Deuxième édition des « Rencontres jeunesse de Matignon »

Ce contenu a été publié sous le gouvernement de la Première ministre, Élisabeth Borne.

Publié 16/02/2023|Modifié 15/03/2023

La Première ministre a présidé mercredi 15 février 2023 le deuxième rendez-vous des « Rencontres jeunesse de Matignon » consacré aux thématiques de la vie quotidienne.

Le visuel des « Rencontres jeunesse de Matignon »
Dans le cadre du Conseil national de la Refondation consacré à la jeunesse qui s'est déroulé en décembre 2022, la Première ministre a lancé les « Rencontres jeunesse de Matignon ».
Ce cycle de rencontres réunit des jeunes de tous horizons pour aborder leurs préoccupations sur la vie quotidienne, la construction de leur avenir professionnel, l'égalité des chances et l'engagement citoyen.
Le mercredi 15 février, la Première ministre a présidé le deuxième rendez-vous des « Rencontres jeunesse de Matignon », consacré aux problématiques de la vie quotidienne des jeunes, comme les questions de l'accès aux droits, l'alimentation, la mobilité ou encore le logement.
2e édition des Rencontres jeunesse de Matignon

Deuxième édition des Rencontres jeunesse de Matignon consacrée à la vie quotidienne de la jeunesse en présence de la Première ministre.

Élisabeth BORNE

Merci Mathieu. Donc, c’est nos deuxièmes rencontres jeunesse de Matignon. Je rappelle que l’idée de base c’est d’une part de se dire qu’on doit intégrer les enjeux de la jeunesse dans chacune de nos décisions, dans chacune de nos politiques publiques et aussi que je souhaite qu’on puisse avoir une feuille de route globale pour la jeunesse avec 20-30 actions très concrètes qu’on puisse mettre en oeuvre rapidement et qui font l’objet d’annonces au cours du printemps prochain. L’idée c’est aussi que cette feuille de route, ce plan d’action, il soit pour les jeunes mais aussi qu’il soit élaboré par les jeunes donc c’est tout le sens des travaux qu’on a engagés avec vous. Comme Mathieu l’a dit, on a eu l’occasion d’échanger sur la transition écologique et la façon dont les jeunes s’emparent de ce sujet et aujourd’hui, on a un vaste thème sur les enjeux de la vie quotidienne donc ça va des enjeux de l’alimentation, du logement, de la mobilité, de la santé et tout autre sujet que vous aurez envie d’évoquer aujourd’hui en lien avec la vie quotidienne. Améliorer la vie quotidienne, c’est finalement la base pour permettre à chacun de se construire à la fois au plan personnel et au plan professionnel. Donc, c'est bien sûr un enjeu majeur. Aujourd'hui, moi, je suis bien consciente que les jeunes, quand ils font face à des difficultés, ils peuvent percevoir l'État plutôt comme une source de complexité administrative ou parfois une source d'inquiétude. Pour autant, et moi, j'en suis quelque part la bonne représentante, on est dans un pays dans lequel l'Etat sait tendre la main aux jeunes qui ont des difficultés pour leur permettre de s'en sortir. Ça veut dire qu'on a beaucoup de dispositifs qui existent pour aider sur le logement, pour aider sur les enjeux de santé. Je pense qu'on peut partager le fait qu'ils ne sont pas forcément connus, que sans doute on n’a pas trouvé la bonne façon de communiquer sur l’existence de tous ces dispositifs qui peuvent par ailleurs être parfois assez compliqués. Et puis par ailleurs, il y a aussi des sujets sur lesquels nos réponses ne sont pas nécessairement suffisantes. Donc c’est autour de tout cela que je vous propose qu’on puisse échanger aujourd’hui, au travers de différentes thématiques qui ont été mentionnées. Et puis donc on est à l’écoute à la fois de vos attentes, de vos inquiétudes, de vos critiques aussi, et puis de vos propositions. Voilà, je vais vous laisser la parole maintenant.

