
Tenir la promesse républicaine de la réussite éducative pour tous, tel est l'enjeu de la refondation de l'école, concrétisée par la loi du 8 juillet 2013. Plus de postes, plus de moyens, c'est le cas en cette rentrée 2016, ce sera aussi le cas en 2017, dernière rentrée du quinquennat, avec un budget pour l'enseignement scolaire qui s'élèvera à 2 milliards et 150 millions d'euros, chiffre inédit.
2016 : L'Éducation est encore le 1er budget de l'État
La rentrée scolaire 2016-2017 est l'occasion de poursuivre les objectifs fixés par le quinquennat en matière d'éducation. Najat Vallaud-Belkacem a fait un point, le 29 août 2016, sur les trois grands axes de la refondation de l’École.- 60 000 postes créés dans l'Éducation
- Des enseignants formés
→ la poursuite du travail engagé depuis 2013 au profit d’une formation initiale repensée dans le cadre des écoles supérieures du professorat et de l’éducation (Espe), pour une professionnalisation renforcée ;
→ l’expérimentation, réalisée en 2015-2016 avec succès en Guyane et à Créteil, d’une première année du master « métier de l’enseignement, de l’éducation et de la formation » (Meef) en alternance sera progressivement étendue, avec à la rentrée 2017, dans les académies d’Amiens, Reims et Versailles.
Par ailleurs, le plan de formation, engagé en 2015-2016 (pour la mise en place de la réforme du collège, des nouveaux programmes et du plan numérique), a permis de préparer la mise en œuvre de la réforme de la scolarité obligatoire. Ce plan sera consolidé, pour l’année qui s’ouvre, par un accompagnement soutenu des équipes pédagogiques. Le budget de la formation continue sera porté à 99 millions d’euros en 2017 permettant notamment de renforcer la formation dans le premier degré.
- Des personnels mieux rémunérés
→ L’indemnité de suivi et d’accompagnement des élèves (Isae) est portée à 1200 euros pour les enseignants dans le premier degré dès septembre 2016.
Par ailleurs, dans le cadre du protocole Parcours professionnels, carrières et rémunérations (PPCR) dans la fonction publique, la rénovation et la revalorisation des carrières des personnels du ministère sont engagées, à partir du 1er janvier 2017.
#SécuritéECOLES
Le contexte de menace terroriste impose une vigilance renforcée, et la sécurisation des établissements scolaires reste à ce titre une priorité absolue du Gouvernement.Lors d'un déplacement à l'école de gendarmerie de Tulle, en Corrèze, le vendredi 13 janvier 2017, la ministre de l'Éducation nationale a fait un point d'étape sur la sécurité des écoles, des collèges et des lycées, après avoir assisté à une présentation du module de formation à la gestion de crise proposé aux personnels de l'Éducation nationale.
De nombreuses mesures pour renforcer la sécurité des écoles, des collèges et des lycées ont été prises avec, notamment, les circulaires de novembre 2015 et l’instruction du 29 juillet 2016. Pour protéger élèves, enseignants et personnels, une stratégie d’ensemble, cohérente a été déployée et repose sur trois piliers : anticiper, sécuriser et savoir réagir.
Le recrutement et la formation : la poursuite de la professionnalisation
Depuis de nombreuses années, le métier d'enseignant souffre d'un manque de considération. Mais depuis la rentrée 2013, la crise de la vocation qui faisait chuter le nombre de candidats a été enrayée notamment par la remise en place d'une véritable formation dans les Écoles supérieures du professorat et de l'éducation (Espe). Elles forment l'ensemble des futurs enseignants et conseillers principaux d'éducation en leur proposant une entrée progressive dans le métier.
Les 32 Espe de métropole et d’Outre-mer accueillent des publics multiples : étudiants, lauréats des concours de l’enseignement, enseignants en poste, professionnels en reconversion. Ces publics sont pris en charge par des formateurs : enseignants-chercheurs, enseignants des premier et second degrés, maîtres formateurs, inspecteurs, représentants d’associations partenaires de l’École… Le nouveau site www.devenirenseignant.gouv.fr informe largement sur les métiers du professorat et de l’éducation, les parcours de formation, les enjeux du métier, les conditions de recrutement et les évolutions de carrière.
Deux années d’études après une licence sont nécessaires pour obtenir le master Métiers de l’enseignement, de l’éducation et de la formation (MEEF) dont la formation alterne des périodes de cours et des stages. Cette formation de qualité attire de plus en plus de candidats : +3,8 % d’inscrits (rentrée 2014) en première année du master métiers de l’enseignement, de l’éducation et de la formation (Meef) (+2,3 % sur les autres masters). 10 000 emplois d'avenir professeurs ont également été créés pour permettre au métier d'enseignant de redevenir pleinement un levier de la promotion républicaine.
La formation en Espe fait une large place aux apprentissages fondamentaux sur la laïcité, à l’animation des débats et aux usages des médias. La formation au numérique est aussi un enjeu afin les futurs enseignants anticipent au mieux l’évolution des nouvelles technologies.
