Les 4 actus de la semaine du 28 août au 3 septembre
Publié 01/09/2023|Modifié 31/08/2023
Rentrée scolaire, développement des entreprises, Paris 2024... Ne manquez rien des actualités gouvernementales de la semaine écoulée.

La rencontre de la semaine
Rencontre des entrepreneurs de France
Discours d'Élisabeth Borne à la Rencontre des entrepreneurs de France
Christophe JAKUBYSZYN
Bonjour Madame la Ministre.
Élisabeth BORNE
Bonjour !
Christophe JAKUBYSZYN
Tout à l'heure comme musique d'accueil, Patrick MARTIN avait choisi Don't Stop Me Now. Ça pourrait être votre hymne aussi, non ?
Élisabeth BORNE
On va peut-être passer à la suite.
Christophe JAKUBYSZYN
Vous l'avez entendu, Patrick MARTIN, c'est comme le poète Pierre REVERDY qui disait qu'il n'y a pas d'amour, il n'y a que des preuves d'amour. Il veut donc des preuves d'amour de votre part, des preuves d'amour pour les entreprises. On va passer en revue les différentes revendications du MEDEF. Est-ce que vous êtes un Gouvernement pro-business ?
Élisabeth BORNE
Je vous confirme que depuis 2017, sous l'autorité du président de la République, les différents Gouvernements ont été pro-business. Et vous l'avez dit, monsieur le Président, cher Patrick MARTIN, et j'en profite pour vous féliciter publiquement pour votre élection à la présidence du MEDEF pour saluer votre prédécesseur avec qui on a eu de nombreux échanges. Depuis 2017, je pense que c'est nouveau, nous menons une politique pro-business, parce que nous sommes convaincus que c'est bon pour notre pays et bon pour ses salariés. C'est comme ça qu'on crée des emplois. C'est comme ça que notre pays peut enfin sortir du chômage de masse, que le chômage est au plus bas depuis 40 ans, et je vous confirme que nous allons continuer.
Christophe JAKUBYSZYN
Alors, ça, c'est la déclaration d'amour. On vit en preuve d'amour, maintenant. La CVAE, la promesse était qu'elle soit supprimée, 8 milliards d'euros d'impôts de production qui pèsent sur les entreprises. L'an dernier, il y a eu un petit décalage. Finalement, vous aviez décidé de le faire en 2 ans, 4 et 4. Et là, on nous dit que ce ne serait plus 4 et 4, mais 4 plus 1, plus 1, plus 1, plus 1. C'est-à-dire que la suppression de la CVAE, ça serait pour 2027, la suppression définitive. Est-ce que vous confirmez et est-ce que ce n'est pas un reniement de vos engagements ?
Élisabeth BORNE
Ce que je vous confirme, c'est que la totalité de la CVAE sera supprimée avant la fin du quinquennat et qu'on le fera au rythme le plus rapide possible en tenant compte d'un autre objectif, je pense, que l'on partage, qui est la nécessité de tenir notre trajectoire de maîtrise de nos finances publiques. Et si on ne le faisait pas, si on ne respecte pas nos objectifs de maîtrise de la dette, de baisse de la dette, de réduction des déficits, je pense que tous les chefs d'entreprises qui sont ici le savent, ça aurait un impact immédiat sur les taux d'intérêt et ainsi sur notre activité économique. Donc, la CVAE sera supprimée en totalité d'ici la fin du quinquennat, au rythme le plus rapide, compatible avec notre trajectoire de finances publiques. Et si je dis ça, je pense que là aussi, tous les chefs d'entreprises qui sont présents le savent, on a aujourd'hui un contexte macroéconomique qui est plus incertain que ce qu'on pouvait attendre, dans lequel notre pays résiste bien, on pourra y revenir. On doit tenir compte de ce contexte macroéconomique. Chacun doit prendre sa part, l'État prend la sienne, notamment avec une baisse de 3 % des dépenses en volume l'an prochain. Ça n'est pas habituel, une baisse de 3 % des dépenses de l'État en volume. L'État prend sa part pour tenir notre trajectoire de finances publiques malgré un environnement macroéconomique qui est plus incertain et on demande en effet à chacun d'entendre la nécessité de participer à cet effort, si je peux dire. Et en effet, l'engagement n'est pas de tout faire en 2024, mais d'avoir tout fait en 2027.
