
Plus de moyens pour la sécurité
Assurer la sécurité des Français sur l'ensemble du territoire est l’une des priorités du Gouvernement. Elle se traduit par un budget en hausse depuis 2014, et un renforcement des services de police et de gendarmerie et des services en charge de l'action contre le terrorisme. Entre 2012 et 2017, le Gouvernement aura créé 9 341 postes pour les forces qui concourent à la sécurité, dont 5 744 pour la police et 3 199 pour la gendarmerie.
UN BUDGET prioritaire
Avec 12,2 milliards d'euros de crédits, le budget 2016 de la sécurité poursuit sa hausse régulière depuis 2014. Ce budget conséquent a permis de mener à bien des réformes d'envergure :
- la réforme du renseignement intérieur et du renseignement territorial ;
- la généralisation de la pré-plainte en ligne ;
- la réforme de l'outil statistique ;
- le nouveau code de déontologie commun à la police et la gendarmerie ;
- la réforme de l'Inspection générale de la Police nationale ;
- le plan contre les cambriolages ;
- les initiatives pour restaurer la confiance entre les forces de l'ordre et la population.
2015, année de risques potentiels
2015 a été une année durant laquelle les crises se sont succédé : les attaques terroristes de janvier et de novembre 2015, l'action continue contre la menace djihadiste et l'aggravation d’une crise migratoire inédite à l’échelle européenne auxquelles le ministère de l’Intérieur, les préfets, les forces de l’ordre et de secours ont dû faire face dans l’urgence. Cette mobilisation constante appelle un renforcement considérable des moyens humains, matériels et technologiques du ministère.Pour faire face à tous les enjeux de sécurité, qu'ils relèvent du quotidien ou de l'action contre le terrorisme, le Gouvernement a décidé la création de nombreux postes dans les forces de sécurité. Ainsi, 500 postes sont créés chaque année, en plus du remplacement des départs à la retraite, dans les deux forces (police et gendarmerie).
Trois plans pluriannuels ont aussi été décidés :
- 1 404 créations nettes d’emplois au titre du plan antiterroriste (voir infra) décidé par le Premier ministre en janvier 2015 ;
- 900 créations nettes d’emplois au titre du plan contre l’immigration clandestine de septembre dernier ;
- 5 000 emplois au titre du pacte de sécurité annoncé par le président de la République devant le Congrès en novembre dernier.
Des effectifs en hausse constante
pour les forces concourant à la sécurité.
En 2016, ce seront au total 1 632 effectifs supplémentaires qui viendront renforcer les forces de sécurité, dont 1078 postes créés dans la police et 554 dans la gendarmerie. Le pacte de sécurité annoncé par le président de la République le 16 novembre 2015 devant le Congrès prévoit :
- 5 000 effectifs de plus dans les forces qui concourent à la sécurité, d'ici à 2017 ;
- 210 millions d'euros de moyens d’équipement supplémentaires pour la police et la gendarmerie pour 2016.
Le solde des renforts vient renforcer la sécurité civile, les préfectures et les services chargés d'agir contre la radicalisation, le contrôle des armes, l'action contre la fraude documentaire, les systèmes d’information et l’éloignement des étrangers en situation irrégulière.
- En 2016, pour la police nationale, 4 677 élèves gardiens de la paix sortiront des écoles (contre 488 en 2012), soit une multiplication par 10 des recrutements. Cet effort sera poursuivi en 2017 puisque les écoles formeront 4 615 fonctionnaires du corps d’encadrement et d’application.
- Pour la gendarmerie, les écoles permettront de renforcer les unités de 3 970 sous-officiers en 2016 et de 3 560 en 2017.
