Manuel Valls s’est rendu, le 11 avril 2016, au siège de la Banque européenne d’investissement (BEI), à Luxembourg. Au moment où la construction européenne fait face à de nombreux défis, le Premier ministre a prôné une stratégie volontaire d’investissements européens pour relancer le projet européen.
C’est la première fois qu’un Premier ministre français se rend en visite officielle au siège de la Banque européenne d’investissement (BEI). Une visite importante à l’heure où la BEI est appelée à jouer un rôle accru pour la relance de la croissance et de l’emploi par l’investissement, et à l’heure où "l’investissement ne repart que timidement". "L’investissement public est bridé par la consolidation budgétaire, et l’investissement privé reste 15 % en deçà de son niveau d’avant la crise", a expliqué Manuel Valls. Une consolidation budgétaire et des réformes structurelles portées par la France dans le cadre de la stratégie économique européenne, a précisé le Premier ministre, mais où le volet "investissements" joue également un rôle primordial.
Faire repartir l’investissement
85 milliards d'euros, C'est le montant de prêts accordés par la BEI au sein de l'UE en 2015.
Avec une augmentation de capital de 10 milliards d’euros en mars 2015, la capacité totale de prêts de la BEI est à ce jour de 180 milliards d’euros. Ainsi, en 2015, les PME de l’Union européenne ont pu, avec l’action du Fonds européen d’investissement (FEI), bénéficier de volume de prêts de 30 milliards d’euros.
"La BEI est le plus grand bailleur de fonds de l’action pour le climatavec plus de 20 milliards l’an dernier" , a souligné le Premier ministre, précisant qu’ "au cours des cinq prochaines années, ce sont 100 milliards d’euros que la [BEI mobilisera] pour la transition énergétique, partout dans le monde."
En France, en 2014 et 2015, le volume annuel de prêts a plus que doublé, passant de 4 à 8,7 milliards d’euros, et 2015 a été une année record. "Les investissements ont irrigué tous les secteurs de l’économie française: d’abord, les PME avec 34 % des financements, mais aussi les infrastructures de transport, l’industrie, les services, et l’énergie, la santé et l’éducation" , s’est félicité le Premier ministre.
Plan Juncker : un potentiel de 315 milliards d'euros d'investissements
Le déploiement du plan d’investissement européen, dit "plan Juncker", a été au cœur de la visite du Premier ministre. " La France a fortement soutenu la mise en place du Fonds européen d'investissements stratégiques porté par la Commission européenne, en lien avec la BEI" , a-t-il rappelé. Elle s’est rapidement organisée au plan national pour mettre en avant des projets, notamment avec l’appui et l’aide du Commissariat général à l’investissement dont les représentants rencontrent régulièrement les acteurs de terrain pour les orienter vers la BEI.
Manuel Valls est également venu signer de nouveaux financements de la BEI en faveur notamment des entreprises innovantes et des PME françaises . "Je me réjouis de signer […] plusieurs projets qui vont être développés dans différentes régions françaises grâce aux financements de la BEI", a-t-il déclaré . Par leur diversité, ces projets soulignent l’étendue des domaines dans lesquels le fonds Juncker et la BEI peuvent intervenir : l’agriculture, les transports, le développement durable, l’innovation ou encore l’aide sociale. " A ce jour, plus de 28 projets français ont obtenu le soutien financier du fonds Juncker.
Au plan européen, les financements accordés par le plan Juncker ont déjà "appuyé des investissements représentant plus de 76 milliards d’euros, soit près d'un quart des 315 milliards d’euros visés" , a souligné le Premier ministre qui souhaite que le plan Juncker "atteigne son plein régime [en prenant] davantage de risques" et en profitant des 21 milliards d’euros de la garantie du Fonds européen pour les investissements stratégiques (FEIS).