 

(autres intervenants)

 

Sylvie Retailleau

Merci. Alors oui, pour rebondir sur plusieurs points. Je pense qu’il y a plusieurs choses. Pouvoir en parler en amont, avant d’arriver au plus médical ou assistance et je pense que c’est important qu’entre jeunes on puisse détecter, en parler. Donc il y a des associations, il y a une association avec laquelle on commence à travailler, de jeunes qui s’appelle “Je suis là” et pour dire, voilà il y a un problème, comment le détecter, comment sensibiliser ? Donc pourquoi on travaille aussi avec les associations, parce que justement ce sont des associations de jeunes et qu’il y a une facilité de parler entre vous, donc c’est vraiment je dirais, le type de secteurs où il faut diversifier les accès, les possibiltés et à travers ça, les actions. Donc je pense que je suis d’accord, il faut qu’on développe ça et donner accès. Ensuite et je laisserais peut-être aussi avec François, malheureusement lors de la période Covid, on avait fait accès à mon psy, enfin euh, c’était vraiment un accès à 8 séances pour les étudiants gratuites, sans avance de frais. Et donc qui a continué par la suite en passant par les services de santé au niveau de vos établissements et aujourd’hui, peut-être François le dira, avec effectivement le ministère de la Santé, il y a toujours accès mais à tous les jeunes au niveau de ces séances pour de psy, sans avance de frais pour quelques séances et il faut que dans les établissements, il y ai ce contact à différents niveaux, vous l’avez très bien décrit au niveau des trois niveaux. Comment sensibiliser, comment pouvoir donner accès pour parler, pour pouvoir, voilà. Et ensuite pour pouvoir aider et les solutions en ligne sont aussi des très bonnes solutions qu’on essaye aussi de développer mais, à noter.

 

Élisabeth BORNE

Si je peux réagir, parce que quand vous dites “on a l’impression qu’on doit choisir entre faire des études ou préserver sa santé mentale, c’est un problème qu’il faut qu’on puisse creuser avec vous parce que, normalement, on ne devrait pas mettre le  jeunes face à des choix de ce type là. Moi, je pense qu’il faut qu’on réfléchisse, y compris mais on en parlé avec le ministre de l’Education nationale qui n’est pas là aujourd’hui, mais effectivement Sarah pourra rebondir dessus : peut-être que dans nos modes de contrôle, par exemple, on a augmenté le niveau de stress avec du contrôle continu dans lequel un certain nombre de jeunes nous disent “on ne peut plus se permettre d’avoir la moindre mauvaise note.” Donc c’est un vrai sujet qu’il faut qu’on puisse creuser avec vous. Après, je pense aussi que c’est important d’avoir en tête qu’on ne joue pas sa vie dans sa première orientation et que… Enfin on peut vous accompagner si vous êtes partis dans une voie et que vous voulez rechanger de voie, vous avez le droit d’abord de tester plusieurs vies professionnelles l’une après l’autre, et puis vous avez le droit à l’erreur aussi. Donc je pense qu’il faut absolument qu’on puisse creuser davantage avec vous pourquoi on en arrive à une situation où, finalement, les jeunes ont l’impression que soit ils se disent “Bah tout compte fait, mes études, je m’en désintéresse parce que c’est la seule façon de préserver ma santé mentale…” Voilà ce n’est pas normal qu’on soit dans cette situation. Il y a sans doute des choses à réfléchir dans nos parcours, dans nos méthodes d’évaluation, dans les messages aussi qu’on fait passer sur “Je ne joue pas ma vie à 16 ans ou à 18 ans et je peux rebondir tout au long de la vie.” Je pense qu’on doit aussi creuser ça avec vous.

 

(autres intervenants)

 

Élisabeth BORNE

Peut-être rebondir sur le sujet du sport, c'est évidemment important, le ministre de la santé vient de le dire pour des questions de santé. Je pense que c'est important… enfin, de santé physique mais aussi psychologique, et par ailleurs, moi je crois beaucoup au sport comme voie de réussite pour prendre confiance en soi, voire, pour en faire son métier. Donc, c'est quelque chose qui nous tient à cœur. On a développé le Pass sport comme le Pass culture, manifestement, le Pass culture marche mieux que le Pass sport.Donc, il va falloir qu'on améliore ce dispositif, je pense qu'on est très preneurs. Moi, en tout cas, je suis très intéressée par vos propositions sur les améliorations qu'on peut apporter à ce Pass sport pour qu'effectivement chacun puisse accéder au sport, puisse aller dans un club Sportif. C'est vraiment, je vous dis, quelque chose qui nous semble très important et sur lequel on a un outil à perfectionner.

 

 

(Autres intervenants)

 

Élisabeth BORNE

On n’intervient pas sur l’Arcom qui est une autorité indépendante. Mais par contre l’Arcom a un vrai poids pour appliquer la loi qui prévoit d’empêcher ce genre de diffusion de contenu.

