Délégation interministérielle à l’hébergement et à l’accès au logement

À Clermont-Ferrand, les dynamiques partenariales engagées dans le cadre du plan Logement d'abord facilitent la gestion de crise sanitaire

Confrontés à la crise sanitaire, les territoires s’organisent pour apporter des réponses rapides et adaptées notamment pour permettre la mise à l’abri des personnes à la rue. Beaucoup tirent les enseignements de la première phase de confinement durant laquelle l’ensemble des acteurs de terrain avait dû faire face à une situation inédite. Les synergies et bonnes pratiques mises en place ont ainsi pu être redéployées à l’annonce de la seconde période de confinement, à l’image du département du Puy-de-Dôme qui capitalise également sur les dynamiques locales développées depuis 2018 lors de son intégration au plan quinquennal pour le Logement d’abord.
Dans le Puy-de-Dôme, le second confinement a été moins complexe que le premier, car deux structures collectives ont déménagé durant l'été 2020 dans des locaux beaucoup plus adaptés:
  • un gymnase a fermé au profit d'une structure de 70 places en bâtiments modulaires, avec deux personnes par chambre et une salle de bain dans chaque chambre
  • un centre d'hébergement installé dans un ancien lycée avec peu de sanitaires a été transféré dans une structure permettant l'accueil de 14 familles en petits appartements individuels.

Malgré tout, les sites existants étant saturés, il a fallu proposer une nouvelle solution de mise à l'abri pour chaque personne sans hébergement rencontrée à la rue par la maraude, ou par la police et ce dès le premier soir du reconfinement.

Dans le cadre du fort partenariat construit avec les collectivités au travers du plan Logement d'abord, la ville de Clermont Ferrand a répondu favorablement au Préfet pour mettre à disposition du Collectif Pauvreté Précarité son centre de loisirs à Theix (63) dès le début de la semaine suivante - et le départ des colonies en cours. Seul le week-end n'était pas couvert, aussi l'association CECLER a immédiatement mobilisé des appartements qui venaient d'être captés pour un autre dispositif : un site appelé « Les échos » a accueilli les personnes de la rue avec les animaux, du jeudi soir au mardi matin. Projet né et monté en 12h, incluant la visite par la maraude pour être en capacité de parler des lieux aux personnes qu'elle y orienterait. L'articulation entre les associations et le lien entre institutions ont permis cette réactivité territoriale au service des personnes à la rue. Cette fluidité et réactivité a notamment été possible car les acteurs avaient préalablement travaillé ensemble dans le cadre du plan Logement d’abord. Cette meilleure visibilité au niveau territorial de l’ensemble de l’écosystème d’acteurs offrant à tous une connaissance fine des missions et enjeux de chacun a permis très rapidement de dessiner, clarifier le rôle des différents acteurs et les complémentarités sur les sujets de l’accueil et de l’accompagnement des personnes sans domicile. Enfin, l’ensemble des parties prenante s’est accordé sur un diagnostic partagé des besoins et de l’offre, un outil précieux pour améliorer la fluidité dans l’orientation des personnes vers des solutions d’hébergement et d’accès au logement adaptées à leurs besoins et à la situation sanitaire. Ce travail a notamment été réalisé entre la métropole de Clermont-Auvergne, le conseil départemental et les services de l’État, tous trois engagés dans une réponse commune dans le plan Logement d’abord.

Si la réorganisation structurelle de l’accès au logement proposée par le Logement d’abord permet d’apporter une meilleure réponse, grâce notamment à la construction de véritables stratégies partenariales à l’échelle des territoires, aux personnes sans domicile hors période de crise sanitaire, les bonnes pratiques qui ont pu naitre lors du déploiement du plan ont également été des outils précieux pour mettre en place en urgence des solutions d’hébergement et d’accès au logement de qualité pour faire face à la crise du Covid-19.