Christophe JAKUBYSZYN
Autre sujet d'inquiétude dans la préparation du budget et du PLFSS, les indemnités journalières, les arrêts maladies, il était à un moment donné envisagé au début de l'été peut-être d'augmenter le jour de carence et donc de faire porter davantage aux entreprises et aux mutuelles le paiement de ces jours d'arrêt maladie. Est-ce que c'est une piste qui est abandonnée comme le semble indiquer votre ministre de la Santé ?
Élisabeth BORNE
Je pense que là aussi, c'est un constat qu'on peut tous faire. Le nombre et le coût des arrêts maladies augmentent. C'est évidemment autant d'argent qui ne peut pas aller au financement de notre hôpital, au financement de notre politique du médicament. Je pense que tout le monde a intérêt à ce qu'on puisse contenir les dépenses liées à ces arrêts maladie. Une partie de la hausse, il faut le dire aussi, est liée à l'augmentation du nombre de salariés. C'est le revers, on va dire, de la bonne nouvelle d'un taux d'activité qui est plus élevé qu'il n'a jamais été. Mais je pense qu'on doit travailler ensemble et il n'y aura pas une décision descendante venant du Gouvernement sur la bonne méthode pour y parvenir. Mais nous devons ensemble, médecins, assurance maladie, Gouvernement, employeurs, salariés, trouver la façon de contenir ces dépenses. Mais en tout cas, il n'y aura pas une décision unilatérale qui tomberait sur les entreprises.
Christophe JAKUBYSZYN
Le troisième sujet, l'UNEDIC qui fait des excédents en mieux. C'est-à-dire que 1, c'est bien géré, tant mieux. Deux, c’est-à-dire que la question de l’emploi est bonne. Patrick MARTIN faisait part de ses craintes que l’État ne ponctionne 11 à 12 milliards d’euros sur les futurs excédents de l’Unédic. Est-ce que c’est votre volonté ?
Élisabeth BORNE
Peut-être dire que si l’Unédic fait des excédents, on peut aussi se dire que c’est grâce à une réforme de l’Assurance chômage qui était portée dans le précédent quinquennat notamment par une ministre du Travail que je connais bien, ma prédécesseur puis moi-même, et que nous avons poursuivi dans ce quinquennat. Et on dit souvent qu’on doit faire attention à réduire nos dépenses courantes. Mais typiquement, je pense qu’on peut se réjouir que les dépenses d’Assurance chômage baissent de 15 milliards d’euros à horizon 2027. 15 milliards d’euros de moins par an notamment grâce à ces réformes. Alors, ces excédents, en effet, au moment où nous sommes, où ceux qui n’ont pas un emploi aujourd’hui, ceux qui sont demandeurs d’emploi, qui sont éloignés de l’emploi, en sont sans doute plus éloignés qu’ils ne l’étaient jusqu’à présent. Mais je pense que c’est un bon investissement pour l’Unédic de contribuer à l’effort de la Nation pour la formation des demandeurs d’emploi et pour le meilleur accompagnement de ceux qui sont plus éloignés de l’emploi. C’est le sens du document de cadrage que j’ai adressé aux partenaires sociaux. Et je pense que de faire, vous voyez, du préventif, d’accompagner davantage des demandeurs d’emploi dans l’emploi, de mieux les former, c’est autant de dépense d’Assurance chômage de moins demain. Et c’est aussi permettre de répondre à la difficulté de recrutement - je pense que beaucoup parmi vous la rencontrent. Si on veut répondre aux demandes de recrutement, aux besoins de recrutement des entreprises, bien sûr, de notre côté, cela veut dire adapter notre appareil de formation initiale ; ça veut dire aussi mieux accompagner les demandeurs d'emploi, leur trouver des bonnes formations et le bon accompagnement. C'est comme ça qu'on évitera d'avoir des emplois non pourvus et de se priver aussi de la richesse collective que nous pouvons produire si ces emplois peuvent être pourvus.
Christophe JACUBYSZYN
Tout à l'heure, dans son message au Medef, le président de la République parlait d'une conjoncture un peu plus difficile. Comment abordez-vous, Madame la Première ministre, cette rentrée économique avec l'inflation qui se réduit légèrement mais qui est toujours là, le pouvoir d'achat des ménages qui est contraint, les incertitudes sur la situation économique mondiale en Europe, l'Allemagne qui va être… qui est en croissance nulle, la Chine aussi, qui a du mal à redémarrer. Est-ce que vous êtes inquiète ?