 

(Autres intervenants)

 

Samina
Alors bonsoir, moi c’est Samina, j’ai 20 ans. Après avoir décroché de la Fac, je me suis retrouvé sans bourse, sans aide et j’ai dû financer mon permis donc je me suis mis à faire des petits boulots pour financer tout ça. Puis on m’a présenté le contrat d’engagement jeune. Donc ça m’a permis de souffler un peu et de voilà, de rester focus parce que je compte reprendre mes études. Fin voilà, mon année de césure, je peux dire que ça se passe bien puisqu’elle est encadrée grâce à une association qui est basée pour le moment uniquement sur Marseille, ça s’appelle Evocae et j’espère qu’elle se déploiera au niveau national parce qu’en fait c’est vraiment un programme qui nous encadre et qui nous, fin voilà il nous donne les clés pour réussir au mieux. Parce que moi si j’ai décroché c’est pour plusieurs raisons mais dont les épisodes disons covid, les transports et tout ce qui s’en suit, c’est pas facile. Ben voilà, pour nous les jeunes c’est compliqué en fait de s’épanouir, dans notre vie d’étudiants, surtout avec l’inflation aujourd’hui. Et en fait moi ce que j’aimerais c’est qu’il y ait… Enfin si on pouvait bénéficier d’une carte jeune et pour être considérés comme les étudiants un peu en fait. Surtout dans les dépenses du quotidien, ça nous faciliterait, ça enlèverait déjà un poids et voilà, on aurait une situation un peu plus confortable.

 

Élisabeth BORNE

Alors ça c’est un projet, Mathieu le sait, qui me tient à cœur parce que c’est un peu paradoxal que les jeunes, ni en emploi, ni en formation [inaudible], ceux qui sont dans la galère, finalement aient moins de facilités que ceux qui ont des difficultés mais qui sont étudiants. Et quand on a réfléchi au contrat d’engagement jeunes dans le précédent quinquennat, on s’était dit que c’était quelque chose qu’on voulait vraiment creuser, donc je pense qu’on va reprendre cette suggestion.

 

(Autres intervenants)

 

 

Journaliste

Bonsoir, madame la ministre, bonsoir, messieurs et madame les ministres. Ce soir, je suis venue pour parler de la voix des invisibles, ceux qui sont mal logés en France puisque le droit au logement, c'est un droit fondamental inscrit dans notre Constitution et moi, j'ai décidé de le défendre. J'ai créé mon entreprise. Je m'appelle Anne-Sophie THOMAS, j'ai créé Gestia solidaire il y a maintenant trois ans pour défendre le droit d'accès au logement pour tous et pour me présenter, moi je suis issue de la classe moyenne. J'ai un père fonctionnaire, une mère assistante de vie, et j'ai dû arrêter mes études durant un an et demi pour subvenir à mes besoins fondamentaux, notamment de logement, puisqu'il faut le redire, je pense que la fondation Abbé Pierre l'a fait il y a quelques semaines avec le rapport du mal-logement, aujourd'hui en France, pour 20 % de la population, c'est une souffrance de se loger pour trouver un logement, surtout dans les grandes villes puisqu'on a un phénomène de tension. La population se trouve dans les grandes métropoles et on a justement beaucoup plus de demandes que d'offres. Et une partie de la population touchée, ce sont les jeunes, les jeunes actifs, les étudiants qui n'ont pas la chance d'avoir des parents qui se portent garant, mais aussi de plus en plus les familles monoparentales. Et la Fondation l'a rappelé récemment, il y a une explosion de la demande parce qu'on a un dysfonctionnement. Aujourd'hui, on a un marché locatif public avec les bailleurs sociaux, et de l'autre côté, un marché privé. Et en fait, on a un entre-deux qui a un vide où, justement, quand on est dans l'entre-deux, pas assez riche pour se loger sur le parc classique et un peu trop pauvre, enfin pas assez pauvre pour aller sur le parc social, on se retrouve avec un délai d'attente de 3 à 5 ans et donc des millions de personnes qui n'arrivent plus à se loger. Et ça, c'est une réalité du terrain que moi, je vis au quotidien. Et ce soir, j'ai envie de porter vraiment une proposition pour dire qu'on a un fabuleux système qui est le logement social. Il est reconnu à l'échelle européenne et mondiale et il fonctionne très bien. Il faut juste continuer premièrement à construire des logements, et peut-être essayer de produire encore plus avec les bailleurs sociaux sur ce logement intermédiaire. Il y avait un objectif quinquennal de 190 000 logements, plutôt dédiés aux étudiants entre 2022 et 2025. Il faut continuer à le pousser encore plus loin. Et deuxièmement, il faut faire émerger une offre de logement intermédiaire sur le parc privé en contraignant les acteurs du logement qui sont les promoteurs, les marchands de biens, en ajoutant des dispositions notamment sur les offres d'appel public mais aussi privées, de construire en plus du logement social, il y a la loi SRU 20 %, il faut aussi 25 % de logements intermédiaires. Et nous, c'est ce qu'on fait avec Gestia Solidaire, on construit avec les promoteurs et on leur, on arrive à imposer aux bailleurs privés de justement louer différemment, louer à des prix qui vont être en dessous des prix du marché et à des populations d'entre-deux qui ont plus de difficultés à se loger dans les zones en tension. Donc nous, on a déjà des réalisations. On a convaincu plus de 200 propriétaires sur le territoire lyonnais, mais aussi à Paris. Et notre but, c'est d'accélérer notre développement et le faire à l'échelle nationale parce qu'il y a vraiment un besoin de construire les villes de demain. Et je pense que ce logement abordable, (inaudible) l'a évoqué et d'autres personnes, c'est un besoin parce que quand on n'a pas d'argent, c'est 60 % en moyenne de la dépense. C'est vraiment un besoin primaire et fondamental. Sans logement, on n'est rien. On ne travaille pas, on ne s'insère pas socialement et on ne fait pas d'études.