En 2015, un effort exceptionnel est fait en faveur de la formation continue afin qu'aucun professeur ne soit privé de formation. En 2016, le budget de la formation continue s'élèvera à 72 millions d'euros alors que la précédente majorité ne lui avait alloué en 2012 que 41 millions d'euros.
Depuis 2012, les professeurs des écoles ont été revalorisés grâce à la rémunération de l'année de stage en Master 2, la mise en place d'une indemnité de 400 euros par an et l'amélioration de la carrière avec un accès facilité à la hors classe. A noter : qu'un professeur des écoles ayant débuté en 2012 gagnera 85 000 euros de plus pendant sa carrière, voire près de 100 000 euros s'il a exercé plusieurs année en éducation prioritaire.
de nouveaux objectifs pour la rÉussite de tous
1. De nouveaux programmes
Le Conseil supérieur des programmes a engagé depuis plusieurs mois une refonte globale des programmes scolaires. Il a remis, le 18 septembre 2015, son projet de programmes. Ce projet établit des cycles de 3 ans et fixe ce que les élèves doivent avoir acquis au terme des différentes périodes de leur scolarité obligatoire : maternelle (cycle 1), du CP au CE2 (cycle 2), du CM1 à la 6e (cycle 3) et de la 5e à la 3e (cycle 4).Reposant sur une conception nouvelle, ces nouveaux programmes ne sont plus la simple juxtaposition de programmes disciplinaires annuels imposant aux professeurs les contenus, les démarches, les méthodes et les progressions, visant un élève abstrait. Ils s’inscrivent dans un projet global, s’adressant à tous les élèves, plus attentif à la diversité de leurs rythmes d’acquisition et faisant davantage confiance à la personnalité des enseignants. La nouvelle architecture des programmes permet notamment durant :
- le cycle 2 de mettre en place des apprentissages progressifs et exigeants. Les élèves seront désormais évalués en français et en mathématiques au début du CE2 ;
- le cycle 3 consolide les apprentissages fondamentaux qui ont été engagés au cycle 2 et permet une meilleure transition entre l’école primaire et le collège en assurant une continuité et une progressivité entre les trois années du cycle ;
- le cycle 4 a pour mission essentielle de construire chez les élèves un niveau de maîtrise au moins satisfaisant dans chacun des cinq grands domaines du socle commun de connaissances, de compétences et de culture.
Publié au Bulletin officiel du 26 mars 2015, le nouveau programme de l'école maternelle prévoit 5 domaines d'apprentissage :
- Mobiliser le langage dans toutes ses dimensions
- Agir, s'exprimer, comprendre à travers l'activité physique
- Agir, s'exprimer, comprendre à travers les activités artistiques
- Construire les premiers outils pour structurer sa pensée
- Explorer le monde
- les langages pour penser et communiquer,
- les méthodes et outils pour apprendre,
- la formation de la personne et du citoyen,
- les systèmes naturels et les systèmes techniques,
- les représentations du monde et l’activité humaine.
2. Développer la scolarisation des enfants de moins de 3 ans
Aujourd'hui, l’insuffisance de la maîtrise de la langue est la source principale des inégalités entre les enfants. C'est pourquoi la loi du 8 juillet 2013 réaffirme le rôle déterminant de l'école maternelle en matière de prévention des difficultés scolaires avec l’amplification de l’accueil des enfants de moins de trois ans (plus de 900 classes spécifiques nouvelles depuis 2012). Or le taux de scolarisation à l'école maternelle a fortement chuté, entre 2001 et 2012, en raison de suppressions massives de postes : il est passé de 35% à seulement 11%.
L'accueil de ces très jeunes enfants sera poursuivi avec pour objectif de long terme de scolariser progressivement 30% d'entre eux, en priorité dans les secteurs de l'éducation prioritaire, les secteurs ruraux isolés et les régions d'Outre-Mer. Cet objectif de scolarisation a été porté à 50% des enfants de moins de trois ans scolarisés en REP+ (réseaux d’éducation prioritaire renforcés) lors du comité interministériel Égalité et citoyenneté du 6 mars 2015.
De la rentrée 2012 à la rentrée 2015, ce sont plus de 1 100 classes spécifiques ouvertes à l'accueil des moins de 3 ans et avec près de 25 000 places déjà été créées. Après une augmentation en 2013, le taux de scolarisation à 2 ans a continué à se renforcer en éducation prioritaire. Dans les nouveaux réseaux (REP et REP+), 19,3% des enfants de deux ans sont scolarisés à la rentrée 2015, soit un taux deux fois plus important qu’hors éducation prioritaire (9,8 %). Ce taux atteint 22,2% en REP+.
3. « Plus de maîtres que de classes » pour prévenir et remédier à la difficulté scolaire
Le dispositif « plus de maîtres que de classes » a pour but de renforcer l'encadrement des élèves dans les zones les plus fragiles et d'accompagner la mise en place d'organisations pédagogiques innovantes, favorisant la réussite scolaire des élèves. Le dispositif dispose de 500 emplois supplémentaires. La présence d'un maître supplémentaire au sein de l'école permet de mieux prévenir la difficulté scolaire et d'y remédier en privilégiant le travail en petits groupeA noter : le dispositif « plus de maîtres que de classes » ne se substitue pas au travail assuré par les réseaux d'aides spécialisées aux élèves en difficulté (Rased), qui a toute sa pertinence pour les élèves en grande difficulté scolaire.