L'effort consenti va en effet bien au-delà des effectifs :
- en ce qui concerne les forces de sécurité, après une augmentation de 1,6% des crédits de fonctionnement et d'investissement entre 2014 et 2015, ces crédits continueront de croître en 2016 de 1,4 %. « Là encore, il convient de rappeler que les moyens de fonctionnement et d'investissement de la mission Sécurités ont diminué de 15% entre 2008 et 2012, tandis qu'ils augmentent entre 2012 et 2016 de 1,7% » précise le ministre de l'Intérieur ;
- pour la police comme pour la gendarmerie, le renouvellement du parc automobile se poursuit également en 2016. Ainsi, chaque force bénéficiera de 40 millions d'euros qui permettront l'acquisition de 2 000 véhicules neufs ;
- dans la police, la modernisation technologique sera accélérée : 27,2 millions d'euros consacrés en 2016 à l'unification des plateformes de réception des appels d'urgence, au renforcement des infrastructures et des applications fondamentales, comme la plateforme de signalement Pharos ou encore le portail Cheops d'accès à différents fichiers ;
- le plan triennal de réhabilitation du parc domanial de la gendarmerie sera poursuivi à hauteur de 70 millions d'euros supplémentaires permettant de réhabiliter près de 5 000 logements.
L'action contre la délinquance


Le site publie les chiffres de la délinquance enregistrée par les services de police et de gendarmerie mais également ceux de l’enquête de victimation annuelle de l'Insee et de l' Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP). Cette enquête menée auprès d'un échantillon de 17 000 personnes en moyenne permet d’approcher au plus près de la réalité de la délinquance subie, alors que les chiffres du ministère de l'Intérieur concernent seulement les faits portés à la connaissance des policiers et des gendarmes.
Des actions pratiques
Agir efficacement implique de renforcer les moyens, mais aussi de faire évoluer les méthodes. Depuis 2012, des réformes très importantes ont été mises en œuvre.
Les 80 zones de sécurité prioritaires sont des dispositifs pratiques qui permettent de répondre efficacement aux différentes formes de délinquance, au plus près des attentes des habitants, pour faire face aux trafics de drogue ou de voitures, aux violences urbaines, ou aux cambriolages.
Même approche avec le déploiement du Plan anti cambriolages et anti vols à main armée en septembre 2013. Depuis plusieurs années, l’explosion des cambriolages était au centre de la montée du sentiment d’insécurité chez les Français. Il était donc nécessaire d'aller chercher les résultats là où c'était essentiel.
Travail cartographique, patrouilles renforcées, prévention, actions contre les filières de recel, travail d’investigation sur les délinquants d’habitude ou la délinquance itinérante sont autant d'outils qui permettent d'obtenir des résultats dans la durée.
En 2015, le nombre de cambriolages de résidences principales ou secondaires enregistrés par les forces de sécurité s’élève à 233 541 contre 235 619 en 2014, soit une diminution de 0,9%. Cette baisse est nettement moins marquée qu’en 2014 (- 5,9%). En 2013, les cambriolages de logement avaient progressé de 5,2%. Les enquêtes auprès de l’ensemble de la population montrent une stabilité de ce type d’atteintes entre 2011 à 2014.
l’exemple marseillais, à appliquer au niveau national
« L’exemple marseillais confirme donc que l’approche mise en œuvre est la bonne. Nous avons des moyens, des dispositifs efficaces contre l’insécurité et la délinquance. Alors, poursuivons nos efforts, à Marseille et partout en France, car c’est sur la durée que ces batailles se remportent ! »Manuel Valls
Marseille, le 9 février 2015
Forte de ces résultats, la stratégie déployée à Marseille en matière de sécurité a démontré son efficacité. « Plusieurs approches ont été particulièrement efficaces et nous devons en tirer les leçons qui
- la création de la fonction de préfet de police des Bouches-du-Rhône qui fait autorité sur l'ensemble des services de police et de gendarmerie et permet au préfet Bonnetain, depuis septembre 2012, de mener une action forte et coordonnée ;
- la mise en place d’une nouvelle stratégie dite « d’approche globale » a permis de mener un travail de reconquête des quartiers en s’appuyant sur une coordination sans précédent des forces de l’ordre, des services de l’État, des collectivités locales, des acteurs publics et privés et du monde associatif. 40 cités implantées dans les deux ZSP de la ville ont été concernées ;
- le lancement, en septembre 2013, du Pacte pour la sécurité et la cohésion sociale pour Marseille qui permet de conforter cette dynamique et de l'amplifier.