 

 

Intervenant non identifié

Merci beaucoup, Anne-Sophie. Monsieur le ministre, je crois que vous vouliez prendre la parole, cher Olivier KLEIN.

 

Olivier KLEIN

Oui, ce n'est surtout pas pour vous contredire parce qu'évidemment, la situation du logement est difficile pour beaucoup de nos concitoyens et pour les jeunes en particulier. Les situations sont très diverses. On a parlé tout à l'heure de lycéens qui cherchaient à se rapprocher, on a parlé d'internats, on a parlé d'étudiants. Avec madame la ministre de la Recherche et de l'Enseignement supérieur, on vient de lancer un travail pour améliorer l'accès aux logements étudiants, améliorer la qualité du logement étudiant, regarder la diversité. On sait qu'il n'y a pas que les CROUS. Il faut que les bailleurs, comme vous l'avez dit, s'emparent de cette question. Il faut élargir au maximum l'offre de logements et c'est vrai qu'il y a aussi les jeunes qui travaillent et qui ont une difficulté à décohabiter. Comme Christophe BECHU, j'étais encore maire il y a quelques semaines ou mois et on voit à quel point cette question du logement est cruciale. 99 % des rendez-vous des élus locaux aujourd'hui sont liés à la question du logement. Et vous avez raison, il faut construire plus là où on a besoin de plus de logements. Et ça, c'est collectivement. Si avant les dernières élections municipales, il y a une baisse de la production du logement, et en particulier du logement social, quels que soient les efforts du Gouvernement, c'est aussi notre responsabilité de convaincre. 1, que le logement social, c'est tout sauf un épouvantail, vous l'avez dit, c'est une chance pour ce pays et aujourd'hui, il y a encore quelques élus qui agitent le logement social comme un épouvantail. 2, il faut convaincre nos concitoyens parce qu'aujourd'hui, quand on construit un petit immeuble, il y a plein de gens qui s'organisent en associations, parfois, qui déposent des recours contre les permis de construire, et c'est aussi pour ça que parfois, les maires renoncent parce qu'un maire il a envie souvent d'être réélu. C'est parfois les mêmes qui s'organisent en associations contre un projet, qui reviennent nous voir quelques semaines après pour trouver un logement pour leurs enfants, etc., et c'est extrêmement difficile. Néanmoins, il y a des outils. Le Gouvernement précédent a mis en place la garantie visale, qui est une garantie extrêmement importante. Avoir un garant, c'est compliqué et la garantie visale, elle permet au jeune d'arriver avec un espèce de bonus quand on va voir un propriétaire, et accéder au logement et rassurer le propriétaire, ça, c'est extrêmement important. Il faut rassurer les propriétaires de l'acte de louer. C'est pour ça qu'il faut se battre contre la vacance, les logements vacants. Il faut travailler aussi sur un dispositif qui s'appelle Loc'Avantages qui, là aussi, oblige le propriétaire en donnant ce que vous proposez, d'ailleurs, des loyers plus bas et en ayant un logement évidemment décent, aux normes, qui ne soit pas une passoire énergétique. C'est tout ça qu'il faut développer plus, qu'il faut faire connaître plus. Et puis continuer, c'est un des objectifs du Conseil national de la refondation que la Première ministre nous a donné sur le logement. Et on travaille beaucoup, avec différents partenaires, à réfléchir : comment on fait pour produire plus là où on en a le plus besoin ? Il y avait ou il y a encore, sous différentes formes, les foyers de jeunes travailleurs. C'est tous ces sujets-là qu'il faut embrasser. Moi je partage tout à fait ce que vous avez dit sur le travail qu'on doit mener avec à la fois les bailleurs sociaux et la promotion immobilière. C'est pour ça qu'on travaille aussi, dans le cadre de ce CNR, à un statut du bailleur privé parce que quand on a un appartement, il faut le mettre en location, il ne faut pas le laisser vacant. Il faut le mettre en location à des prix abordables. Il y a aussi un travail, je ne sais pas si l'Afev est là, mais comme président de l'Anru, on avait signé une convention entre l'Afev, l'Anru sur… Pardon, voilà, le nom m'échappe, et donc, la cohabitation entre différentes générations dans les appartements, entre différents étudiants. Et ça aussi, c'est des dispositifs qui doivent continuer à être développés. Mais évidemment, le mal logement est un fléau et personne ne vous dira que vous avez tort, mais je peux vous assurer qu'on travaille beaucoup.

