
Une nouvelle ambition pour la recherche
En matière scientifique, la France fait partie des grandes nations. La recherche fondamentale est préservée et reconnue dans tous les domaines. En matière d'innovation, la recherche publique gagnerait à mieux valoriser sa recherche technologique en rendant plus efficace le transfert de ses résultats vers le monde socio-économique. Le rapport sur la stratégie nationale de la Recherche remis, le 14 décembre, au Premier ministre fixe 10 défis et 5 programmes d'actions.
la Stratégie NAtionale de Recherche 2015 : 10 défis , 5 programmes d'ACtion
Manuel Valls, Premier ministre, le 14 décembre 2015,
en clôture de la conférence de la Stratégie nationale de la recherche
Cette stratégie nationale de recherche est le fruit d’un travail patient qui a rassemblé tous les acteurs, publics et privés, les partenaires économiques et sociaux, les représentants du monde associatif et de la société civile. Elle a un objectif clair : se doter d’une vision d’ensemble sur la manière dont la recherche répond aux enjeux globaux auxquels nous faisons face : transition énergétique, numérique, santé, mobilité…
Le rapport de la Stratégie nationale de Recherche remis, le 14 décembre, à Manuel Valls fixe 10 défis et 5 programmes d'action.


Budget 2016
Le budget 2016 prévoit 23,25 milliards d'euros pour le ministère chargé de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, soit une hausse de 347 millions d'euros par rapport à 2015. Il traduit une volonté de répondre aux défis du présent et d'anticiper ceux de demain : les crédits augmentent avec 7,71 milliards d'euros dédiés à la recherche (+ 6 millions d'euros), 1 000 postes sont créés et les moyens des opérateurs de recherche et de l'Agence nationale de la recherche sont préservés.
Les moyens de fonctionnement des opérateurs s'établissent à périmètre constant à 5,82 Md€ en 2016, soit une stabilisation par rapport à 2015. Ceci permettra de maintenir l'emploi scientifique et d'assurer le remplacement au Centre national de la recherche scientifique (C.N.R.S.) de l'ensemble des départs à la retraite de chercheurs. Plus de 2 600 nouveaux chercheurs ont été recrutés dans la sphère publique depuis 2012.
Les moyens d'intervention de l'Agence nationale de la recherche (Anr) restent stables par rapport à 2015 (555 millions d'euros).
Les crédits destinés à la couverture des engagements internationaux de la France progressent (+7 millions d'euros) pour tenir compte notamment de la nouvelle programmation de l'Agence spatiale européenne liée au lancement du programme Ariane 6.
Les moyens de la recherche sont complétés par les crédits du programme d'investissements d'avenir (PIA), du plan Campus et des Contrats de plan État-Région 2015-2020 (CPER).
- 1,5 Md€ pour le plan Campus et le P.I.A.
- Les CPER 2015-2020 prévoient une enveloppe de près de 206 millions d'euros destinés à la recherche et à l'innovation dans les régions.
L'État stratège au service de la recherche
Cet agenda sera soutenu par plusieurs orientations fortes :
-
79milliards d'euros, c'est la dotation du programme européen Horizon 2020 (en euros courants, Euratom compris) pour la période de 2014-2020
- Le renforcement de la recherche technologique avec des mesures spécifiques pour appuyer le renforcement productif du pays et améliorer notre compétitivité-qualité.
- La résorption de la précarité avec la titularisation de 8 400 postes de fonctionnaires sur 4 ans, pour les personnels de l’enseignement supérieur présents sous statut précaire et par le biais d’un dispositif réglementaire visant à limiter le nombre de recrutements en CDD dans les appels à projets de l’ANR.
- La création d'un Conseil stratégique de la recherche. Cette nouvelle instance définira les grandes orientations de la stratégie nationale de recherche et participera à l’évaluation de leur mise en oeuvre.
- Une nouvelle méthodologie d'évaluation de la recherche. L’Agence d’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur (Aeres) a été supprimée et remplacée par un Haut Conseil de l’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur, une nouvelle autorité administrative indépendante. Ce Haut Conseil clarifiera les objectifs et garantira, par validation et contrôle, la qualité du système d’évaluation dans son ensemble.