- la force de frappe de la police et de la gendarmerie, quand elles travaillent ensemble, pour partager des informations et coopérer ;
- l’efficacité de la vidéoprotection, qui est un outil irremplaçable pour compléter la présence policière sur la voie publique ;
- l’importance de la saisie et la confiscation des avoirs criminels : à Marseille, la saisie a progressé de 50% en 2014. Au niveau national, ce sont 458 millions d’euros qui ont été saisis l’année dernière, soit une augmentation de 28% par rapport à 2013.
L'action contre le terrorisme
Les moyens contre le terrorisme ont été considérablement accrus depuis les attentats des 7, 8 et 9 janvier et du 13 novembre 2015.- 2 680 nouveaux postes seront créés en 3 ans, dont 1 400 au ministère de l'Intérieur, 950 au ministère de la Justice, 250 au ministère de la Défense et 80 au ministère des Finances (dont 70 aux Douanes).
- 233 millions d'euros de moyens d’équipements, d’investissement et de fonctionnement. Les moyens prévus en 2015 (98 millions d'euros) ont également fait l’objet de commandes de matériels (véhicules, protections, armes). Les livraisons sont pour une grande partie déjà effectuées ;
- 1 404 effectifs supplémentaires sur trois ans (2015-2017) pour les forces antiterroristes : dont 1 100 emplois pour les services chargés d'une mission de renseignement en matière d'action contre le terrorisme (500 à la DGSI, 500 au Service central du renseignement territorial et 100 à la Direction du renseignement de la Préfecture de police de Paris). Par ailleurs, la modernisation de la DGSI se poursuit avec un budget en hausse de 12 millions d’euros par an.
- « 445 effectifs supplémentaires qui rejoindront les forces dédiées à l'antiterroriste, dont 390 postes dans la police nationale et 55 postes dans la gendarmerie nationale », a précisé Bernard Cazeneuve ;
- « l'effort de mobilisation des réservistes de la gendarmerie sera poursuivi à hauteur de 100 000 jours ».
Renforcer les services de renseignement
Depuis 2013, une profonde réforme de nos services de renseignement a été accomplie avec la transformation de la Direction centrale du renseignement intérieur en Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), le 30 avril 2014. Dès le Conseil des ministres du 14 janvier 2015, il a été acté que les capacités des services de renseignement seront renforcées.L’extension des techniques du renseignement implique de renforcer parallèlement les procédures de contrôle, que celui-ci soit administratif, juridictionnel ou parlementaire.
Ce renforcement des garanties apportées aux citoyens constitue l’une des principales innovations apportées par cette loi.
Elle prévoit :
- un contrôle administratif indépendant et consolidé avec la création de la Commission nationale de contrôle des techniques du renseignement (CNCTR), qui succède à la Commission nationale du contrôle des interceptions de sécurité (CNCIS) créée par la loi de 1991. Son rôle est d’émettre un avis préalable à toute autorisation de mise en oeuvre d’une technique de renseignement, sauf, de manière exceptionnelle, les cas d’urgence strictement définis ;
- la CNCTR peut saisir le Conseil d’État et à la possibilité de visiter les locaux des opérateurs de télécommunications. Elle répond aux demandes d’avis du Premier ministre, de la DPR et des présidents des assemblées parlementaires. Un contrôle juridictionnel inédit est confié au Conseil d’État avec une formation spéciale en son sein, composée de magistrats habilités à avoir accès aux documents classifiés. Pour la première fois, un juge est habilité à connaître d’éléments couverts par le secret de la défense nationale. Cette formation est ainsi chargée du contentieux de la légalité des autorisations de recours aux techniques de renseignement et de leur mise en oeuvre.
- Si l’illégalité constatée est susceptible d’entraîner des poursuites pénales, le Conseil d’État en avise le parquet et transmet le dossier à la Commission consultative du secret de la Défense nationale (CCSDN) afin que celle-ci rende un avis sur la déclassification des pièces concernées. Le rôle de l’autorité judiciaire est donc renforcé.