Élisabeth BORNE
Ça ne vous surprendra pas : je partage l'optimisme lucide ou la lucidité optimiste du président de la République. Je pense qu’on doit évidemment être vigilant dans ce contexte, mais on a aussi des bonnes raisons de rester optimiste. D'abord parce qu'on a des fondamentaux solides, je le disais, 2 millions d'emplois créés depuis 2017. Depuis la quatrième fois, la France est le pays le plus attractif pour les investissements étrangers en Europe. Je ne reviendrai pas sur le taux de chômage qui est au plus bas depuis 40 ans, mais on peut noter qu'en 2023, on aura une croissance d'1 % pendant que l'Allemagne est en récession. On a donc des motifs d'être optimistes. Un autre motif, je pense, de très grande satisfaction pour nous tous, c'est la réussite de notre politique de réindustrialisation : 100 000 emplois industriels créés. Vous savez, j'étais dans le département du Nord hier, j'ai eu l'occasion de le dire. Dunkerque, sur les 20 dernières années, c'est 6 000 emplois industriels détruits ; 16 000 emplois industriels vont être créés à Dunkerque. On a donc des raisons d'être optimistes. Ça ne vient pas de nulle part. Je pense que c'est cette politique pro-business, comme vous disiez, qui nous amène à ces bons résultats. C'est tout l'engagement pour la réindustrialisation de notre pays. Et donc, je le redis, comme ça marche, on ne va pas changer de cap. On continuera cette politique de soutien à l'activité économique.
Christophe JAKUBYSZYN
On vit évidemment des bouleversements majeurs, d'abord la transition écologique et énergétique. L'État s'engage, investit, flèche même les technologies où les entreprises sont invitées à investir. Est-ce que vous allez continuer ? Je crois que le chef de l'État doit dérouler une feuille de route de transition écologique dans les jours qui viennent. Et puis, qu'est-ce qu'on peut faire encore davantage pour permettre aux entreprises de financer cette transition ?
Élisabeth BORNE
Vous savez, je pense que vous l'avez dit, Monsieur le président, cher Patrick MARTIN, moi, je crois dans une croissance respectueuse de la planète, économe en ressources et riche en emplois. Et ce défi, c'est, par exemple, ce que traduit la loi Industrie verte, cette confiance dans le fait qu'il peut exister une croissance compatible avec les enjeux climatiques. Alors évidemment, ça suppose d'agir pour notre souveraineté industrielle. C'est non seulement une question d'emploi, mais c'est aussi une question stratégique d'autonomie, notamment énergétique, sur des matériaux critiques, sur des technologies critiques, mais on croit beaucoup à l'innovation, c'est les 54 milliards d'euros de France 2030 pour préparer notre économie pour la positionner sur les secteurs d'avenir. Vous savez que sur ces 54 milliards d'euros, 20 milliards ont d'ores et déjà été engagés pour soutenir plus de 2 000 projets d'entreprises de toute taille qui vont nous permettre d'être présents sur ces technologies d'avenir. Ça sera 1 million de véhicules électriques produits dans notre pays à la fin du quinquennat. C'est des gigafactories de production d'hydrogène, c'est tous ces secteurs sur lesquels on souhaite se développer, continuer à permettre à nos entreprises de se développer, et on va poursuivre évidemment ces soutiens, c'est les près de 6 milliards d'euros qui sont d'ores et déjà prévus aussi pour la décarbonation de notre industrie, et je pense que ce combat d'une croissance respectueuse de la planète et des enjeux climatiques, il faut qu'on la gagne ensemble.
Christophe JAKUBYSZYN
Sans décroissance ?
Élisabeth BORNE
Vous savez, je pense que tous ceux qui prônent la décroissance devraient dire que la décroissance sait remettre en cause notre modèle social. Et je ne sais pas s'il existe une Française ou un Français qui accepterait qu'on remette en cause ce bien très précieux qu'est notre modèle social. Donc, sans décroissance, je vous le confirme.
Christophe JAKUBYSZYN
Autre révolution, celle de l'intelligence artificielle que le Président a d’ailleurs cité deux fois tout à l'heure, du quantique aussi, de l'informatique quantique. Comment on s'y prépare parce que face à nous, il y a la Chine, il y a les États-Unis qui mettent des moyens colossaux dans cette révolution de l'économie et du monde du travail ?