4. De nouveaux rythmes scolaires
La réorganisation des emplois du temps des élèves participe également de la volonté de favoriser la réussite de tous les élèves. Avec la semaine de 4,5 jours, la matinée de plus d'enseignement permet de placer les apprentissages fondamentaux aux moments où les élèves sont les plus concentrés.La priorité à l'école primaire est réaffirmée avec :
- La création d’une indemnité de suivi et d’accompagnement des élèves de 400 euros pour tous les professeurs des écoles.
- L’augmentation de 3 000 du nombre de promotions à la hors-classe.
- Une rénovation du régime des décharges d’enseignement pour permettre aux directeurs d’école de consacrer davantage de temps à cette fonction. Depuis la rentrée 2014, les petites écoles de 3 classes ont droit à une décharge de rentrée de 4 jours, contre 2 jours précédemment. Depuis la rentrée 2015, les décharges sont améliorées pour les écoles à 8 et 9 classes.
- Une majoration du régime indemnitaire des directeurs d’école, effective depuis la rentrée scolaire 2014 :+ 100 euros pour les directeurs d’école de 5 à 9 classes ; + 200 euros pour les directeurs d’école de 1 à 3 classes ; + 400 euros pour les directeurs d’école de 4 classes.
- Une reconnaissance financière des activités ou sujétions particulières des enseignants du 1er degré via la revalorisation de l’indemnité de fonctions des instituteurs et professeurs d’école maîtres formateurs qui est portée à 1 250 euros au lieu de 929 euros et la création d’une indemnité nouvelle pour les conseillers pédagogiques (1 000 euros).
- La revalorisation de la rémunération des personnels exerçant au sein de l’éducation prioritaire.
- La revalorisation des régimes indemnitaires de certaines catégories d’enseignants acceptant d’exercer des missions ou des responsabilités particulières : enseignants en établissements et services sociaux et médico-sociaux, en milieu pénitentiaire, rénovation du régime des décharges et reconnaissance financière.
- La revalorisation des grilles de rémunération des agents de catégorie B et C (11 millions d’euros en 2015) et l’effort indemnitaire pour les mêmes agents (7,5 millions d’euros en 2014 consolidé en 2015).
- La montée en charge de la majoration de rémunération à Mayotte de 10 à 20 % (7 millions d’euros en 2015).
- La prise en compte des parcours antérieurs pour le reclassement des contractuels.
Pour en savoir + sur les dispositions spécifiques à l'Éducation prioritaire cliquez ici.
5. Vers une évaluation des élèves plus juste
Alors que trop d’élèves souffrent aujourd’hui des effets négatifs d’évaluations, une conférence nationale sur l’évaluation des élèves a été lancée en septembre 2014. L'objectif est de changer le rapport des élèves français à l’erreur en construisant une véritable politique de l’évaluation des élèves, au service des apprentissages et de la réussite de tous.Suivant les recommandations de la conférence Najat Vallaud-Belkacem a présenté, le 30 septembre, un livret scolaire unique et uniforme sur l’ensemble du territoire. Ce livret sera consultable en ligne par les parents. L’application de saisie des notes et des appréciations, simple et ergonomique, est commune aux enseignants du premier et du second degré, du public et du privé. Par ailleurs, l’évaluation du brevet a été simplifiée, son obtention se fera sur la base du contrôle continu, sur la base du contrôle final et sur la base de compétences regroupées sous 8 items contre plus de 90 comme c’est le cas aujourd’hui. Une remise républicaine du diplôme sera également instaurée.
Pourquoi ?
Or, ces dix dernières années l'école française a souffert d’un sous-investissement marqué par une forte répercussion des inégalités sociales sur la réussite scolaire. La suppression de la formation initiale des enseignants et de nombreux postes dans le 1er et 2nd degrés (près de 80 000 emplois) a été également très préjudiciable à l'école. Et force est de constater que le système scolaire français reproduit les inégalités sociales : 20% des élèves quittent l'école sans diplôme.
Pour inverser la tendance, un effort particulier est réalisé en faveur de l’école primaire. C'est pourquoi dès avril 2012, le Gouvernement a décidé de lancer la refondation de l'école de la République, devenue effective un an plus tard avec la loi du 8 juillet 2013.
Grâce aux réformes engagées, tous les rouages de la réussite scolaire sont désormais en mouvement pour aider les enseignants à faire progresser leurs élèves.
Depuis 2012, l'école est redevenue une priorité. Les moyens ont été augmentés là où c'était nécessaire. La création de 60 000 postes est engagée et sera achevée en 2017. Premier budget de la Nation, l’effort financier consacré à l’enseignement primaire et secondaire atteint, en 2016, 65 milliards d’euros.