Le drapeau de l'Union européenne.

La Conférence sur l’avenir de l’Europe vue par les citoyens français

Ce contenu a été publié sous le gouvernement du Premier ministre, Jean Castex.

Publié 09/05/2022

Des Français tirés au sort pour participer à la Conférence sur l’avenir de l’Europe nous racontent ce nouvel exercice démocratique.

Il y a un an, la Conférence sur l’avenir de l’Europe se déployait dans tous les pays de l’Union européenne.
« Cet exercice inédit a permis de donner la parole aux citoyens européens, afin qu’ils définissent ensemble l’horizon politique de l’Europe pour les années et décennies à venir », analyse Clément Beaune, secrétaire d'État en charge des Affaires européennes.  

Deux dispositifs ambitieux

En France, cette vaste consultation citoyenne a pris la forme de deux dispositifs ambitieux et complémentaires. 18 conférences organisées avec des citoyens tirés au sort sur l’ensemble du territoire français et une consultation en ligne menée auprès de 50 000 jeunes Français.
Le processus arrive à sa fin. Ce 9 mai, journée de l’Europe, c’est à Strasbourg que seront présentées les propositions de la Conférence dans un rapport final remis aux présidents de la Commission européenne, du Parlement européen et du Conseil de l’Europe.

« Les propositions finales des citoyens, que les institutions européennes ont désormais la responsabilité de traduire en actions concrètes, sont le résultat d’un investissement considérable de l’ensemble des participants à la Conférence », résume Clément Beaune.
À l’occasion de cette clôture, nous avons donné la parole aux citoyens ayant pris part à cette expérience inédite.

« Une évidence »

« J’ai été choisie par téléphone, se remémore Aimée. Je travaille de nuit, donc normalement à cette heure, je ne suis pas chez moi. C’est vraiment un hasard que j’ai pu répondre à cet appel ! Depuis, je me suis laissée porter par l’aventure. Mes enfants disent que je vais devenir célèbre, ils rêvent ! » s’amuse cette habitante des Hauts-de-France de 38 ans.
« J’ai accepté sans avoir conscience du chemin qui m’attendait », reconnaît Stéphanie, 39 ans. À 71 ans, Élisabeth est la doyenne de ce panel français. Et elle n’a pas hésité une seconde avant de s’engager. « Quand on a une opportunité de la sorte, il faut la saisir », clame l’ex-comptable corse. Pour François, 64 ans, accepter de participer était, aussi, « une évidence ». « Mais, j’ai quand même demandé l’avis de Madame, car c’est une mission qui requiert un certain engagement. »

Les journées étaient courtes et longues à la fois.

Aimée

  • 38 ans, Hauts-de-France
Un engagement certain, et du temps. « Je n’ai jamais autant lu et travaillé sur l’Europe ! », se remémore Gwenahelle, 46 ans. « Les journées étaient courtes et longues à la fois », poursuit Aimée.

Jean-Régis, 68 ans et pro-européen depuis toujours, reconnaît une forte implication. Pour preuve, dans le comité, on le surnommait le « Jedi ». L’intéressé, ancien acheteur industriel, désormais installé en Normandie, en rit. « Disons que je me suis mobilisé. J’ai l’habitude de diriger des équipes, je parle couramment anglais et j’ai la chance d’avoir besoin de peu de sommeil. »

« Un brassage intergénérationnel »

À l’unanimité, ces Français tirés au sort mettent en avant les liens tissés. Aux conférences régionales et nationale, groupes de travail et plénières, « Il y avait un réel brassage intergénérationnel, se réjouit Élisabeth. Je suis devenue copine avec Gwenhaelle, qui n’a pourtant pas du tout mon âge… »  

J’ai créé des attaches avec les gens de mon panel, et je sais qu’elles perdureront.