Élisabeth BORNE
C'est effectivement un défi sur lequel notre pays veut se positionner. C'est en 2018 qu'on a présenté notre première stratégie pour l'intelligence artificielle. C'est ensuite la loi de programmation de la recherche en 2020. C'est notre stratégie quantique en 2021. Et notre objectif, c'est d'abord de maîtriser toute la chaîne de valeur, des algorithmes aux supercalculateurs, c'est d'anticiper aussi les impacts économiques et sociaux, et puis c'est de protéger à la fois les créateurs et puis les données personnelles. C'est toute une stratégie que nous devons mener qui concerne beaucoup de secteurs. C'est pour ça que, comme l'a proposé Bruno LE MAIRE, moi, je vais créer un Conseil stratégique de l'intelligence artificielle que je présiderai, qui nous permettra de prendre en compte la globalité de tous ces sujets.
Christophe JAKUBYSZYN
Est-ce qu'on peut faire des deals cet après-midi avec les entrepreneurs ? Par exemple, l'emploi des seniors, la partie invalidée par le Conseil Constit, il faut s'y remettre. C'est quoi le mode de travail, la feuille du route ? Patrick MARTIN indique qu'il était prêt à s'engager. Comment on fait ? Et puis, autre chose ici, on parle souvent de la trappe à bas salaire, le pouvoir d'achat, j'imagine que c'est aussi votre priorité en cette rentrée sociale. Comment on lisse, par exemple, les effets de seuil ? Parce que c'est vrai que beaucoup de Français restent trop longtemps sur le salaire minimum parce qu'il est avantageux pour tout le monde, pour eux, pour les entreprises qui paient moins de charges. Comment on peut essayer, petit à petit, de lisser ces effets de seuil ?
Élisabeth BORNE
Je pense effectivement qu'il est impératif que nos concitoyens ressentent dans leur vie quotidienne, dans leur vie personnelle, l'apport de cette réussite, on va dire, macroéconomique. Et c'est comme ça qu'on changera peut-être le regard qu'on peut avoir dans notre pays sur la relation entre les contribuables et l'entreprise, et comme ça qu'on pourra faire adhérer à notre politique pro-business, et si chacun envoie les effets dans sa vie quotidienne. Cela veut dire, effectivement, pour les seniors que les entreprises puissent s'engager, mais j'ai bien entendu, et c'est à l'agenda social sur lequel vous êtes arrêtés avec les organisations syndicales et les autres organisations patronales, oui, il faut que les seniors aient toute leur place dans l'entreprise. Et puis, je pense que c'est aussi indispensable qu'on s'intéresse au sujet des métiers dont on avait beaucoup parlé, au moment de la crise Covid, les métiers de la première et de la deuxième ligne, ce sont des métiers dont on a besoin et qui sont sans doute insuffisamment rémunérés. Et puis, moi, je suis aussi convaincue, vous savez, enfin j'ai eu l'occasion de le dire hier. Je pense que si on veut avoir de la cohésion dans notre pays, il faut que chacun puisse avoir des perspectives d'ascension sociale, de promotion sociale. Et ce défi-là, il faut qu'on le relève avec les entreprises. Qu’on retrouve la possibilité de rentrer - il y a des entreprises qui le font - mais peut-être qu'on peut le faire davantage, qu'on rentre comme vendeur et qu'on termine PDG de son entreprise. Je pense à une grande entreprise qui fait ça et je crois que cette idée qu'on a la possibilité de rentrer sur les métiers peut-être les moins qualifiés d'une entreprise et de terminer au poste de direction d'une entreprise, c'est aussi comme ça qu'on créera de la cohésion dans notre pays.
Christophe JAKUBYSZYN
Et vous seriez prête à rediscuter ? Vous seriez prête à rediscuter de ces fameux effets de seuil ? Encore une question supplémentaire par rapport aux craintes du Medef tout à l'heure, vous avez abandonné l'idée de baisser certains allégements de charges sur les bas salaires.
Élisabeth BORNE
Je pense que le chantier qui est devant nous, et je l'ai évoqué quand on a parlé de l'agenda social, c'est effectivement comment on sort de ces trappes à bas salaires. Geoffroy ROUX DE BÉZIEUX avait eu l'occasion de nous faire une démonstration tout à fait parlante. Si donner 100 euros à un salarié coûte 300 à l'entreprise et qu'à la fin le salarié à 25, on voit que quelque chose ne marche pas. Il faut absolument qu'on puisse améliorer ce mode de fonctionnement pour inciter aussi et en tout cas, ne pas décourager les entreprises d'augmenter les salaires et que les augmentations de salaires se traduisent bien par du pouvoir d'achat pour les salariés et ne soient pas contrebalancées, par exemple par une baisse de la prime d'activité. Je pense donc que ce chantier est crucial. Il concerne le Gouvernement, les organisations patronales et syndicales. Et c'est vraiment, je pense, une priorité parce que les salariés, vous savez, si vous rentrez dans une entreprise en étant payé au SMIC et que vous vous dites que dans 20 ans, vous continuerez à être payé au SMIC, je pense que cela peut poser un problème d'engagement de sens pour les salariés et il faut qu'on sorte de cette situation.