 

 

Élisabeth BORNE

Mais peut-être, je pense que sur ce sujet du logement, le ministre le sait bien. On doit être un des pays qui dépensent le plus d’argent pour le logement et dans lequel sans doute les citoyens trouvent que c’est plus compliqué d’accéder à un logement. Donc, du coup, c’est pour ça qu’on voudrait remettre un peu les choses à plat. Je pense qu’il y a un lien entre cette difficulté et le fait qu’on a aussi pendant des décennies eu un développement de notre territoire très centré sur les métropoles. Finalement les métropoles, c'est là qu'on trouve sans doute l'enseignement supérieur. C'est là qu'on trouve beaucoup d'activités. C'est là qu'on trouve tout. Donc tout le monde veut aller habiter dans les métropoles. Et il y a une partie de notre territoire où les gens se disent : mais tout le monde s'en va, les services s'en vont, les emplois s'en vont, tout s'en va. Donc je pense qu'il faut aussi qu'on se dise qu'on abordera mieux le sujet avec les collectivités locales, comme Christophe BÉCHU le disait, si on réfléchit aussi à un développement plus équilibré de notre pays et y compris à des formations et à de la possibilité d'accéder à l'enseignement supérieur dans des villes moyennes.

 

(Autres intervenants)

 

Élisabeth BORNE

Tout d’abord, merci à vous tous pour cet échange. Vous avez beaucoup de propositions, beaucoup d'enthousiasme, beaucoup de solutions aussi et c’est vraiment important de pouvoir continuer à les creuser avec vous. Je ne vais pas citer tous les sujets qu’on a abordés, évidemment, on en a pris note et on aura l’occasion de continuer à travailler. On a évidemment peut-être un sujet assez central qui est l’accès au droit. Je le disais au début, mais je pense que les témoignages le montrent. Il y a souvent des réponses qui ne sont pas assez connues, qui ne s’enchaînent pas assez facilement. Et plus, on est dans une situation de vulnérabilité, je pense que quand on parle des jeunes qui sont à l’aide sociale à l’enfance, c’est peut-être la situation la plus critique qu’on peut avoir. Plus on est dans une situation de vulnérabilité, plus c'est pénalisant d'avoir des dispositifs qui sont peu accessibles, peu connus et qui s'enchaînent mal les uns aux autres. Donc il faut vraiment qu'on puisse continuer à travailler avec vous. Christophe BÉCHU l'a dit aussi, ce qui ne simplifie pas les choses, mais ça ne veut pas dire qu'on ne va pas trouver une bonne réponse. C'est que ces réponses qu'on peut vous apporter, ces solutions, elles peuvent relever de l'Etat, mais elles peuvent aussi relever des collectivités. Et beaucoup des sujets relèvent pleinement des collectivités. Donc, il faut qu'on arrive territoire par territoire à bien s'articuler pour apporter une réponse globale sans avoir besoin de recourir à 36 guichets. Ça, c'est déjà sur les droits existants. Ensuite, on a bien noté. On a une réflexion qu'on doit mener avec vous et avoir des réponses rapides sur les bourses. Donc, je sais qu'il y a beaucoup d'attentes sur le sujet, il y a des pistes qui ont été évoquées. Il faut qu'on revienne rapidement vers vous sur l'amélioration des bourses. Et puis, la question de la carte jeune dont vous avez compris qu'elle me tient à cœur dans tous ces droits auxquels on doit vous permettre d'accéder plus facilement. Il y a aussi ces sujets-là. Sur les autres thèmes qu'on a mentionné, les questions de santé, là aussi, c’est des sujets à la fois multidimensionnels et essentiels. Moi, je retiens d'abord la précarité menstruelle. Ça fait un moment qu'on en parle, qu'on a