Le programme concentre ses financements sur la réalisation de trois priorités :
- L'excellence scientifique
- La primauté industrielle
- Les défis sociétaux, comme par exemple la santé, le bien-être, l'évolution démographique, les énergies sûres, propres et efficaces ou encore les transports intelligents et la lutte contre le réchauffement climatique.
Garantir la visibilité et l'attractivité de notre système de recherche
- Simplifier le paysage de l’enseignement supérieur et de la recherche
Ces mesures vont améliorer la lisibilité du système de recherche français non seulement au niveau des acteurs nationaux, des usagers, mais aussi de leurs homologues en Europe et dans le monde.
- Favoriser la coopération territoriale plutôt que la compétition entre établissements
- Une gouvernance des universités plus démocratique
La recherche, levier pour la compétitivité
- Le « transfert » des résultats, mission à part entière du service public de la recherche
Le service public de l’enseignement supérieur et de la recherche développe ainsi le transfert des résultats obtenus vers le monde socio-économique. Avec la création d'un « livre des transferts », les outils de ce transfert de compétences sont également mieux connus des établissements.
- Le développement de la recherche technologique

CE Que change la loi
Pour les étudiants :
- Orientation anticipée et choisie, du lycée au supérieur : dispositif bac-3/bac+3.
- Accès prioritaire des bacheliers professionnels en STS et des bacheliers technologiques en IUT.
- Réforme de la licence : simplification des intitulés, spécialisation progressive, innovations pédagogiques. 52 mentions de licence générales au lieu de 1800 diplômes auparavant.
- Soutien au numérique comme levier de la réussite étudiante.
- Encadrement des stages, intégration dans le cursus, notamment en licence.
- Droit d'accès pour 10% des meilleurs élèves de chaque lycée aux filières sélectives de l'enseignement supérieur.
- Décloisonnement entre lycées et universités.
- Diversifier l'accès aux études de médecine et améliorer les réorientations.
- Mobilité renforcée des étudiants notamment des filières professionnelles et technologiques.
Pour les universités
- Création des Écoles supérieures du professorat et de l'éducation (ESPE) dans les universités.
- Amélioration de l'accueil des étudiants et chercheurs étrangers.
- Meilleure prise en compte de l'égalité femmes-hommes : inscription de la parité dans toutes les instances de gouvernance.
- Autorisation des enseignements en langue étrangère.
- Amélioration de la gouvernance, plus démocratique et plus collégiale : Conseil académique, Conseil d'administration, droit de vote pour les personnalités extérieures.
Pour la recherche et ses personnels
- Création d'un Conseil stratégique de la recherche chargé de définir la stratégie nationale de recherche.
- Encourager le transfert de la recherche et de la création d'entreprises.
Regroupement d'établissements
Le 22 juillet 2014, les premiers contrats de site, issus de la loi du 22 juillet 2013 relative à l'Enseignement supérieur et la Recherche, sont signés pour la période 2014-2018 pour les sites Paris lumière, Paris sciences et lettres, Sorbonne Paris cité et Sorbonne Universités. Cette signature s'est faite en présence des présidents et directeurs des établissements membres de ces quatre sites universitaires et scientifiques parisiens.
Pourquoi ?
Les Français attendent beaucoup, eux aussi, de leurs universités, de leurs écoles et de leurs centres de recherche, pour protéger, développer et transmettre leur capital de connaissances et pour soutenir leur économie. Notre avenir dépend de nos savoirs.
Le Gouvernement veut donner à l’enseignement supérieur et à la recherche une place essentielle dans le développement du pays. Ses ambitions sont multiples : il s'agit à la fois d'élever le niveau général de connaissances et de qualification de la population, de promouvoir l'égalité des chances et d'améliorer la réussite des étudiants, de fixer les éléments prioritaires de progrès des connaissances et des technologies, de coordonner l'offre de formation et la stratégie de recherche et d'innovation, de renforcer les synergies et de dynamiser le transfert de la recherche vers le monde économique.