Christophe JAKUBYSZYN
Vous avez devant vous des milliers de chefs d'entreprise qui représentent, on l'a dit tout à l'heure, plus de 10 millions de salariés. Si vous aviez un message, un ou plusieurs messages à passer aujourd'hui, à titre de conclusion, qu'est-ce que vous aimeriez leur dire ?
Élisabeth BORNE
Peut-être quelques
mots pour terminer cet échange. Pour dire que, en effet, nous sommes
dans une
période de bouleversement et le président de la République l'a dit. On
est dans
un monde multi-crises qui bouscule nos certitudes et qui nous impose de
défendre notre modèle démocratique et social. Et dans ce contexte, moi,
j'entends bien vos inquiétudes, vos interrogations. J'ai bien noté que
certains
craignent que les entreprises soient moins soutenues, peut-être qu’elles
soient
davantage taxées. Je le dis et le redis, il n’en est pas question. Nous
sommes la majorité qui a fait le plus pour libérer l'activité des
entreprises depuis des décennies et les résultats sont là. Le chômage
est au
plus bas depuis 40 ans. Près de 2 millions d'emplois ont été créés. Pour
la
quatrième fois, la France a été désignée comme pays le plus attractif en
Europe. Et depuis 2017, notre croissance cumulée est supérieure à celle
de
l'Allemagne, de l'Italie ou de l'Espagne. En résumé, cette
politique
économique, elle marche et ce n'est pas maintenant que nous allons
changer
de cap, il n'y aura pas de hausses d'impôts. Et puis, vous l'avez aussi
dit,
cher Patrick MARTIN, l'instabilité, ça ne fait pas bon ménage avec
l'activité
d'une entreprise. Vous avez besoin de visibilité pour déterminer vos
stratégies
pour anticiper vos investissements dans la transition écologique. J'ai
été
moi-même chef d'entreprise, donc je le mesure parfaitement. Je le redis,
on s'était engagé à supprimer totalement la CVAE. Ce sera le cas et
d'ici la
fin du quinquennat, on souhaite aussi, par exemple, pour certains
crédits
d'impôt comme l'éco PTZ qui est important évidemment pour les
bénéficiaires,
mais aussi pour le secteur du BTP, donner de la visibilité jusqu'à la
fin du
quinquennat. Ce sera effectivement de la visibilité des règles qui
seront
stables jusqu'à la fin du quinquennat.
Peut-être un autre point qui me tient à cœur, j'entends beaucoup d'entreprises qui nous disent : « on est submergé - vous l'avez dit - par les règles et par les normes qui ne sont pas toujours très lisible ». Moi, j'ai une conviction, c'est que ce n'est pas la complexité de la norme qui fait son efficacité. Je souhaite qu'on puisse recenser avec vous les principaux irritants, qu'on puisse les lever sans renoncer à nos objectifs. Et je suis convaincue que bien souvent, c'est possible. C'est notamment le cas sur certaines normes environnementales, et donc, qu’on puisse engager ce travail en associant des entreprises, des parlementaires et l'administration pour avoir des résultats visibles dès 2024.
Et puis peut-être mon
deuxième
message, c'est que je suis convaincue que les défis devant nous peuvent
être
des opportunités. Je pense bien sûr à la transition écologique. Le
dérèglement
climatique nous impose de bâtir un nouveau modèle fondé sur la sobriété
et la
décarbonation. Mais je le redis, ça ne veut pas dire décroître, ça veut
dire
réinventer notre modèle de croissance et ça passe par la planification
écologique. La planification écologique, ça peut paraître abstrait.