Zakaria

  • 27 ans, Normandie
« Dès la fin de la première matinée, tout le monde se connaissait, poursuit François. On s’est même donnés rendez-vous à la même date l’année prochaine, et en attendant on continue de correspondre sur notre groupe WhatsApp. »

Zakaria, 27 ans, partage ce sentiment. « J’ai créé des attaches avec les gens de mon panel, et je sais qu’elles perdureront dans le futur car nous partageons les mêmes valeurs européennes. » Le jeune homme a également été grisé de sa proximité avec les décideurs : « Clément Beaune a fait un travail formidable, on a même reçu ses encouragements. »

Gwenhaelle va plus loin. « Nous, citoyens, nous ne sommes pas habitués à ce genre d’exercice face aux personnalités politiques et… vice versa ! Il serait intéressant de renouveler encore et encore cette aventure pour créer du lien entre le monde politique et nous. »

« Urgence climatique »

Autre avantage de la Conférence sur l’avenir de l’Europe : les débats, parfois « enflammés », notamment sur les sujets d’actualité.

« Le fait de travailler en équipe nous a imposé à chacun de s’adapter souvent au rythme de l’autre pour ne risquer de léser personne dans cette aventure, et ce malgré les différences d’âge, les points de vue divergents, les forts caractères et les mentalités différentes… », explicite Evann, 18 ans.

 Tout l’intérêt des travaux préparatoires de la Conférence sur l’avenir de l’Europe est de remettre en cause nos a priori, d’échanger, de changer de point de vue…

Jean-Régis

  • 68 ans, Normandie
« Tout l’intérêt des travaux préparatoires de la Conférence sur l’avenir de l’Europe est de remettre en cause nos a priori, d’échanger, de changer de point de vue… Et, en cela, les différentes étapes ont été un succès. Moi-même, raconte Jean-Régis, à titre individuel, par exemple, je faisais attention à l’environnement, mais depuis ma participation à la Conférence, j’ai pris conscience de la véritable urgence climatique. De même que la situation en Ukraine a remué les consciences sur la question de la migration. »
Malgré ces passes d’armes, François et Élisabeth dressent un même constat d’homogénéité. « Ce qui m’a le plus frappé, confie le premier, c’est que tous les Européens pensent pareil. Toutes les propositions françaises se sont retrouvées dans celles du panel des citoyens européens. » Et Élisabeth d’ajouter : « Nous portons tous les mêmes thématiques, nous sommes concernés par les mêmes choses. »

« Un engagement de réalisation »

Qu’attendent-ils de la suite ? « Des mots encourageants et des déclarations qui daignent nous montrer que le sens profond de nos propositions a été bien perçu », liste Evann.
« Mon objectif, dit Aimée, c’est que l’Union européenne parle d’une seule et même voix, sans cafouillis. » Gwenhaelle, elle, espère « un engagement de réalisation », notamment sur l’environnement, et François « une prise en compte des propositions soumises ».

J’ai vécu cette aventure comme un privilège.

Gwenahelle

  • 46 ans, Auvergne-Rhône-Alpes
Zakaria aimerait tout particulièrement que les sujets qui le « concernent directement » soient traités : « le relais économique, la démocratie européenne, la nécessité de réduire notre consommation énergétique ».
Et, tous garderont un œil sur la suite donnée aux 300 mesures nées de la Conférence sur l’avenir de l’Europe. Comme le résume Evann. « L’engagement citoyen est fort, car au sein du comité et même d’après les conversations que j’ai pu entretenir avec les diverses parties prenantes de la Conférence, aucun d’entre nous n’a l’intention de cesser le suivi et la surveillance de la bonne transposition des aspirations nationales jusqu’au cœur des institutions européennes. »
Quant à recommencer une telle expérience, les membres du panel ne disent pas non. « J’ai vécu cette aventure comme un privilège, témoigne Gwenahelle. J’ai savouré pleinement chaque étape, y compris les moments de stress, comme au moment d’une prise de parole dans l’hémicycle. »
 « C’était une grande fierté, un moment intense à vivre, s’enthousiasme François, et je souhaite à tout le monde d’être sollicité pour un tel exercice démocratique. »

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