Réfugiés : « Nous devons agir en suivant des principes : humanité, solidarité, mais aussi sérieux et maîtrise »
Ce contenu a été publié sous le gouvernement du Premier ministre, Manuel Valls.
Publié 16/09/2015
Le Premier ministre Manuel Valls a prononcé, mercredi 16 septembre 2015, en application de l'article 50, alinéa premier, de la Constitution, une déclaration sur l'accueil des réfugiés en France et en Europe devant l'Assemblée nationale. « La France, fidèle à ses valeurs, regarde la situation avec une très grande lucidité », a expliqué le Premier ministre, rappelant qu'il faut agir avec lucidité, méthode et fermeté.
Agir avec lucidité
Agir avec méthode
Agir sur le plan intérieur
- 177 filières ont été démantelées depuis le début de l’année ;
- 42 000 interpellations ont été effectuées depuis le mois de janvier à Calais ;
- 20 450 interpellations ont été effectuées depuis le mois de janvier dans les Alpes-Maritimes ;
- 15 000 éloignements forcés ont été réalisés en 2014 ;
- dans ce contexte, Manuel Valls a annoncé le renforcement des effectifs de police et de gendarmerie à hauteur de 900 personnels, afin notamment de ne pas affaiblir les dispositifs contre le terrorisme et la délinquance.
279 millions, d'euros seront mobilisés d’ici à la fin de 2016 au titre du premier accueil, de l’hébergementen centre d’accueil de demandeurs d’asile, de l’hébergement d’urgence, de l’aide forfaitaire aux communes et pour renforcer les effectifs de l’Ofpra, de l’Ofii et de l’Éducation nationale.
Agir militairement
Agir sur le plan européen
- de renforcer les actions de Frontex pour le contrôle des frontières extérieures de l’Union européenne mais aussi pour une meilleure identification, dans le respect du règlement de Dublin, des personnes susceptibles de bénéficier d’une protection internationale et le retour de celles qui n’y sont pas éligibles ;
- d'agir contre les filières d’immigration clandestine, contre les passeurs, les trafiquants ;
- de renforcer la coopération de l’Union européenne avec les pays d’origine, ainsi qu’avec les pays de transit, pour stabiliser les populations, pour les aider à contrôler leurs frontières et pour apporter, bien sûr, l’aide humanitaire nécessaire.
- des centres d’accueil et d'enregistrement seront mis en place dans les pays de première entrée. Ils permettront d’identifier, d’enregistrer chaque migrant, et ainsi distinguer plus rapidement ceux qui sont en besoin de protection de ceux qui ne sont pas concernés par l’asile. Le premier ouvrira dans les prochains jours en Grèce. La France est prête à apporter son expertise en déléguant des personnels de l’Ofpra et de la police aux frontières ;
- les Européens doivent s’accorder sur un processus de répartition équitable. La Commission a proposé de porter à 160 000 le nombre de personnes accueillies. Une large majorité d’États membres a souscrit à cet objectif. Pour la France, cela suppose d’accueillir, sur deux ans, 24 000 personnes de plus par rapport aux 6 700 qui avaient été proposées par la Commission en juin, soit 30 700 au total. La France y est prête. Plusieurs pays refusent cependant de jouer le jeu. « C’est inacceptable »« C’est inacceptable », a déclaré le Premier ministre. Un nouveau Conseil JAI devrait se tenir en début de semaine prochaine pour avancer sur ce sujet ;
- il faut mettre en place une politique de retour effective pour les personnes en situation irrégulière sur le sol européen. Cela implique le renforcement de Frontex. Le système d’information Schengen devra également être mis à contribution pour empêcher que les migrants auxquels l’accès a déjà été refusé puissent entrer sur le territoire ;
- il faut coopérer plus étroitement avec les pays de transit et d’origine des migrants en fournissant une aide humanitaire massive aux pays qui consentent des efforts considérables pour accueillir des camps de réfugiés et en aidant à la mise en œuvre rapide, dans les pays de transit, de centres d’aide au retour des migrants et de prévention des départs, comme nous sommes en train de le faire au Niger. « Nous n’aurons pas de politique de retour effective sans des dialogues politiques, sous l’égide de la Haute Représentante [Federica Mogherini], , avec les pays de départ », a précisé Manuel Valls.
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