C'est en effet une démarche inédite, mais il s'agit secteur par secteur,
territoire par territoire de mesurer nos émissions de gaz à effet de
serre, de
se dire : de combien et comment on va les réduire ? Et je pense que
c'est un
nouveau modèle qu'on est en train d'inventer un modèle français avec
pour la
première fois un chemin clair, efficace et crédible pour une société qui
fait
rimer croissance, réindustrialisation et décarbonation. Et puis, nous
mettons
les moyens et nous allons continuer à le faire. Je l'ai dit, ce sont des
investissements de France 2030, les près de 6 milliards d'euros pour la
décarbonation de l'industrie, les 750 millions d'euros aussi pour
préparer les
nouvelles compétences. Donc, on va effectivement continuer à vous
accompagner. Et puis peut-être dire qu'effectivement, devant ce défi
comme devant les autres
crises qui nous bousculent, certains nient les réalités ou veulent
opposer les
Français entre… et puis, d'autres poussent à un grand retour en arrière,
prônent la décroissance dont, je le redis, ça remettrait en cause notre
modèle
social. En fait, les deux extrêmes ont quelque chose en commun, c'est
qu'ils ne
font pas confiance aux entrepreneurs, ils ne font pas confiance à
l'entreprise
et à leurs salariés, ils veulent vous assommer de taxes et de
contraintes.
Nous, nous avons confiance en vous. [Applaudissements].
Et mon troisième
message, c'est que la confiance que nous plaçons en vous nous l’incarnons par
des actes depuis 2017. Le corollaire, c'est évidemment l'engagement et j'ai
bien noté que c'était un des axes de vos rencontres. Je le redis, la politique
de l'offre n'est pas naturelle dans notre pays. Donc, n'hésitez pas à en parler
avec les parlementaires de l'opposition qui auront à voter les prochaines lois
de finances. En tout cas, ce n'est pas naturel. Et trop souvent, les
baisses d'impôts ou les aides aux entreprises sont perçues comme des cadeaux.
[Applaudissements]. Et s'il y a… là encore je me répète, mais je pense que
c'est important, s'il y a des résultats au niveau macroéconomique, il faut que
nos concitoyens ressentent aussi ces bénéfices. Les statistiques, c'est bien,
le quotidien, les résultats concrets, c'est encore mieux. Les entreprises
doivent être à l'écoute de la société, à l'écoute de certaines attentes,
frustrations parfois des salariés. Répondre à ces attentes et à ces
inquiétudes, que ce soit la transition écologique, l'égalité des chances, les
conditions de travail, le pouvoir d'achat. Nous avons une responsabilité
partagée. Nous, nous sommes prêts à prendre nos responsabilités. Mais je pense
que c'est important aussi que les entreprises s'engagent sur le dialogue
social. Plus largement, la participation des salariés à la vie de l'entreprise.
Il est légitime, et en tout cas, c'est une attente forte aujourd'hui de donner
davantage de sens à leur travail. Je pense aux rémunérations, c'est un sujet
crucial, il y a des métiers mal payés, je le disais. Et puis, c'est d'autant
plus important, ces sujets de rémunération quand des entreprises font des
résultats importants. Je pense aussi aux conditions de travail et à l'emploi
des jeunes. Je le disais au parcours professionnel, au temps partiel subit, aux
discriminations à l’embauche, à
l'accueil des personnes en situation de handicap et puis à l'emploi des
seniors. Moi, je pense qu'on peut se fixer sur l'emploi des seniors, l'objectif
de porter le taux d'emploi des 60-64 ans à la moyenne européenne d'ici 2030,
c'est à la fois un enjeu de responsabilité et de confiance mais c'est aussi un
enjeu vital pour les entreprises qui ont besoin de pouvoir attirer les
meilleurs talents. Et elles attireront ces talents en s'engageant sur ces
différents points.
Mesdames et Messieurs, peut-être pour conclure, je connais les difficultés et les préoccupations de la période. Dans ce contexte, certains prospèrent sur la peur, propagent des mensonges, cherchent des boucs émissaires. De notre côté, nous croyons au progrès. Nous savons que les grandes heures de la France sont devant nous et que nous avons toutes les volontés et tous les talents pour réussir. Nous croyons dans le travail qui permet de choisir sa vie, de se construire et de s'émanciper. Nous croyons dans l'entreprise, dans l'entrepreneuriat qui permet l'innovation, l'emploi et qui doit être un levier d'ascension sociale. Nous croyons dans l'Europe qui nous permet de peser, de surmonter les difficultés et de renforcer notre souveraineté. Mesdames et Messieurs, le thème de votre rencontre est « Demain ne meurt jamais ». J'en suis certaine, nous avons encore beaucoup à faire et à réussir ensemble. Je vous remercie [Applaudissements].
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