Un sang est considéré comme rare lorsqu'il n'est retrouvé
que chez quatre personnes pour 1000 individus. Tout le monde connaît les
groupes sanguins A +, O-, etc. mais les groupes sanguins vont bien au-delà de
ces principaux. On en compte aujourd'hui 380 différents.
Il y a plus de groupes sanguins rares et spécifiques en
Afrique que dans n'importe quelles autres populations. Il est important d'un
point de vue enjeu de santé publique de pouvoir enrichir, bien entendu, nos
fichiers de donneurs vis-à-vis de toute diversité, mais plus particulièrement
vis-à-vis des donneurs d’ancestralité africaine.
Lorsque nous avons un patient qui est porteur d'un sang rare
et qui doit être transfusé, il faut absolument respecter la compatibilité pour
ces groupes sanguins sous peine soit que la transfusion ne marche pas, soit entraîne le décès du patient.
Donc, il est important d'avoir le produit compatible. Il
faudra le chercher. Il est donc très important d'identifier d'abord les
donneurs porteurs d’un sang rare, bien entendu, de les répertorier, de les fidéliser.
Compte tenu de cet enjeu l'Établissement français du sang
met en place une filière dédiée à ce sang rare qui va du donneur au receveur.
J'ai un ami qui a été membre d'une association qui nous a sensibilisés
sur ça. C’est comme ça que j'ai su que certaines populations ont un sang rare
et c'est comme ça que j'ai été sensibilisé.
En fait, c'était la deuxième fois que j’ai donné mon sang. Donc,
je suis passé faire un mini-entretien avec le médecin et c’est lui qui m'avait
révélé que j'avais un sang rare et que c'était important que je puisse
le donner, parce qu’on a vraiment besoin de ce type de sang.
Ça fait maintenant 15 ans que je fais des transfusions suite
à une découverte de maladie trépanocitaire, qui nécessite de faire les
transfusions tous les cinq semaines.
Pour pouvoir choisir la bonne poche de sang pour ce patient,
on va faire des analyses que l'on fait chez n'importe quel patient. À la suite
de ces résultats, on est devant une situation biologique qui peut nous faire suspecter
un sang rare. On va transmettre pour des analyses plus poussées les
échantillons au Centre national de référence pour les groupes sanguins dirigés
par le docteur Thierry Peyrard.
Et au bout du compte on arrive à donner le nom de ce sang rare.
Et là on va choisir la poche qui est compatible à la Banque nationale de sangs rares,
et c'est le CNRGS qui va la sélectionner.
Lorsqu’on a affaire à des poches précieuses, il est évident
qu'il faut les avoir au bon moment. Et dans ces conditions, on va les congeler.
On les congèle à moins 80 degrés et elles peuvent être conservées comme cela
près de 30 ans.
La Banque nationale de sangs rares va donc récupérer la
poche qui a été sélectionnée par le CNRGS et va la décongeler. À partir de là,
nous pourrons remettre cette poche au coursier pour qu'elle puisse être
transfusée dans le service correspondant.
La transition, c'est en deux étapes. Je viens le mardi par
exemple, le mardi ou mercredi, pour faire des prises de sang. Et je viens le
vendredi matin pour faire la transfusion. C’est 5 poches que l’on me donne, ça
dure à peu près une heure.
Avec ces maladies, on besoin des gens en fait, on a besoin
des donneurs de tous les pays
Je lance un appel à tous les donneurs, quelle que soit leur
origine, pour que la diversité des donneurs de sang colle avec la diversité de
la population générale en termes de groupe sanguin. Et en particulier les
citoyens d'ancestralité africaine.
C'est un super pouvoir que nous avons : nous pouvons
aider des gens, nous pouvons sauver des vies.
Vous pouvez être la personne qui est dans le besoin un jour
ou l’autre.
On vous encourage à donner plus de sang, pour que nous aussi
on puisse survivre.