation nationale avait, en octobre dernier, adressé aux chefs d’établissement et aux directeurs d’école un « livret laïcité ». Sorte de guide pratique, celui-ci s’appuie sur la « Charte de la laïcité à l’école », publiée lors de la rentrée 2013. Il rappelle les droits et devoirs de chacun (élèves, parents et personnels) en matière de laïcité, expose des situations concrètes auxquelles sont quotidiennement confrontés les équipes éducatives (par exemple, la contestation d’un enseignement par un élève), apporte des réponses et propose un cadre juridique clair et actualisé pour permettre aux agents de réagir dans le respect du droit.