Antiterrorisme : "Les démocraties se battent en s'appuyant toujours sur la force du droit"

Ce contenu a été publié sous le gouvernement du Premier ministre, Manuel Valls.

Publié 29/04/2015

Devant les magistrats antiterroristes de 34 pays, réunis à Paris à l’Institut National des Hautes Études de la Sécurité et de la Justice , Manuel Valls a dressé le bilan du plan de lutte contre la radicalisation mis en place il y a tout juste un an, et réaffirmé l’urgence de renforcer encore davantage la coopération internationale.

"Depuis le début de l’année, ce sont plus de 30 attentats suicides qui ont été perpétrés, partout dans le monde, et notamment en Afrique et au Levant, au nom d’une idéologie totalitaire s’appuyant sur une vision dévoyée de l’Islam" , a rappelé le Premier ministre. Les 7,8 et 9 janvier, c'est la France qui a été frappée au coeur, traversant là " une des épreuves les plus redoutables de ces dernières décennies" , a-t-il ajouté.
L’attentat déjoué dans la banlieue de Paris, il y a une semaine, montre que la menace terroriste est constante. "Cette affaire a souligné aussi, une fois de plus, combien les notions d’ennemis extérieur et intérieur se confondent. Car ce sont des Français qui font le choix du djihadisme en Irak et en Syrie avant de revenir combattre leur propre pays."
A ce jour, "1 605 Français ou résidents en France sont recensés pour leur implication dans des filières terroristes." Parmi ceux-ci, on estime que 445 se trouvent actuellement en Syrie. 99 y sont morts, dont 7 dans des opérations kamikazes en Syrie et en Irak.
"Jamais notre pays n’a eu à affronter un tel défi numérique en matière de terrorisme. C’est également le cas pour beaucoup de nos partenaires occidentaux. Pour y faire face, la réponse est bien évidemment judiciaire mais il est aussi indispensable d’agir en amont et de prévenir les phénomènes d’endoctrinement" , a rappelé le Premier ministre.

1 900, signalements d'individus radicalisés reçus en 1 an sur le n° vert du ministère de l'Intérieur.

Depuis plus d’un an, la France met en œuvre un plan de lutte contre la radicalisation , notamment en accompagnant les familles concernées. Ainsi la plateforme téléphonique de signalement, mise en place par le ministère de l’Intérieur, a reçu " près de 1 900 signalements dont un quart concerne des mineurs et - fait notable souvent oublié - plus de 40% de jeunes femmes" . Cesjeunes individus qui sont signalés doivent faire l'objet d'un suivi. "Nous devons aussi apprendre à mieux détecter les signes avant-coureurs de ces ruptures." Dans le cadre de ce plan, 2 500 fonctionnaires de différents ministères sur tout le territoire ont d'ores et déjà été formés. "Toute action de déradicalisation doit s’inscrire dans une logique de proximité, au plus près du terrain. C’est la mission confiée aux préfets et aux procureurs qui, dans leur zone de compétence, sont chargés de coordonner l’action de l’ensemble des services concernés."

Une structure créée avant la fin de l'année

Pour aller plus loin, sur proposition du ministre de l'Intérieur, le Premier ministre a annoncé la création d'ici à la fin de l'année d'une structure destinée à prendre en charge, sur la base du volontariat, des jeunes de retour de zones de conflit, dès lors qu'ils ne font pas l’objet de poursuites judiciaires. "Par un accompagnement individualisé, une prise en charge psychologique et un encadrement renforcé, ces jeunes devraient retrouver toute leur place dans notre société" , a expliqué Manuel Valls.
Face à un combat qui s'annonce "de longue haleine" , Manuel Valls constate que "jamais la coopération internationale, jamais la nécessité de partager nos intelligences, nos savoir-faire, n’ont été aussi cruciales."
  • pour une protection accrue des citoyens, Manuel Valls en a appelé une nouvelle fois à la "responsabilité" des partenaires privés de l’internet, pour "mieux empêcher, mieux détecter, et mieux prévenir." C’est le sens de l’action conduite par la France qui a "initié un partenariat appelé à se prolonger au niveau multilatéral. La réunion du G7 de juin prochain, en Allemagne, doit permettre, à l’initiative de Bernard Cazeneuve, d’avancer efficacement."
  • Alors que le nombre d'Européens présents en Syrie pourrait atteindre les 10 000 avant la fin de l'année, "l'exercice de la liberté de circulation doit aussi être interrogé", estime le Premier ministre, qui invite ses partenaires à réfléchir – comme nous l’avons fait en France – à prendre au sein de leur législation nationale, "toutes les dispositions utiles pour empêcher ces départs". Manuel Valls a aussi insisté une nouvelle fois sur la nécessité de déployer le plus rapidement possible le dispositif PNR, "dont l’efficacité a été prouvée ailleurs."

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