Comité d’indemnisation des victimes des essais nucléaires (CIVEN)

Présentation du CIVEN

Historique de la création du comite d’indemnisation des victimes des essais nucléaires

Le programme nucléaire français, en tant qu'arme de dissuasion, est lancé en 1955. De 1960 à 1998, la France procède à 210 essais nucléaires. Le 1er site choisi est Reggane au Sahara algérien où le centre saharien d'expérimentations militaires (CSEM) réalise 4 essais atmosphériques «Gerboise bleue, Gerboise blanche, Gerboise rouge et Gerboise verte» de février 1960 à avril 1961. Puis, un nouveau site est installé dans le Hoggar à proximité d'In Ecker. Le centre d’expérimentations militaires des oasis (CEMO) procède à 13 essais souterrains de novembre 1961 à février 1966.

A la suite de l'indépendance de l'Algérie en 1962, la France n'est autorisée à poursuivre les essais que pendant cinq années supplémentaires. Le choix d'une nouvelle localisation se fixe alors sur les atolls de Mururoa et Fangataufa, avec une base avancée à Hao et Tahiti comme base logistique. Le centre d'expérimentation du Pacifique (CEP) est officiellement créé en juillet 1963. De 1966 à 1996, la France réalise 193 expérimentations nucléaires dans le Pacifique. Les expériences se répartissent en 41 essais aériens, 137 essais souterrains et 15 expériences de sécurité.

Le gouvernement prête la plus grande attention au suivi des 150 000 personnels, civils (dont les personnels du Commissariat à l'énergie atomique) et militaires, ayant participé aux essais nucléaires français comme à celui des populations locales. Les personnes se déclarant atteintes de maladies radio-induites peuvent obtenir réparation sur le fondement des dispositions du code des pensions militaires d'invalidité et des victimes de la guerre, du code de la sécurité sociale ou dans le cadre de contentieux administratifs. Dans ce cadre, la demande d'indemnisation nécessite pour les demandeurs d'apporter la preuve du lien de causalité entre la maladie qu'ils ont contractée et les essais nucléaires. Toutefois, cette condition constituant un obstacle pour la plupart des demandeurs, la question de l'indemnisation reste en suspens.

Aussi, pour répondre aux inquiétudes des personnels, regroupés pour certains au sein d'associations, mais aussi aux demandes des populations locales, le ministre de la défense a souhaité faire évoluer le dispositif législatif existant. C'est la raison pour laquelle, en application de la loi n° 2010-2 du 5 janvier 2010, une procédure d'indemnisation est mise en place pour les personnes atteintes de maladies cancéreuses considérées comme radio-induites par les études scientifiques de référence (ONU) et résultant d'une exposition à des rayonnements ionisants.
 
Suite à  la promulgation de la loi n° 2013-1168 du 18 décembre 2013 relative à la programmation militaire pour les années 2014 à 2019 et portant diverses dispositions concernant la défense et la sécurité nationale le statut juridique du CIVEN a été transformé.

L’article 53 de cette loi a fait évoluer le dispositif  en transformant  le CIVEN  qui était auparavant un organisme consultatif faisant des recommandations au ministre de la défense en une autorité administrative indépendante ayant compétence pour décider d’attribuer ou non des indemnisations au titre de la loi du 5 janvier 2010 modifié.

La composition du comite d’indemnisation des victimes des essais nucleaires français (CIVEN)

Les membres du comité sont nommés par décret du Président de la République.
Le comité comprend 9 membres, présidé par un Conseiller d’Etat ou de la Cour de Cassation.

Les autres membres sont des personnalités qualifiées principalement des professeurs de médecine exerçant ou ayant exercé à l’université et en milieu hospitalier, spécialiste en cancérologie, radiothérapie, médecine nucléaire, pathologie professionnelle, réparation des dommages corporels, épidémiologie,…

Parmi ces membres, un médecin a été désigné sur proposition des associations représentatives des victimes des essais nucléaires :
arrêté du 18 février 2021 portant nomination des membres du CIVEN : legifrance.gouv.fr

La commission consultative de suivi des conséquences des éssais nucléaires

Prévue par l’article 7 de la loi n° 2010-2 du 5 janvier 2010 modifiée, la commission consultative de suivi des conséquences des essais nucléaires est réunie au moins deux fois par an par le gouvernement pour suivre l’application de la loi n° 2010-2 du 5 janvier 2010 et proposer des modifications éventuelles.
Elle est présidée par le ministre en charge de la santé.
C'est une commission composée de personnalités scientifiques et de représentants des ministères de la défense, de la santé, de l'outre-mer et des affaires étrangères, du gouvernement et de l'assemblée de la Polynésie française, de parlementaires et d'associations de victimes des essais nucléaires

Le rôle et la composition de la Commission instituée par la loi n° 2017-256 du 28 février 2017

L’article 113 de la loi EROM qui avait supprimé le « risque négligeable » avait aussi institué une commission chargée de proposer « les mesures destinées à réserver l'indemnisation aux personnes dont la maladie est causée par les essais nucléaires » en formulant des « recommandations à l'attention du Gouvernement ». Dans les recommandations qu’elle a formulées, la commission a notamment proposé d’adopter la méthodologie du CIVEN centrée sur la limite annuelle de dose efficace de 1 mSv. Elle a aussi demandé la réouverture du délai de contestation des décisions prises avant la loi EROM et celle du délai dans lequel les ayants droit de personnes décédées avant cette dernière loi peuvent déposer une demande d’indemnisation. Le Gouvernement a suivi ces recommandations.