Outre le renforcement des services de renseignement et de l’administration pénitentiaire, le Fonds interministériel de prévention de la délinquance sera abondé de 20 millions d’euros supplémentaires par an, soit 60 millions d’euros en trois ans. Ces crédits seront consacrés à 3 actions :
- la sécurisation des lieux de culte et locaux associatifs particulièrement menacés, notamment les lieux de culte juif et musulman, ainsi que des cibles symboliques qui pourraient être visées. Les dispositifs de sécurité mis en place seront des sas d’entrée, des blindages, de la vidéoprotection... Ils seront subventionnés à hauteur de 9 millions d’euros par an ;
- les programmes de déradicalisation, mis en oeuvre dans chaque département, bénéficieront de financements nouveaux, à hauteur de 8,5 millions d’euros par an. « La réponse ferme et sécuritaire doit s’accompagner d’une approche préventive, d’un travail social et psychologique, et d’un accompagnement des familles », a précisé le Premier ministre ;
- enfin, l’État subventionnera l’équipement des polices municipales pour améliorer encore la sécurité de leurs agents, notamment en les équipant de gilets pare-balles. Cela représentera un investissement de 2,5 millions d’euros annuels.

Les innovations qu’elle a introduites dans notre législation sont appliquées avec la plus grande fermeté. Ainsi, au 21 janvier 2016 :
- 272 interdictions de sortie du territoire (IST), visant des ressortissants français soupçonnés de vouloir rejoindre les organisations actives au Moyen-Orient, ont d’ores et déjà été prononcées ;
- 78 interdictions administratives d’entrée et de séjour sur le territoire français (IAT) ont été prononcées à l’encontre de ressortissants étrangers soupçonnés d’être liés à des activités terroristes ;
- 46 mesures d’expulsion administratives du territoire ont été prises à l’encontre de ressortissants étrangers liés à la mouvance djihadiste ;
- 6 déchéances de nationalité ont été prononcées contre des personnes condamnées pour un crime ou délit constituant un acte de terrorisme, commis moins de quinze ans après l’acquisition de la nationalité française.
- 4 848 mesures de blocage administratif pour contrer la provocation aux actes de terrorisme et l’apologie de tels actes ont été effectuées, dont 4 824 comptes de réseaux sociaux et 24 sites en ligne.
« Protéger les Français contre la menace terroriste, protéger les Français contre la délinquance. Cet objectif conduit le ministère de l’Intérieur (...) à agir dans la proximité, au plus près des citoyens dont il doit conserver la confiance, aussi bien qu’à entraver les projets de ceux qui menacent leur sécurité en mobilisant ses partenaires européens et étrangers. Aucune politique de sécurité efficace ne peut aujourd’hui faire l’économie de ce double investissement. »
Bernard Cazeneuve - 28 janvier 2016
Pourquoi ?
Depuis les événements terroristes de 2015, en plus des crimes et délits, la protection des Français doit prendre en compte la menace terroriste dans le territoire national. Pour Bernard Cazeneuve, ceci « conduit le ministère de l’Intérieur (...) à agir dans la proximité, au plus près des citoyens dont il doit conserver la confiance, aussi bien qu’à entraver les projets de ceux qui menacent leur sécurité en mobilisant ses partenaires européens et étrangers. Aucune politique de sécurité efficace ne peut aujourd’hui faire l’économie de ce double investissement. » Pour assurer la sécurité de tous les Français sur l'ensemble du territoire, le Gouvernement en a fait une priorité budgétaire. En 2016, les crédits de la mission Sécurités atteindront 12,24 milliards d'euros (12,13 milliards en 2015).
13 700 postes de policiers et de gendarmes ont été supprimés entre 2007 et 2012, précisément 6 936 dans la police et 6 790 dans la gendarmerie. Le budget de fonctionnement et d’investissement de la police et de la gendarmerie a baissé de près de 18% sur la même période.
Près de 3 000 postes auraient dû être supprimés en 2013, mais le Gouvernement a décidé, dès le PLF 2013, de mettre un terme à la réduction des effectifs engagée sous le précédent quinquennat. Plus de 400 nouveaux emplois ont été créés en 2014, 905 en 2015 (881 en solde net), et la création d'emplois atteindra 1 632 postes en 2016. Ces policiers et gendarmes supplémentaires sont affectés en priorité aux zones de sécurité prioritaires (ZSP) mais aussi à l'action antiterroriste. Les crédits d'investissements sont également repartis à la hausse, après une baisse de 17 % entre 2007 et 2012, depuis 2014.