commencé à apporter des réponses. Je pense qu'il faut qu'on se dise que cette question, il faut qu’on la mette définitivement au musée et qu'on apporte une bonne fois pour toutes des réponses aux jeunes femmes, aux jeunes filles. Donc, ce sujet-là est bien cerné les enjeux de santé mentale, mais je pense que là encore, on a des morceaux de réponses, mais sans doute pas de réponse globale. Donc il faut qu'on puisse voir comment on articule mieux et on renforce nos réponses. Je pense quand même et moi, ça m'intéresserait qu'on creuse avec vous, comme (inaudible) les stimulus externes, s'assurer qu'on ne rajoute pas des stimulus externes stressants sur votre environnement. Et je pense que sans doute, il y a des choses à faire sur les enjeux d'évaluation, d'orientation pour que ça ne vienne pas rajouter du stress sur du stress. Et je pense qu'on doit balayer devant notre porte sur ces questions-là. Et puis, vous aurez compris que je crois beaucoup au sport, à de multiples titres et travaillons ensemble sur l'amélioration du dispositif passeport. Des questions de mobilité, le ministre en a parlé. Là encore, c'est vraiment un sujet à traiter avec les collectivités, les intercommunalités notamment, qui ont beaucoup de réponses dans leurs mains. Il y a une excellente loi portée dans le dernier quinquennat, qui doit leur donner beaucoup d'outils, mais le ministre va s'employer à les déployer. Et moi, je note sur le permis de conduire. On sait qu'on a vraiment à avancer à la fois sur le coût et sur : à quel âge on peut accéder au permis de conduire et dans quels délais on peut passer son permis de conduire ? Là, c'est, je pense, quelque chose de très transformant et j'entends bien qu'il y a beaucoup d'attentes et je pense qu'on doit aussi avancer sur cette question du permis de conduire. Le sujet du logement, là pour le coup, je pense que vous tirez…on va se prendre toute la carte sur la tête là, c'est un sujet que globalement, on essaie de retravailler avec les Ministres et avec les collectivités, sans doute pour leur donner plus de responsabilités et plus de marges de manœuvre pour qu'on puisse apporter des bonnes réponses. Je l'ai dit, ça passe sans doute aussi par continuer la politique qu'on a menée et qu'on a engagée dans le précédent quinquennat pour soutenir les villes moyennes, la revitalisation des villes moyennes, le développement aussi de l'enseignement supérieur dans les villes moyennes, d'éviter que tout le monde naît à se rendre dans les métropoles. Mais il y a une politique du logement sur laquelle on doit retravailler. Puis, évidemment, il y a des solutions particulières qu'on doit apporter pour les jeunes, qu'ils soient étudiants ou qu'ils ne le soient pas. Et on est bien conscient qu'on a notamment un gros chantier sur la réhabilitation des logements Crous. C'est un sujet qui a été laissé sans doute de côté trop longtemps, mais il faut qu'on accélère. Ça tombe bien parce que ça va aller dans notre objectif de transition écologique et de réduction de nos émissions de gaz à effet de serre dont on a pu parler la dernière fois. Donc, là aussi, il faut qu'on accélère. En tout cas, merci. Et je n'ai évidemment pas cité toutes les pistes que vous avez évoqué. Un grand merci à vous et continuons à travailler ensemble sur tous ces sujets. Merci. [Applaudissements]

 

Animateur

Un ultime mot. Si c'est possible, on va tous essayer de bouger dans le salon jaune qui est au fond à gauche pour une photo collective et en boucle. Merci beaucoup

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